img_2586Notre itinéraire :

  • Addis Abeba
  • Arba Minch
  • Chencha
  • Village Dorze
  • Konso (Vallée de l’Omo)
  • Jinka
  • Mirige (Village Mursi)
  • Key Afar
  • Turmi
  • Dimeka
  • Weito
  • Bahir Dar
  • Lalibella
  • Axum
  • Mekele
  • Dodom (Volcan Erta Ale)
  • Abala
  • Berhale
  • Hamed Ela
  • Lac Assal
  • Dallol
  • Dire Dawa
  • Harar
  • Babille
  • Arbosafe
  • Koremi

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LUNDI, 27 JUIN 2016 (Jour 1)

QUÉBEC – MONTRÉAL – FRANCFORT

 

L’AVANT DÉPART :

Les deux premières semaines de juin ont été plutôt pluvieuses et les températures sous les normales de saison. L’été est ensuite arrivé d’un coup, laissant place à un soleil réconfortant et le plaisir de voir arriver les vacances après une année scolaire bien remplie. Dans cette période de fin d’année, notre fille Valérie est rentrée au bercail pour neuf jours, nous gâtant de sa présence. Nous nous sommes promenés entre notre maison à Sept-Iles et notre chalet à Gallix, profitant au maximum des moments que nous avions ensemble. Promenades en bateau et en VTT, soirée de capelans, soupers avec des amis, marche sur la plage, parties de pétanque et Scrabble, voilà quelques activités que nous avons fait ensemble lors de son séjour parmi nous.

 

Claude et moi avons quitté la Côte-Nord le mercredi 23 juin en direction de Québec. Nous avons couché en route au Motel Vue Belvédère à St-Siméon. Le lendemain, nous sommes arrivés à Québec où nous avons passé quatre journées fantastiques en compagnie de nos trois grands enfants et Jan, le copain de Valérie. Nous avons reçu un accueil des plus chaleureux chez mes parents, mes beaux-parents, ma sœur Sylvie et ma sœur Marie-Christine. Dimanche le 26 juin, nous avons célébré les 60 ans de mariage de nos parents au Domaine Cataraqui, ce qui nous a permis de voir le reste de la parenté ainsi que mes «tantes» Marcelle et Cécile. Quelle joie d’être tous réunis et de partager ces moments précieux; un pur bonheur!

 

Ce matin, Geneviève et Lily sont venues déjeuner avec Claude, Samuel et moi chez Sylvie et Jean-François. Nous avons quitté Ste-Croix à 9 h 30 pour nous rendre à Montréal. Avant de nous déposer à l’aéroport, Geneviève et Lily nous ont invités au petit restaurant Laïka rue St-Laurent. Nous avons ensuite fait nos adieux, tristes de laisser ceux qu’on aime mais également comblés par tous ces moments inoubliables que nous venions de vivre et prêts à nous rapprocher de notre rêve africain.

 

 

LE GRAND DÉPART

Notre premier vol à bord d’un Airbus A330-300 d’Air Canada a duré 6 heures 30 minutes. Nous sommes partis à 17 h 45 de Montréal et sommes arrivés à 6 h 30 am, heure de Francfort (6 heures de décalage horaire avec le Québec; distance de 6031 km).

 

 

MARDI, 28 JUIN (Jour 2)

FRANCFORT (ALLEMAGNE) – JEDDAH (ARABIE SAOUDITE) –

ADDIS ABEBA (ÉTHIOPIE)

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Nous avons parcouru 3 800 km de plus à bord d’un luxueux airbus A330-300 de la compagnie allemande Lufthansa. Ce vol Francfort – Jeddah a duré cinq heures (11h am à 17 h, incluant une heure de décalage horaire de plus). Claude et moi avons dormi une  partie du trajet, allongés confortablement sur nos larges sièges. Un excellent repas et une collation nous ont été servis. Fait intéressant, les musulmans n’ont pas mangé car c’est la période du Ramadan et certains ont fait la prière, assis sur leur siège.

J’ai écouté un intéressant documentaire sur les jumeaux identiques.

 

Nous avons fait un arrêt d’une heure à Jeddah en Arabie Saoudite (35 degrés C) pour laisser descendre une bonne partie des passagers. Certains hommes arabes ont changé leurs vêtements européens pour une longue tunique blanche et les femmes arabes ont enfilé leurs tuniques noires et se sont couvertes la tête, et certaines le visage, avec leurs foulards. Quand l’avion est reparti, il ne restait que les Éthiopiens et nous à bord.

 

Notre troisième et dernier vol a passé rapidement. L’avion a décollé à 18 h 10 et atterri à Addis Abeba à 20 h 30. Nous avons parcouru 1 412 km en 2 heures 20 minutes.  Un délicieux repas de raviolli nous a été servi. Le soleil s’est couché à 19 h 30, ce qui nous a malheureusement empêchés de profiter du paysage à notre arrivée en terre éthiopienne. Par contre, nous avons suivi notre trajet avec intérêt sur l’écran devant nos sièges. Nous sommes finalement arrivés à notre destination finale, un peu fanés mais heureux d’être rendus et prêts à partir à l’aventure!!!!!!!!

 

 

Le gérant de notre petit hôtel, l’Olympia Guest House, nous a envoyé un chauffeur de taxi. Nous avons eu un doute lorsque la voiture s’est engouffrée dans deux petites ruelles boueuses et noires à une dizaine de minutes de l’aéroport. C’est avec soulagement que nous avons aperçu la pancarte de notre hôtel. Nous avons été accueillis par un gentil et calme petit monsieur. Notre chambre est simple mais propre et grande, avec deux mini balcons. Nous nous sommes couchés fourbus et enduits d’insecticide car la petite fenêtre n’a pas de moustiquaire et quelques moustiques se sont infiltrés dans la chambre.

 

 

MERCREDI, 28 JUIN (JOUR 3)

ADDIS ABEBA, la capitale éthiopienne

(Pop : 4 millions ; 4e plus grande ville d’Afrique)

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Nous avons commencé la journée par un excellent petit déjeuner servi par nos hôtes : omelette de légumes agrémentée de piment fort, avec rôties, confiture et café expresso. J’ai eu mon premier cours d’amharic, la langue nationale d’Éthiopie.

Après avoir étudié la carte de la ville avec notre hôte, nous sommes partis à la découverte de la ville sous un ciel gris et une température d’environ 15 degrés C. Nous avons beaucoup marché malgré le trafic, la pollution et les rues boueuses et sales. La pauvreté est plus que palpable ici avec tous ses mendiants, ses personnes handicapées et l’état désolant des bâtiments et des rues.

Nous avons beaucoup cherché le bureau d’Ethiopian Airline. Quand nous l’avons enfin trouvé, nous nous sommes vite découragés à attendre car la file y était beaucoup trop longue! Nous avons pris un taxi jusqu’au Centre de communication. J’ai acheté une carte SIM pour mon cellulaire mais finalement, je ne pourrai pas m’en servir car elle ne fonctionne pas avec mon appareil canadien. Le même chauffeur nous a ensuite déposés à la Piazza, vieille partie de la ville. Après nous être informés plusieurs fois pour trouver le bureau d’Ethiopian Airline de ce quartier, nous nous sommes rivés le nez à la porte car c’était l’heure du dîner! Quelle malchance! Affamés, nous avons dégusté une pizza au thon et fromage dans un des premiers restos que nous avons croisés (5 $ pour deux incluant les breuvages).

Nous avons ensuite repris notre marche vers la Cathédrale St-Georges et son musée. Il aurait fallu attendre deux heures avant de pouvoir visiter les lieux car les fidèles étaient en prière à l’intérieur de la cathédrale. Décidément, la chance n’était pas avec nous!

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Nous avons changé nos plans et pris un taxi vers le musée national. Ce musée réputé d’Afrique ne nous a pas impressionnés outre mesure. Après avoir vu des collections extraordinaires aux musées d’Antalia et d’Ankara en Turquie, ce musée ne fait pas le poids. Mais nous pourrons dire que nous avons vu le squelette de Lucy, notre ancêtre de 3.2 millions d’année! Nous avons tout de même pris le temps d’apprécier poteries,  vêtements traditionnels, artisanat, monnaie ancienne, bijoux, fresques murales, etc.

 

Un taxi nous a ramenés à notre hôtel pour une pause et img_9803une douche. Nous sommes ensuite repartis marcher dans notre quartier. Nous avons visité le Red Terror Martyrs Memorial Museum, accompagnés d’un guide éthiopien qui connaissait très bien son histoire mais qui cassait terriblement son anglais. Il nous a raconté la chute de l’empereur Haile Selassie et les horreurs sous le régime Derg de Mengistu : 500 000 Éthiopiens ont été emprisonnés, torturés et tués. Ce génocide s’apparente malheureusement à celui du Cambodge sous le régime de Pol Pot! Quelle tragédie s’ajoutant à la famine pour le peuple éthiopien!

 

Nous avons soupé à l’excellent restaurant YAD ABYSSINE au son de musique traditionnelle interprétée par cinq musiciens. Nous avons dégusté notre première injera du voyage : crêpe faite de tej fermenté, garnie de lanières de bœuf et d’une variété de légumes sautés et légumineuses en purée. Quel délice!

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Pendant le repas, danseurs et chanteurs ont défilés sur scène, au grand plaisir de leur auditoire à l’exception peut-être de Claude, qui n’est pas fan de danse et qui a préféré aller se promener durant la dernière demie heure du spectacle. Nous sommes rentrés en taxi à l’hôtel, heureux de notre première journée malgré les difficultés rencontrées plus tôt. Se débrouiller seuls dans cette grande ville désorganisée, chaotique et non touristique n’est pas évident mais nous savions que c’était ce genre de défi qui nous attendait.

 

JEUDI, 30 JUIN

ADDIS ABEBA

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Après une bonne nuit de repos et un bon petit déjeuner, nous sommes partis en minibus en direction du Merkato. Cette première expérience du transport public nous a plu. Ce service est efficace, rapide et très économique (3.5 birrs ou 20 sous chacun). Nous sommes débarqués en plein cœur des rues du marché. Celui-ci est réputé comme étant le plus grand d’Afrique mais combien chaotique il est! Nous avons fait le tour de plusieurs rues, prenant soin de contourner les flaques d’eau et la boue. Quelle misère humaine! Que de pauvreté! Nous n’avons jamais vu pareille concentration de sans-abris et de mendiants. C’est la misère noire en milieu urbain. Comme c’est triste et tragique!

Le marché recèle de marchandise de toutes sortes : tapis, prélarts, matelas, vêtements, objets religieux, appareils électroniques, etc. Nous n’avons rien acheté; le cœur n’y était pas! De toute façon, nous ne voulons pas alourdir nos sacs à dos.

Nous sommes repartis en minibus vers Arat Kilo pour ensuite prendre un taxi jusqu’au luxueux Hôtel Hilton où nous avons acheté nos billets d’avion pour Arba Minch au comptoir d’Ethiopian Airlines (151 $ US chacun).

