Récits de voyages autour du monde

ITINÉRAIRE COMPLET DE LA CHINE:

Shanghai

Beijing

Pingyao

Xi’an

Chongquin

Les trois Gorges (Croisière sur le Fleuve Zangtzé)

(Shibaozhai – Fengjie – Shennong – Maoping)

Yichang

Fenghuang (via Jishou)

Guilin

Terrasses de Longji (Village de Ping’an via Heping)

Croisière sur la Rivière Li

(Yangdi – Nine Horses Hill – Xingping Town – Yangshuo)

Hongkong (État independent)

Ile de Lamma

 

LUNDI, 2 SEPTEMBRE 2019

SEPT-ILES – QUÉBEC – MONTRÉAL

Après un an de préparatifs et un été formidable passé à notre chalet et à Québec en compagnie des gens que l’on aime, le grand départ pour notre ambitieux projet TOUR DU MONDE est arrivé. Les quatre derniers jours ont été fort remplis. Notre liste de choses à faire avant de quitter le Canada ne cessait de s’allonger : finaliser nos valises, fermer nos comptes internet et cellulaire, renouveler nos cartes de guichet, d’assurance maladie et nos permis de conduire venant à expiration, communiquer avec nos assurances pour nos véhicules et nos deux propriétés, acheter nos médicaments pour les dix prochains mois, hiverner notre chalet et nos roulottes, etc. Ouf ! Que de choses à faire !

C’est avec un mélange d’excitation et de mélancolie que nous avons quitté Sept-Iles. Laisser tout derrière soi (famille, amis, travail professionnel, loisirs, maison et chalet) demande un lâcher-prise. Vivre avec pour seuls biens une petite valise (moi) et un sac à dos (Claude) nous ramène déjà à l’essentiel : être à l’écoute des autres et ouverts à l’environnement qui nous entoure. Notre voyage commence donc ici, dans ce petit Dash 8 nous emmenant vers Québec puis Montréal. Notre fils aîné Samuel et sa conjointe Kim sont venus nous chercher à l’aéroport. Nous avons passé notre dernière soirée en sol québécois tous ensemble, chez notre fils cadet Vincent, autour d’une bonne pizza et d’une excellente tarte aux plaque-bières cuisinée par notre belle-fille Kim.

MARDI, 3 SEPTEMBRE

MONTRÉAL – SHANGHAI

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons pris un bon petit déjeuner avec Vincent. Il nous a ensuite conduit à l’aéroport. Au moment des adieux, mes yeux étaient noyés de larmes ; je réalisais que je serais plusieurs mois loin de Vincent et de tous ceux qui nous sont chers. Quelques minutes avant l’embarquement pour notre vol, mes parents m’ont appelée sur mon cellulaire. Une fois de plus, j’ai été prise d’émotions ; j’ai étouffé un sanglot et mes yeux se sont remplis de larmes. J’étais vraiment contente de pouvoir leur parler une dernière fois avant de m’envoler vers d’autres cieux.

Nous avons pris place à bord d’un luxueux Boeing DREAMLINER et à 13 h, notre avion a décollé pour un vol d’une durée de 14 heures et 15 minutes. Voici quelques détails sur notre vol : distance de 11 416 km, altitude de 10 363 m, vitesse de 827 km/h et température extérieure de -55 degrés C.

MERCREDI, 4 SEPTEMBRE

SHANGHAI (Température : 25 degrés C, nuageux)

Population : 23 millions

Nous sommes arrivés à 15 h à Shanghai, heure locale. Pour nous, il était 3h du matin. Le temps de passer aux douanes, de récupérer nos bagages, d’acheter une carte SIM pour mon cellulaire et de trouver un taxi avec compteur, il était rendu 4 h 30 du matin. Nous sommes arrivés au Bufan Youth Hostel sur Chuansha Road dans le quartier Pudong à 5 h du matin. En débarquant du taxi, nous regardions autour de nous sur cette artère animée et pleine de petits commerces et cherchions à repérer notre auberge à travers toutes les affiches uniquement en chinois. Nous avons montré l’adresse à une commerçante et elle nous a gentiment pointé du doigt la petite entrée de notre auberge. L’endroit nous a tout de suite plu : aimable réceptionniste comprenant l’anglais, chambre propre, mignonne sur deux planchers, très éclairée et avec vue sur l’artère animée. Nous avons pris le temps de nous installer et sommes partis manger un semblant de taco (20 yens ou 4$ CAD pour deux) dans un petit casse-croûte. Nous avons déambulé sur l’artère principale et sur quelques rues perpendiculaires où prennent place des marchés de nuit fort colorés. À 20 h (8 h du matin, heure du Québec), nous sommes sagement revenus à l’auberge afin de nous coucher pour une bonne nuit de sommeil.

JEUDI, 5 SEPTEMBRE

SHANGHAI (28 degrés, soleil et nuages)

 Notre nuit a été ponctuée de périodes de réveil dues au décalage horaire. Notre journée a commencé très tôt. Claude est parti à la recherche d’un café. Comme nous sommes à Pudong, quartier peu touristique éloigné du centre-ville, il est revenu avec un petit déjeuner de chez McDo, situé à un coin de rue de notre auberge. Affamés, nous avons dévoré notre Mc muffin. J’ai ensuite perdu presque une heure avec le réceptionniste de nuit unilingue à essayer d’obtenir les informations sur le métro et le Shanghai City Bus Tour. La barrière de la langue a rendu notre échange très laborieux malgré notre traducteur Google en mains. C’est grâce aux trois personnes qui sont passées par la réception que j’ai fini par obtenir un minimum d’information pour  que nous puissions commencer notre journée d’exploration.

