12 mars au 11 avril 2024

ITINÉRAIRE :

Alger

Cherchell

Tipasa

Constantine

Djémila

Annaba

Chétaibi

Plage Djanen El Bey

Seraidi

Oran

Tlemcen

Ain El Turk (Plage Les Dunes)

Alger

MARDI, 12 MARS

Journée de grand départ.

Vol Sept-Iles – Montréal (Départ à 12h20; Durée 1h30m)

Vol Montréal – Francfort (Départ à 20h; Durée 7h30m)

MERCREDI, 13 MARS

Vol Francfort – Alger (Durée : 2h35m)

L’avion pour Alger nous a attendus car nous sommes arrivés en retard pour notre correspondance. En sortant de l’avion à l’aéroport de Francfort, on a embarqué dans un bus qui nous a emmenés directement à notre avion pour Alger. Ouf! On n’a pas raté notre correspondance mais nos bagages n’ont pas suivi! Au comptoir de réclamation pour bagages manquants, on nous a dit de revenir les chercher le lendemain vers 15h. Nous nous sommes procuré chacun une carte SIM pour nos cellulaires (20$CAD pour 50 GO pour 30 jours) avec la compagnie Ooridoo et avons échangé quelques Euros en dinars algériens. Via l’application Yassir (équivalent à Uber), nous avons réservé un taxi pour nous rendre au City Hotel Alger, situé au centre-ville de la capitale, sur la rue Hassiba Ben Bouali. Notre premier coup d’œil sur Alger nous a beaucoup plu : autoroute bien entretenue, grands palmiers, etc. À notre arrivée à notre hébergement, nous avons reçu un accueil des plus chaleureux de nos hôtes. Notre chambre est propre et tranquille. Nous avons fait une sieste pour nous replacer du voyage et sommes ensuite sortis nous promener dans le quartier. Plusieurs commerces étaient fermés en cette période du Ramadan. (Les femmes enceintes et les enfants ne jeûnent pas durant ce mois de carême. Les adultes ne mangent pas, ne boivent pas et ne fument pas du lever du soleil jusqu’au coucher du soleil. Durant ce mois sacré, les jeunes du primaire commencent l’école une heure plus tard (9h au lieu de 8h) et terminent plus tôt qu’à l’accoutumer, i.e. à 13h.)

Nous avons fait l’achat de quelques provisions que nous avons laissées à notre chambre avant de partir souper au restaurant traditionnel Elwalima. Ce restaurant était le seul ouvert dans les environs, mis à part quelques petits stands de boulangerie, pâtisserie et pizzas. De 19h à 20h30, les rues sont complètement désertes et étrangement silencieuses. Les gens rentrent chez eux pour souper en famille. Ensuite, ils se dirigent vers les mosquées, la plupart vêtus de leur djellaba, coiffés de leur chapeau islamique ou de leur voile (pour les femmes) et portant leur tapis de prière sous le bras.

Assis dans le salon à l’ameublement traditionnel, au deuxième étage du restaurant, nous avons dégusté un repas typiquement algérien (assiette de grillades de poulet, d’agneau et de merguez servie avec légumes en sauce et pomme de terre en purée pour Claude et assiette de boulettes d’agneau en sauce servie avec couscous et pain traditionnel pour moi). Nous avons fait la connaissance d’un avocat québécois, Pascal Chouinard de Chambly, avec qui nous avons longuement jasé. Sophie, une jeune et dynamique Algérienne qui vit maintenant à Paris, a joint notre conversation, a partagé son thé avec nous et a tenu à prendre une photo avec nous avec son appareil photo Polaroid, nous laissant fièrement la photo en souvenir de notre rencontre.

À notre sortie du restaurant, nous nous sommes promenés aux alentours. Attirés par l’appel à la prière, nous avons découvert une magnifique église transformée en mosquée. Une centaine de fidèles étaient rassemblés devant la façade et priaient dans la rue, faute de place à l’intérieur. La lecture du Coran par les imams se fait entendre du haut des minarets 5X par jour, à raison de deux chapitres pour une durée d’une heure environ à chaque fois. Une fois la prière du soir terminée, les rues redeviennent animées et bruyantes. Les commerces ouvrent leurs portes à nouveau, jusqu’à 23h environ et parfois, jusqu’aux petites heures du matin.

JEUDI, 14 MARS

ALGER

Après une excellente nuit de sommeil, nous nous sommes levés reposés et prêts pour une journée de visites avec notre guide Raid, jeune homme grand et costaud détenant un baccalauréat en politique et s’exprimant très bien en français (55 Euros pour le tour guidé d’une durée de trois heures). Nous avons pris le temps de bien déjeuner à l’hôtel avant de prendre un taxi avec Raid. Nous avons commencé nos visites par la Haute Casbah. Nous avons emprunté la rue principale (et touristique) de la vieille médina. Celle-ci date du IVe siècle avant J-C et fait partie du patrimoine de l’UNESCO. Elle comprend des vestiges de la citadelle, des mosquées anciennes, des palais ottomans et une structure urbaine traditionnelle associée à un grand sens de la communauté.

Nous avons visité le Musée public national des arts et traditions populaires aussi surnommé le Palais de l’aveugle. Celui-ci est fort intéressant avec ses gros coffres en bois sculpté destinés au trousseau de la mariée, ses jars anciens en terre cuite, ses magnifiques cours intérieures, sa Salle du mobilier (chambre avec le lit original de la jeune aveugle, fille du Dey, un berceau et un salon avec coussins et tables basses), sa Salle de la vie citadine et sa Salle de l’art appliqué.

Toujours dans la Casbah, nous avons visité un deuxième musée : le Musée national de l’enluminure, la miniature et la calligraphie. (L’enluminure est l’art de décorer les manuscrits en appliquant de l’or et de l’argent). Raid nous a expliqué que l’artisanat berbère du nord est très coloré et que celui du sud est noir, décoré de rouge ou de bleu. (Les berbères du sud sont surnommés les Touaregs.) Le musée, ancien Palais du Dey Mustapha Pasha, date de la période ottomane (1799AD). Ses salles et sa cour intérieure sont très bien préservées et ont été construites dans le même style que le Palais de l’aveugle.

À notre sortie de la Basse Casbah, nous avons découvert la mosquée Ketchaona. Celle-ci fut construite en 1612 et a servi de cathédrale catholique pendant l’occupation française. (À l’époque, les Français ont bombardé la mosquée pour s’en emparer, tuant du coup tous les musulmans qui se trouvaient à l’intérieur. Ce fut un vrai massacre.)

Dans la ruelle située à côté de la mosquée, le souk était très achalandé. Nous nous sommes dirigés directement à la Place des Martyrs où de petites tentes blanches ont été montées pour la période du Ramadan afin que les marchands puissent y vendre leurs produits.

Nous avons découvert la Nouvelle Mosquée Ancienne, imposante et blanche immaculée, datant de 1630 environ et le Boulevard Ernesto Che Guevara, artère emblématique d’Alger avec ses édifices blancs aux arches en séries. Nous avons profité de la vue sur la mer Méditerranée, le port commercial d’Alger et le port des pêcheurs avec sa fameuse poissonnerie.

Nous avons fait la visite du Arts and Culture Center, Palace of Rias – Bastion 23. Il s’agit d’un ensemble de 3 palais, ainsi que de 6 maisons de pêcheurs datant de l’époque ottomane. Le bastion représente l’un des derniers témoins qui attestent physiquement du prolongement de la Casbah d’Alger vers la mer jusqu’au XIXe siècle.

En face du Palais de Rias se trouve le bel édifice abritant le Ministère de la Culture et des arts, ainsi que l’Institut national supérieur de musique.

Nous avons pris le métro avec Raid de la Place des Martyrs jusqu’à la station Tafourah. Nous avons marché jusqu’à la Grande Poste, à la recherche d’un restaurant offrant le service aux tables à l’heure du dîner en ce temps de carême pour les musulmans. Nous n’en avons pas trouvé; les restaurants ne vendent que des mets à emporter. Tous les trois, nous sommes repartis en métro jusqu’à notre station 1er Mai. Claude et moi avons acheté des petites bouchées feuilletées sur la rue et fait nos adieux à Raid avant de monter à notre chambre pour dîner.

Nous sommes partis en taxi pour récupérer nos bagages enfin arrivés à l’aéroport. Comme le trafic était dense!

Nous sommes passés à côté de la Grande Mosquée, la plus grande d’Afrique (capacité de 120 000 fidèles, 3e plus grande mosquée et plus haut minaret au monde). Cette mosquée fut construite en sept ans par 17 000 travailleurs dont 10 000 Chinois, au coût de 1.5 milliard. Le site comprend une école coranique, un amphithéâtre, une bibliothèque de 2 000 places, un centre de recherche pour l’histoire d’Algérie, un hôtel de 300 chambres, un centre commercial, des restaurants et un parc de loisirs.

De retour à l’hôtel avec nos valises, nous avons enfin pu nous installer, nous doucher et nous changer.

Avant de partir souper, j’ai pris soin de réserver notre excursion du lendemain auprès de Samir, mon réceptionniste préféré. Sous la recommandation de celui-ci, Claude et moi avons soupé dans une petite cafétéria située à un coin de rue de l’hôtel. Comme la nourriture était bonne et économique (1 shorba et 2 mets en sauce pour 8$CAD) ! De plus, nos voisins de table ont tenu à partager leur nourriture avec nous (pain traditionnel, rouleaux garnis de viande, légumes et fines herbes et 2 croquettes d’agneau servies sur du chou sauté), ce qui nous a surpris et épatés tout à la fois; quelle gentillesse et quelle générosité!

Nous avons marché en direction du rondpoint de la station 1er Mai afin de jeter un coup d’œil à l’intérieur du grand chapiteau installé par le Croissant Rouge pour la période du Ramadan. Une armée de bénévoles avec dossard s’affairaient à ramasser la vaisselle de la centaine de convives qui y étaient venus pour recevoir un repas gratuit à 19h. (Les personnes de toutes religions y sont conviées.)

Nous avons fini la soirée à notre chambre, heureux de relaxer après une journée remplie de belles découvertes.

VENDREDI, 15 MARS

ALGER – CHERCHELL – TIPAZA

Après notre déjeuner-buffet, nous sommes partis avec notre chauffeur Islam pour une excursion d’une journée (150$CAD incluant les entrées) à Cherchell et Tipaza.

Nous sommes passés par le secteur des ambassades et sur l’autoroute, Islam nous a montré le Jardin chinois, la route de Zéralda (qui mènent à de belles plages fort achalandées de juin à août), la Gendarmerie, le port de Tipaza, les nombreuses serres de tomates et de fraises, etc.

Les paysages défilaient à vive allure. Islam ne se préoccupait pas de la limite de vitesse fixée à 80km/h et roulait plutôt à 140km/h!

Nous avons fait un premier arrêt au Mausolée Royal Maurétanien aussi appelé le Tombeau de la chrétienne. (Cette appellation viendrait d’une erreur de traduction : Qabr al-Rûmiyya veut dire Tombeau de la Romaine.) Situé à Sidi Rached, dans la wilaya de Tipaza, ce tombeau est un tumulus de pierres d’environ 80 000m2 et de 32m de hauteur, construit dans le style des pyramides égyptiennes. La vue sur les montagnes et les plaines aux alentours est incroyable!

À Cherchell, ancienne capitale de Maurétanie, nous avons visité le Musée Public National de Cherchell. Ce musée renferme des vestiges intéressants de l’époque romaine mais les salles trop grandes paraissent à moitié vides. On peut voir des ruines de maisons de l’époque romaine dans la cour extérieure.

Deux cents mètres plus loin, nous avons visité le deuxième Musée Public National de Cherchell. Il est situé en bord de mer et offre une vue imprenable sur le port de Cherchell et son phare. De plus, il fait face à un étrange parc rempli de baobabs à la tête coupée.

Le musée archéologique est fort impressionnant; il représente le passé de la ville de la préhistoire, aux périodes romaine, grecque, ottomane, ainsi que des vestiges du site archéologique Césarée de Maurétanie, actuellement dénommé Cherchell. Le musée renferme des statues grandeur nature, de superbes mosaïques au mur, etc.

Islam nous a conduits aux Thermes de l’ouest. C’est un petit site de ruines que nous avons visité en une dizaine de minutes. En quittant Cherchell, nous sommes passés par le souk animé avant de reprendre l’autoroute pour rejoindre Tipasa.

Avant de rentrer sur le site archéologique de Tipasa, nous avons visité son petit musée. Dans l’unique salle du musée sont exposés vaisselle et jars en terre cuite, statues, mosaïques, etc.