Nous avons ensuite pris un taxi bleu (100 birrs ou 5 $US) pour aller dîner au restaurant LUCY situé à côté du musée national. Dans une jolie petite cour intérieure, je me suis régalée de tilapia et Claude de bœuf. Cette pause dans un endroit calme et verdoyant nous a fait oublier un instant la misère de la rue et nous a donné l’énergie pour continuer notre journée.

Nous avons marché jusqu’à l’Université d’Addis Abeba. Le campus est vaste et très bien entretenu. Ses jardins sont apaisants et sa fontaine, à sec, imposante. Nous y avons visité le musée d’ethnologie. Avant d’aller reprendre un minibus jusqu’à Arat Kilo, nous avons fait une pause thé-café (8 sous chacun!). Une petite marche nous a ensuite menés à la cathédrale Holy Trinity où nous avons assisté quelques minutes à une messe chantée par des prêtres chrétiens orthodoxes. L’intérieur de la cathédrale est magnifique et richement décoré. Nous avons ensuite visité le petit musée situé derrière la cathédrale, à côté du cimetière rempli de grandes pierres tombales. Nous y avons vu des artéfacts ecclésiastiques d’époque tels que couronnes, tuniques, bibles orthodoxes, etc.

 

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Nous sommes revenus à l’hôtel sous la pluie à bord d’un taxi et avons fait une belle sieste avant de repartir en taxi au 2 000 HASHEBA CULTURAL RESTAURANT. L’endroit s’apparentait beaucoup à celui de la veille mais le groupe de musique et les danseurs étaient encore plus énergiques. Nous avons commandé une injera de jeûne (i.e. sans viande, avec légumes et légumineuses) pour deux pour un total de 285 birrs (13 $ US) incluant 2 bouteilles d’eau! Nous avons passé une excellente soirée!

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VENDREDI, 1er JUILLET (JOUR 5)

ADDIS ABEBA – ARBA MINCH

(pop : 72 000)

 

Ce matin, nous avons pris un taxi jusqu’à l’aéroport (135 Birrs). Nous nous sommes envolés vers Arba Minch à 12 h 30, à bord d’un petit avion Q 4 000 d’Ethiopian Airlines. À 13 h 45, nous arrivions à destination sous une chaude température d’été, soit environ 28 degrés C. Nous étions attendus par un chauffeur de bajaj (tuk tuk ou motocyclette-taxi). Les quelques kilomètres parcourus dans cet amusant moyen de locomotion nous ont enchantés. Nous avons tout de suite apprécié cette ville de taille plus humaine et s’apparentant davantage à un village de campagne avec ses chèvres, ses vaches, ses carrioles tirées par des ânes sur de petites routes de terre et ses habitants affairés à transporter de lourdes charges de bois et de foin sur leur dos.

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Après avoir traversé la ville de Sekala, nous avons continué notre chemin vers la ville de Shecha, située 3 kilomètres plus loin. Au bout de la rue principale, nous avons emprunté un petit chemin de terre nous menant au Soma Lodge. Le site est enchanteur; les huttes surplombent le Parc National Netchisar. La vue sur le Lac Chamo et les montagnes qui l’entourent est imprenable! Notre hutte est mignonne, confortable, rustique et grande (3 pièces avec 4 lits doubles et une salle de bain). Nous avons flâné sur notre petit patio, avons bu un petit drink, pris plusieurs photos du fantastique paysage et fait la connaissance de cinq singes sauvages peu farouches. Nous avons aussi vu de gros oiseaux prédateurs ressemblant à des vautours. Le parc est l’habitat de lions, éléphants, singes, zèbres, hippopotames, crocodiles, etc. Nous nous sentons vraiment en Afrique avec toute cette nature abondante, luxuriante et la faune qui se cache dans cette immense brousse.

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Nous sommes partis explorer les alentours à pied. Nous avons fait une courte visite du magnifique restaurant Swayne, voisin de notre lodge. Nous avons continué notre marche jusqu’à la rue principale asphaltée et de là, avons pris un bajaj jusqu’au SEE US TOUR GUIDE ASSOCIATION où nous avons pris des informations pour le lendemain. Un peu plus loin, nous avons soupé au restaurant Soma. Nous y avons dégusté un poisson entier grillé servi avec trois plats d’accompagnement composés de légumes. Nous avons pris une assiette pour deux car les portions sont vraiment trop généreuses! Après notre excellent repas, nous avons marché un peu sous le regard curieux des habitants et sommes rentrés en bajaj avant la tombée du jour, soit avant 19 h 30. Nous nous sommes couchés tôt, envahis par la fatigue.

 

 

SAMEDI, 2 JUILLET (JOUR 6)

ARBA MINCH – CHENCHA – DORZE VILLAGE

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Notre journée a été bien remplie et riche en découvertes. Tout d’abord, nous avons le pris un bajaj (2,50 $) jusqu’à la station d’autobus de Sikela. De là, nous avons parcouru 38 km dans un bus local (1 $ chacun) jusqu’au marché de Chencha situé à 3 000 mètres d’altitude. Le trajet a duré 1 h 30 minutes sur un étroit et sinueux chemin en montagne. La vue sur les montagnes, les vallées et le lac Chamo est tout simplement extraordinaire!

 

img_0169Nous avons vite été repérés par deux guides travaillant ensemble, à notre sortie de l’autobus. Comme il est nécessaire d’être accompagnés d’un guide pour visiter le marché en plein air, nous avons accepté qu’ils nous accompagnent pour la journée, au coût de 10 $. Nous sommes arrivés vers 10 h et les nombreux paysans venant de tous les villages voisins commençaient à affluer. Les pieds dans la boue, nous avons fait le tour de cet immense marché réputé pour accueillir 10 000 personnes tous les samedis. Ce marché fort coloré et pittoresque nous a impressionnés. J’en ai profité pour prendre de belles photos.

 

img_0272Après une petite pause-beignes avec nos deux gentils guides, nous sommes partis en bajaj vers le village DORZE. Un troisième guide nous y attendait. Nous avons marché dans le village jusqu’à une hutte traditionnelle Dorze. Dans la petite cour, une femme nous a fait la démonstration de l’extraction de la sève d’une feuille de «faux bananier» et nous a montré le trou dans le sol où est déposée la sève pendant les trois mois de fermentation. Nous l’avons ensuite suivi à l’intérieur de la hutte. Elle a coupé un morceau de pâte fermentée puis, elle l’a fait cuire sous forme de pain plat au-dessus d’un petit feu de bambou. Nous avons ensuite été invités à déguster ce pain accompagné de sauce au piment fort et de miel brut. Comme nous n’avions pas dîné, nous avons partagé nos bananes et barres granolas avec la femme, son mari et notre guide. Ce partage de nourriture dans cette petite hutte dorze a été un moment fort de notre visite. Un étalage de couvertures et foulards nous attendait à la sortie de la propriété. Je les ai encouragés en achetant un foulard aux couleurs de l’Éthiopie (vert, jaune et rouge sur fond blanc).

Nous avons terminé par la visite d’un petit atelier de tissage avant de repartir en bajaj vers la gare d’autobus de Chencha.

 

Arrivés à Arba Minch, je suis allée me chercher des petites coupures à la banque et ensuite, nous sommes allés dîner dans un petit resto, accompagné par un jeune homme qui nous avait abordés dans la rue. Comme il était fort sympathique, nous lui avons offert de manger avec nous (bouillon de chèvre accompagné d’’injera et petits poissons frits). Nous avons ensuite marché en direction du marché local pour acheter des fruits (mangues, bananes, limes et ananas), du pain et de l’eau pour nos fringales en dehors des heures de repas. Nous avons fait un arrêt dans une petite boutique de CDs et le jeune vendeur m’a copié 250 chansons populaires éthiopiennes en amharic sous forme MP3 pour 2,50 $!

 

Nous sommes rentrés au lodge en bajaj. Une bande de babouins nous attendaient de pied ferme devant notre hutte. Claude n’a même pas eu le temps d’offrir une banane à la maman et son petit. À la vue des fruits, le mâle dominant s’est emparé sauvagement des deux mangues. Il a failli filer avec le sac à dos et son contenu. Heureusement, une jeune employée est arrivée en courant et a fait fuir les babouins, à notre plus grand soulagement. Nous avons eu une bonne frousse! Le gardien du lodge est arrivé et a lancé des roches dans la falaise, armé d’un fusil. Aux aguets, nous avons passé un bon moment sur notre patio à profiter des lieux en cette chaude fin de journée. Les babouins ne sont pas revenus.

 

Nous avons soupé au restaurant SWAYNE’S du lodge voisin. Nous avons mangé notre spaghetti aux légumes avec appétit. Nous sommes rentrés à notre hutte à la lueur de ma petite lampe de poche.

 

 

DIMANCHE, 3 JUILLET (JOUR 7)

ARBA MINCH

img_0019À 5 h 30 ce matin, j’ai eu une bonne frousse en entendant un babouin poussant des sons en tentant d’ouvrir la porte de notre hutte. Je m’imaginais le pire et je n’osais pas bouger. J’ai ensuite entendu les pas du gardien des lieux, arrivant pour les faire fuir en leur tirant des roches.

La pluie tombait pendant notre petit déjeuner. Le ciel s’est ensuite dégagé pour faire place à un soleil radieux et une température chaude et humide. Claude a lavé et étendu son linge. Pendant que je me rasais les jambes sur notre patio, j’ai eu la visite de trois babouins. Prise de panique, j’ai crié «monkeys, monkeys!!!» en courant me réfugier dans notre hutte. Le gardien est apparu aussitôt pour les chasser à nouveau.

 

Claude et moi sommes partis marcher dans Shesha. Les gens nous dévisageaient comme si nous étions des extraterrestres. Nous nous sommes trouvés un restaurant tranquille, accueillant et propre où nous nous sommes commandés un cheese burger chacun. Nous avons redéfait notre chemin et, voisin de notre lodge, nous sommes allés prendre une consommation au Mora Heights Hotel. La vue sur les deux lacs est extraordinaire. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à télécharger La Presse Plus, ni à envoyer nos courriels car leur wifi était trop lent.

img_0047À notre retour, nous avons été accueillis par les babouins. Comme ils sont effrontés! Le mâle a poussé son audace en s’avançant jusqu’à la porte de la hutte voisine de la nôtre! Nous avons passé le reste de l’après-midi à les observer et à les chasser. Lorsque j’ai épluché ma banane pour collation, une femelle est arrivée sur le champ. Je n’ai eu d’autre choix que de lui lancer ma pelure car elle serait venue me la voler! Les deux jeunes femmes de chambre et une fillette de sept ans sont venues nous rejoindre un bon moment sur notre patio. Elles m’ont donné une petite leçon d’amharic et ont accepté fièrement de se faire prendre en photos avec nous.