 Nous avons trouvé la station de métro à quelques coins de rue de notre auberge sur Chuansha Road. On nous a aidé à acheter nos billets dans une machine distributrice. (On doit sélectionner la langue (anglais), sélectionner la station vers laquelle on veut aller et le nombre de billets désirés. Le coût est déterminé selon la distance à parcourir. On insère ensuite son yen.) Une chance que les indications dans le métro sont dans les deux langues car sinon, ce serait affreusement difficile de se repérer. Après 45 minutes de métro, nous sommes arrivés à la Place du peuple (People’s Square). Nous avons rapidement trouvé le kiosque pour acheter nos billets pour le Tour de ville en autobus à deux étages avec informations audio. Pour 300 yens chacun (~60$CAD), le tour comprend trois circuits en autobus et une croisière d’une heure sur la rivière Huangpu à bord d’un yacht de luxe. Nous avons commencé par le circuit rouge : Place du peuple avec son Grand Théâtre et ses musées, rue pédestre Nanjing Road et le Bund, quartier colonial historique et le « historic waterfront »).

 

Nous avons ensuite transféré d’autobus pour faire la ligne bleue nous menant de l’autre côté de la rivière, empruntant l’autoroute surélevée faisant une grande boucle avant de traverser le long pont. La vue des gratte-ciels de ce point de vue est très impressionnante. Nous avons fait un arrêt à la tour de la Perle de l’orient, icône incontournable de la ville. Cette haute tour en béton en forme de fusée est tout simplement magnifique avec ses trois boules roses étincelantes. Wow ! Quelle merveille d’architecture ! Nous avons pris une bouchée au grand centre d’achats de huit étages situé à côté de la tour pour ensuite prendre le shuttle nous conduisant au quai d’embarquement pour notre croisière sur la rivière Huangpu. Comme il était agréable d’être sur l’eau et de pouvoir admirer la ville dans toute sa splendeur à bord de ce yacht de luxe !

Le shuttle nous a ramener à la Perle de l’orient. Nous avons continué notre visite guidée de la ville en autobus, continuant le circuit bleu nous ramenant de l’autre côté de la rivière. Nous avons ensuite fait un transfert d’autobus pour finir le circuit rouge, passant par le Yu Garden, le vieux Shanghai et Xin Tian Di avec ses maisons traditionnelles et ses chics commerces. De retour à la Place du peuple, café à la main, nous avons entrepris le dernier circuit sous la pluie passant par le Shanghai Museum, Huai Hai Road (rue de magasins parmi les plus populaires), le fameux temple traditionnel Jing’An, le « Shanghai Exhibition Center », le « Jade Buddha Temple », Nanjing Road West (rue renommée pour ses boutiques et ses restaurants), avant de revenir à notre point de départ. De la Place du peuple, nous avons pris le métro, ligne 2, pour rejoindre Simon Desmarais, ami septilien de notre fils Samuel, et son copain chinois Long à la station de métro Century Avenue. Nous sommes allés souper ensemble au bon restaurant chinois Hong Lajiao. Nous avons commandé plusieurs mets (riz, youzha surou ou porc pané, xiangsu feiya ou canard, qiezhi doufu ou bâtonnets de tofu panés, tieban niuliu ou bœuf en sauce, bingfen à la texture de jello, majiang youmai cai ou feuilles de laitue roulées accompagnées de sauce au sésame, quinjiao tudousi ou juliennes de patates) que nous avons partagés dans une atmosphère amicale et décontractée. Quel plaisir pour le palais et comme c’était agréable de rencontrer Simon et son copain ici à Shanghai ! Nous sommes rentrés en métro, fatigués mais comblés par cette première journée de notre Tour du monde.

VENDREDI, 6 SEPTEMBRE

SHANGHAI (27 degrés C, nuageux avec averses passagères)

Aujourd’hui, nous avons décidé de profiter des environs de notre auberge. Nous avons commencé avec un petit déjeuner à notre chambre suivi d’une période d’écriture pour moi pendant que Claude est allé se promener sous la pluie. J’ai testé l’application WhatsApp avec succès ; j’ai réussi à rejoindre gratuitement par cellulaire trois de mes frères et sœurs (Denis, Sylvie et Marie-Christine). Ça faisait tout drôle de leur parler en direct de Shanghai.

Je suis partie marcher avec Claude. Nous nous sommes rendus à une agence de voyage pour réserver notre croisière sur le fleuve Yangzi mais la préposée n’a pas pu répondre à notre demande. Nous nous sommes ensuite dirigés vers le vieux quartier de la ville. Nous avons été enchantés par ses étroites rues pittoresques aux maisons traditionnelles et aux petits commerces locaux. Nous avons pris un succulent dîné au petit restaurant Nora Deer (cuisine fusion japonaise et chinoise) sur Xinchuan Road. Nous avons traversé quelques ponts surplombant les canaux. Quelques temples bouddhistes et une magnifique pagode aux dimensions extravagantes se sont dévoilés à nous à notre plus grand plaisir. Nous avons aussi déambulé dans le Parc Chuansha, lieu de détente à l’atmosphère zen, semblable aux parcs japonais que nous avions visités avec Samuel lors de notre visite au Japon en 2014. De retour sur la rue Chuansha, nous avons trouvé un guichet automatique et avons constaté que le retrait d’argent est simple à faire, ce qui fait bien notre affaire.

Nous avons passé le restant de l’après-midi à relaxer à notre chambre, à l’abri de la pluie, absorbés par différentes tâches sur nos appareils électroniques. En début de soirée, nous sommes allés nous promener dans les marchés de nuit et y avons mangé un gros bol de soupe à deux. Claude a appris que « peppers » ne signifie pas « poivre » mais « poivrons forts » ! Ouf, comme la soupe était épicée !