Le site archéologique de Tipasa est étendu, fort impressionnant et dans un environnement naturel extraordinaire. Il surplombe la mer Méditerranée et offre une vue imprenable sur ses côtes. L’immense site comprend les ruines suivantes : amphithéâtre romain, thermes (bains romains), Basilique de l’Évêque Alexandre, fabrique de Garum et portiques (longue allée bordée de colonnes). Comme ce site est agréable à visiter!

Avant de partir de Tipasa, nous sommes allés marcher au port et au marché de poissons. Sur la rue, nous avons acheté des galettes de pain aux fines herbes, des buriks (rouleaux de pâte feuilleté avec garniture à l’intérieur), de la salade de pieuvre et des olives noires. Avant de quitter Tipasa, nous avons fait un bref arrêt à la magnifique mosquée, son parc avec fontaine et son monument triangulaire, ainsi qu’au Big Market Maurice (immense épicerie).

Sur le trajet de retour, sur la route longeant la mer, notre chauffeur Islam a fait plusieurs arrêts pour faire l’achat de légumes frais. Le trafic sur cette route secondaire était intense et Islam se faufilait à vive allure à travers la file de voitures. Il s’est fait arrêter par un patrouilleur et il a prétendu que Claude était malade afin de justifier son mauvais comportement routier!

Arrivés à Constantine, nous avons fait nos adieux à notre chauffeur et nous nous sommes donnés un temps de repos à notre hôtel. J’ai longuement jasé avec Samir (Sam), le jeune réceptionniste qui aimerait tant voyager et qui s’est fait refuser son visa touristique dans sept pays!

En soirée, nous avons marché sur la rue Didouche Mourad, heureux de découvrir LA rue des terrasses, restaurants et cafés. L’ambiance était à la fête avec les jeux gonflables, les maquillages pour enfants, la musique et les kiosques d’artisanat. À la Grande Poste, nous avons trouvé le point 0 de la ville. Les édifices éclairent la nuit et contribuent à créer une agréable atmosphère. Nous avons pris un jus d’orange (pas de vente d’alcool en public dans ce pays musulman) à la Place de la Grande Poste et sommes retournés à notre hôtel, fourbus par nos longues heures de marche de la journée (16 652 pas). J’ai eu beaucoup de misère à m’endormir, probablement trop crevée physiquement!

SAMEDI, 16 MARS

ALGER

J’ai dormi jusqu’à 9h; un record! J’ai déjeuné en compagnie d’une charmante japonaise. Claude et moi avons ensuite pris le métro jusqu’aux Jardins d’Essais du Hamma (3$CAD/personne). C’est un grand jardin botanique comprenant une majestueuse allée bordée de palmiers, 2 fontaines, l’Allée des dracaenas, l’Allée des bambous, l’Allée des ficus, l’arbre de Tarzan (là où le 1er film de Tarzan a été tourné en 1932) et un jardin zoologique (1,50$CAD) où l’on peut voir lions, canards, oies, léopard, chacal, renards, hyène, boucs, singes, autruches, tortues, porc-épic, paon, etc.

À notre sortie du magnifique jardin botanique, nous avons pris le funiculaire et marché jusqu’au Monument des Martyrs. Nous avons fait la visite du Musée national du Moudjahid. Ce superbe musée circulaire renferme de nombreux tableaux représentant l’histoire du pays, la maquette de la casbah d’Alger, des armes, etc.

À la Grande place faisant face au monument, on retrouve un grand centre commercial. Quelle misère nous avons eu pour trouver quelque chose à manger! Presque tous les commerces étaient fermés en cette période du ramadan. Finalement, nous avons trouvé une pâtisserie et avons dévoré nos desserts sous un soleil ardent dans un coin de la Grande place, à l’abri des regards. Ouf! Quel dîner sucré!

Nous avons repris le funiculaire pour descendre la montagne et avons pris le métro de la station Jardin d’Essai jusqu’à la Place des Martyrs. De là, nous nous sommes déplacés en taxi et ensuite en minibus jusqu’à la Basilique Notre-Dame d’Afrique situéeà 124m d’altitude,dans la commune de Bologhine à l’ouest d’Alger. La superbe et imposante basilique datant de 1872 a été construite dans le style romano-byzantin. Sa terrasse offre une splendide vue panoramique sur Alger.

Un minibus nous a ramenés en bas de la colline et nous avons marché jusqu’à la Place des Martyrs. Nous avons fait quelques achats de nourriture au souk avant de retourner à notre hôtel en métro. Nous avons collationné (pointe de pizza et petits pains garnis au fromage) et nous avons relaxé à notre chambre, attendant 20h pour sortir souper sur la rue Didouche Mourad. Nous avons opté pour le restaurant Laurel où on nous a servi une soupe traditionnelle algérienne (hariira) et une assiette de viande en sauce que nous avons partagées (18$CAD). L’atmosphère sur la terrasse était agréable et nous avons longuement jasé avec nos voisins de table, deux sympathiques Portugais vivant à Alger depuis quelques mois.

À notre retour à l’hôtel, en fin de soirée, nous avons bu une tisane à la camomille à la salle à manger en compagnie de Samir et Nadir, les deux réceptionnistes. Nous nous sommes couchés exténués, ressentant nos 20 848 pas marchés dans la journée et la soirée.

DIMANCHE, 17 MARS

ALGER – CONSTANTINE

Après notre petit-déjeuner buffet à la salle à manger, nous avons fait nos adieux aux réceptionnistes. Sam nous a gentiment laissé son numéro de téléphone, insistant pour qu’on le contacte si nous venions à rencontrer un problème avec un retrait d’argent aux distributeurs automatiques. (Les cartes Visa et Mastercard de nos banques ou caisse ne fonctionnent pas dans leurs distributeurs. Nous devons nous rendre à la Société générale ou à la BNP Paribas pour faire un retrait avec nos cartes et ce, dans les grandes villes. Idéalement, nous devons arriver avec de l’argent comptant au pays et l’échanger au marché noir pour obtenir un meilleur taux de change que dans les banques.)

Nous avons pris un taxi jusqu’à l’aéroport (687DZD ou 6,87$CAD). Notre vol Alger – Constantine n’a duré que 50 minutes. Arrivés à Constantine, un chauffeur de taxi nous a conduits jusqu’au Ibis Hôtel, en plein cœur du centre-ville, tout près de la casbah, des ponts, du théâtre, de la Grande Poste, de la mairie, etc. Notre premier coup d’œil sur la ville nous a fort impressionnés; la ville de Constantine est construite autour des impressionnantes gorges du Rhummel. On la surnomme la ville des ponts suspendus. Quel décor époustouflant!

L’Hôtel Ibis est moderne et spacieux. De la fenêtre de notre chambre, la vue sur les montagnes et leurs quartiers d’habitation est extraordinaire. Nous nous sommes installés et sommes partis au souk situé à la sortie de notre hôtel. Nous avons fait l’achat de provisions : fruits, légumes et boîtes de sardines et de thon. Nous nous sommes ensuite promenés dans le quartier. Malgré les commerces presque tous fermés, les rues étaient achalandées. Nous avons acheté des briks ou boureks (sorte de chausson préparé à partir de feuille de pâte très fine portant le même nom, à base de farine et de semoule de blé, façonnée généralement en un triangle fourré et frit. Le bourek à l’œuf est la variété la plus commune.) Nous avons dégusté nos boureks à notre chambre, découvrant ce met dont les Algériens raffolent. Claude a fait une sieste et moi, j’ai écrit et écouté ALBA, une série espagnole avec audio en portugais sur Netflix.

Nous avons mangé une shorba (soupe de semoule de blé) accompagnée de pain traditionnel au restaurant La Concorde, le seul dont la salle à manger était ouverte. Le propriétaire était très fier de nous recevoir à son restaurant. De retour dans la rue, Claude a fait un arrêt chez le coiffeur pour se faire couper les cheveux (clipper no 3 donc, coupe très courte!). À 21h, à la fin de la prière du soir, les rues se sont remplies. Nous sommes rentrés à l’hôtel à 23h. (Nombre de pas de la journée : 11 141)

LUNDI, 18 MARS

CONSTANTINE

Nous avons déjeuné à notre chambre avec nos provisions. Nous sommes ensuite partis explorer : Palais de justice, Place du 1er Novembre, Mairie de Constantine, Banque Centrale d’Algérie (BNA), Grande Poste, Casbah, souk, ascenseur menant au Pont suspendu Melah Slimane (Quelle vue incroyable sur le vieux pont avec arches Sidi Rached et le pont moderne avec de longs câbles Salah Bey !), Gare ferroviaire de Constantine, Pont El Kantara, pont Sidi M’Cid (avec vue extraordinaire sur les Gorges du Rhummel et le Monument des Morts sur l’autre versant).

À la fin de notre grande marche, nous avons fait un arrêt au souk intérieur pour y acheter quelques légumes (1 laitue, 1 concombre et 3 tomates pour aussi peu que 0,90$CAD) et nous avons mangé une excellente salade de thon et légumes variés à notre chambre.

Accablée d’une migraine probablement due à la chaleur (26 degrés C) et au soleil ardent qui avait frappé sur ma tête tout au long de notre longue balade du matin, je n’ai pas eu d’autres choix que de me reposer pour apaiser le mal.

En milieu d’après-midi, nous sommes retournés dans la casbah afin de visiter le Palais du Bey. Malheureusement, il était fermé. (Les heures d’ouverture durant le ramadan ne sont pas les mêmes qu’en temps normal et la plupart des sites internet ne mentionnent pas leurs changements d’horaire.) Nous avons déambulé dans la casbah, dans ses étroites ruelles. Dans le souk, aux nombreuses ramifications, on vend de tout : vêtements, souliers, nourriture, articles de cuisine, etc. J’ai acheté un morceau de pizza, des plats en plastique, deux tasses et une couronne de pain.

Nous avons trouvé la Grande Mosquée Djamaa El Kebir où les fidèles étaient rassemblés pour la prière de 16h. Nous avons recherché un distributeur automatique pour vérifier si nous pouvions retirer de l’argent avec nos cartes de crédit Visa et MasterCard mais, nous n’en avons pas trouvé. On devra aller dans une banque en taxi.

Nous avons fait un arrêt au grand marché intérieur situé à côté de notre hôtel pour finaliser nos achats de la journée (linges de table, couteau coupant, olives vertes, fraises, bananes, fromage de Gruyère et viandes froides). De retour à notre chambre, nous nous sommes préparés un bon souper. Après une séance d’écriture et une journée bien remplie, je me suis couchée pour la nuit. Il était 20h quand je suis tombée dans les bras de Morphée!

MARDI, 19 MARS

CONSTANTINE

Je me suis levée à 7h30am; j’ai presque fait le tour de l’horloge! Comme ça m’a fait du bien! Et Claude, lui, a dormi deux heures de plus que moi! Nous avons déjeuné à notre chambre avec toutes nos bonnes provisions.

Nous avons commencé notre journée par la visite du Palais du Dey aussi appelé Musée public national des arts et expressions culturelles traditionnelles. C’est un bijou architectural datant de l’époque ottomane. Il a été construit vers 1827 par Hadj Ahmed Bey, le dernier des beys de Constantine. Il ne profita pas longtemps de ses jardins, ses arbres, ses fontaines, ses patios, ses senteurs, sa douceur et son raffinement; les généraux français y prennent place en 1837 malgré la résistance qu’a mené le Bey. Un passionné professeur d’histoire de l’Université de Constantine nous a servi de guide dans la salle d’exposition dédiée aux us et coutumes de l’époque. Notre échange avec lui a été fort enrichissant.

Nous sommes ensuite allés au marché (souk intérieur à côté de notre hôtel) pour y acheter du pain style pita et du poulet pressé. Nous nous sommes faits des sous-marins libanais à notre chambre.

En après-midi, nous sommes allés visiter le Musée Cirta de Constantine. Ce musée présente le passé de la ville de la préhistoire, aux périodes numide, romaine, hafside, ottomane et coloniale ainsi que des vestiges de Tiddis, de la Kalâa des Béni Hammad et d’autres régions historiques du pays. La collection du musée se compose de plus de 17 000 pièces d’antiquités et de pièces ethnographiques, ainsi que près de 450 tableaux d’art allant du XVIIe siècle jusqu’au début du XXIe siècle, des sculptures, des pièces de monnaie et des objets divers, dont 7 000 sont exposés dans les 14 salles du musée.