 

Nous sommes retournés au Mora Heights Hotel pour y prendre un excellent repas. En général, dans les restaurants, la nourriture et la boisson ne sont vraiment pas chères (2,50 à 4 $ pour une grosse portion de nourriture et 1 $ CAD pour la bière). Nous sommes rentrés tôt pour préparer nos bagages pour notre départ du lendemain matin.

 

 

LUNDI, 4 JUILLET (JOUR 8)

ARBA MINCH – KONSO (Sud de la Vallée de l’Omo)

 

Nous avons quitté le Soma Lodge à 7 h 30 du matin après avoir salué et remercié nos gentils hôtes. Nous nous sommes rendus en bajaj à la station d’autobus d’Arba Minch à Sikela et de là, pris un minibus (35 Birrs chacun ou 1,50 $) jusqu’à Konso. Serrés comme des sardines, à 22 dans le minibus, nous avons parcouru 80 km en deux heures. Notre arrivée à Konso a été assez traumatisante. Nous avons été assaillis par les locaux jusqu’à ce qu’Asha, un guide que nous croyions légal, vienne à notre rencontre et nous propose ses services pour la journée. Nous avons accepté et il s’est avéré un très bon guide (200 Birrs ou 10 $ pour la journée). Comme la ville de Konso est très pauvre et chaotique, il était essentiel d’être accompagnés.

 

Nous avons rejoint le Strawberry Field Eco Lodge en bajaj. Nous avons déposé nos bagages dans une petite hutte très rudimentaire (1 lit double et 1 lit simple) située en haute d’une petite colline boisée, avec toilette sèche et douches en plein air (avec eau froide seulement). Nous sommes repartis avec le même bajaj pour aller dîner dans un resto de la ville. Il n’y avait que le choix entre une omelette ou du bœuf grillé et du pain. Nous avons opté pour le bœuf mais il n’était pas tendre, comme la plupart du temps, d’ailleurs.

Nous avons ensuite marché dans la ville jusqu’au grand marché. La place était remplie de petits marchands venant de Konso et des villages environnants venus y vendre taureaux, chèvres, poules, bambou, foin, vêtements, etc. Nous sommes montés au 2e étage d’un édifice pour voir ce marché coloré grouillant de vie. De retour sur la rue principale, j’ai fait l’achat d’un cellulaire (15 $) et notre guide a marchandé une boîte de thon, des tomates, carottes et galettes de pain pour nous. Nous avons fait une petite pause-café (café expresso extrêmement fort, servi dans une mini tasse sans anse avec beaucoup de sucre brut).

 

img_0233Notre guide a pris entente avec un chauffeur de bajaj (250 Birrs ou 12 $ aller-retour) pour nous reconduire à un charmant petit village konso situé à 10 km de la ville. Nous avons emprunté à pied le petit chemin en montagne qui mène aux huttes traditionnelles de cette tribu. Quel dépaysement! Nous avons été accueillis dans la joie par deux femmes et une douzaine d’enfants. Nous avons pénétré dans leur hutte afin de voir l’organisation intérieure. À notre sortie de la hutte, les femmes dansaient et chantaient au son d’une vieille radio. Nous nous sommes joints à elles, à leur plus grand plaisir et amusement. Je serais restée des heures avec elles; elles étaient si enthousiastes de nous voir! img_0266Lorsque nous sommes redescendus de la montagne, les enfants nous suivaient. Je leur ai demandé de me chanter une petite chanson et j’en ai profité pour les filmer afin de rapporter ce magnifique souvenir d’eux. Ils se sont exécutés fièrement et je leur ai ensuite montré la vidéo. En guise de remerciement et sous le conseil de notre guide, je leur ai remis un sachet de jus d’orange en poudre.

 

De retour en ville, nous sommes retournés au même petit resto pour prendre une bière et sommes ensuite retournés à notre petite hutte pour le restant de la soirée. J’ai dû me résigner à prendre une douche froide. Claude nous a préparé des sandwichs au thon et tomates. Nous les avons dévorées! La soirée s’est terminée très tôt car à 19 h 30, il faisait nuit noire et nous n’avions pas d’électricité, ce qui m’a obligé à prendre congé de l’ordinateur!

 

 

MARDI, 5 JUILLET (Jour 9)

KONSO – JINKA

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J’ai dormi nerveusement, ne me sentant pas très en sécurité dans ce boisé. À 7 h am, notre guide Asha est venu nous chercher en bajaj pour nous accompagner à l’arrêt du bus. Nous y avons pris notre petit déjeuner en sa compagnie et celle de son frère en attendant l’autobus venant d’Arba Minch. Nous sommes partis à bord du bus déjà plein et nous avons dû nous asseoir sur un banc à côté du chauffeur, faisant face à tous les passagers qui nous dévisageaient déjà! Nous avons mis quatre heures pour atteindre Jinka incluant un trente minutes pour changer un pneu. Les paysages montagneux sont extraordinaires entre Konso et Jinka. De plus, nous avons commencé à voir des Hamer et des Tsemay sur le chemin, ce qui était très excitant.

 

img_0343À notre arrivée à Jinka, nous n’avons pas eu de misère à trouver l’Hôtel Goh. Ses commodités (électricité, toilette et douche supposément avec eau chaude) nous ont tout de suite conquis. Quel luxe! Nous avons pris un bon dîner au réputé restaurant de notre hôtel tout en discutant avec un guide et un chauffeur de Pioneers Local Guide Association. Nous avons réservé notre excursion au village Mursi (227 USD incluant tous les frais). Les deux hommes nous ont ensuite reconduits au marché coloré du mardi de Jinka. Il faisait très chaud (30 à 35 degrés). La place du marché était pleine de monde, principalement des Ari. Je me suis acheté 2 jupes longues et des arachides et Claude a marchandé deux mangues. Nous nous sommes assis dans un petit café, sur le chemin du retour.

 

Sur la rue principale, nous avons croisé deux touristes blancs. Je leur ai demandé :«Do you come from Argentina?» Et ils ont répondu affirmativement, étonnés. Je leur ai expliqué que j’avais lu leur demande sur le forum du Lonely Planet une semaine auparavant; ils cherchaient d’autres personnes pour partager les coûts pour une excursion au village Mursi. Je ne leur avais pas répondu car je ne savais pas exactement à quelle date nous ferions l’excursion. Ceci étant dit, ils ont accepté de venir s’asseoir à la table du resto de notre hôtel pour discuter de la possibilité de se joindre à nous pour l’excursion du lendemain. J’ai rejoint mon guide et tout s’est arrangé pour que nous puissions y aller les quatre ensemble. Donc, le coût pour Claude et moi a descendu à 135$ (nous avons sauvé 92 $ USD). Nous nous sommes tout de suite bien adonné avec ce jeune couple voyageur et aventurier. Ils ont loué une chambre au même hôtel que nous. Nous avons longuement partagé nos expériences de voyage comme globe-trotteurs durant le souper au resto de l’hôtel.

Nous nous sommes couchés tôt en prévision du tôt réveil du lendemain.

 

MERCREDI, 6 JUILLET (Jour 10)

JINKA – MIRIGE (Village Mursi du Parc National Mago)

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Nous nous sommes levés à 5 h et sommes partis à 5 h 45 en jeep vers le Parc national Mago en compagnie de Laura, Juan, notre guide et notre chauffeur. Le parc national est situé à 7 km de Jinka. Aussitôt que nous y sommes pénétrés, nous avons commencé à voir des espèces de plantes, fleurs et oiseaux spécifiques à la région. Notre guide, botaniste de formation, s’est fait un plaisir de partager ses connaissances avec nous. Nous avons fait un arrêt au sommet d’une montagne et il nous a longuement parlé des coutumes et traditions des Mursi.

 

img_0459Nous avons mis deux heures sur un chemin de terre et roches pour atteindre le petit village Mirige. Je m’attendais à ce que le village soit beaucoup plus difficile d’accès. À notre arrivée, nous avons serré la main aux gens de la tribu en disant «achalé», ce qui veut dire «bonjour». Nous avons fait le tour du petit village, passant devant les huttes et à travers les troupeaux de vaches. Ce qui m’a le plus frappé, c’est de voir les enfants enduits d’’excréments de vache jusque dans le visage et les nombreuses mouches sur eux. De plus, ils se promènent pieds nus et pilent sur les excréments sans en faire de cas. Pour eux, les excréments de leurs bêtes signifient la santé de leur troupeau et des membres de la tribu. Certains enfants avaient une infection aux yeux ou des plaies non guéries. Une partie de moi-même m’incitait à leur venir en aide et à leur offrir de meilleures conditions de vie.

img_0466Nous avons été présentés au chef de la tribu et celui-ci nous a invités à nous asseoir avec lui sur la peau de vache étendue directement sur le sol. Notre guide nous a servi de traducteur afin que nous puissions échanger avec le chef. Nous avons ensuite sorti nos caméras et pris plusieurs photos en échange de 5 Birrs (25 sous) par personne photographiée. J’ai aussi donné des petits sachets de jus en poudre et des lames de rasoir, comme me l’avait suggéré un de nos guides précédents. Pour les photos générales, nous n’avions pas à payer. C’était gênant de devoir refuser à certaines personnes de les photographier car évidemment, on choisissait les meilleurs sujets pour les photos individuelles: les femmes avec plateau dans la lèvre inférieure, les enfants au visage peint ou avec les lobes d’oreilles étirés, les hommes du village en petite «jupe», etc.

 

Cette visite au village Mursi a été sans contredit un point fort de notre voyage. Ces gens vivent en symbiose avec les animaux et la nature. Ils ne sont pas si loin du monde animal.

img_0456La vie des Mursi tourne autour de leurs troupeaux. Pour marier une femme mursi, la famille du futur marié doit donner 38 vaches et deux kalachnikovs à la famille de la future mariée. Les enfants ne vont pas à l’école. Les garçons aident les hommes à garder les troupeaux et les jeunes filles aident les femmes à cuisiner, à transporter le bois pour faire le feu, à s’occuper des plus jeunes, etc. Quel monde!

 

À notre retour à Jinka, nous avons dîné à l’excellent petit resto de notre hôtel. J’ai pris une bonne douche et j’ai lavé mon linge au complet, à la main; je me sentais si sale après avoir été en contact avec les excréments de vache omniprésents dans le village Mursi!

J’ai profité de mon temps libre en après-midi pour aller au Café internet pour envoyer des nouvelles à nos enfants et parents; j’ai enfin réussi! Je me suis également procurée une carte SIM pour mon cellulaire de voyage. Tranquille à ma chambre, j’ai écrit mon journal pendant que Claude écoutait les nouvelles congolaises en français à la télévision de la terrasse du restaurant et jasait avec un client éthiopien. Juan, Laura et moi avons ensuite échangé nos photos avant d’aller souper ensemble. Ils sont vraiment sympathiques. Nous formons une belle équipe, partageant la même passion ardente des voyages. Juan est un back-packeur depuis 20 ans. Il parcourt le monde et gagne sa vie à écrire une chronique toutes les semaines pour une revue argentinienne. Il a publié deux livres et un guide voyage. Laura l’a rencontré il y a six ans et elle voyage avec lui depuis ce temps. Elle a participé à l’écriture du dernier livre. Leur prochain livre sera sur l’Afrique. Ils l’écriront à leur retour en Argentine après avoir visité 17 pays d’Afrique en un an et demi.