Nous nous sommes arrêtés dans un parc, attirés par un groupe de femmes dansant gracieusement sur de la musique chinoise lente. Juste à côté, sous un chapiteau, des couples mixtes ou formés de deux femmes faisaient de la danse sociale sur de la musique chinoise entraînante. Nous nous sommes assis un instant, appréciant les diverses figures étrangement semblables aux figures de danse sociale nord-américaine. Je me sentais privilégiée de pouvoir assister spontanément à un tel spectacle. Claude s’est placé un peu en retrait et un Chinois grand et svelte environ de mon âge m’a invité à danser. J’ai accepté son invitation avec plaisir. La première musique était à deux temps, relativement lente et facile à suivre. La deuxième musique était à trois temps. Sur les pas de valse, l’homme m’a fait tournoyer à une vitesse folle tout au long de la pièce. Étourdie de tant tourner comme une toupie, je me suis solidement agrippé à lui afin de ne pas perdre pied. Quand la musique s’est enfin arrêtée, j’ai remercié mon partenaire et, d’un pas titubant, je suis allée retrouver Claude. J’ai adoré mon expérience malgré qu’elle ait été très intense. J’en avais même oublié ma douleur au talon. (Je souffre d’une fasciite plantaire depuis plus d’un an.) Je serais restée plus longtemps à regarder tous ces couples danser mais Claude était prêt à poursuivre notre promenade.

En rentrant à l’auberge, j’en ai profité pour faire notre lavage (4 yens pour une brassée de linge) sur le toit de notre immeuble. Je me suis couchée fatiguée, ressentant tout à coup toute la fatigue des derniers jours.

SAMEDI, 7 SEPTEMBRE

SHANGHAI (31 degrés C, ensoleillé)

Nous avons commencé notre journée à 4 h 30 du matin, ressentant encore les effets du décalage horaire. Vers 9 h, nous sommes allés prendre le métro pour nous rendre au Jardin Yù. Nous avons adoré le quartier où il est situé. D’immenses et magnifiques immeubles à l’architecture traditionnelle chinoise abritent des boutiques et des restaurants. Pour atteindre le jardin, nous avons dû traverser le bazar rempli de babioles toutes plus colorées les unes que les autres. Le Jardin Yù, datant de 1559 et renommé comme étant l’un des plus beaux sites de Shanghai, nous a enchantés avec ses recoins ombragés, ses étangs fourmillant de carpes, ses pavillons et ses pins plantés dans la rocaille.

Nous avons repris le métro mais cette fois, jusqu’au Temple Jing’An. Ce temple bouddhique est l’un des plus étonnants de la ville ; il jouit d’un emplacement spectaculaire, au milieu des gratte-ciel du quartier. Nous avons fait le tour des différents pavillons rivalisant de beauté à l’intérieur ; les autels sont remplis d’offrandes et derrière ceux-ci, se dressent d’immenses statues de Bouddha ou d’autres divinités.

 

Un troisième déplacement en métro nous a menés au Temple du Bouddha de jade. Ce temple bâti entre 1918 et 1928 compte parmi les rares sanctuaires bouddhiques en activité de Shanghai. Nous y avons vu plusieurs moines prenant leur repas dans de petites salles au premier étage d’un des pavillons. Nous nous sommes assis à l’ombre pendant un moment afin de reprendre un peu d’énergie. Devant nous, on pouvait voir une superbe statue de Bouddha en position allongée. Le site comprend, outre les pavillons et leurs divinités, un restaurant végétarien, une maison de thé et un atelier d’écriture chinoise.

Nous avons abandonné notre idée d’aller déambuler sur Nanjing East Road, de souper dans le Bund (quartier colonial) et d’admirer les lumières sur la ville à la noirceur de la nuit. Complètement fourbus d’avoir tant marché, nous avons pris le métro pour rentrer à l’auberge. À notre sortie de la station de métro, nous sommes rentrés dans un restaurant style cafétéria. Tout était écrit en chinois et aucune image ne figurait sur les murs ou le menu. Comme il fallait commander en chinois à la caisse et présenter notre coupon pour se faire servir, nous avons dû nous résigner à faire demi-tour. C’était plutôt frustrant comme situation ! Un peu plus loin, nous avons trouvé un mini restaurant avec mets affichés au mur. Je me suis fait prendre ; je pensais avoir commandé un plat chaud mais c’est une salade de nouilles froides avec légumes en juliennes que l’on m’a servie! Ce met ne m’a pas emballée et ma faim s’est rapidement assouvie. De retour à l’hôtel, j’ai pris une bonne douche fraîche et j’ai enfilé mon pyjama, déterminée à finir la soirée tranquille à ma chambre.

DIMANCHE, 8 SEPTEMBRE

SHANGHAI – BEIJING (PÉKIN, la capitale)

Population de Beijing : 20 millions

Nous avons fait nos bagages et sommes partis nous promener dans le parc Chuansha où nous avons croisé plusieurs petits groupes de personnes faisant leurs exercices du matin. Nous avons ensuite récupéré nos valises, fait nos adieux à l’aubergiste et fait une heure de métro pour nous rendre à la « Shanghai Railway Station » où Simon et Long nous attendaient. Ils nous ont gentiment aidés à obtenir tous nos billets de train pour la Chine à l’aide de nos numéros de confirmation. (J’avais fait toutes nos réservations deux mois à l’avance sur internet.) Très attentionnés, ils nous ont remis un sac de provisions typiquement chinois pour notre dîner dans le train : soupe aux ramens, saucisson, gâteau de festival et thé glacé. Long a tenu à nous accompagner jusqu’à notre porte d’embarquement. Comme la gare est immense et que c’était notre première expérience en train dans ce pays, nous avons apprécié l’aide de Simon et Long tout en profitant de l’occasion pour les revoir une dernière fois.