En après-midi, nous avons marché 2,6km pour nous rendre à la mosquée Amir Abdelkader. Cette immense mosquée a été inaugurée en 1994 et peut accueillir 19 000 fidèles. Ses deux minarets mesurent 107m de hauteur. Sur les 13 hectares du site, on retrouve, en plus de la mosquée, un immense jardin et les bâtiments de l’université islamique. L’intérieur de la mosquée est grandiose et magnifique avec son mélange d’architecture algérienne, marocaine et égyptienne.

Sur le parvis de la mosquée, nous avons fait la connaissance de 4 étudiantes. Trois d’entre elles étudient en traduction et une en biologie. Elles étaient vraiment contentes et excitées de jaser avec des Canadiens! Deux jeunes hommes se sont joints à notre conversation : un Algérien et un Sénégalais vivant en France. Quelles belles rencontres nous avons fait!

Nous avons pris un taxi jusqu’au Parc urbain du Bardo. Le parc était fermé mais heureusement, on nous a ouvert la porte afin que l’on puisse profiter de l’endroit. Nous en avons profité pour pique-niquer, à l’abri des regards des musulmans (période de jeûne pour eux).

S’étendant sur près de 70 hectares, ce parc offre un panorama avec une vue splendide sur toute la ville du Vieux Rocher.  Situé sous le vieux pont Sidi Rached, le parc est constitué de plusieurs sentiers à travers la nature. C’est un bel espace pour se balader et rompre avec le rythme de vie infernal de la ville.

En quittant le parc, nous avons pris un taxi jusqu’à l’hôtel. Nous avons relaxé à notre chambre avant de repartir en taxi pour le restaurant Siniyet Elbey. On nous a offert le menu du ramadan : shorba blanche aux vermicelles, une assiette de rechta (pâtes de style Ramen servies avec un morceau de bœuf et quelques pois chiches) et une assiette de trida (mini pâtes carrées, bœuf et pois chiches). Nous avons été très déçus par ce menu peu attrayant et manquant cruellement de légumes.

Nous avons marché jusqu’à la grande mosquée Amir Abdelkader afin de la voir sous son éclairage de nuit. Nous y avons croisé Amine, un Algérois, et Clément, un Français vivant à New Delhi en Inde, tous deux séjournant au même hôtel que nous. Le très sympathique Amine nous a offert d’aller au Monument des morts avec lui, Clément et son chauffeur. C’est avec plaisir que nous avons passé le restant de la soirée avec eux. Nous avons pu voir la ville et ses ponts illuminés dans la nuit, tout en étant en excellente compagnie!

MERCREDI, 20 MARS

CONSTANTINE – DJEMILA

Déjeuner à notre chambre après une courte nuit de sommeil. Je ne comprends pas pourquoi je souffre tant d’insomnie. J’ai dû m’endormir vers 1h du matin. Je me suis réveillée fatiguée.

À 9h, nous sommes partis avec Nadir, le chauffeur de taxi officiel de notre hôtel, pour une excursion d’une journée à Djemila (7500DZD ou 75$CAD). La belle autoroute a fait place à une route étroite, escarpée et dangereuse en montagne mais dans un décor naturel extraordinaire !

Une fois arrivés au fameux site archéologique de Djemila, dans la wilaya de Sétif, nous avons commencé par la visite du Musée de Djemila. Celui-ci présente des pièces archéologiques découvertes dans cette cité romaine fondée sous le règne de l’empereur Nerva et classée patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982. Le musée est composé d’un jardin, d’une cour et de trois salles couvertes destinées aux expositions.

« Les grands murs du musée sont dédiés aux mosaïques qui se trouvaient sur le site et retirées pour les préserver. Elles représentent, pour la plupart, des scènes de la mythologie romaine, et sont dans un parfait état de conservation. Elles affichent notamment des couleurs absolument spectaculaires. 

Les vitrines renferment de nombreux objets usuels extraits du site, mobiliers, vaisselle, ustensiles, bijoux anciens, des magnifiques statues, des stèles funéraires et des monnaies. Une belle collection de sarcophages, de lampes païennes et chrétiennes, des stucs figurés et de nombreux autres documents archéologiques3.

Les inscriptions trouvées lors des fouilles révèlent des origines diverses: de Rome, d’Hippone, de Cirta, et de Carthage.

On y trouve, une statue de Vénus la déesse de l’amour, une autre d’Hercule un héros de la mythologie romaine, une statue du dieu romain Saturne, une buste de Bacchus, etc.

Le musée présente également des maquettes montrant l’évolution du site de Djemila au fil des siècles. Sont aussi visibles des photos de quelques campagnes de fouilles menées par les archéologues.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_de_Djemila

Site archéologique de Djemila

Djemila (de l’arabe : جميلة, « la belle » ; Ǧmila en berbère), anciennement Cuicul, est une cité antique située sur le territoire de la commune éponyme de Djemila, dans la wilaya de Sétif, en Algérie. Le site de Djemila abrite les vestiges de l’antique Cuicul, cité romaine, classée patrimoine mondial par l’Unesco.

Histoire

La colonie de Cuicul fut fondée sur un sol accidenté au nord de l’Algérie à la fin du ier siècle (en 96) probablement par les vétérans de Nerva; son nom est celui d’un village ou d’un lieu berbère qui n’avait pas encore été latinisé. C’est avant Timgad l’une des dernières colonies de déduction en Afrique romaine.

Sous les Antonins (96 à 192) la ville s’embellit d’un forum, d’un capitole, de plusieurs temples, d’une curie, d’un marché et d’un théâtre. Avec la construction des grands thermes le règne de Commode marque l’extension de la ville vers le sud.

Sous les Sévères (192 à 235) de nouveaux quartiers s’organisent au sud du forum, autour d’une vaste place, de nouvelles rues sont tracées, et la ville devient peu à peu une cité où il fait bon vivre, où se développent de luxueuses demeures.

Vers le milieu du iiie siècle, une crise économique faisant suite à de mauvaises récoltes paralysa le commerce et freina le développement de la ville.

L’Antiquité tardive voit Cuicul continuer une vie urbaine dynamique. Au ive siècle, la conversion au christianisme de la population insuffla un regain d’activité et d’expansion urbanistique avec l’érection d’un quartier chrétien. Un baptistère et une basilique s’implantent à l’extrémité sud de la ville, une basilique civile est construite sur la place sévérienne. Les maisons luxueuses des notables ne cessent d’être développées atteignant des superficies considérables, s’équipant en thermes privés et se donnant des espaces de réceptions considérables (basiliques privées). La maison d’Europe ou celle de Castorius révèlent cet art de vivre des riches notables locaux et ont conservé un important décor de mosaïque.

Cuicul est occupée en 431 par les Vandales qui y persécutent les chrétiens jusqu’à leur départ après les accords conclus avec Genséric en 442.

Lorsque la ville fut reconquise par les Byzantins, elle retrouva un semblant de stabilité et d’activité, mais tomba dans l’oubli à la fin du vie siècle.

C’est en 1909, après la construction d’une voie d’accès, que des fouilles méthodiques furent entreprises par le service des Monuments Historiques. Mme de Cresolles, archéologue, a dirigé le dégagement des ruines jusqu’en 1941. Mlle Y. Allais, qui a résumé l’histoire de la ville, lui succéda en 19421 jusqu’à sa retraite en 19562.

Au vu de l’état de conservation des ruines, la ville a été classée au patrimoine mondial de l’humanité en 1982.

Le site

Localisation de Cuicul dans l’Afrique romaine.

Cuicul est érigée à 900 mètres d’altitude sur un site d’importance stratégique, à la croisée des routes nord-sud (N/S) d’Igilgili à Lambèse et est-ouest (E/O) de Cirta à Sitifis. Bâtie sur une dorsale montagneuse entourée de ravins, la ville était d’accès difficile donc facile à défendre et la surveillance, à partir des sommets alentour, en était aisée.

En raison de l’étroitesse de l’éperon sur lequel elle est construite, la cité, édifiée sur un plan incliné, a une configuration grossièrement triangulaire de 365 mètres de hauteur, sur une superficie d’environ 80 000 m2. Elle se compose de trois parties : la vieille cité ou quartiers nord; la nouvelle cité ou quartiers sud et le quartier dit « chrétien » au sud-est.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Djemila

Le site comprend les ruines suivantes : baptistère, basilique du IVe siècle, Cathédrale du Ve siècle, grands thermes, Arc de Caracalla, latrines publiques, théâtre, fontaine conique, Place séverienne, temple, Arc du Cardo, Temple dit de Vénus, Curie municipale, capitole, Marché de Cosinius, etc.

Nous avons fait une pause, assis dans la plus haute rangée de l’amphithéâtre romain, afin d’apprécier pleinement ce décor historique des plus impressionnant.

Nous étions de retour à Constantine vers 14h30, enchantés de notre excursion à Djemila. Nous avons dîné à notre chambre avant de nous rendre au souk situé à droite du Centre culturel, de l’autre côté du rondpoint à la Place des Martyrs. Nous avons acheté des provisions et les ingrédients nécessaires pour préparer un ceviche (crevettes fraîches, citrons, oignon rouge, coriandre fraîche et tomate) que nous avons dégusté à notre chambre, Ramadan oblige!

Claude est sorti en début de soirée pour acheter de quoi nous mettre sous la dent pour le déjeuner du lendemain. Il a eu du mal à trouver car presque tous les commerces étaient fermés! Nous avons passé le restant de la soirée ensemble à notre chambre, sentant la fatigue des derniers jours et heureux de relaxer dans notre petit repère tranquille.

JEUDI, 21 MARS

CONSTANTINE

Après notre petit-déjeuner, Claude et moi sommes partis en taxi vers le Parc Djebel El Ouahch. C’est avec stupéfaction que nous avons découvert que ce parc est laissé à l’abandon et sert de dépotoir clandestin ainsi que de repère pour les délinquants. Notre chauffeur nous a fortement recommandé de ne pas nous promener dans ce parc non sécurisé. Nous avons suivi son conseil et sommes repartis avec lui. Il nous a laissé aux Monuments des morts afin que nous puissions profiter de la vue sur la ville et ce, en plein jour. Nous avons ensuite traversé le pont Sidi M’Cid et flâné dans les ruelles et les souks de la casbah. Nous y avons fait une belle découverte : nous avons trouvé une mini bouilloire électrique qui va nous permettre de nous faire des boissons chaudes et de cuire des œufs à notre chambre! Quel luxe! Nous étions tout excités par cette amélioration à notre condition de vie ! (Ah! Ah!) Nous nous sommes empressés de nous acheter des œufs afin de tester l’efficacité de notre petit appareil électrique. Nous n’avons pas été déçus! Je me suis fait une excellente salade aux thons, légumes frais et œufs. Quel délice!

J’ai fait une séance d’écriture avant de partir marcher avec Claude vers 20h, heure à laquelle les gens retournent dans les rues pour continuer leurs achats en prévision des jours de fête qui marqueront la fin du ramadan. Sur la Grande place située juste devant notre hôtel, une foule était rassemblée pour regarder les jeunes enfants danser en imitant un animateur déguisé en clown, sauter dans les jeux gonflables et courir à travers les jets d’eau de la fontaine.

VENDREDI, 22 MARS

CONSTANTINE – ANNABA

Nous nous sommes levés tôt, avons déjeuné, fait nos bagages et sommes partis en taxi Yassir jusqu’à la Station de taxis inter wilayas. Le vendredi, jour important de prière, il n’y a pas d’autobus pour Annaba. Nous avons donc pris un taxi collectif (voiture à 8 places) qui part aussitôt que tous les sièges sont occupés (6$ par place pour un trajet de 2 heures). L’autoroute est bien entretenue, large, propre, pas trop achalandée et entourée de belles montagnes, de champs verdoyants, d’orangeraies, d’oliveraies et de charmants petits hameaux.

Arrivés à la Station de taxi inter wilayas, un jeune chauffeur de taxi nous a conduits jusqu’à notre hôtel, le Rym El Djamil, situé à 11 km du centre-ville d’Annaba (4,75$CAD), dans le secteur des plages. L’hôtel nous a tout de suite plu, avec sa vue sur les plages et le centre-ville d’Annaba, ses espaces luxueux et invitants, ainsi que sa terrasse et sa piscine extérieure. De plus, notre grande chambre est équipée d’un réfrigérateur (Wow! Quel luxe pour nous!) et d’un balcon avec vue sur la mer Méditerranée et la montagne.