 

 

JEUDI, 7 JUILLET (JOUR 11)

JINKA- KEY AFAR- TURMI

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Après une bonne omelette et un café, Claude, moi, Juan et Laura sommes partis en minibus en direction de Key Afar, situé à 42 km de Jinka. Nous avons loué une chambre pour une couple d’heures afin d’y déposer nos bagages (100 Birrs ou 5 $ pour les quatre). Accompagnés d’un guide de Anomba Local Tour Guide Association (200 Birrs pour le groupe), nous avons tout d’abord visité le marché de taureaux, vaches et chèvres. C’était très impressionnant de voir ce marché réunissant les hommes des tribus Tsemay, Hamer et Banna. Quelques femmes Hamer étaient également présentes.  Sur le chemin menant au grand marché, nous avons fait un arrêt dans le petit stand de café de la femme de notre guide. Nous nous sommes installés sur les petits bancs en bois et profité de l’emplacement pour voir défiler les hommes et leurs animaux marchant en direction du marché tout en sirotant notre chai ou café.

img_0628Nous avons poursuivi notre marche jusqu’au grand marché du jeudi de Key Afar. Quelles scènes typiques et authentiques nous y avons vues! Toutes ces gens aux couleurs et costumes de leur tribu respective étaient fascinantes à voir. La marchandise y était variée : fruits, légumes, beurre (pour se graisser le corps avec un mélange de poudre ocre), feuilles de tabac, souvenirs, etc.

De retour au petit stand de rue du matin, la mère et la femme de notre guide nous ont servi une assiette de chou cuit avec galettes de pain (15 Birrs ou 75 sous pour 2). C’était simple et non protéiné mais délicieux.

 

Nous avons poursuivi notre route jusqu’à Turmi en minibus (69 km sur un chemin de terre cahoteux; 2 heures 15 minutes de route; 80 Birrs ou 4 $ chacun). Nous avons fait une crevaison et avons dû changer le pneu pour pouvoir continuer notre chemin. C’était notre deuxième crevaison en une semaine!

Arrivés à Turmi, petite ville au milieu de nulle part et très loin de la civilisation, nous nous sommes mis à la recherche d’un hôtel pas trop sordide et bon marché. Nous avons dû nous résigner à louer une chambre à Nardos Pension, le moins pire de tous (200 Birrs ou 10 $ pour la nuit). Nous avions une toilette mais seulement un petit filet d’eau au robinet, pas de connection internet et pas de prise de courant pour recharger mes appareils électroniques et ma batterie de caméra. Affamés, nous avons cherché un resto, mais en vain. Finalement, Claude et Juan nous ont commandé du spaghetti à la sauce tomate épicée, servi avec injera, dans un petit comptoir de rue. Le tout a été livré à notre hôtel. Nous avons soupé tous les quatre autour d’une petite table à l’abri de la pluie, riant de nos petits malheurs de la journée.

 

 

VENDREDI, 8 JUILLET (Jour 12)

TURMI

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Après une bonne nuit de sommeil, Claude et moi sommes partis à la recherche de pain, bananes et œufs pour déjeuner. Comme nous n’avons rien trouvé de tout cela, nous avons pris un café et sommes revenus à notre pension avec samosas aux lentilles et beignets sans trou pour déjeuner. Avec Laura et Juan, nous avons engagé un guide local et avons marché une couple de kilomètres pour nous rendre au village Hamer le plus près. Je suis rentrée avec Laura dans une hutte où se trouvait une jeune femme nouvellement mariée, enfermée pour trois mois dans cet espace sombre, étroit et emboucané. Une femme et deux enfants lui tenaient compagnie. À demi nue et enduite de la tête aux pieds d’un mélange de beurre et poudre ocre, elle nous regardait d’un regard triste, éteint et résigné. Elle pourra avoir sa première relation sexuelle avec son époux qu’après ces trois mois de réclusion. Ses parents ont probablement choisi son mari, tel que le veut la coutume. Quel destin! J’espère qu’un jour elle connaîtra l’amour!

 

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Les villages Hamer sont beaucoup plus propres que ceux des Mursi. Nous avons reçu un bel accueil et nous avons pu prendre des photos discrètement sans nous faire harceler pour avoir des Birrs en échange. La visite nous a beaucoup plu.

 

Nous sommes revenus à Nardos Pension dans l’attente d’un minibus pour Key Afar. Claude et moi avons décidé de ne pas nous rendre à Omorate, village le plus au sud à la frontière du Kenya, car il y a une absence totale de services pour les étrangers voyageant en indépendants comme nous et Turmi, qui devait nous servir de base pour quatre nuits, n’est pas un endroit agréable où rester. C’est un trou et les gens ne semblent pas très heureux de voir des étrangers parmi eux. Il n’y a pas de restaurants dignes de ce nom, à peu près aucune nourriture en vente, pas de bajaj, pas de voitures et pas d’asphalte. On voit des Hamer et des Tsemay partout. On se croirait sur une autre planète!

 

dsc_0311En attendant le minibus, nous faisions du pouce et nous sommes embarqués dans une camionnette qui avait été louée par une jeune Israélienne. Elle avait payé une excursion avec voiture, chauffeur et guide pour aller voir la JUMPING OF THE BULL CEREMONY à Aché, petit village Hamer et elle a accepté de nous y emmener. La chance nous souriait donc pour voir cette cérémonie à laquelle nous tenions tant et que nous n’avions pas encore réussi à voir. Nous nous sommes fais brasser pendant deux heures sur un chemin de terre et roches cahoteux et crevassé et avons marché 45 minutes sous un soleil ardent avant d’atteindre le village d’Aché. L’effort en valait la peine!

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Tous les habitants du village étaient rassemblés pour cette cérémonie en l’honneur du jeune garçon qui s’apprêtait à entrer dans le monde des adultes. Nous avons été accueillis par des chants et danses des femmes. Nous avons ensuite assisté à la séance de flagellation des jeunes filles par les jeunes hommes armés de branches d’aulnes. Quelle barbarie! Les jeunes filles portent fièrement leurs cicatrices en signe de force, d’endurance et d’appartenance à la tribu.

dsc_0361Les hommes se sont peinturés le visage et ont tenu à me faire un dessin sur les joues. Je me suis prêtée au jeu, à leur plus grand plaisir.

 

dsc_0416Tout le monde s’est ensuite déplacé un demi-kilomètre plus loin pour la cérémonie du thé. Les hommes de la tribu se sont alignés sous un petit toit et se sont passés le breuvage chaud servi dans une même grande calebasse. Chants, danses et flagellations ont continué pendant ce temps. Puis, la tribu entière s’est déplacée à nouveau. Nous avons marché environ 1 km jusqu’au lieu des sauts de taureaux. À la tombée du jour, le jeune homme qui allait vivre le rite de passage a dû accomplir certains rites avant de sauter de taureau en taureau, flambant nu, trois fois aller-retour sans tomber. (Les hommes tenaient les taureaux par la queue et les cornes, prenant soin d’aligner les bêtes  une à côté de l’autre.) Le garçon a réussi l’épreuve!

 

Pressés par le guide et le chauffeur, nous sommes retournés à la camionnette en empruntant un raccourci, munis de nos lampes de poche. Nous avons pris place dans la camionnette mais le chauffeur nous a obligés à lui donner un montant pour le retour sinon il nous obligeait à débarquer! Juan, ardent défenseur de nos droits, était sur le point de perdre patience. Le ton montait entre lui, le guide et le chauffeur et voyant que la situation allait dégénérer et craignant qu’ils en viennent aux coups, j’ai sorti 200 Birrs et Claude s’est empressé de les offrir au chauffeur. Nous avons pu enfin entreprendre le long chemin du retour. Comme certains Éthiopiens sont malhonnêtes! Nous aurions pu porter plainte à la police mais nous étions exténués et n’avions qu’une idée : aller nous coucher! Nous avons loué deux chambres dans un petit hôtel de Dimeka avec nos amis (150 Birrs ou 17 $ pour la nuit, douches et toilettes turques à part). Comme il n’y avait pas de restos dans les environs, nous avons laissé tomber notre souper, avons grignotés quelques biscuits avec nos amis et nous nous sommes couchés au son infernal de la bruyante génératrice.

 

 

SAMEDI, 9 JUILLET (Jour 13)

DIMEKA – KEY AFAR – WEITO – KONSO – ARBA MINCH

 

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Nous avons marché sur la rue principale de Dimeka à la recherche d’un endroit pour déjeuner. Résultat : aucun déjeuner continental dans le village, que de l’injera et de la viande crue! Il n’y avait pas de banane ou autre fruit en vente sur la rue. Nous avons pris un café, avons acheté quelques biscuits et graines en vrac et avons fini par trouver du pain. Notre déjeuner nous a coûté 25 sous.

Nous avons continué notre remontée vers le nord avec Juan et Laura. Dans la bousculade, nous sommes montés à bord d’un gros autobus. Juste avant le départ, un policier est venu inspecter l’autobus bondé et a fait descendre tous ceux dont le nom ne figurait pas sur la liste de l’assistant du chauffeur; nous avons donc dû descendre du bus et attendre un minibus. Le minibus n’a pas trop tardé à arriver et nous sommes partis pour Key Afar. À notre arrivée, nous avons pris un spaghetti pour dîner. (En général, les menus sont très peu diversifiés. La majorité des Éthiopiens mangent de l’injera trois fois par jour!)

Un autre minibus nous a emmenés jusqu’à Weito. De là, nous avons fait du pouce et en quelques minutes, un chauffeur de camion nous a embarqués. Claude était confortablement assis sur le siège à droite du chauffeur tandis que Juan, Laura et moi étions assis sur la banquette arrière. Rendus à Konso, nous avons fait le restant du chemin en minibus. Deux hommes de la tribu Tsemay, je pense, étaient assis sur les sièges juste devant nous, portant fièrement leurs plumes sur la tête, celles-ci étant tenues par un espèce de gobelet collé sur leur coco. Des femmes Hamer sont aussi embarquées. Quel équipage hétéroclite nous formions!

 

Nous sommes arrivés vers 18 h à Arba Minch, raqués d’avoir été tant compressés dans les minibus qui sont toujours remplis pleine capacité (21 ou 22 personnes dont certaines font le voyage à moitié debout). Et que dire des routes qui sont en terre et remplies de trous, de bosses et d’obstacles (troupeaux de vaches et chèvres)…

 

Notre hébergement, le Arba Minch Tourist Hotel (25 $ par nuit). nous a paru un palais avec son restaurant dans sa grande et jolie cour intérieure et ses chambres avec toilette et douches chaudes. Quel luxe pour nous qui arrivions de Turmi!