Notre TGV, propre et luxueux comme tous les TGV en Chine, s’est mis en branle à midi. Le trajet, d’une durée de 4 heures quarante minutes, a passé vite. Nous avons passé par plusieurs grandes villes comprenant un nombre incroyable de hautes tours résidentielles enveloppées de pollution. Notre pauvre planète ! Le relief plat a graduellement fait place à des montagnes. Nous avons aussi vu des centrales nucléaires, deux immenses parcs éolien et solaire et des terres agricoles. Quel bonheur de voir la campagne après notre séjour dans la mégapole !

À notre arrivée à Beijing, nous avons dû faire la file pour prendre un taxi. Comme la file était longue ; il devait y avoir un millier de personnes ! Nous avons attendu 45 minutes avant que ce soit à notre tour. Nous avons jasé un bon moment avec notre voisin de file, un Chinois parlant bien anglais, ce qui a rendu le temps d’attente moins pénible. Nous avons finalement pris un taxi jusqu’au BESTAY EXPRESS HOTEL (31 yens pour un trajet de 15 minutes) situé à côté du Temple du ciel près du centre-ville. Notre chambre est petite mais propre. Heureusement que nous avons l’air climatisé car dehors, c’est un vrai four : 37 degrés C ! Après avoir déposé nos bagages à notre chambre, nous sommes partis à la recherche d’un restaurant pour souper. Sur notre rue, nous en avons trouvé plusieurs. Notre choix s’est arrêté sur le QLAO SHU NIANG. Nos deux mets étaient succulents. Comme les portions sont généreuses, la prochaine fois, nous prendrons un plat pour deux. À la sortie du restaurant, nous avons poussé notre exploration jusqu’au grand boulevard avant de faire demi-tour pour revenir à l’hôtel. À la réception, j’ai réservé un tour guidé à la Grande muraille de Chine auprès de la réceptionniste unilingue munie de son traducteur électronique. Quand je suis arrivée à notre chambre, Claude dormait déjà.

LUNDI, 9 SEPTEMBRE

BEIJING (33 degrés C avec un ciel couvert de pollution !)

Claude est allé chercher quelques beignets sur la rue et nous les avons dégustés avec un café à notre chambre. Notre avant-midi a par la suite été difficile. Nous avons cherché la buanderie dans les alentours mais sans succès. Les indications données par la réceptionniste de notre hôtel étaient très approximatives et dans la rue, nous n’avons obtenu aucune aide car aucun Chinois ne comprenait l’anglais. Même avec Google Traduction, nous sommes restés sans réponse. Claude est retourné bredouille à l’hôtel, son petit sac de linge sale à la main. Comme ce genre de situation est frustrante !

Nous avons pris le métro jusqu’à la Place Tian’anmen. Un policier nous a signifié de faire la file pour avoir accès au site. Sous une chaleur écrasante et une pollution qui nous prend à la gorge, nous avons attendu près de 45 minutes avant de passer au contrôle de sécurité. Nous avons ensuite pris quelques photos, réalisant que nous étions du côté de la Cité interdite. Nous pouvions apercevoir, de l’autre côté du boulevard, l’autre partie de la Place Tian’anmen, accessible par un couloir souterrain. Nous avons cherché la billetterie de la Cité Interdite. Comme le site est immense, nous avons tenté de nous faire aider pour savoir où aller mais personne ne comprenait l’anglais. Une fois de plus, nous avons ressenti de la frustration face à la barrière de la langue. Nous avons fait la file à une billetterie pour finalement nous faire dire que nous n’étions pas à la bonne place et que le musée du palais était fermé le lundi. Merde ! Avoir su, on aurait attendu un autre jour pour venir ici.

Changeant d’itinéraire pour la journée, nous avons marché sur l’agréable promenade située entre les fortifications et le canal qui entourent la Cité. À la première sortie du site, nous avons pris un taxi jusqu’au Temple des Lamas. Nous sommes allés casser la croûte dans une petite ruelle aussi appelée « hutong » avant de revenir au temple pour en faire la visite. Ce temple bouddhique tibétain nous a beaucoup plu avec ses superbes toits, fresques, arches décoratives, tapisseries, moulins à prières tibétains, statues tantriques et lions chinois. Il est le plus renommé hors du Tibet. Ancienne résidence de l’empereur Yong Zheng, il est devenu une lamaserie en 1744.

Nous aurions pu aller visiter le Temple de Confucius situé juste en face mais nous avons plutôt opté pour la Tour du Tambour et la Tour de la Cloche. Nous nous y sommes rendus en métro. Dès 1272, la Tour du Tambour, peinte en rouge, était l’horloge officielle de la ville. Ainsi, on roulait les tambours pour marquer les heures de la journée. J’ai gravi les marches du raide escalier intérieur, ce qui m’a permis d’admirer les toits aux tuiles grises des « hutong » voisins. En arrière-plan, on pouvait voir les gratte-ciels malheureusement entourés de pollution.

La Tour de la Cloche est un édifice plus modeste et gris. À l’instar des tambours de la Tour du Tambour, les cloches de la Tour de la Cloche étaient utilisées comme horloge officielle de Beijing sous les dynasties Yuan, Ming et Qing et jusqu’en 1924. La vue de la Tour du Tambour depuis le balcon en vaut le coup d’œil.

Nous nous sommes ensuite rendus dans le fameux « hutong » Nanluogu Xiang. Cette ruelle branchée est jalonnée de petits bars, cybercafés, hôtels à cour carrée, boutiques et ateliers d’artisans. Encore aujourd’hui, près d’un millier de « hutong » sillonnent la ville de Beijing. Ces ruelles forment un immense et ravissant labyrinthe de maisons à un étage et de demeures historiques aux cours carrées.