Nous avons dîné à notre chambre avec nos restants de provisions, avons questionné le gentil réceptionniste sur les choses à faire dans les alentours et avons pris un taxi jusqu’à la plage La Caroube. Cette petite plage était plutôt déserte en ce début de printemps. Un brave jeune homme se baignait dans la mer froide sous le regard de ses deux amis et deux pêcheurs arrangeaient leur filet de pêche. Je me suis mouillé les bras et j’ai pris quelques photos de la plage et du centre-ville en arrière-plan avant de remonter la rue avec Claude pour aller faire des provisions au Superette Mehdi sur la route principale.  Nous avons acheté du couscous, du riz, des pois chiches en pot, des carottes, des épices, des bananes, du thon, du lait, du pain, des biscuits, de l’eau en bouteille, du fromage, des yogourts, etc. Nous avons repris un taxi jusqu’à notre hôtel afin de remplir notre « garde-manger » et notre petit réfrigérateur.

Assis à une table sortie spécialement pour nous autour de la piscine, nous avons profité du soleil de l’après-midi et de la tranquillité des lieux. Vers 17h, nous sommes montés à notre chambre pour manger une soupe Ramen préparée dans notre mini bouilloire. Nous avons ensuite patienté jusqu’à 19h avant de descendre souper au restaurant de l’hôtel. Menu du ramadan : shorba, pain et dolma (croquettes de veau haché servies dans une sauce rouge). Ce fut réconfortant de manger un « vrai » repas assis dans un restaurant! Nous avons eu de beaux échanges avec les deux gentils serveurs avant de monter à notre chambre pour sagement y terminer la soirée.

SAMEDI, 23 MARS

ANNABA

Claude m’a réveillée pour que je profite du superbe lever de soleil sur la mer. J’ai pris une photo et tenté de me rendormir mais, en vain. Je me suis donc levée et j’ai aidé Claude à déménager tous nos bagages et provisions dans notre nouvelle chambre, côté mer, montagne, ville et plages. Cette nuit, nous verrons si nous serons encore dérangés par le party à la cafétéria. On est que non!

Notre excellent petit-déjeuner nous a été servi à la salle à manger. Nous avons jasé avec le réceptionniste et il a fait venir le chauffeur de taxi de l’hôtel pour nous conduire au centre-ville d’Annaba et nous laisser à une boutique où nous avons pu échanger nos euros en dinars à un bon taux de change. Nous avons ensuite exploré les alentours : vieille ville, Marché français (marché couvert où l’on vend fruits, légumes, viande, poissons et breuvages), mosquées et rues animées bordées de petits commerces.

Nous avons fini par trouver le Cours de la Révolution. C’est une voie publique longue de près d’un kilomètre et suivant l’axe historique de la ville. C’est l’un des lieux les plus fréquentés et animés d’Annaba. On y trouve d’immenses arbres, des bancs de parc, des terrasses de restaurants et cafés (toutes fermées durant le mois du ramadan), le théâtre et la mairie. La magnifique gare ferroviaire est située tout près. Nous sommes allés y jeter un coup d’œil à l’intérieur et avons été épatés par son élégance!

Nous avons pris un taxi Yassir jusqu’à la magnifique et majestueuse Basilique Saint-Augustin. Cette basilique catholique fut construite en 1881 dans la ville d’Annaba (anciennement dénommée Hippone, puis Bône jusqu’en 1962). Elle est dédiée à Saint-Augustin, évêque de la ville de 396 jusqu’à sa mort en 430. Pendant que Claude jasait avec des Africains sub-sahariens puis, 4 Algériens, je suis rentrée visiter le superbe intérieur de la basilique. Accompagnée d’un jeune étudiant congolais, je suis montée sur la terrasse du toit, empruntant un étroit et long escalier en colimaçon. Comme la vue panoramique sur la ville et la mer y est formidable! De plus, j’ai pu voir l’ensemble des ruines de l’ancienne cité romaine d’Hippone en contrebas.

À notre sortie du site de la basilique, nous avons longuement jasé avec deux policiers, gardiens des lieux, en attendant un chauffeur de taxi non officiel (un ami des deux policiers) pour nous conduire à la plage Saint-Cloud maintenant dénommée la plage Rezqui Rachid (située à 2.1km du centre-ville). Cette plage urbaine est grande, belle et relativement propre. Elle est bordée d’une promenade pour piétons où il fait bon se balader. La vue sur la mer et les collines d’Annaba est très jolie. La promenade contourne une pointe et débouche sur une autre baie, celle de la plage Rizzi Amor (Chapuis). Nous avons marché jusqu’au bout de la plage. Au rondpoint où se dresse fièrement un monument représentant des vagues de la mer, nous avons appelé un taxi pour rentrer nous reposer à l’hôtel. Dans notre chambre, à l’abri du soleil brûlant et sous l’air climatisé, nous avons collationné (café et baklavas) pour ensuite ronfler (Claude) et écrire (moi).

Au coucher du soleil, nous avons préparé un excellent couscous à notre chambre et avons passé une petite soirée tranquille. Avec nos bouchons dans les oreilles, la musique forte du rez-de-chaussée ne nous a pas trop incommodés durant la nuit.

DIMANCHE, 24 MARS 2024

ANNABA – CHÉTAÏBI

Un excellent petit-déjeuner nous attendait à la salle à manger. Dina, le chauffeur attitré de l’hôtel nous a ensuite conduits à Chétaïbi, réputée pour être parmi les plus belles baies du monde avec sa plage, son petit village à flanc de colline et ses montagnes aux alentours. Chétaïbi est situé à 1h30m de route, à 63km au nord-ouest d’Annaba. (Prix de l’excursion aller-retour : 40$CAD.) Dina nous a laissés au port de mer où des pêcheurs étaient affairés à démêler leurs filets de pêche. Les quais remplis de bateaux amarrés offraient un vrai décor de carte postale avec la montagne, la plage et le village en arrière-plan. Nous avons tenté de visualiser l’endroit en pleine canicule d’été (juillet – août) avec la plage remplie de baigneurs, les kiosques de plongée et les restaurants ouverts et achalandés. (Voyager en mars et avril, et surtout pendant le ramadan, offre une expérience très particulière; on se retrouve souvent devant des portes fermées et des lieux déserts. Tout est plus compliqué. Cependant, on est loin du tourisme de masse. C’est tout à fait l’opposé, ce qui peut plaire à ceux qui aiment la tranquillité. Pour notre part, on s’adapte!)

Nous avons marché sur la promenade qui longe la plage, profitant de la vue sur la baie et ses eaux cristallines. Nous nous sommes dirigés vers la mosquée et son parc joliment aménagé. Claude m’a attendue sur la promenade pendant que j’ai gravi les escaliers menant dans le haut du village. J’ai pris quelques photos de la baie et, une fois ma curiosité satisfaite, je l’ai rejoint et nous avons collationné, assis sur un banc face à la mer.

Dina est venu nous chercher et nous sommes repartis en direction d’Annaba. Petit bonus à notre excursion, il a fait un détour pour nous montrer l’immense plage Sidi Salem (4,5km de long) situé au sud-est du centre-ville d’Annaba. Cette plage et sa promenade manquent d’entretien l’hiver; elles sont parsemées de détritus. J’imagine que l’été, un effort doit être fait pour garder les lieux propres. Une série de gros blocs appartements plutôt délabrés se dressent de l’autre côté de l’artère principale. La ville aimerait bien détruire ces bâtisses et les remplacer par des hôtels pour attirer les touristes mais, les Algériens qui y habitent ne veulent pas être expropriés et perdre la magnifique vue qu’ils ont sur la mer.

À notre demande, Dina nous a laissés au Marché français (souk) au centre-ville. Claude a soudainement eu des sueurs froides, des rots en série et une douleur persistante à la poitrine. Il s’est assis quelques minutes sur le petit banc d’une boutique tout près de l’entrée du marché mais, voyant que le mal ne partait pas, nous avons pris la décision de rentrer à l’hôtel. Il ne voulait pas aller à l’hôpital, pensant que le mal allait passer. Il s’est allongé pendant environ 45 minutes mais, comme la douleur allait en s’intensifiant, il a décidé d’aller consulter. Nous sommes partis en taxi jusqu’à la Clinique Les Jasmins, recommandée par le réceptionniste de notre hôtel. Après une très courte attente (environ 5 minutes), le médecin généraliste, le Dr Elkhhero, a pris sa pression, lui a  passé une échographie et fait passer un électrocardiogramme. Il m’a fait venir à son bureau et m’a annoncé que Claude faisait un infarctus du myocarde (communément appelé crise cardiaque) et qu’il devait être transféré d’urgence en ambulance à une clinique spécialisée en cardiologie et qu’il était attendu au bloc opératoire.  

J’étais assommée par la nouvelle! Le médecin m’a conseillée de ne rien dire à Claude pour l’instant. Je suis donc retournée auprès de lui et lui ai simplement dit qu’il allait être transféré à une autre clinique. Les ambulanciers l’ont fait allongé sur une civière et sans plus attendre, ils nous ont conduit en ambulance jusqu’à la Clinique Al-Farabi. Le trajet de 15 minutes m’a paru une éternité. L’ambulance ne pouvait pas avancer à vive allure, ralentie par le trafic et les dos d’ânes dans les petites rues étroites et encombrées de la ville. Je tenais la main de Claude qui était en souffrance et je craignais qu’il ferme les yeux et ne se réveille plus jamais. Je ne comprenais pas que l’infirmière ne soit pas assise en arrière avec nous pour être prête à intervenir en cas de besoin.

À notre arrivée à la clinique, sans plus attendre, Claude a été monté au bloc opératoire au 5e étage. Il a passé d’autres tests et un des cardiologues est venu me voir et a demandé mon consentement pour une opération d’urgence. La situation était critique. (Il m’a dit qu’une des artères était finie et que les deux autres étaient en mauvais état). J’ai demandé au médecin de faire tout ce qui était en son pouvoir pour sauver Claude. Je suis retournée à la salle d’attente, la peur au ventre, mais rassurée en même temps car je savais que Claude était maintenant entre bonnes mains. Une des infirmières de l’étage est venue me voir au moins trois fois pour me rassurer; je lui en suis vraiment reconnaissante.

L’opération a duré deux longues heures et fut compliquée. Cependant, ce fut un succès. Les Dr. Samir Berboucha et Walid Aouissi, cardiologues réputés, ont finalement débloqué 4 artères et posé 2 stents actifs. En termes médicaux, ils ont pratiqué une coronographie et une angioplastie. (Un stent est un minuscule tube ajouré métallique extensible qui aide à éviter de nouvelles obstructions ou un rétrécissement de l’artère après une angioplastie.)

Après l’opération, à 19h15, Claude a été emmené aux soins intensifs et j’ai pu passer la soirée avec lui après avoir enfilé une jaquette d’hôpital par-dessus mes vêtements. (Normalement, les visiteurs ne sont pas autorisés dans cette salle mais, sachant que nous sommes étrangers, ils m’ont autorisée à rester auprès de lui et m’ont apporté une chaise pour que je puisse m’asseoir à ses côtés. Que de bonté!) Claude ressentait toujours une douleur à la poitrine mais de moindre intensité que durant sa crise cardiaque qualifiée d’aigue.

À 21h30, j’ai quitté la clinique, je suis rentrée à l’hôtel en taxi et j’ai réussi à manger un peu. (Je n’avais pas encore soupé.) J’étais encore ébranlée par les événements et je me sentais bien seule dans notre grande chambre. Je réalisais à quel point le dénouement aurait pu être tragique et fatal. Aussi, deux jours plus tard, nous aurions été dans le désert et le temps d’intervention aurait été trop long pour pouvoir le sauver.

J’ai essayé par tous les moyens de rejoindre notre assurance voyage CanAssistance (SSQ-Beneva) à frais virés mais, sans succès. En désespoir de cause, j’ai téléphoné à mon fils aîné Samuel qui habite à Montréal, afin qu’il les rejoigne à ma place pour ouvrir un dossier. Je me suis couchée passé minuit, crevée par les émotions.

LUNDI, 25 MARS

ANNABA

Après une courte nuit, je suis descendue à la salle à manger pour prendre mon déjeuner, seule avec moi-même. Je suis rapidement partie en taxi pour aller retrouver Claude qui était toujours à l’unité des soins intensifs. Moins chanceuse que la veille, je n’ai eu que quelques secondes pour lui envoyer la main à travers une vitre. On m’a ensuite fait voir la comptable de la clinique au 1er étage. Coût total de l’opération et de l’hospitalisation : 1 270 400 DA (12 704$CAD) en argent comptant! Évidemment, je n’avais pas cette somme en main. J’ai pris un taxi jusqu’à la Banque BNP Paribas où j’ai éclaté en sanglots, tout à coup incapable de contrôler mes émotions. Trois commis m’ont rapidement entourée et ont tenté de trouver une solution pour retirer une telle somme avec mes cartes de crédit ou par virement mais, en vain. Une des représentantes financières m’a accompagnée en taxi jusqu’à la Clinique Al-Farabi où nous avons rencontré le propriétaire de la clinique en personne, M. Mahmout Aissaoui. Il m’a conseillé d’appeler American Express (qui n’est pas mon assurance principale), l’Ambassade du Canada à Alger (qui ne prend aucun appel) ou encore de faire faire un virement par un de mes proches au Québec à un de ses amis à Montréal avec qui il prendrait entente. Cette dernière option m’a donné un peu d’espoir.