Nous avons soupé avec Laura et Juan, appréciant l’excellente nourriture malgré que nos premiers choix sur le menu n’étaient pas disponibles. Nous avons veillés ensemble, Laura et moi sur notre petite galerie à échanger et regarder des photos tandis que Juan et Claude regardaient la coupe européenne de football à la télévision dans notre chambre.

 

 

DIMANCHE, 10 JUILLET (Jour 14)

ARBA MINCH – ADDIS ABEBA

 

Malgré le confort de notre lit, nous avons été subitement réveillés à 4 h 30 du matin par la prière orthodoxe du dimanche. Quelle malchance; notre bel hôtel est situé juste à côté de l’église! Et le dimanche, la prière est récitée en continu dans les haut-parleurs pendant toute la journée! J’étais presque prête à aller étrangler le prêtre ou lui enfoncer un bas dans la bouche!!! J’étais en train de virer folle! J’ai étonnamment réussi à me rendormi après un long moment et la sonnerie de mon cellulaire est venue rapidement interrompre mon sommeil à 7 h. Quelle nuit!

Après une bonne omelette et un jus de papaye, nous sommes partis avec nos amis Juan et Laura à bord d’une camionnette que nous avons louée à 4 pour la modique somme de 25$ chacun, chauffeur et gazoline inclus (Généralement, il en coûte entre 150 et 250 $ US).

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Nous avons pris un raccourci sur une nouvelle route asphaltée. Nous avons parcouru les 600 km en 7 heures 30 minutes de route, incluant un arrêt pour dîner et un arrêt au site du patrimoine mondial de l’Unesco à Tiya avec ses 41 stèles gravées de symboles énigmatiques datant des 12e et 13e siècles.

 

img_1038Le chauffeur a déposé Juan et Laura à leur appartement trouvé sur Couchsurfing. J’avais le cœur gros de voir nos chemins se séparer après cette superbe semaine passée ensemble. Claude et moi avons continué jusqu’à Polaris Pension dans Bole, un quartier un cran moins ghetto que le cœur du centre-ville où nous étions logés deux semaines auparavant. Je m’attendais à un quartier un peu plus intéressant mais, après exploration des environs, je me suis rendue compte que ce n’était pas si mal. Ce n’est pas le coin touristique mais il y a plusieurs petites boutiques, restos et bars. Notre pension est correcte quoique notre chambre soit sombre et que la cour intérieure serve de stationnement à une couple de voitures. Le prix de la chambre est très bon pour la capitale : 20 $ US / nuit. Les deux femmes à la réception ne parlent que quelques mots d’anglais mais elles sont sympathiques.

 

img_1089Sur la rue principale, nous avons découvert un petit restaurant libanais. Après nous être régalés de falafel, hummus et shawarma, nous avons fait l’achat de pain dans une boulangerie et, au petit dépanneur du coin, nous avons fait quelques provisions : beurre d’arachides, confiture, jus et eau. Nous sommes revenus à notre pension avant la noirceur et j’en ai profité pour m’avancer dans l’écriture de mon journal pendant que Claude écoutait un peu de télévision.

 

LUNDI, 11 JUILLET (Jour 15)

ADDIS ABEBA

J’ai réussi à dormir malgré l’inconfort du matelas et les bouffées de chaleur dues à ma ménopause. La prière orthodoxe ne s’est pas fait entendre, ce qui nous a permis de dormir plus longtemps sans être dérangés! Nous nous sommes réveillés sous un ciel gris et une pluie fine. Nous avons déjeuné à notre chambre avec nos provisions achetées la veille. Nous sommes ensuite partis à la recherche d’un café internet afin de faire l’achat de nos billets d’avion pour Bahir Dar pour le lendemain. Quelle misère nous avons eu à compléter la transaction! C’est finalement au restaurant Siyonat près de Edna Mall dans Bole que nous avons réussi (77 $US chacun). Pour dîner, je me suis régalée d’une assiette de légumes sautés et poulet.

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Nous sommes allés voir l’imposante église Medhanialem (Holy Savior Church). Nous avons passé le restant de l’après-midi au Elseven Coffee. Je me suis installée à l’ombre sur la galerie du 2e étage et je me suis avancée dans mon journal pendant que Claude est allé se promener et a écouté un peu de TV.

 

Nous avons retrouvé nos amis Juan et Laura devant l’Edna Mall à 17 h 30. Nous avons marché sur Cameroon Avenue, à la recherche d’un bon petit resto économique. Nous avons partagé un dernier repas ensemble sur une terrasse extérieure avant de faire nos adieux. Nous sommes rentrés à notre hôtel en fin de soirée en taxi, heureux d’avoir pu revoir nos amis une dernière fois avant notre départ pour Bahir Dar.

 

MARDI, 12 JUILLET (Jour 16)

ADDIS ABEBA – BAHIR DAR

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Une pluie fine tombait quand nous nous sommes réveillés. Après avoir déjeuné à notre chambre, nous avons laissé nos bagages à la réception et sommes partis prendre un petit café à l’hôtel Awraris sur Djibouti Street. Le service internet était bloqué pour trois jours dû à la période d’examens nationaux. (Le gouvernement a bloqué Facebook, les courriels entrant et sortant ainsi que tout envoi de documents.)

Nous avons fait du lèche-vitrines. Je me suis finalement laissé tenter pour une paire de jean tuyau à la mode éthiopienne. (22 $. La teinture n’étant pas fixée, je me suis retrouvée avec les jambes et les bobettes toutes bleues!)

Nous sommes partis pour l’aéroport à bord d’un taxi vers 12 h 30 (150 Birrs ou 7 $). Nous avons mangé notre lunch acheté au resto libanais avant de prendre l’avion. Notre vol, d’une durée d’une heure, a passé très vite. Le ciel s’était dégagé et nous avons pu profiter des magnifiques paysages montagneux d’un vert luxuriant.

À notre arrivée à l’aéroport de Bahir Dar, on nous a proposé de nous emmener au Bahir Dar Hotel 2 (400 Birrs ou 20 $ par nuit, au centre-ville, navette gratuite de l’aéroport, déjeuner inclus, wifi, etc.). Nous nous sommes laissé tenter par cette offre et nous n’avons pas été déçus. Après nous être installés à notre chambre, nous sommes partis marcher sur St. George Street, la rue principale. La ville nous a tout de suite plu avec ses rues et trottoirs asphaltés et joliment aménagés de fleurs et de rangées de palmiers. Cette ville, de taille plus humaine qu’Addis Abeba la capitale, est conviviale et les gens fort sympathiques.

Nous sommes passés devant la porte d’entrée du site de l’imposante église St-George, avons cherché sans succès le Centre d’information touristique, avons mangé une soupe au Skyder Café, puis avons continué notre marche vers le lac Tana. Le chemin qui y mène est rempli de petites boutiques de souvenirs. À la vue du lac, nous avons été charmés par ce lieu paisible où les Éthiopiens viennent flâner, se ressourcer et observer les hippopotames. Nous avons aperçu un de ces gros mammifères dans l’eau et, très excités, nous sommes allés le filmer sur le pont du restaurant flottant. Nous y avons passé un bon moment. À notre départ, il y a eu une panne d’électricité dans toute la ville et celle-ci a duré une quinzaine de minutes. À la lueur de ma petite lampe de poche, nous sommes retournés d’un pas vif sur St-George Street. Nous avons fait un arrêt dans une pizzeria où nous avons partagé une excellente pizza aux légumes. Nous sommes ensuite rentrés sagement à l’hôtel pour une bonne nuit de repos.

 

MERCREDI, 13 JUILLET (Jour 17)

BAHIR DAR

 

img_1209Après notre bon petit déjeuner à l’hôtel, un guide est venu nous chercher pour une excursion en bateau dans la péninsule Zege du lac Tana, deuxième plus grand lac d’Afrique (15 $ chacun pour 5 heures). En compagnie de six Éthiopiens et deux Françaises, nous avons visité trois monastères sur les îles : Entos Eyesu, Azewa Mariam et Debre Mariam. Ces trois monastères datent des 13e et 14e siècles. Ils sont circulaires et l’intérieur est lourdement décoré de fresques religieuses peintes de couleurs vives.

img_1182Sur la troisième île, je me suis faufilée à travers les petites huttes traditionnelles pour filmer un cours de chant religieux donné sous un arbre à de jeunes garçons. Ensuite, affamés, Claude et moi avons pris le temps de manger de l’excellent poisson frit avant de repartir dans notre embarcation avec le groupe.

Arrivés à quai, nous sommes entrés au Centre d’information touristique afin de réserver notre excursion du lendemain. De là, nous avons loué un bajaj pour faire le tour des endroits suivants : marché de poisson (fermé à cette heure!), Palais de Haile Selassie (fermé au public et interdiction de prendre des photos mais route magnifique pour s’y rendre et vue imprenable sur la ville et le Nil Bleu), Martyrs Memorial Monument, ateliers de confection d’objets en peaux de chèvres (bancs, paniers avec couvercles, sandales, etc.) et aperçu du marché local.

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De retour à l’hôtel, nous avons pris une bonne soupe aux légumes et je suis montée à la chambre pour écrire mon journal pendant que Claude a lu les journaux Le Figaro et Le Monde sur son I-Pad.

Nous sommes allés souper au resto d’un hôtel sur St-George Street. Le gérant est venu s’asseoir à notre table et a jasé de façon amicale avec nous. Il nous a appris qu’il y a eu un gros conflit territorial à Gonder il y a deux jours; trois personnes ont été tuées par les forces gouvernementales et un autobus de la compagnie Salem a été brûlé. Les bus et minibus ont arrêté de faire la navette entre les deux villes. Les réseaux sociaux et les courriels ont été bloqués à cause du conflit. Apparemment, tout serait rentré dans l’ordre cet après-midi.

Le gérant nous a conté toutes sortes de choses mais nous étions sur nos gardes car, en général, il est difficile de faire confiance aux Éthiopiens qui nous abordent. Et avec raison! Le gérant nous a lui-même remis notre facture pour notre repas -380 Birrs- en disant que leur caisse enregistreuse était défectueuse. Comme la facture écrite à la main n’était pas détaillée et que le montant nous semblait définitivement trop élevé, nous avons exigé de voir le menu. Il ne voulait pas nous le montrer! Claude a insisté et fait les calculs. Résultat : 143 Birrs!!! Nous avons payé ce montant et sommes partis outrés. Nous ne pouvions tout simplement pas croire ce qui venait de nous arriver. Quel culot il a eu de vouloir nous rouler ainsi!

Nous sommes rentrés à l’hôtel d’un pas pressé, ne nous sentant pas très en sécurité dans les rues mal éclairées de la ville.