Nous avons repris le métro, avons mangé dans un petit restaurant tranquille de notre rue et sommes rentrés relaxer à notre chambre, éreintés par les nombreux kilomètres marchés dans la journée.

MARDI, 10 SEPTEMBRE

BEIJING (20 degrés, pluvieux)

Une pluie forte est tombée toute la nuit sur la capitale, ce qui a fait baisser la température extérieure et le niveau de pollution. Nous nous sommes réveillés tôt et comme il pleuvait encore, nous nous sommes occupés à notre chambre jusque vers 9h30. Sous une pluie fine, nous sommes ensuite partis prendre le métro jusqu’à la Cité Interdite : prise deux ! Nous avons dû faire la file comme la veille. Comme il y avait du monde ! Claude a pu traverser la sécurité avant moi car il n’avait pas de sac avec lui. Pour ma part, j’ai été compressée dans une foule compacte pendant plus d’une demi-heure avant de pouvoir le rejoindre. Une fois sur le site, nous avons acheté nos billets (12$ CAD chacun), soulagés de passer rapidement au guichet. (La majorité des Chinois achètent leurs billets en ligne.)

La visite de la Cité Interdite nous a enchantés. Le site est vaste et impressionnant. Voici ce que nous avons visité :

– Porte du Midi (immense portail jadis réservé à l’empereur)

– Immense cour avec cinq ponts de marbre enjambant la rivière aux Eaux d’or (La cour pouvait accueillir des audiences impériales de 100 000 personnes.)

– Salle de la Gloire Littéraire (Galerie de la peinture avec tableaux magnifiques)

– Salle des Valeurs martiales (Exposition d’artéfacts de la Chine ancienne)

– Salle de l’Harmonie Suprême (Salle la plus importante et la plus vaste de la résidence impériale. Bâtie au XV siècle, elle était utilisée pour des cérémonies comme l’anniversaire de l’empereur, l’intronisation de chefs militaires et les couronnements. Elle renferme le Trône du dragon, richement décoré, où l’empereur siégeait devant ses fonctionnaires.)

– Salle de l’Harmonie du milieu (antichambre de l’empereur avec exposition de deux chaises à porteurs de la dynastie Qing)

– Salle de l’Harmonie réservée (à l’origine réservée aux banquets et, plus tard, aux examens impériaux) avec à l’arrière, une voie impériale en marbre sculptée de dragons et de nuages.

 

– Porte et palais de la Pureté céleste (résidence des empereurs Ming et des premiers souverains Qing avant de devenir une salle d’audience pour les envoyés étrangers et les officiels de haut rang)

– Palais de la Tranquillité terrestre (chambre nuptiale du couple impérial et centre névralgique au harem du palais)

– Jardin impérial joliment aménagé avec rocailles, allées, pavillons et cyprès séculaires

Empruntant la sortie est, nous avons déambulé et dîné sur la rue animée Nanchizi Dajie avant de reprendre le métro jusque dans notre quartier. Nous avons marché derrière le grand et chic centre d’achats Pearl Market, fait une pause-café-latté et sommes rentrés à l’hôtel pour relaxer. À l’heure du souper, Claude est allé chercher notre repas dans un restaurant du coin. Nous avons mangé et passé la soirée à notre chambre afin de soulager mon talon gauche qui me fait souffrir et boiter.

MERCREDI, 11 SEPTEMBRE

BEIJING (23 degrés C)

Aujourd’hui, ce fut un grand jour. Claude et moi avons réalisé un de nos rêves : voir la Grande muraille de Chine. Nous avons participé à un circuit organisé. À 6 h 30 am, une navette est passée nous chercher à l’hôtel. Nous étions onze touristes à bord : Ricardo du Vénézuela, Victoria et Peter respectivement des Philippines et des Pays-Bas, une famille de l’Écosse, un jeune couple de Chinois, Claude et moi. Notre charmant guide Richard, un Chinois, nous a parlé de différents aspects de la Chine pendant les longues minutes où nous étions pris dans le trafic.

Nous avons fait un premier arrêt à un atelier de jade et de porcelaine. Nous avons vu les artisans à l’œuvre ainsi que les magnifiques produits finis en vente à leur boutique.

Notre deuxième arrêt s’est fait aux Tombeaux des Ming. La nécropole se trouve une cinquantaine de kilomètres au nord de Pékin dans une cuvette fermée par les contreforts des magnifiques monts Yanshan et Tian Shou. Appelé aussi les Treize Tombeaux, ce site historique est l’un des plus grands de la région de Pékin. Treize empereurs Ming reposent en ces lieux dont Xuande, Jiajing et Wanli. Cependant, seulement trois tombeaux sont ouverts au public : Changling, Dingling et Zhaoling. Nous avons visité le tombeau de Wanli, véritable palais souterrain. Il comprend 5 chambres funéraires situées à 30 mètres de profondeur et qui s’étend sur 1200m carré.

Un excellent repas nous attendait à notre troisième arrêt. Assis tous ensemble autour d’une table ronde, nous devions nous servir d’une belle diversité de mets sur le grand plateau tournant du centre de la table. Durant le repas, j’ai beaucoup parlé avec Ricardo, heureuse de pratiquer mon espagnol. J’en ai aussi profité pour prendre en note les coordonnées de Victoria et Peter afin que nous puissions nous rencontrer à Dumaguete aux Philippines en janvier.