J’ai dîné avec Claude, qu’on venait de transférer dans une chambre semi-privée au 4e étage. C’est alors que tout a débloqué; j’ai reçu un appel de mes assurances. L’agent m’a confirmé qu’une garantie de paiement serait envoyée à la clinique sur réception des documents requis (rapport médical complet et détails des frais facturés). Je suis retournée au 1er étage pour faire part de cette nouvelle à la comptable. Elle m’a donné rendez-vous le lendemain matin pour régler le tout. Je suis retournée auprès de Claude et à 16h30, je suis retournée à l’hôtel. (L’infirmière en chef a demandé à ce que je parte et Loura, une jeune infirmière en amour avec moi, m’a mis au courant des heures officielles de visite : 13h à 14h et 19h à 20h. J’avais grandement dépassé les règles!)

J’ai préparé et littéralement dévoré un couscous aux pois chiches à ma chambre d’hôtel. J’ai envoyé la nouvelle à nos deux familles concernant les événements des dernières 24 heures. Une fois de plus, je me suis couchée complètement vidée.

MARDI, 26 MARS

ANNABA

J’ai déjeuné seule à la cafétéria et ensuite, je me suis dirigée vers la clinique en taxi. J’avais rendez-vous au 1er étage pour régler la paperasse administrative avec la comptable. Je suis ensuite allée trouver Claude. Oh, surprise! Il m’attendait, tout habillé, assis dans le fauteuil du coin de sa chambre, en attente de son médecin pour recevoir son congé de la clinique.

Le Dr. Aouissi est finalement passé, a fait ses recommandations, a répondu à nos interrogations et a autorisé, sur le plan médical, le départ de Claude. Il lui a donné rendez-vous deux jours plus tard et nous a dit qu’il avait parlé avec notre représentant d’assurances et que nous serions peut-être rapatriés au Canada car la compagnie d’assurances a un protocole à suivre. Il a ajouté que le représentant allait bientôt nous contacter.

On a servi à dîner à Claude et à 14h, nous avons eu l’autorisation administrative pour quitter la clinique. Nous avons pris un taxi jusqu’à l’hôtel tout en faisant deux arrêts en chemin afin que je puisse acheter quelques légumes et de la viande.

Heureux de prendre un bain et de se doucher, Claude est ensuite tombé dans un profond sommeil dans la douceur et la tranquillité de notre chambre. Pour ma part, je suis allée marcher aux alentours de l’hôtel. Je voulais voir la plage semi-privée que notre hôtel partage avec le Bouna Beach Club en été (fin juin à septembre). La plage Bouna n’est malheureusement pas entretenue durant les mois d’hiver et les détritus s’accumulent honteusement sur le sable, ce qui rend cette petite plage peu attrayante à ce temps-ci de l’année.

Poussant mon exploration un peu plus loin, je me suis rendue à l’intersection menant à la plage Belvédère, maintenant surnommée plage Salhi Othman. Comme le réceptionniste de mon hôtel m’avait conseillée de ne pas y aller pour une raison de sécurité, j’ai rebroussé chemin, déçue de ne pas la voir, même de loin.

De retour à notre chambre, j’ai fait une séance d’écriture, assise sur notre balcon, sous un ciel partiellement nuageux et sous une confortable température de 21 degrés C. À 19h, Claude et moi sommes descendus souper à la salle à manger qui offre une vue sur la ville sous son éclairage de nuit. Nous en avons eu plus que pour notre argent : entrée de confiseries turques (z’labia et m’guerguechette) et petit lait caillé, shorba (soupe), bricks (chaussons frits faits de feuilles de brick, viande hachée, oignon, persil et pommes de terre), baguette de pain, salade de légumes variés et œufs et tagine zitoune (4 boulettes de steak haché, 1 morceau d’agneau, oignons, quartiers de patates, olives vertes dénoyautées (zitounes) et sauce blanche parfumée). N’étant pas capable de tout manger, notre serveur nous a monté 4 assiettes pleines de restes. Ce sera notre dîné demain! Nous avons fini la soirée, branchés sur nos appareils électroniques pour répondre aux nombreux messages de nos proches.

MERCREDI, 27 MARS

ANNABA – PLAGE DJENEN EL BEY – SERAÏDI (Ensoleillé, 18 degrés C)

Claude s’est levé en pleine forme et moi aussi. Après notre copieux petit- déjeuner à la salle à manger, nous sommes partis avec Dina (le chauffeur de l’hôtel) pour une excursion de deux heures (25$CAD). Nous avons emprunté la magnifique route en montagne pour nous rendre à la plage Djenen El Bey.

Nous avons fait quelques arrêts sur le bord de la route afin que je puisse prendre en photo la formidable vue panoramique sur la ville d’Annaba du côté sud de la montagne et sur les hautes falaises rocheuses et la mer sur le côté nord. Arrivés à la plage, Claude et moi avons eu un coup de cœur pour cette merveilleuse baie aux eaux limpides.

Rebroussant chemin, nous avons pris un embranchement menant à Seraïdi, petit village situé à 800 mètres d’altitude. Sur la terrasse du bel hôtel 5 étoiles El Mountazah, nous avons pu apprécier la vue exceptionnelle sur les falaises escarpées plongeant dans la mer Méditerranée. L’hôtel aussi est à voir, avec ses murs tout blancs et son architecture rappelant le style marocain des maisons de la casbah de Rabah.

Sur le chemin du retour, pas très loin de notre hôtel, Dina a tenu à nous faire découvrir la partie de la côte surnommée Ras El-Hamra (La Tête rouge). Au phare Cap de garde, la vue sur la haute falaise qui se jette dans la mer est impressionnante et donne le vertige. Nous sommes descendus au niveau de la mer en voiture. La vue sur le phare juché tout en haut de la montagne est à voir ainsi que le relief côtier et les îles de roches sur lesquelles se fracassent les vagues. Que la nature est inspirante et belle!

De retour à l’hôtel, nous avons dîné à notre chambre avec les restants de la veille. Claude a passé l’après-midi à se reposer à l’hôtel pendant que je suis allée au centre-ville faire des achats. Je suis tombée sur Hamza, le même chauffeur de taxi qui nous avait déjà véhiculés et qui n’était pas au courant que Claude avait fait une crise cardiaque. Je lui ai raconté toute l’histoire pendant qu’il me conduisait au marché Al-Hattab (souk intérieur de fruits, légumes et viande), situé près des Champs de mars. J’ai acheté plusieurs choses : fraises, olives vertes, mini rond électrique, 4 chaudrons ultra légers, 2 petits pots à épice, une cuillère en bois, un pèle-patates, une multiprise européenne et des laines d’acier. Il faut bien s’équiper convenablement pour cuisiner! Un homme m’a conduit dans une épicerie pour y trouver de l’huile et il a tenu à m’en faire cadeau. Quelle générosité de la part d’un pur étranger! Une fois mes commissions terminées, j’ai téléphoné à Hamza et il est passé me chercher au Cours de la Révolution pour me ramener à l’hôtel.

Nous avons reçu un courriel de nos assurances. Ils nous laissent poursuivre notre voyage jusqu’au 9 avril, date prévue de notre départ. Yé! Enfin, nous savons à quoi nous en tenir!

Un souper copieux nous a été servi à la salle à manger de l’hôtel. Tout était très bon à l’exception du steak de veau, tranché ultra mince et dur comme de la semelle de botte! Soirée tranquille à notre chambre.

JEUDI, 28 MARS

ANNABA (16-27 degrés C)

Nous avons pris un bon petit-déjeuner et avons appelé un taxi Yassir. Le chauffeur nous connaissait pour nous avoir déjà véhiculés. Il nous a conduit à une parfumerie située au Cours de la Révolution et Claude a acheté deux parfums à donner en cadeau à ses deux cardiologues. Notre chauffeur nous a attendus et a ensuite pris la direction de la Clinique Al-Farabi où Claude avait son rendez-vous pour son suivi post-opératoire. On lui a fait passer un électrocardiogramme. Il a ensuite été vu par Amina Achou, cardiologue, qui lui a fait une échographie du cœur, lui a donné une ordonnance avec deux médicaments supplémentaires à prendre quotidiennement et lui a signé un arrêt de travail de trois mois. Elle nous a prodigué de bons conseils pour la suite de notre voyage.

Nous sommes ensuite montés au 5e étage pour remercier chaleureusement les infirmières du bloc opératoire et remettre les parfums aux cardiologues. Malheureusement, le principal cardiologue, le Dr Samir Berboucha, était absent mais, nous avons pu voir son assistant, le Dr Walid Aouissi, à qui Claude a remis les deux parfums. Que de chaleur humaine nous avons ressentis avec ces gens de cœur! Nous les avons remerciés à nouveau et leur avons fait nos adieux.

Claude m’a attendue dans la salle d’attente du 1er étage pendant que je suis allée à la pharmacie chercher ses médicaments. Nous sommes ensuite rentrés à l’hôtel, tombant sur mon chauffeur de la veille. En arrivant au Rym El-Djamil Hotel, il ne voulait pas se faire payer! Que de bonté humaine, que de générosité; nous n’avons jamais vu ça au Canada!

Nous avons dîné à notre chambre, ramadan oblige! Au menu : bricks et salade de fruits. J’ai travaillé tout l’après-midi à modifier notre itinéraire de voyage, réserver un vol pour Oran, modifier ou annuler nos réservations d’hôtels.

Sous un soleil encore chaud et réconfortant, nous avons soupé (assiette de patates, courgettes, tomate et poulet fumé), assis sur notre balcon, profitant de la vue exceptionnelle sur la mer et la ville. Nous avons passé la soirée à notre chambre, revenant tranquillement de nos émotions des derniers jours.

VENDREDI, 29 MARS

ANNABA (27 degrés C)

La fraîcheur du matin a fait place à un soleil radieux et une chaleur enveloppante, sans humidité (climat sec sur la côte). Après déjeuner, nous avons passé l’avant-midi à nous occuper à la chambre (moi avec mon portable et Claude avec sa tablette) et ensuite, nous sommes allés profiter de l’air de la mer et du soleil sur la terrasse de la cour arrière de l’hôtel.

Après notre dîné à la chambre, pendant que Claude faisait une grosse sieste, je suis partie avec Dina et trois autres hommes vers le centre-ville. Dina m’a déposée au Marché français où j’ai pu acheter viande et légumes frais. Plusieurs présentoirs étaient vides en ce vendredi, jour de weekend et de prière. (Seuls quelques commerçants ouvrent leur commerce de 15h30 à 18h le vendredi.) Je suis revenue avec un taxi Yassir. La communication s’est avérée très difficile car mon chauffeur parlait exclusivement l’arabe algérien mais, on a réussi à faire quelques échanges malgré tout!

À mon arrivée à l’hôtel, Mohammed, le doyen de la cuisine, a tenu à nous apporter un souper chaud à notre chambre et ce, gratuitement. Pour lui, il était inconcevable de nous laisser manger nos provisions. À 19h, tel que promis, il est arrivé avec un chariot rempli de bonnes choses; un vrai festin de roi! Nous avons savouré le tout sur notre balcon, dans la pénombre de fin de journée. Claude est ensuite allé marcher dans la cour de l’hôtel et moi, j’ai terminé ALBA, une série que j’ai bien aimé sur Netflix.

SAMEDI, 30 MARS

ANNABA (20 degrés C)

Comme à l’accoutumée, notre petit-déjeuner nous attendait sur l’unique table montée dans la salle à manger. (Nous sommes les seuls clients de l’hôtel depuis 2,3 jours.)

Dina nous a conduits au centre-ville. Il a déposé Claude au Cours de la Révolution et moi, à une petite boutique de vêtements pour y changer mes euros en dinars algériens. J’ai ensuite fait quelques achats sur la rue Gumbita et aux alentours (poële T-Fal, spatule, petits bols en métal, ibuprophène pour mon mal de cou et valise à roulettes de petit format afin de pouvoir transporter tout notre équipement de cuisine et nos provisions sèches). J’ai ensuite rejoint Claude au Cours (comme disent les Algériens). Il m’attendait sagement tout en lisant les journaux locaux qu’il venait de se procurer.