 

JEUDI, 14 JUILLET (Jour 18)

BAHIR DAR

 

Nous avons été réveillés par les chants religieux orthodoxes à 3 h du matin. Comme c’est frustrant de se faire imposer pareils chants monotones et répétitifs pendant des heures! Hé oui, les chants se font entendre sans interruption jusqu’à midi le mercredi. Les Éthiopiens ne les entendent plus mais pour nous, pauvres touristes, quel supplice! J’ai eu un bien mauvais sommeil jusqu’à mon lever.

Nous avons pris notre petit déjeuner à l’hôtel et avons attendu notre guide pour notre excursion aux chutes du Nil Bleu. À son arrivée, notre guide nous a dit que la route était trop mauvaise due à la forte pluie de la veille et que le départ était retardé à 15h. En réalité, c’est parce qu’il n’avait pas assez de clients et il allait perdre de l’argent. Nous avons donc passé la journée à tuer le temps en attendant notre excursion.

img_1341Nous avons cherché le marché de poisson annoncé dans le Lonely Planet. Tout ce que nous avons trouvé, c’est un petit sentier boueux menant à un mini bidonville au bord du lac. Il n’y avait qu’une seule barque et deux jeunes nous ont montré quelques petits poissons dans un grand plat en plastique.

Nous avons continué notre marche jusqu’au petit parc au bord du lac et nous nous sommes ensuite dirigés vers le marché local. Comme il n’y avait rien d’intéressant, nous avons fait demi-tour et sommes allés manger une pizza à la pizzeria au coin de notre rue.

 

Toujours dans l’attente de notre excursion, nous avons passé le début de l’après-midi à réviser notre itinéraire et à chercher les prix d’avion sur le site d’Ethiopian Airlines. Nous avons pris la décision de ne pas aller à Gondar le lendemain dû aux récents troubles politiques dans cette région. Apparemment, les transports ont arrêté de fonctionner pendant deux jours et ce n’est que ce matin qu’ils ont repris. Les hôtels étaient fermés ainsi que les restos. Sachant cela, nous nous sommes dit qu’il était préférable de se tenir loin du trouble!

À 15 h, notre guide est passé nous chercher. Au moment du départ, il nous réclamait 100 Birrs de plus chacun parce qu’il n’avait pas assez de clients. Nous nous sommes fâchés et avons refusé de payer ce montant excédentaire; notre entente de la veille était de 250 Birrs et nous n’avions pas l’intention de donner un Birr de plus. Il a fini par céder mais, insultés de son effronterie et malhonnêteté, nous sommes sortis de la fourgonnette et lui avons tourné le dos. Nous sommes allés au Centre d’information touristique pour nous plaindre mais ça n’a rien donné. Le responsable ne s’est jamais pointé.

Nous sommes allés réserver nos places dans le minibus pour Lalibella pour le lendemain matin (260 Birrs ou 13 $ chacun), directement à la station d’autobus. Dans un petit resto, nous avons bu un excellent jus de goyave et mangue. Nous avons relaxé un peu à notre chambre avant d’aller profiter du bord du lac Tana au restaurant Desset Resort. Quel environnement paisible pour prendre un dernier repas à Bahir Dar! Mon goulash de poisson et l’agneau rôti de Claude étaient excellents! Nous sommes rentrés en bajaj à l’hôtel.

 

VENDREDI, 15 JUILLET (Jour 19)

BAHIR DAR – LALIBELLA

 

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Notre guide est venu nous chercher vers 7 h 30 pour nous emmener à la gare d’autobus. Une fois assis dans le minibus, il a exigé 200 Birrs pour nos bagages, ce qui changeait considérablement le prix de notre billet! Nous avons protesté mais il a menacé de nous faire sortir du minibus si nous ne voulions pas payer. Ne voulant pas perdre nos places, nous avons donc consenti, à contre cœur, à payer. Nous nous étions encore fait avoir! Notre billet acheté la veille n’était pas un vrai billet! Comme les Éthiopiens de la rue sont malhonnêtes!!! Claude est sorti du minibus pour identifier le gars qui nous avait roulés et ce, en présence d’un jeune policier mais ça n’a rien donné. Ça donne l’impression qu’ils sont tous de connivence! Notre journée commençait bien mal! Nous avons payé un total de 720 Birrs au lieu de 266!

 

Le trajet en minibus a duré cinq heures, incluant un arrêt d’une vingtaine de minutes à mi-chemin pour le dîner. L’endroit était tellement pauvre et sale que nous ne nous sommes même pas assis et avons préféré attendre d’être dans le minibus pour manger la collation que nous nous étions apportée.

 

Nous sommes débarqués à Gashena pour prendre un bus jusqu’à Lalibella. Sur un chemin montagneux et escarpé fait de terre et de roches, le bus a parcouru les 67 km qu’il restait en trois heures. Comme nous nous sommes fait brasser! Par contre, les paysages montagneux étaient à couper le souffle. Nous avons vu plusieurs petits villages de campagne et leurs paysans travaillant aux champs.

 

À notre arrivée à Lalibella, nous avons tout de suite été charmés par l’endroit. Juchée à 2 700 mètres, cette petite ville de montagne est paisible et son décor tropical enchanteur. Nous avons pris une chambre à l’hôtel Alef Paradise. Notre chambre est grande, propre, très claire et nous avons un grand balcon avec vue sur la cour et une partie de la montagne.

Affamés, nous avons mangé un bon spaghetti au restaurant de l’hôtel. Nous avons fait la connaissance de deux jeunes Français fort sympathiques. Ils se sont assis à notre table et nous avons pris une bière ensemble tout en jasant de nos expériences de voyage. Nous ne sommes montés à notre chambre qu’en fin de soirée.

 

 

SAMEDI, 16 JUILLET (Jour 20)

LALIBELLA

 

Je me suis régalée de bonnes crêpes au miel pour déjeuner. Ensuite, Claude et moi avons marché jusqu’au marché local du samedi. C’est un marché haut en couleur rassemblant toutes les gens des alentours. On y vend de tout. Les marchands se regroupent par catégories (vêtements, légumes, tabac, bois, animaux, etc.). Ce marché nous a beaucoup plu.

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Nous avons continué notre marche jusqu’au bureau de vente des billets pour la visite des fameuses églises creusées dans le roc (50 $ chacun pour 4 jours). Nous avons ensuite entrepris de faire le tour des 11 églises de Lalibella. Ces églises datant des 11e et 12e siècles sont très impressionnantes à voir.

Nous avons commencé par le groupe nord regroupant 6 églises et chapelles (Bete Medhane Alem, Bete Maryam, Bete Danagel, Bete Meskel, Bete Golgotha et Bete Mikael). Ayant un ras le bol des guides souvent malhonnêtes, nous avons décidé de faire le tour par nous-mêmes, livre explicatif et carte en mains. C’était très agréable d’aller à notre rythme.

Nous avons cherché un restaurant intéressant au petit centre-ville mais, en vain. Finalement, nous sommes retournés à l’hôtel en bajaj afin d’y prendre notre dîner sur le patio ensoleillé. Le poulet au curry était très ordinaire. Nous sommes ensuite repartis afin de continuer notre exploration du matin. Nous avons commencé par aller jeter un coup d’œil aux petites boutiques d’artisanat au bout de notre rue. J’y ai acheté un éventail fait en crin de cheval. Puis, nous avons fait un arrêt dans une petite galerie d’art tout juste à côté de notre hôtel. J’ai acheté un petit panier en osier avec couvercle, dont le tout est recouvert de peau de chèvre. Un vieil homme tissait le coton avec un petit rouet artisanal.

img_1601Nous avons remonté la rue pavée et emprunté un petit chemin menant à la plus réputée et la plus intacte des églises creusées dans le roc: l’église St-Georges. Du haut d’une butte de terre, la vue de la croix géante gravée sur le toit est impressionnante. Contrairement aux autres églises, l’UNESCO n’a pas construit un toit au-dessus de l’église dans le but de la préserver des intempéries donc, aucune vulgaire structure métallique ne vient briser le charme de la construction originale.

Sous un soleil de plomb, nous nous sommes ensuite dirigés vers le groupe sud-est comprenant quatre églises inter-reliées par des couloirs et tunnels. Pour pénétrer dans la première église, la Bet Gabriel-Rufael, nous devons franchir un pont suspendu, ce qui n’est pas sans rappeler l’entrée d’un château d’époque. Un couloir obscure nous emmène ensuite à la deuxième église. Puis, Claude m’a attendu à l’extérieur pendant que j’ai poursuivi mon exploration des lieux avec un groupe qui était devant moi. Nous nous sommes enfoncés dans un étroit tunnel souterrain, l’un derrière l’autre, plongés dans le noir absolu. J’ai dû me parler pour ne pas faire une crise de panique car la traversée de ce tunnel n’en finissait plus. Nous avancions à tâtons et à petits pas. Je me suis accrochée au sac à dos de l’homme devant moi jusqu’à ce qu’un jet de lumière apparaisse. Quel soulagement de revenir à la lumière! C’était comme arriver au paradis! Comme Claude m’attendait à l’extérieur de l’église, j’ai demandé au guide de me montrer la sortie. Il était hors de question que je fasse demi-tour et que je repasse dans ce tunnel de l’enfer et seule!!! J’ai suivi un autre guide mais le chemin de la sortie était un vrai labyrinthe passant par les autres églises. Je me suis retrouvée très loin de l’endroit où Claude m’attendait. D’un pas pressé et souffrant de la chaleur intense du milieu de l’après-midi, j’ai dû faire le tour du site pour enfin le retrouver. Quelle histoire! Nous sommes retournés ensemble pour prendre quelques photos d’en haut.

 

Nous sommes allés prendre une soupe au Lalibella Hotel. Ce n’était pas notre premier choix mais c’est à peu près tout ce qui était disponible au menu! Je suis partie seule voir la galerie d’art mentionnée dans le guide Lonely Planet Ethiopia. J’ai été fort déçue. La pièce était vide à l’exception de quelques peintures encadrées et accrochées sur les murs sales. Le peintre m’a montré quelques croquis qui n’ont pas su éveiller mon intérêt. Quand il a su que j’étais professeure de musique, il a sorti sa guitare traditionnelle à cinq cordes (kukd?) et m’a joué un petit morceau. Comme une pluie diluvienne s’abattait sur la ville à ce moment-là, j’ai écouté poliment son jeu malhabile sur son instrument désaccordé. Aussitôt que la pluie s’est calmée, j’ai gentiment remercié l’artiste et je suis rentrée à l’hôtel pour y faire de la lecture sur nos prochaines destinations en Éthiopie.

 

Claude et moi avons soupé au restaurant du Centre culturel de Lalibella. Nous étions les seuls dans le beau restaurant. Une variété de mets apparaissaient sur le menu mais n’étaient pas disponible en réalité! Nous nous sommes donc contentés d’un spaghetti et de frites.