Nous sommes enfin arrivés à la Grande Muraille, notre quatrième arrêt. Quelque 300 000 travailleurs ont travaillé à son édification sur une longueur de 3 000 km. Le site de Mùtianyu, situé à 90 km au nord-est de Beijing, est magique. Réputée pour ses tours de guet et ses superbes points de vue, cette section de mur de 3 km de long est une structure qui a été édifiée pendant la dynastie Ming sur un ancien rempart des Qi du Nord. Nous sommes montés à bord du téléphérique, impressionnés par la beauté des lieux. La Grande Muraille surplombe de magnifiques collines et pics verdoyants. À notre sortie du débarcadère, nous avons continué l’ascension du dernier tier à pied. Ne disposant que de deux heures pour notre visite de la muraille, nous n’avons pas pu nous rendre jusqu’en haut mais, nous nous sommes grandement contentés ; nous avons pris plusieurs photos et aussi pris le temps d’apprécier le paysage extraordinaire tout en nous laissant imprégner de l’atmosphère zen émanant des lieux. Nous sommes redescendus en téléphérique avec Ricardo et avons fait une « pause-eau » avant de rembarquer dans le minibus.

 

Notre cinquième et dernier arrêt s’est fait à mi-chemin sur notre retour. Nous étions attendus pour une dégustation de thé dans une maison de thé composée de plusieurs salles. Une jeune employée nous a expliqué les rituels chinois associés à la cérémonie du thé et venté les bénéfices sur la santé de chacun des thés.

De retour au centre-ville de Beijing, nous nous sommes retrouvés en pleine heure de pointe dans un trafic exaspérant. Ricardo, Claude et moi avons abandonné le minibus et avons poursuivi notre route en métro. Quel moyen efficace pour se déplacer rapidement ! Arrivés à notre station, Claude et moi avons échangé nos coordonnées avec Ricardo et lui avons fait nos adieux. Nous avons essayé un nouveau restaurant près de notre hôtel et sommes rentrés nous reposer, fatigués de notre longue journée à la Grande Muraille mais de beaux souvenirs de cette merveille du monde pleins la tête.

JEUDI, 12 SEPTEMBRE

BEIJING- PINGYAO

Nous nous sommes levés très tôt, stressés à l’idée d’être pris dans le trafic et de rater notre train. À 6h am, nous étions rendus à la gare. Notre TGV a quitté Beijing à 8h. Le trajet, d’une durée de 4 heures, a passé vite. Confortablement assis en 1^ère classe, nous avons regardé défiler les paysages à une vitesse de croisière de 200 km/h. Nous avons fait un arrêt dans sept ou huit grandes villes, étonnés de constater à quel point toutes ces villes sont développées. Chacune possède des centaines de tours à logements et de larges autoroutes, ce qui est fort impressionnant.

À notre arrivée à Pingyao, nous avons pris un taxi jusqu’à notre lieu d’hébergement, le Pingyao Tai He Inn. La façade n’est qu’une porte à deux battants. Un petit couloir sombre débouche sur une jolie cour intérieure. Notre petit hôtel est au 2^e étage. Notre chambre est située du côté de la rue Zhongdu, artère importante au trafic infernal aux heures de pointe. Nous avons déposé nos bagages et sommes partis explorer les alentours. L’entrée nord de la vieille ville fortifiée est à 15 minutes de marche de notre hôtel. Pour nous y rendre, nous sommes passés par le parc qui longe les fortifications.

Pingyao est réputée comme étant la cité fortifiée la mieux préservée du pays. Elle fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est la Chine impériale rêvée, aux belles cours traditionnelles, aux anciennes tours pointant vers le nord, aux temples séculaires et autres édifices d’antan. La cité a échappé au remodelage cher aux planificateurs communistes. Ses quelque 4000 résidences Ming et Qing subsistent à l’intérieur des remparts.

Nous avons acheté un billet nous donnant accès aux remparts et aux 18 bâtiments historiques majeurs pour une durée de trois jours (150 Yens chacun). Nous avons pris un bon dîner avant de faire la visite de 4 bâtiments historiques fort intéressants. Ressentant le froid ambiant, nous sommes rentrés à l’hôtel. Nous avons enfilé des vêtements plus chauds avant de retourner à l’intérieur des remparts à la recherche d’un restaurant pour souper. N’ayant pas envi de nourriture chinoise, nous avons opté pour un poulet burger. Personnellement, j’ai regretté mon choix ; leur imitation de fast food américain était raté.

VENDREDI, 13 SEPTEMBRE

PINGYAO

Nous avons assez bien dormi malgré notre mini-oreiller dur comme une roche. Nous avons déjeuné à notre chambre avec galettes et café, fait notre lavage avec une machine semi-automatique et sommes partis marcher sous une pluie légère. Nous avons traversé le parc qui longe les remparts, fait l’achat d’un parapluie et retiré de l’argent au guichet automatique avant de grimper les remparts à la Porte Nord. La vue des toits de la vieille ville en vaut le coup d’oeil. Nous avons marché une couple de km pour nous rendre jusqu’à la Porte Est. Nous sommes alors descendus à l’intérieur des murs et avons continué la visite des édifices historiques commencée la veille. Nous avons été charmés une fois de plus par l’authenticité des lieux.

Nous avons fait un arrêt pour dîner. Au menu : plat d’œufs brouillés aux épinards avec riz. Une fois rassasiés, nous sommes allés voir le Temple de Dieu, puis le fameux Temple de Confucius renfermant le plus vieux bâtiment de Pingyao. Il s’agit du pavillon Dacheng, datant de 1163. À l’époque, les futurs fonctionnaires passaient les examens impériaux dans ce temple. Puis, GPS en main, nous avons fini par trouver l’impressionnant et magnifique Mur des neuf dragons.