Nous sommes revenus à l’hôtel en taxi et avons dîné sur notre balcon, sous une température confortable de 20 degrés. Claude est ensuite allé faire la sieste au soleil, allongé sur une des deux chaises longues qu’on avait sorties spécialement pour nous sur la terrasse de l’hôtel. J’ai préparé une sauce à spaghetti à notre chambre et suis allée le trouver pour profiter du soleil encore chaud. Nous avons collationné et jasé jusqu’à ce que le ciel s’ennuage et que nous ressentions des frissons. Nous sommes alors remontés à notre chambre et nous nous sommes occupés jusqu’au souper.

Nous avons savouré notre spaghetti, assis sur notre balcon. À 20h, oh! Surprise! Mohammed nous a monté un repas complet pour deux à notre chambre, gracieuseté de l’hôtel. Voilà encore un bon exemple illustrant l’extrême générosité du peuple algérien! Je n’avais pas du tout faim. Pour sa part, Claude s’est laissé tenté par l’assiette de foie. Nous avons ramassé tout le reste en vue de notre dîner du lendemain. Nous avons fini la soirée à lire et nous divertir sur Netflix.

DIMANCHE, 31 MARS

ANNABA (Journée de Pâques; 23 degrés C)

Après notre copieux petit-déjeuner, nous sommes partis en taxi. J’ai demandé au chauffeur de me déposer à la Cité Oued El Kouba, sur la rue située juste à côté du magnifique Hôtel Militaire de la plage Chapuis (plage Rizzi Amor de son autre appellation). Claude a débarqué plus loin : au premier banc de la promenade de la plage St-Cloud. Pendant qu’il écoutait de la musique tout en regardant les gens sur la plage, je suis allée faire des commissions. Dans les petits commerces de la rue principale de la Cité Oued El Kouba, j’ai trouvé tout ce qu’il y avait sur ma liste et plus : bols et assiettes en plastique, fromage râpé, laine d’acier, linge de vaisselle, barre de savon turque pour le linge, mini-râpe à fromage et pinces pour sacs. J’ai ensuite rejoint Claude à la plage St-Cloud, d’où nous avons pris un taxi pour rentrer dîner à l’hôtel. Nous avons mangé l’excellent repas que Mohammed nous avait apporté la veille.

En début après-midi, Claude a fait la sieste et moi, j’ai lu mon roman en langue portugaise (Herança) que j’avais acheté au Portugal en novembre. Nous avons ensuite profité du soleil sur la grande terrasse déserte de l’hôtel.

Sous un magnifique ciel rosé de fin de journée, au son cacophonique de l’appel à la prière retentissant de plusieurs minarets en même temps et des jappements incessants des chiens, nous avons dégusté un bon spaghetti. (Avant de nous mettre à table, nous avons pris soin de passer un linge sur la table couverte de poussière de sable venant du désert. À tous les repas, c’est à recommencer; c’est incroyable comme ça s’empoussière vite!)

En soirée, sous un vent chaud et une température d’environ 20 degrés, nous nous sommes promenés dans la cour de l’hôtel et avons longuement jasé de politique avec le gardien de sécurité.

LUNDI, 1er AVRIL

ANNABA – ORAN

Nous avons pris notre dernier petit-déjeuner à l’Hôtel Rym El-Djamil (La Belle gazelle). Je me suis ensuite attardée à la réception pour jaser avec mon réceptionniste préféré : Ghoulem Mechouk. Il m’a parlé des beaux endroits à visiter au sud de l’Algérie et moi, de mes voyages en Jordanie et en Éthiopie. En montant à ma chambre, j’ai trouvé Claude en train de jaser avec les deux sympathiques femmes de chambre et me suis joint à leur conversation.

Nous avons préparé nos bagages, dîné et fait nos adieux à Ghoulem. Nous nous sommes rendus à l’aéroport international d’Annaba Rabat Bitat en taxi (10$CAD). Notre vol Annaba – Oran a duré 2h10m. Nous avons connu au moins une heure de turbulence, secoués sur nos sièges de ce petit avion ATR72. Nous étions les deux seuls étrangers parmi les 58 passagers à bord, dont plusieurs jeunes enfants. Les paysages qui défilaient sous nos yeux étaient enchanteurs : chaine de montagnes du Haut Atlas parsemée de petits hameaux aux creux des vallées.

Notre avion a atterri à Oran à 18h. Nous nous sommes rendus à notre hôtel Ibis Les Falaises, situé sur le boulevard qui longe la mer, entre la vieille ville (à l’ouest) et la nouvelle (à l’est). L’hôtel est moderne et bien entretenu. Du 6e étage, de la fenêtre de notre chambre, la vue sur la mer est splendide. Notre chambre est identique à celle que nous avions à Constantine (même disposition, même ameublement). Le rebord de la fenêtre nous servira de réfrigérateur. Après avoir défait nos bagages pour 6 nuits, nous sommes descendus souper (3 800DA ou 20$CAD sur le marché noir). Nous avons partagé un copieux repas. Au menu : chorba (2 portions), frik avec bourek, salade du jour, 3 petits pains, tagine de poulet aux olives vertes, une orange, crème renversée au caramel, flan maison, baba au rhum et une grosse bouteille d’eau. Nous avons mangé avec appétit et quand nous sommes remontés à notre chambre, il était déjà 20h45. Tout en buvant une tisane à la camomille, j’ai étudié la carte de la ville d’Oran, me dessinant un petit schéma avec les principaux sites à visiter. En fin de soirée, je suis descendue à la réception et j’ai validé mes recherches avec le gentil réceptionniste afin de maximiser notre temps dans cette grande ville de 1,8 million d’habitants.

MARDI, 2 AVRIL

ORAN

Nous avons pris un excellent petit-déjeuner à la salle à manger au décor moderne et coloré. Claude est allé se promener sur la promenade en front de mer située juste en face de notre hôtel. Il a eu bien du mal à y accéder car on doit traverser un boulevard fort achalandé où les voitures roulent à grande vitesse. Pendant ce temps, j’ai mis mon journal de voyage à jour.

Claude a passé le restant de l’avant-midi à se reposer à la chambre, convalescence oblige. Pour ma part, je suis partie en taxi vers la vieille ville. J’ai commencé par la magnifique Cathédrale du Sacré-Cœur. Cet imposant édifice religieux est de style romano-byzantin et fut édifié de 1903 à 1913. Il sert de bibliothèque communale depuis 1996. À l’intérieur, des tables rectangulaires entourées de chaises ont remplacé les bancs d’église originaux.

J’ai ensuite marché jusqu’au Musée National Ahmed Zabana d’Oran. Ce grand musée s’est doté d’une riche collection d’œuvres répartie en sept sections : beaux-arts, art musulman, El Moudjahid (martyrs et témoignages de la révolution 1954-1962), numismatique (collections retraçant l’histoire des peuples nord-africains à travers le temps), préhistoire, vieil Oran, ethnographie et histoire naturelle (754 pièces appartenant à la zoologie, botanique, minéralogie, paléontologie, entomologie et anatomie comparée. On y trouve insectes, mammifères, squelettes d’animaux, reptiles, poissons, oiseaux, animaux empaillés et plantes fossilisées).

À ma sortie du musée, je me suis dirigée vers la Médina Djedida (Mdina Jdida, littéralement Ville nouvelle). C’est le quartier historique et commercial de la ville d’Oran. Créée en 1845, la médina, contiguë au centre-ville, avait la spécificité d’être habitée par des hadars (citadins indigènes), dans une ville à majorité européenne durant la période coloniale. Le souk extérieur  comprend de nombreux petits stands de vêtements et chaussures qui étaient fort achalandés en ces derniers jours de ramadan. Je suis sortie de la foule pour marcher sur la grande Place Tahtaha où se dresse le monument aux morts. J’ai pris quelques photos avec la montagne et le Fort de Santa Cruz en arrière-plan.

Je me suis ensuite dirigée vers la Place du 1er Novembre, anciennement surnommée la Place d’Armes. On retrouve le Monument aux morts en son centre.

Le massacre d’Oran ou massacre du 5 juillet 1962, se déroule à Oran en Algérie, le jour indiqué, trois mois et demi après la signature des accords d’Évian mettant fin à la guerre d’Algérie, deux jours après la reconnaissance officielle de l’indépendance, et quelques heures avant sa proclamation.

Le jour du transfert officiel de la souveraineté entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne, une fusillade — dont l’origine est inconnue — provoque panique et confusion à la place d’Armes, lieu de manifestations populaires fêtant l’indépendance. Si l’on ignore qui prend l’initiative du massacre, les témoignages font état de la présence d’éléments de l’Armée de libération nationale algérienne (en violation des accords d’Évian), d’auxiliaires temporaires occasionnels et de civils algériens, commettant des exactions à l’encontre de pieds-noirs et d’Algériens pro-français. Les forces armées françaises tardent plusieurs heures avant de s’interposer.

Les estimations du nombre de victimes du massacre sont incertaines et vont de 95 tués (dont 20 pieds-noirs et 75 musulmans) à près de 353 Européens morts et disparus et une centaine de musulmans morts et disparus.

Après soixante ans d’occultation par les pouvoirs publics français, Emmanuel Macron déclare le 26 janvier 2022 devant des associations de rapatriés que le « massacre du 5 juillet 1962 à Oran, qui toucha des centaines d’Européens, essentiellement des Français, doit être reconnu ».

Référence : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Massacre_d%27Oran

Autour de la grande place, les édifices de la Mairie (anciennement surnommée Hôtel de Ville) et du Théâtre National imposent par leur splendide architecture.

Avant de rentrer à l’hôtel en taxi, j’ai fait un arrêt au Supermarché Khaouadja, situé face au parc de la Place du 1er Novembre. J’ai fait quelques achats d’aliments secs (On n’y vend pas aucun fruits, légumes, viande ou poisson).

Claude et moi avons diné à notre chambre (soupe Ramen et sandwich au thon et fromage). J’ai ensuite fait une grosse sieste, assommée par ma pilule pour la migraine. À mon réveil, nous avons marché jusqu’à une toute petite épicerie où nous avons pu acheter des bouteilles d’eau. Nous avons ensuite profité du soleil à la terrasse de l’hôtel. La réservation d’un vol d’avion pour Alger (44$CAD chacun) et la planification d’une excursion à Tlemcen nous a tenu occupés.

Nous avons soupé à l’heure de l’iftar (bris du jeûne : 19h30) à la salle à manger et choisi parmi les deux menus du carême offerts (1 repas pour deux : 4800DA ou 48$CAD au taux de la banque et 30$CAD ou 20Euros au taux du marché noir). Les portions sont si généreuses que nous n’arrivons pas à tout manger! Nous avons écouté quelques émissions avant de tomber dans un profond sommeil.

MERCREDI, 3 AVRIL

ORAN

Je suis allée marcher sur la promenade en front de mer avant que le trafic s’intensifie sur le boulevard et rende la traversée presque impossible. J’ai ensuite rejoint Claude à la salle à manger pour y prendre un délicieux petit-déjeuner. Vers 9h, nous avons pris un taxi jusqu’en haut du massif de l’Aïdour pour profiter de la vue panoramique exceptionnelle sur la ville d’Oran, le port commercial, la côte méditerranéenne et les hautes falaises. Le chauffeur nous a déposés tout en haut du massif, à côté de la mosquée. Nous y avons rencontré trois Algériens vivant à Tlemcen. Claude est parti en grande conversation avec eux pendant que j’ai fait le tour du site pour prendre de superbes photos. Nous pouvions voir d’assez près le Fort de Santa Cruz, situé sur la crête du massif. Le fort fut érigé par les Espagnols entre 1577 et 1604. Il a été le théâtre de combats sanglants opposant les Algériens aux Espagnols. En contrebas du fort, on pouvait aussi voir la Chapelle de Santa Cruz.

Nous sommes redescendus dans la vieille ville en téléphérique (0,60$CAD), passant au-dessus d’un quartier défavorisé construit à flanc de montagne. Nous avons marché jusqu’au tramway et sommes embarqués à bord pour nous rendre à la Place du 1er Novembre, située une station plus loin. Claude a découvert à son tour cette place centrale que j’avais vue la veille.

Nous avons pris un taxi et le chauffeur m’a déposée au Marché de la Bastille. Pour sa part, Claude s’est fait conduire jusqu’à notre hôtel afin de se reposer pendant que j’allais acheter des provisions (légumes, fines herbes et poisson). Une fois mes commissions terminées, je suis rentrée à l’hôtel en taxi (2,50$) et nous avons dîné à notre chambre. Quel délice que cette salade aux légumes, thon et fromage Gruyère!