 

DIMANCHE, 17 JUILLET (Jour 21)

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img_1682Je me suis réveillée en sursaut à 6 h am. Je me suis empressée de m’habiller afin d’aller assister à la messe orthodoxe qui avait lieu de 6 h à 8 h. Claude est resté au lit car il s’est réveillé l’estomac à l’envers. Dans les rues, c’était étonnant de voir les gens recouverts de draps blancs convergeant tous vers les églises. J’ai suivi la vague et suis rentrée dans l’enceinte de l’église Maryam. Les fidèles étaient tous autour de l’église. (À l’intérieur, l’espace est restreint et est réservé aux prêtres. Nous pouvons entendre la prière de ceux-ci de l’extérieur.) J’ai fait le tour de l’église et j’ai ensuite rejoint ceux qui suivaient la messe d’en haut afin d’avoir une vue d’ensemble des lieux. Puis, en descendant vers l’église St-Georges, j’en ai profité pour magasiner un peu mais finalement, je n’ai rien acheté.

 

Vers 8 h am, j’étais de retour à l’hôtel. J’ai déjeuné, ma grande marche matinale m’ayant ouvert l’appétit. Comme Claude ne se sentait pas bien, je l’ai laissé se reposer et je suis partie à la recherche des deux Françaises afin de me joindre à elles pour leur excursion à un monastère situé à 32 km de Lalibella. Je les ai cherchées au Sora Lodge Hotel (vue extraordinaire sur les montagnes) et à Lalibella Hotel mais, sans succès. À mon retour à l’hôtel, le service internet fonctionnait. J’ai tenté d’acheter nos billets d’avion pour Axum mais je n’ai jamais été capable de compléter la transaction car le service était trop lent.

Après avoir mangé une injera végétarienne, je me suis rendue au café internet du coin et, bingo, j’ai réussi à acheter nos billets d’avion! (Nous avons dû changer notre itinéraire et faire une croix sur Gonder et Debark car des conflits ethniques y ont toujours lieu.) J’en ai profité pour envoyer quelques nouvelles aux enfants et à nos parents mais je n’ai malheureusement pas réussi à envoyer mon journal de voyage.

Comme Claude était encore couché avec un mal de ventre, je suis partie explorer le centre-ville situé au nord. En passant, je suis allée voir la tombe d’Adam, située à la sortie de l’église Golgotha. J’ai jasé avec deux Français et un Canadien de Colombie-Britannique en me dirigeant vers le Seven Olives Hotel. Un orage électrique a éclaté et j’ai tout juste eu le temps de me réfugier au restaurant de cet hôtel, recommandé dans le Lonely Planet. J’y ai pris un excellent jus d’avocat, banane et mangue.

img_1806Une fois l’orage passé, je suis allée voir les autres restos recommandés dans mon guide voyage. Quand j’ai finalement fait demi-tour pour revenir à l’hôtel, je me suis achetée une jupe (200 Birrs ou 10 $) qui m’était tombée dans l’œil. Je me suis fait aborder plusieurs fois par des jeunes hommes qui prétendent vouloir pratiquer leur anglais. Je leur dit sans tarder que je n’ai pas besoin de guide et normalement, ils me laissent tranquille assez rapidement. Le dernier qui m’a abordée m’a parlé d’un mariage qui avait lieu au même moment à l’église St-Georges. Il m’a offert de m’y conduire en prenant un raccourci dans la montagne. Je l’ai suivi malgré une certaine crainte à le suivre dans un petit sentier boisé. Son supposé raccourci s’est avéré un grand détour. J’étais bien soulagée lorsque nous sommes enfin arrivés sur les lieux du mariage. Wow! Quelle chance j’ai eu de pouvoir assister à une telle cérémonie avec chants et tambour!

 

img_1777Les deux couples de mariés étaient vêtus de longues tuniques blanches à dorures et coiffés d’une couronne dorée. Les jeunes chanteurs étaient, quant à eux, vêtus de tuniques rouge vin décorées de grandes bandes de tissu or. Le prêtre orthodoxe a béni les mariés et ensuite, les invités se sont vus offrir des biscuits, du pain et de l’injera. Ils m’ont gentiment offert à manger ainsi qu’aux trois touristes chinois qui étaient avec moi. Je les ai trouvés bien généreux et tolérants envers nous. J’ai suivi la procession jusqu’à la rue principale. Je me suis ensuite éclipsée en douce en direction de mon hôtel. Je venais de vivre un événement marquant de mon voyage. Je me sentais vraiment privilégiée d’avoir été témoin d’une cérémonie d’une telle authenticité.

 

Pauvre Claude! Il a passé sa journée à notre chambre. Quand je l’ai rejoint à l’heure du souper, il n’allait pas mieux. Je pense même qu’il faisait de la température. J’ai soupé au restaurant de notre hôtel tout en écoutant un téléroman éthiopien en amharic  avec la jeune réceptionniste. Mes boulettes de bœuf dans la sauce tomate étaient délicieuses. La pluie a reprise. Je suis montée trouver Claude à la chambre. J’ai écrit mon journal pendant qu’il se reposait afin de faire tomber sa fièvre.

 

 

LUNDI, 18 JUILLET (Jour 22)

LALIBELLA

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Nous nous sommes réveillés sous un beau ciel bleu. Après mon petit déjeuner de crêpes, nous avons loué une jeep avec chauffeur à l’Hôtel Lalibella (600 Birrs ou 30 $) pour monter au sommet d’une des plus hautes montagnes de la région. Le chemin de montagne est très boueux et escarpé mais la vue sur la ville et les environs est fantastique! Nous ne nous doutions pas que les montagnes étaient autant habitées et qu’il y avait autant de terres cultivées. Nous avons aussi vu trois entrepôts de la Banque alimentaire mondiale. Lorsque nous sommes arrivés au sommet, j’ai dû payer 200 Birrs (10 $) pour avoir accès au monastère d’époque, le Ashetan Maryam. Il est accessible par un étroit sentier surplombant une immense falaise. Claude m’a attendu au début du sentier. J’ai refusé de payer un guide pour m’accompagner. J’ai plutôt suivi une Éthiopienne jusqu’au monastère. Celui-ci est creusé dans le roc et pour y pénétrer, on doit passer dans un tunnel creusé lui aussi dans le roc. L’intérieur du monastère n’a rien d’exceptionnel. Un jeune fidèle m’a montré différentes croix orthodoxes et des bibles illustrées de dessins naïfs. Lorsque je suis ressortie du monastère, une brume épaisse s’était levée. Je ne voyais plus que quelques pieds devant moi, perdant ainsi tous mes repères. J’ai suivi nerveusement le sentier sans savoir si c’était le bon; je ne reconnaissais pas mon chemin! Après de longues minutes de marche dans la brume, j’ai crié quelques fois : «Claude, je suis perdue!» Il m’a finalement répondu : «Je vais envoyer quelqu’un te chercher!». Au bout de quelques minutes, j’ai aperçu notre chauffeur venant à ma rescousse. Effectivement, je n’avais pas pris le bon sentier et je me trouvais une trentaine de pieds plus haut. Il m’a aidée à descendre un abrupt cap de roche et m’a reproché d’avoir refusé de me faire accompagner d’un guide. Je pensais que je pouvais très bien me débrouiller toute seule mais, je me trompais!

 

Le chauffeur nous a reconduits à l’hôtel. Je suis allée magasiner à la petite boutique de souvenirs au bout de la rue. J’y ai acheté un grand foulard blanc et un jeu de roches typiquement africain. Claude et moi avons ensuite marché jusqu’au Sora Lodge Hotel pour y prendre notre dîner sur la galerie du restaurant, avec vue panoramique des montagnes environnantes. Nous avons beaucoup apprécié notre soupe de lentilles et notre couscous aux légumes; le tout était délicieux!

Nous sommes montés à bord d’un bajaj pour nous rendre au marché. Nous avons constaté qu’il était quasiment désert en ce jour de semaine. Je suis allée montrer la Tombe d’Adam à Claude. Celui-ci s’est ensuite dirigé vers notre hôtel tandis que je suis retournée au Seven Olives Hotel pour y prendre un bon jus de fruits frais dans la cour fleurie du restaurant. Un orage violent a ensuite éclaté, ce qui m’a incitée à regagner rapidement notre hôtel en bajaj. Confortablement installée dans mon lit, j’en ai profité pour mettre mon journal de voyage à jour pendant que Claude faisait la sieste. Nous avons soupé au resto de l’hôtel et nous nous sommes couchés tôt.

 

 

MARDI, 19 JUILLET (Jour 23)

LALIBELLA- AXUM

(pop : 54 000, elev 2130 m)

 

Nous avons déjeuné et sommes partis en fourgonnette pour l’aéroport. Nous étions avec des anglais d’Angleterre et une Suisse. Nous avons échangé avec enthousiasme sur nos expériences de voyage. Le vol Lalibella – Axum, d’une durée de 40 minutes, a passé très rapidement. Comme nous volions à 20 000 pieds, nous avons pu apprécier les impressionnants paysages montagneux.

 

À notre arrivée au bel aéroport d’Axum, un employé de l’Hôtel Africa nous attendait pour nous conduire à l’hôtel. Notre chambre est grande et propre et la salle de bain a été nouvellement rénovée. Pour 13 $ pour la nuit, c’est une vraie aubaine! Nous sommes au 3e étage et avons, de notre balcon, une vue sur la jolie cour intérieure.

 

Nous avons réservé une excursion dans le désert du Danakil auprès de l’agence de voyage dont le bureau est à côté de la réception. Nous partirons demain pour 4 jours et 3 nuits (500 $ chacun pour cette expérience unique et inoubliable. Ce n’est pas donné mais, ce montant inclus tous les frais de transport, hébergement, nourriture, guide anglophone, chauffeurs, escorte policière et guide local. Nous serons un groupe de 12 ou 14 et voyagerons dans 6 jeeps). Je ne pensais pas que nous pourrions faire cette excursion à cette période de l’année. Je sais qu’une chaleur extrême nous attend mais nous sommes prêts à relever le défi.

 

img_1972Nous avons marché sur la rue principale jusqu’à une pizzeria. Nous avons mangé notre pizza végétarienne (la viande ne nous inspirant pas confiance) dans la cour du restaurant, sur une petite table basse. Rassasiés, nous avons continué notre marche, carte en mains. Nous sommes allés voir la piazza (place centrale autour d’un immense arbre plus que centenaire et lieu du marché de paniers le samedi), la vieille et la nouvelle église Ste-Marie de Zion, le réputé champ de stèles, l’Ark of the Covenant, l’église antique Arbatu Ensessa et le vieux quartier et ses murs fortifiés.

Nous n’avions pas de grandes attentes envers cette petite ville et c’est peut-être pour cela que j’ai bien apprécié ce que j’y ai vu. Cette ville est différente de toutes les autres que nous avons vues à date. Sa grande place et ses larges rues pavées ont vraiment un style africain.