 

Fatigués de nos six heures de marche, nous avons pris un petit café latté et avons entrepris le chemin du retour. Nous avons fait un arrêt à l’épicerie. Pour 36 yens (7$ CAD), nous avons acheté : 8 sachets de café, 12 petits pains, un pot de beurre d’arachide, 2 bananes, 4 clémentines, 1 fruit exotique et 4 œufs. Faire l’épicerie ici est définitivement moins cher qu’au Canada!

Nous avons soupé dans un petit restaurant près de notre hôtel. Nous avons partagé un excellent plat de porc en juliennes servi avec riz, le tout agrémenté de piment fort. Pendant toute la soirée, les feux d’artifices ont pétaradé dans toute la ville, soulignant joyeusement la fête de l’automne. Pour ma part, j’ai eu un problème informatique et j’ai perdu mes écrits du jour. Merde! Mon OneDrive est plein, ce qui m’a occasionné une série de problèmes. Paniquée, je me suis couchée là-dessus et j’ai fait un cauchemar.

SAMEDI, 14 SEPTEMBRE

PINGYAO

Comme les petits déjeuners continentaux ne sont pas chose courante en Chine, Claude a eu l’idée de faire des œufs à la coque dans la bouilloire de notre chambre. Pas de chance : une panne électrique est survenue! Nous nous sommes rabattus sur nos petits pains au beurre d’arachide. Quand l’électricité est revenue, nous avons pu terminer notre déjeuner avec de bons œufs !

Après avoir réglé en partie mon problème informatique de la veille, Claude et moi avons pris un taxi jusqu’au Temple Shuanglin situé à 7 km du centre-ville. Ce temple renferme de rares statues finement sculptées datant des Song et des statues peintes datant des Yuan. Les intérieurs du pavillon de Shakyamuni et des bâtiments adjacents sont particulièrement beaux. Le temple est entouré de hauts remparts que nous avons parcourus, nous donnant ainsi un autre point de vue du site et de ses alentours.

Le même chauffeur de taxi nous a ensuite conduit jusqu’à la Porte Ouest de la vieille ville. Nous avons ainsi découvert le côté ouest de la ville, tout aussi intéressant et animé que le côté est. Nous avons mangé un gros bol de soupe dans une rue dédiée aux stands de nourriture.

Un peu plus loin, nous nous sommes assis et sommes restés un bon moment à regarder le va et vient de la foule dans la rue. Nous sommes sortis par la Porte Nord, avons mangé un « sous-marin libanais à la chinoise » acheté dans un petit stand de rue et sommes rentrés tôt à l’hôtel afin de passer une fin de journée tranquille, loin de la foule, du trafic et de la pollution.

DIMANCHE, 15 SEPTEMBRE

PINGYAO – XI’AN (Pop : 6.5 millions)

Nous avons pris un taxi jusqu’à la gare de Pingyao, puis un TGV jusqu’à Xi’an. Le trajet a duré trois heures. Un couple de Français était assis dans la même rangée que nous. Heureux de pouvoir échanger avec eux en français, nous avons jasé ensemble de nos voyages. J’en ai aussi profité pour effectuer quelques tâches sur mes appareils électroniques.

Durant le trajet, nous avons constaté avec effroi à quel point toutes les grosses villes sont polluées. C’est vraiment déprimant à voir. Les terres cultivées ne sont pas épargnées; elles sont enveloppées par le smog. Le ciel est toujours gris et morne. Les magnifiques paysages montagneux ont désormais perdu de leur éclat; à certains endroits, on distingue à peine le contour des montagnes.

À notre arrivée à Xi’an, nous avons pris un taxi jusqu’à notre hôtel, le Ancient City Xiaozhu Inn. En débarquant du taxi, nous étions un peu affolés car la batterie de mon cellulaire était déchargée et nous n’avions pas l’adresse écrite en chinois. Face à toutes les pancartes écrites uniquement dans cette langue, nous n’avions aucune idée où se trouvait notre hôtel. Un passant lisant l’anglais a fini par nous indiquer l’endroit. L’hôtel est au deuxième étage, petit, tranquille, propre et son propriétaire fort accueillant et aidant. Il est situé dans la cité ancienne entourée de remparts de l’époque Ming.

Nous sommes allés nous promener dans le quartier musulman où toutes sortes de marchands se bousculent dans le dédale des ruelles. Comme il y a de la vie! Nous avons grignoté un tacos au porc avant de partir à la recherche de la fameuse Grande mosquée.

Au bureau du tourisme, on nous a indiqué le chemin dans un anglais approximatif. Nous avons dû traverser un bazar fort coloré s’étendant sur une longue ruelle avant d’arriver enfin à la mosquée. Celle-ci est un superbe mélange de styles chinois et musulman. C’est l’une des plus grandes mosquées du pays. Elle a été fondée au VIIIe siècle. Les bâtiments actuels datent des périodes Ming et Qing.

Nous avons ensuite visité la Tour du Tambour et la Tour de la Cloche. Cette dernière contenait à l’origine une énorme cloche que l’on sonnait à l’aube, tandis que la Tour du Tambour servait à marquer la tombée de la nuit. Toutes deux bâties au XIVe siècle, elles furent reconstruites au XVIIIe siècle. Du haut des tours situées sur un rond-point au cœur de Xi’an, on peut admirer une partie de la ville dans toute sa splendeur.

Nous nous sommes perdus dans les ruelles du quartier musulman lors de notre retour à l’hôtel. Quel détour nous avons fait! Notre GPS aurait été bien utile. La carte que nous avions en main manquait vraiment de précisions! (Mon cellulaire était sur sa charge à notre chambre.) Enfin arrivés à notre lieu d’hébergement, nous avons parlé à nouveau avec le propriétaire afin d’obtenir de plus amples informations pour notre sortie du lendemain. Nous avons soupé dans un petit restaurant au bout de notre rue et sommes rentrés sagement à notre chambre, satisfaits de notre première journée dans cette  ville belle et intéressante.