En après-midi, nous avons fait la sieste, avons profité de la terrasse de l’hôtel sous un soleil ardent et sommes allés nous balader sur la promenade en front de mer qui longe le Boulevard du 19 mars et se termine au rondpoint Place du 19 Mars. (Le 19 mars 1962 marque la fin d’une guerre de libération menée par le peuple algérien et celle de 132 années de colonisation.)

Nous nous sommes préparés à souper à notre chambre. Au menu : 3 dorades avec légumes cuits. Nous nous sommes régalés! Nous avons passé une petite soirée tranquille afin d’être en forme pour notre excursion du lendemain.

JEUDI, 4 AVRIL

ORAN – TLEMCEN (24 degrés C)

Après notre petit-déjeuner buffet, nous sommes partis en taxi avec Amar, notre chauffeur. Il nous a conduits à Tlemcen, située à 157km à l’ouest d’Oran. La wilaya compte 950 000 habitants et la commune de Tlemcen, 140 000 habitants. À 120km/h, nous sommes arrivés à destination en deux heures. L’autoroute pour s’y rendre est large, peu achalandée et bien entretenue. Sur le trajet, nous avons pu apprécier les beaux paysages : montagnes, plaines, champs d’oliviers, lac de sel, etc.)

Nous nous sommes rendus directement à la Grande Mosquée, en plein centre-ville de Tlemcen. La mosquée date de 1136 et son imposant minaret, de 1236. C’est le seul monument de la dynastie Almodavides subsistant de nos jours en Algérie. Malheureusement, la mosquée était fermée pour les visites. (Elle ouvre seulement aux heures de la prière.) Je me suis contentée de prendre une photo de son bel extérieur.

Nous avons beaucoup aimé la grande place animée qui fait face à la mosquée. On y trouve des bancs de parc, de grands arbres et palmiers, des pigeons en quantité, la Grande Poste, le Musée d’art et d’histoire de Tlemcen, ainsi que des petits kiosques à journaux et autres. Nous avons fait un petit tour du souk fort coloré, situé dans la petite rue voisine de la mosquée. On y vend de tout (nourriture, vêtements, etc.).

Tout près de la mosquée se trouve la Citadelle El Mechouar. C’est un complexe palatial royal qui fut construit au Moyen Âge par les sultans zianides (1248). Le Palais El Mechouar est d’une beauté architecturale éblouissante. Dans la salle voûtée, le Centre d’interprétation du costume algérien traditionnel et traditions populaires présente des mannequins grandeur nature habillés de leurs magnifiques costumes d’époque. Pour finir, je suis montée sur le mur d’enceinte de la citadelle pour profiter de la vue des alentours et voir le théâtre en plein-air (petit amphithéâtre style romain), l’ex-poudrière et l’ex-prison.

Amar nous a ensuite conduits aux Ruines de Mansourah.

Situées sur la ville de Tlemcen, les ruines de la Mansourah constituent une ancienne ville qui était connue aux XIII-XIVe siècles sous le nom de El Mahala El Mansourah, qui signifie « le Camp Victorieux ». A l’époque, le sultan de Fez, venu assiéger la ville de Tlemcen, avait créé un camp militaire sur cet emplacement, qui s’est peu à peu transformé en une véritable ville avec la construction d’une mosquée, d’un palais, d’un hôpital, le tout, défendu par une muraille. De cette période, il ne reste que des ruines.

Référence : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Ruines_de_la_Mansourah.jpg

Le haut minaret et les ruines des murs qui l’entourent sont les pièces maitresses du site.

Nous nous sommes ensuite rendus au Plateau de Lalla Setti, situé à 1000m d’altitude. Devant le magnifique hôtel Renaissance (5 étoiles), une longue promenade piétonne est joliment aménagée. La vue panoramique sur toute la ville de Tlemcen y est sublime! On trouve également sur le plateau le nouveau Musée Moudjahid (que nous n’avons pas vu), un parc d’attraction et un téléphérique qui descend la falaise et mène à la ville de Tlemcen.

Quelques kilomètres plus loin, en haute altitude, dans le vieux quartier d’El Eubbad, nous avons pénétré à pied dans la casbah. Un citoyen nous a guidés pour trouver l’entrée de la Mosquée Sidi Boumediene (XIVe siècle). La porte était ouverte mais c’était l’heure de la prière alors, je n’ai pas pu rentrer. (De plus, je n’avais pas mon foulard pour me couvrir la tête.) J’ai tout de même pu jeter un rapide coup d’œil à l’intérieur, ce qui a satisfait ma curiosité. J’ai pris une photo du minaret haut de 27m. Le même homme nous a guidés vers le tombeau de Sidi Boumediene. En fait, il y avait 2 tombeaux. (J’ai oublié le nom du deuxième.) Nous sommes passés à côté de la Médersa Khaldounia (école coranique datant de 1347), fermée à cette heure de la journée. J’ai aimé me promener dans les vieilles et étroites ruelles de ce vieux quartier historique.

Nous avons entrepris le chemin du retour. Nous avons fait un court arrêt afin que Claude puisse acheter quelques fruits (fraises, oranges et melon). À notre arrivée à Oran, nous sommes passés devant la magnifique Grande Mosquée Adbelhamid Ben Badis. J’ai eu le temps de la prendre en photo de la fenêtre de la voiture.C’est la plus grande mosquée de la ville d’Oran et de toute sa région. (Elle peut accueillir jusqu’à 25 000 personnes et comporte un minaret de 104 mètres de hauteur.)

À15h30, nous étions de retour à l’hôtel, heureux de notre escapade d’une journée à Tlemcen. Nous sommes montés collationner à notre chambre et nous nous sommes reposés jusqu’au souper.

Nous avons partagé le très copieux menu du carême et sommes allés marcher sur la corniche pour voir les lumières de la ville dans la pénombre de la nuit. Nous nous sommes rendus jusqu’à la Place du 19 Mars où les troncs des palmiers sont entourés de petites lumières jaunes et les jets d’eau de l’immense fontaine sont éclairés de lumières de couleurs. Quel bel aménagement !

VENDREDI, 5 AVRIL

ORAN

Comme tout est fermé jusqu’à 15h le vendredi, nous avons décidé d’aller à la plage pour profiter du soleil radieux et des 27 degrés C annoncés. Après déjeuner, nous avons fait 25km en taxi pour nous rendre à la plage Les Dunes, située sur le Boulevard des Dunes, à l’ouest d’Oran, dans le secteur des plages d’Aïn El Turk.

Nous avons pris la superbe Route de la Corniche passant par la Gare maritime, le Cap Blanc avec son fort de Lamoune Mers el Kebir, la corniche Mers el Kebir et les plages d’Aïn el Turk : Trouville, Bota, Bouisseville, 3youn, Paradis, Saint-Germain, Beau Séjour, Eden Palace (privée et fermée jusqu’en juin), Reinette (familiale et fermée jusqu’en été), Mi Casa et finalement, Plage les Dunes. Nous avons descendu la falaise par le principal et long escalier d’accès pour nous retrouver seuls à profiter de la plage. Nous avons passé trois belles heures à marcher, lire, admirer les eaux turquoise et cristallines et regarder les quelques pêcheurs tirer leurs lignes à l’eau. Quelle belle mer et quel beau sable doré, fin et doux! Seule ombre au tableau : les déchets que l’on retrouve un peu partout sur la falaise et sur la plage. Quel gâchis! C’est vraiment désolant de voir cela.

De petites maisons délabrées et quelques hôtels sont imbriqués les uns dans les autres dans la montagne. De longs et étroits escaliers servent d’accès à la plage aux riverains et aux nombreux visiteurs durant la saison estivale. La pointe de la baie est surnommée le Cap Falcon. De l’autre côté du cap, on retrouve une autre série de plages : Kaltourna, Boukâa, Corales, Bomo, L’Étoile, la Grande Plage, Pinika, Coast Beach, Bousfer, Coral, Ennakhil, Oxygen Beach Club et Les Andalouses. Quand nous avons pris notre taxi de retour, le chauffeur nous a fait faire un détour par la plage Bousfer car il avait un passager dont c’était la destination. Nous avons ainsi pu avoir un aperçu des plages de l’autre côté du Cap Falcon. La Route de la Corniche nous a une fois de plus émerveillée sur le chemin du retour; les montagnes et les falaises sont si hautes et imposantes!

De retour à notre chambre, Claude nous a préparé d’excellentes croquettes au thon, patates et autres légumes. Quel délice!

Nous avons attendu qu’il soit 19h30 avant de partir en taxi souper dans la nouvelle ville d’Oran, à l’est de notre hébergement. Dans les rues situées devant le chic hôtel Méridien, on retrouve restaurants, cafés, crémeries, crêperies et boutiques. Malgré qu’on nous eût dit que les restaurants ouvraient à 20h, le chauffeur a fait le tour des rues commerciales et nous a laissés au Mosaïc Grills, le seul restaurant ouvert dans le quartier. Le menu, donné oralement, était peu élaboré. Nous avons bien aimé notre soupe de lentilles et les boureks mais nos burgers étaient décevants. Claude s’est ensuite gâté ; il a savouré un sorbet à la crèmerie Baraka Glace.

Nous avons marché dans l’attente de l’ouverture des commerces, presque tous fermés. Puis, l’appel à la prière a retenti et les gens se sont mis à affluer en direction de la mosquée du coin. Zut! On nous a informés que le quartier allait prendre vie seulement après la prière, soit à 22h et ce, jusqu’à 5h du matin. Claude se sentait fatigué après cette première journée sans sieste suivant son opération. Nous avons acheté quelques breuvages dans une petite épicerie et sommes  rentrés sagement à l’hôtel, déçus de ne pas avoir pu profiter de ce quartier animé la nuit.

SAMEDI, 6 AVRIL

ORAN (38 degrés C et tempête de sable en après-midi)

Après une bonne nuit de sommeil et un excellent petit-déjeuner, nous avons pris un taxi jusqu’au Palais du Bey, situé tout près de la Place du 1er Novembre. Malheureusement, il était fermé. Nous avons marché autour des remparts jusqu’au Jardin Petit Vichy puis, nous avons repris un taxi pour nous rendre au Marché Michelet. Celui-ci venait d’ouvrir et quelques commerçants commençaient à s’installer. Nous avons rapidement fait le tour de ce grand édifice. Au sous-sol, on trouve principalement des bijouteries et des petites boutiques de sacs à mains et au 1er plancher, des aliments frais.

À notre sortie du marché, nous nous sommes dirigés vers la corniche qui longe le Boulevard de L’A.L.N. et qui surplombe le grand port d’Oran. Accablés par la chaleur extrême et un soleil implacable, nous nous sommes réfugiés à l’ombre d’un grand arbre à la Place Front de Mer. Assis sur un banc de parc, nous avons fait une pause et j’en ai profité pour lire les nouvelles sur mon cellulaire.

Claude a fait l’achat de deux pièces de théâtre écrites par Jean Anouille à la grande librairie El-Mamoun. Leur collection de livres est incroyable et les présentoirs sont vraiment attrayants.

Nous sommes retournés au Palais du Bey en espérant qu’il soit ouvert. Eh bien, cette fois, oui! Sous un soleil de plomb, nous avons visité le Palais, les écuries et la tour (le Château neuf). Le site est intéressant et a un fort potentiel mais il a cruellement besoin d’être restauré.

Le palais du Bey est un palais historique d’Oran, en Algérie, datant de l’ère ottomane au xviiie siècle. Le palais est classé comme patrimoine national en 2005.

Histoire

Le palais a été construit au xviiie siècle, commandé par Mohamed el Kebir, à côté de la Mosquée du Bey Mohamed Othman El-Kébir, ou se trouvait l’ancienne demeure de Hassan Pacha, devenu Bey d’Oran en 1812.

Description

Le palais a une superficie d’environ 5,6 hectares. Il est composé de diwan, d’une suite, d’un harem, une cour et plusieurs autres installations adjacentes, dont deux monuments majeurs, les donjons rouges dont la construction remonte à 1345, époque des Mérinides durant la période du règne d’Abou El Hassan El Merini et l’ancienne caserne espagnole qui avait servi d’écuries.

Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_du_Bey_(Oran)

Après notre visite du site historique, nous avons pris un taxi jusqu’à notre hôtel. Nous nous sommes faits des croquettes de poisson à notre chambre. Une tempête de sable s’est soudainement levée, bloquant complètement notre vue sur la mer. (Ce type de tempête est la première à survenir cette année à Oran.) Nous avons fait la sieste à la fraîcheur de notre chambre. La tempête nous a tenus « prisonniers » dans l’hôtel; les portes de terrasse avaient été barrées. Nous avons soupé à la salle à manger pour ensuite sortir marcher sur la corniche en front de mer. Notre marche a été de courte durée car la dense poussière de sable flottait toujours dans l’air.

DIMANCHE, 7 AVRIL

ORAN – ALGER (38° C)

Nous avons pris un dernier petit-déjeuner à la salle à manger déserte à Ibis Les Falaises. (On dirait que nous sommes les seuls clients de ce gros hôtel de 6 étages. On est vraiment hors saison!)

Nous avons fait nos valises et sommes allés lire à l’ombre sur la terrasse de l’hôtel. Quelle chaleur insupportable il faisait (38°C)! Nous sommes remontés à notre chambre en attendant l’heure de partir pour l’aéroport international Ahmed Ben Bella d’Oran. Notre vol a été retardé de plus d’une heure. (Durée du vol Oran – Alger: 1h10m.) Notre avion a atterri à 17h et nous avons pris un taxi jusqu’au City Hotel Alger. On nous a donné la même chambre qu’à notre arrivée du Canada un mois plus tôt. Ça faisait drôle d’être en terrain connu et de revoir les employés au bout de 4 semaines.

À 18h30, Lyes, un ami algérien de Sept-Iles, est venu nous chercher en voiture. Il était accompagné de sa femme Lydia (28 ans, fille aînée de la famille) et de leurs deux beaux enfants : Mélina, 4 ans et Sami, 2 ans. Nous avons salué le père de Lydia. (Il habite Alger et il venait de débarquer de l’automobile.) Nous étions attendus pour souper chez la mère de Lydia qui habite la commune Aïn Benian d’Alger où Lydia a grandi.

Nous avons fait un petit détour par l’immense parc Bouchaoui. C’est un lieu de rassemblement familial par excellence où l’on retrouve des tables à pique-nique à travers la forêt de pins et des chevaux destinés à l’équitation. À notre plus grand plaisir, nous avons aperçu deux magnifiques chevaux blancs.

Arrivés dans la commune Aïn Benian, Lydia nous a montré son lycée, le port et la plage Madrigue. Les enfants ont eu une quinzaine de minutes pour se mettre les pieds dans l’eau et jouer dans le sable avant que nous nous dirigions vers la maison de Kenza, mère de Lydia.

Nous avons reçu un accueil des plus chaleureux. La famille au complet nous attendait : Fettouma (grand-mère de Lydia, surnommée Mima), Kenza, Yasmina (la 2e des filles et future mariée), Romaïssa (la 3e des filles et la seule qui a pris la décision de porter le voile) et Mohammed (le cousin des filles, nouvellement revenu transformé de son voyage religieux à la Mecque).

Un excellent festin digne du ramadan nous a été servi : chorba, pain, Mtouem (viande hachée avec sauce), chakhchoukha (sorte de pâtes avec viande), assortiment de fromages, olives vertes, tartelettes, coupes contenant du pouding avec des fruits frais sur le dessus et jus de fruits. L’ambiance était à la fête et on nous a répété à plusieurs reprises que nous étions les bienvenus. La grand-maman s’est adressée souvent à moi dans un français approximatif mêlé à des grands bouts de phrases en arabe. Heureusement, Lyes est venu à mon secours, me traduisant l’essentiel de son discours. Vers 21h, Claude a ressenti de la fatigue. Nous avons fait nos adieux à toute la famille et sommes partis en taxi. À mon insu, Lyes a payé le chauffeur pour notre trajet de retour. Comme c’est généreux de sa part. Il est décidément un vrai Algérien!

À notre arrivée au centre-ville d’Alger, nous avons été témoins de l’effervescence de nuit régnant sur les rues commerciales Didouche Mourad et Hassiba Ben Bouali (rue du City Hotel). Le chauffeur nous a laissés à notre lieu d’hébergement. Claude est monté se reposer et moi, je suis allée me promener sur notre rue. Tous les commerces étaient ouverts et les trottoirs étaient envahis par une dense foule où il était difficile d’avancer. Malgré l’heure tardive de la soirée, je me sentais en sécurité et je savourais ce moment d’immersion totale parmi le peuple algérien. Je me suis couchée à minuit, encore stimulée par mon agréable marche nocturne.

LUNDI, 8 AVRIL

ALGER

Le propriétaire du City Hotel a consenti à nous offrir gratuitement à déjeuner en compensation d’une nuit payée en trop qu’il refusait obstinément de nous rembourser. (Il aurait pu nous rembourser; ça dépendait de son bon vouloir.)

Nous avons pris le métro à la station Place du 1er Mai jusqu’à la Place des Martyrs. Dans les couloirs du métro, nous avons fait plusieurs achats de dernière minute : bracelets, colliers, toiles pittoresques (artisan potier et un couple berbère dont l’homme joue de la flûte), petits paniers décoratifs en cuir venant du Sénégal et aimant décoratif avec l’inscription Algérie.

Une grande animation régnait à la Place des Martyrs et dans le souk de la Basse Casbah. Le magasinage pour l’Aïd el-Fitr (grande fête de la fin du ramadan), battait son plein. Nous avons fait le tour des petits kiosques et boutiques à travers la foule, profitant de nos derniers moments au centre-ville d’Alger. Nous avons acheté : fraises, clémentines, fromage de Gruyère, olives noires et vertes, épices, makrouts (sorte de biscuits aux dattes), tartelettes et jus. Nous avons eu des échanges amicaux avec les commerçants. Deux d’entre eux nous ont offert des cadeaux : 6 galettes et 3 sachets de base de soupe au poulet. Les Algériens ont décidément le cœur sur la main!

Nous nous sommes assis devant le port, sur un banc du fameux Boulevard Ernesto-Che-Guevara. Nous avons discrètement mangé nos provisions et bu, tentant de ne pas offenser les passants en période de jeûne.

Nous avons repris le métro en sens inverse pour retourner à notre hôtel. Nous avons préparé nos valises pour notre départ dans la nuit. (Je suis retournée dans le coin de la Place du 1er Mai pour acheter une pince pour débrocher les toiles de leur cadre.)

À 18h30, sur recommandation du réceptionniste de notre hôtel, nous avons descendu la rue Hassiba Ben Bouali, cherchant les repas gratuits offerts par le Croissant rouge. Malheureusement, l’endroit qu’il nous avait indiqué était désert. (Le Croissant rouge déplace ses installations durant le mois du ramadan.) Tous les restaurants étaient fermés. Petite misère! Finalement, dans une rue transversale, nous en avons trouvé un encore ouvert : le Restaurant et Fast Food Türk. On nous a rapidement servi leur menu du carême : chorba, pain baguette, salade de légumes frais, riz et thon ainsi que des brochettes de merguez et de poulet. Durant notre retour à l’hôtel, les restaurants et boutiques commençaient à ouvrir pour la nuit (21h à 4-5h du matin). Nous nous sommes couchés tôt car notre nuit s’annonçait courte; nous avons mis notre alarme de cellulaire pour 12h45am pour aller prendre notre vol.

MARDI, 9 MARS

ALGER-ROME (14°-21°C)

À 1h du matin, nous avons pris un taxi jusqu’à l’aéroport Houari Boumediene situé à 16km du centre-ville d’Alger. C’est avec un petit pincement au cœur que nous avons quitté le sol algérien et ses bonnes gens. Nous avons atterri à l’aéroport international Léonard-de-Vinci de Rome (FCO) à 7h10am. (Durée du vol : 1h45m.) Nous avons récupéré nos bagages et sommes partis avec le service de navette de l’Albachiara Guest House (25 Euros; 8km).Notre maison d’hôte est située sur la rue Lungomare della Salute dans la commune de Fiumicino. Comme nous sommes arrivés tôt (8h30am), nous avons dû attendre deux heures avant d’avoir accès à notre chambre. Nous avons déjeuné sur le patio pour ensuite nous allonger sur la terrasse pour profiter des chauds rayons du soleil et tenter de faire une sieste. Quand la femme de ménage est arrivée, nous avons pu sortir de la propriété. (Le chauffeur nous avait laissés seuls, sans clé pour sortir dans la rue.) Nous sommes allés voir l’immense plage de sable doré, la plage Spiaggia Libera, située juste de l’autre côté de la rue. En fait, la grande baie comprend deux autres plages : la Mediterraneo Beach et la Papaya Beach. Les trois plages sont publiques et reliées entre elles. Le littoral est menacé et un enrochement dans l’eau, à environ 150 mètres du bord, a été fait sur toute la longueur des trois plages.

Nous avons marché sur la longue promenade en front de mer et avons découvert avec joie plusieurs restaurants de poisson et fruits de mer. Enfin! Nous allions avoir un bon choix de restaurants pour nos repas. Quel contraste avec l’Algérie où il était très difficile de trouver des restaurants ouverts en période de ramadan! Nous avons rapidement désenchanté, réalisant que plusieurs restaurants étaient fermés jusqu’à la prochaine saison estivale. Zut! C’est l’inconvénient de voyager hors saison!

Nous avons trouvé le Neri Village Restaurant où nous avons pu nous asseoir pour prendre une pâtisserie et un breuvage. Nous avons ensuite découvert le supermercato Todis situé à 300 mètres de notre maison d’hôte. Nous avons acheté des provisions pour notre dîner et notre déjeuner du lendemain.

De retour à l’Albachiara Guest House, nous avons dîné au soleil, sur notre terrasse privée, dans la cour arrière. Ensuite, nous avons fait une grosse sieste à notre chambre afin de rattraper les heures de sommeil perdues la nuit précédente.

À notre réveil, l’après-midi était déjà bien entamée et malheureusement, nous ne disposions pas d’assez de temps pour aller visiter le Colisée romain (à 35km) ou le Vatican (à 43km). Il aurait fallu retourner à l’aéroport (à grands frais en taxi) et prendre le train pour nous y rendre. Dommage, ce sera pour une autre fois! (J’y suis déjà allée il y a longtemps mais pas Claude.) De plus, avec la condition médicale de Claude, il n’aurait pas été raisonnable de faire une telle sortie avant la longue journée de voyagement du lendemain.

Nous sommes retournés marcher sur la promenade en front de mer et avons poussé notre exploration plus loin. Nous nous sommes rendus jusqu’au canal, puis la marina et sa rue animée où on retrouve des restaurants et de petites boutiques. Nous nous sommes assis à une terrasse, le temps que je savoure mon petit cornet de crème glacée à la mangue. Je me suis acheté trois romans en italien, me promettant d’apprendre cette langue par la lecture. (Cependant, je vais tout d’abord terminer les romans en portugais que j’ai achetés l’automne dernier au Portugal.)

À 18h, nous sommes partis à la recherche d’un bon restaurant pour souper. Le Pesce illa Brace (Poisson à la braise) qui nous avait été recommandé était fermé pour la saison. Plusieurs autres n’ouvraient pas avant 19h30. Finalement, nous avons trouvé le Ristorante Base, situé directement sur la plage. Assis au chaud, face à la mer, on nous a servi à chacun un excellent repas. Au menu : tonarelli avec fruits de mer pour moi et mixed roast pour Claude (2 langoustines, 2 crevettes, 1 pieuvre et 1 filet de poisson). Comme nous nous sommes régalés!

Sous une température fraîche (14°C) et un bon vent, nous ne nous sommes pas attardés à l’extérieur sur le chemin du retour. Nous avons terminé la soirée à la chaleur de notre chambre.

MERCREDI, 10 MARS

ROME-MONTRÉAL

Après une bonne nuit de sommeil, nous étions prêts à entreprendre notre long voyage de retour vers le Canada. Nous avons déjeuné à notre chambre, notre hôte ayant pris soin de laisser à notre disposition des croissants, des biscuits, du yogourt et du café. Nous avons préparé nos bagages et avons longuement jasé avec le charmant couple canado-italien qui attendait, tout comme nous, le service de navette pour l’aéroport. (Ils vivent à Toronto et passent cinq mois par année en Sicile. Ils ont la double nationalité.) Au moment du départ, nous nous sommes chaleureusement salués.

Nous sommes partis pour l’aéroport à 10h30am. Assis à bord d’un gros Boeing 777 à moitié vide, nous nous sommes envolés pour Montréal. (Durée du vol : 9h de porte à porte). L’avion a atterri à 16h, heure locale. C’est avec joie que nous avons foulé le sol québécois, prêts à rentrer au bercail après un voyage haut en émotions en Algérie.

FIN.