LUNDI, 16 SEPTEMBRE

XI’AN

Heureux de pouvoir nous faire des œufs à la coque à la petite cuisine de l’hôtel, nous avons eu une mauvaise surprise en prenant notre première bouchée. Pouah! Le propriétaire nous a informés que nous avions acheté des œufs salés de canard. Nous les avons mis de côté. Notre beurre d’arachide nous a une fois de plus dépanné avec pain, banane et café.

Nous avons cherché la station de métro Sajinqiao, pas trop évidente à trouver. Notre GPS n’a pas suffi; nous avons dû nous faire diriger au moins trois fois. Nous avons pris la ligne 1 du métro jusqu’à sa station finale : Fangzhicheng (durée en métro : 25 minutes). De là, nous avons une fois de plus eu recours à de l’aide pour savoir où prendre le bus 307. Ce bus nous a mené directement au site de l’Armée des soldats de terre cuite (durée en autobus : plus d’une heure). Ce site archéologique extraordinaire et unique au monde est situé à l’est de Xi’an. Il fait partie du patrimoine culturel de l’UNESCO. Ces légions de soldats enterrés, grandeur nature, ont veillé en silence pendant plus de deux millénaires sur le repos éternel de Qin Shi Huang, premier empereur qui a unifié la Chine. En 1974, des paysans qui creusaient un puits mirent au jour un immense souterrain dissimulant des milliers de soldats et de chevaux en terre cuite, en formation de combat.

Nous avons visité les trois fosses avec grand intérêt. La numéro 1 est la plus vaste et la plus impressionnante. Protégée dans un immense hangar, elle contiendrait quelque 6 000 soldats et chevaux dont environ 2 000 sont présentés. Quelle merveille archéologique!

Nous avons dîné sur le site (assiette de légumes sautés avec riz, 8$ pour deux) puis, nous avons pris le service de navette gratuit pour nous rendre au deuxième site à visiter avec notre billet: le Tombeau de Qin Shi Huang, situé deux km plus loin. Nous avons longuement marché dans les longues allées impériales bordées de cèdres géants et de pins avant d’arriver enfin à la mausolée du premier empereur.

Nous avons ensuite fait demi-tour, fatigués par nos longues heures de marche de la journée et prêts à entreprendre la route de retour en autobus, puis en métro. Nous avons pris un excellent repas à deux pas de notre hôtel avant de monter à notre chambre pour le restant de la soirée.

MARDI, 17 SEPTEMBRE

XI’AN

Ce matin, nous nous sommes faits de bons œufs à la coque. Cette fois, ils étaient vraiment délicieux! Nous avons pris notre temps avant de sortir car il pleuvait à boire debout. Installés dans la dinette, nous avons « jasé » à l’aide de notre traducteur avec les propriétaires. Curieuse, je leur ai demandé ce qu’ils mangeaient pour le petit déjeuner : citrouille, fil de coton, patates sucrées et nouilles.

Nous avons marché quelques kilomètres sous une forte pluie. (Malgré l’usage de mon parapluie, mes espadrilles sont devenues rapidement détrempées!) Nous nous sommes rendus au Musée de la forêt de stèles, près de la Porte Sud. Aménagé dans le temple de Confucius, ce musée rassemble plus de 1 000 stèles en pierre, gravées, entre autres, des 9 textes confucéens majeurs et de magnifiques calligraphies. La galerie de sculptures est fabuleuse. Elle renferme des gardiens zoomorphes de la dynastie Tang, des pierres tombales illustrées et des statues bouddhiques. Nous avons eu un coup de cœur pour les collections de ce superbe musée.

Nous avons dîné dans une petite ruelle avoisinante. J’ai pointé un plat de légumes sautés affiché au mur et demandé un bol de riz en accompagnement. Quand mon assiette est arrivée, j’ai constaté que c’était plutôt un gros bol de nouilles garnies de quelques petits morceaux de légumes que j’avais commandé. Je n’ai donc pas touché à mon riz! Quand on n’a pas la langue, on a parfois des surprises!

En après-midi, nous sommes sortis de la Cité ancienne pour admirer l’énorme Porte Sud et les hauts remparts. Nous avons ensuite retraversé la Porte et déambulé joyeusement dans le quartier musulman, toujours aussi animé et coloré. Nous avons profité des dégustations de petites bouchées de friandises et amuse-gueules gentiment offertes par les commerçants, prenant plaisir à découvrir de nouvelles saveurs.

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Nous avons terminé notre après-midi au parc Lianhu situé directement à côté de notre petit hôtel. Quelle belle découverte! Nous avons été charmés par les lieux. Un sentier joliment aménagé fait le tour du lac. Celui-ci est envahi par des nénuphars géants et entouré d’immenses saules pleureurs. De petits abris ronds à la toiture traditionnelle chinoise invitent les passants à s’y prélasser. Nous avons assisté à un cours de chant donné par un maître musicien utilisant son instrument à cordes traditionnel en guise d’accompagnement. J’étais aux petits oiseaux! Un peu plus loin, un petit groupe de Chinoises faisaient des mouvements de danse, tissu coloré à la main. Finalement, nous nous sommes arrêtés à la « roulathèque » pour observer l’habileté des jeunes chaussés  de patins à roulettes avant de quitter le parc et de rentrer à l’hôtel.

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P.S. Nous prévoyons passer quatre jours en bateau. Il y aura donc un délai avant que vous receviez d’autres nouvelles. Ne vous inquiétez pas!

VOIR LA SUITE DANS : CHINE – 2e PARTIE