De retour à la piazza, nous avons pris un café sous l’immense arbre centenaire, tout en jasant avec le vendeur. Sur le chemin du retour, nous avons acheté quelques provisions (bananes, mangue, pain et eau) pour notre déjeuner du lendemain. Nous sommes arrivés à l’hôtel juste à temps; un orage violent a éclaté. Nous en avons profité pour préparer notre petit sac à dos pour nos quatre jours d’excursion dans le désert.

 

MERCREDI, 20 JUILLET (Jour 24)

AXUM – MEKELE – DODOM (Volcan Erta Ale)

 

Notre nuit a été courte; nous nous sommes levés à 4 h 30 et sommes partis en fourgonnette pour Mekele. Les paysages de montagnes sont tout simplement spectaculaires! Arrivés à destination, après 3 heures et demie de route, nous avons rejoint notre groupe à l’agence de voyage. Nous y avons laissé nos gros sacs à dos, ne traînant que le strict nécessaire pour nos quatre jours d’expédition.

Le chauffeur de notre jeep, Wandy, parle un bon anglais et était fort sympathique avec nous, Maria Louisa (Malou) et Miguel, un couple de jeunes mariés espagnols, en lune de miel en Éthiopie.

img_2059Nous avons fait un arrêt au Guest House d’Abala, petit village musulman à environ une heure de Mekele, afin de charger tout l’équipement de camping et les provisions en eau et nourriture. La cuisinière s’est jointe à nous ainsi que d’autres touristes qui nous y attendaient. Nous sommes finalement partis, Canadiens (moi, Claude et une Ontarienne), Espagnols, Chinois, Coréennes, Français et Norvégien, répartis dans sept jeeps. 80 km parcourus en cinq heures nous attendaient avant de rejoindre le camp de base de Dodom, situé à la base du volcan Erta Ale. La route, tout d’abord neuve et asphaltée, a ensuite fait place à un parcourt sur la lave noire et bosselée. Puis, les jeeps ont semblé faire une course folle dans le désert de sable blanc et enfin, le pire restait à venir : plusieurs km sur la lave inégale à se faire brasser sans bon sens. Ouf! Quelle torture!

 

Lorsque nous sommes arrivés sur le territoire afar, nous avons fait un arrêt dans un petit village très pauvre, Erebti, afin d’obtenir les permis d’entrée, une escorte composée de trois militaires et un guide afar. Il faisait si chaud (46 degrés C) que nous nous sommes mis à l’ombre et n’avons pratiquement pas bougés en attendant que les formalités soient complétées. L’air était étouffant!

 

Arrivés à Dodom, nous avons fait un premier arrêt pour y prendre notre dîner. Comme il faisait chaud! Le vent brûlant ne nous rafraîchissait pas le moins du monde. C’était tellement insupportable! Comment les gens peuvent-ils vivre à l’année à cet endroit? C’est hors de l’entendement!

 

Nous sommes finalement arrivés au camp de base vers 16 h 30. Une demi-heure plus tard, nous entreprenions un trekking de 10 km à pied à une température de 44 degrés. Claude, moi, une Chinoise de 64 ans et le jeune couple d’Espagne sommes partis les premiers avec un guide afar et Salomon. Au bout d’un kilomètre, Claude a fait demi-tour avec le guide Salomon, ne se sentant pas la force de faire cet effort intense sous la chaleur extrême et avec les crampes intestinales qui l’affectaient depuis trois jours. Pour ma part, je suis partie avec une migraine et fatiguée de mes dix heures de route.

img_2093La montée vers le volcan, d’une durée de 4 heures 30 minutes et le ventre vide, a été une vraie torture; je suis arrivée exténuée. Heureusement que nous avons fait quelques arrêts en chemin. J’ai eu des étourdissements deux fois en me relevant trop vite. Je ne savais pas si j’aurais la force de me rendre jusqu’au bout. Quand nous avons enfin atteint le camp de base, je me suis assise pendant cinq minutes sans même jeter un coup d’œil en direction du cratère tellement j’étais vidée de toute énergie!

img_2076Notre guide nous a alors annoncé qu’il nous restait dix minutes de marche pour arriver au bord du cratère afin de voir la lave en activité. J’ai rassemblé tout ce qui me restait de force et j’ai suivi le groupe, demandant à Miguel de garder un œil sur moi car je me sentais vraiment faible. Je suis contente de m’être rendue jusque là; la vue de la lave bouillonnante dans l’immense cratère est très impressionnante. J’ai pris quelques photos et je me suis mise en petit bonhomme tout en continuant à regarder ce phénomène naturel exceptionnel. Quand je me suis relevée, j’ai eu un «black out» pendant une fraction de seconde. Quand j’ai repris mes esprits, j’étais accrochée au bras du Chinois qui était à côté de moi. Je lui ai dit que je ne me sentais pas bien. J’ai avisé Aqui, le guide qui était à ma droite, et je lui ai demandé de me ramener au camp sur le champ. Il a fait un bout de chemin avec moi, puis mon guide afar a pris la relève. Les deux chameaux venaient d’arriver au camp avec les matelas et le souper. On m’a installé un matelas dans un mini abri de roches, à la belle étoile, et je me suis allongée, complètement vidée. Quand le groupe m’a rejointe, on  a apporté à chacun d’entre nous une assiette de riz aux légumes avec un pain. Je n’ai même pas eu la force de manger. J’ai gardé mon pain pour le lendemain matin afin de ne pas entreprendre le retour le ventre vide. J’ai pris de la mélatonine pour m’aider à dormir et je me suis boucher les oreilles et les yeux. Il faisait environ 30 degrés et un bon petit vent rendait la température supportable.

 

JEUDI, 21 JUILLET (Jour 25)

DODOM (Volcan Erta Ale) – ABALA

 

 

Je me suis réveillée à 4 h 15 am, après avoir assez bien dormi. J’ai mangé mon pain et bu de l’eau avant d’entreprendre le trek de retour de dix kilomètres. Il fallait faire vite avant que le soleil brûlant ne se lève et que la chaleur ne monte à 50 degrés. Ma petite lampe de poche a été fort utile jusqu’au lever du soleil. La descente a été beaucoup plus facile que la montée de la veille. J’ai jasé avec une Coréenne et Daniella, l’Ontarienne, pendant presque tout le trajet.

 

img_2100À 7 h 30, à mon arrivée au camp de base de Dodom, j’étais bien contente de rejoindre Claude. Il avait souffert de la chaleur intense pendant toute la nuit, ce qui avait entrecoupé son sommeil mais, son estomac se portait mieux. Je lui ai raconté ma mésaventure de la veille, la larme à l’œil (signe de mon épuisement physique).

 

On nous a servi à déjeuner avant d’entreprendre le voyage de retour vers notre Guest House d’Abala. Nous avons repris le même chemin cahoteux qu’à l’aller. À mi-chemin, nous avons mangé un bon spaghetti servi avec légumes au petit village afar d’Erebti.

 

img_2125Nous sommes arrivés à la pension vers 13h. Je me suis empressée de prendre une bonne douche avec de l’eau froide dans une chaudière et une boîte de conserve vide pour m’arroser. Peu importe, j’avais eu si chaud et j’avais du sable collé partout sur ma peau; rien n’allait m’empêcher de jouir de ce privilège de me laver enfin! Nous avons eu le reste de la journée pour relaxer, nous promener librement dans le petit village et jaser avec les autres touristes à la pension. Tôt après souper, nous sommes allés nous coucher dans notre petit dortoir, sur nos matelas à même le sol, sans oreiller. Ce minimum de confort ne nous a pas empêchés de bien dormir pour autant.

 

VENDREDI, 22 JUILLET (Jour 26)

ABALA- BERHALE- HAMED ELA- LAC ASSAL

 

img_2164Nous avons pris un bon petit déjeuner à la pension sous une température d’environ 25 degrés. Vers 11 h am, nous sommes partis en direction d’Hamad Ela. Nous avons fait un arrêt pour dîner dans un petit village afar, musulman et d’une pauvreté extrême : Berhale. Le village est séparé par un pont et un vieux tank de guerre tout rouillé.

 

img_2151Plus nous approchions d’Hamad Ela, plus les paysages montagneux verdoyants faisaient place à des montagnes de sable et de roches. La température montait au fil des kilomètres jusqu’à atteindre 46 degrés Celcius. Heureusement, nous avions l’air climatisé dans la jeep.

 

Le camp de base à Hamad Ela était plus que rudimentaire. Nos lits de camp traditionnels avaient été placés autour des abris bâtis avec des branches. Sur le site, il n’y avait pas de toilette, pas de papier de toilette, pas de lavabo, pas de douche, pas d’eau courante et pas de poubelles. Des centaines de bouteilles d’eau vides jonchaient le sol, ce qui était des plus désolants. Notre guide nous a apporté un gros bidon d’eau chauffée par le soleil afin que nous puissions nous laver et nous «rafraîchir» un peu. Le vent était brûlant.

 

img_2204À 16 h 30, nous sommes repartis en jeep. Notre guide Wandy nous a conduits jusqu’au lac Assal, cet immense lac de sel. Les cinq jeeps ont roulé sur des kilomètres sur le sel brun sale jusqu’à ce que nous atteignions le sel blanc immaculé. Pieds nus, nous avons marché directement dans le sel et pris des photos. À l’ombre des jeeps et assis sur des petits bancs de camping, on nous a offert du ouzo et du vin blanc d’Éthiopie en attendant le coucher du soleil.

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img_2234À notre retour au camp de base, nous avons mangé, à la lueur de quelques lampes de poche, un bon spaghetti servi avec des épinards. Après le souper, comme la chaleur du désert était toujours aussi infernale malgré que la nuit soit tombée, nous n’avions qu’une seule idée : nous allonger sur nos lits de camp et ne pas bouger! Nous nous sommes aspergés d’eau et avons fini par trouver le sommeil après avoir longuement contempler les étoiles.

 

 

SAMEDI, 23 JUILLET (Jour 27)

HAMAD ELA – LAC ASSAL – DALLOL – BERHALE – MEKELE

 

Notre nuit a été ponctuée de périodes de réveil; la température (40 degrés C) et le vent étaient si chauds! J’ai bu souvent de l’eau durant la nuit et me suis mouillée la tête afin de mieux supporter la chaleur infernale. Avec mes deux pilules de mélatonine, j’ai réussi à récupérer un peu.

 

Nous nous sommes levés à 5 h 30 et avons pris un bon petit déjeuner composé d’une omelette et de pains dorés. Nous sommes partis à 6 h 30 vers le lac salé, profitant de la «fraîche» du matin pour faire nos activités. Nous avons été très chanceux : nous avons croisé des caravanes de chameaux! Comme c’est la basse saison des travailleurs dans le désert car la température est trop élevée en ce temps de l’année, notre guide nous avait prévenus que nous ne les verrions probablement pas. J’étais fort excitée de voir ainsi les caravanes.

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Les Afars marchent 200 km de Mekele jusqu’au Lac Assal en sept jours. Ils forment des blocs de sel qu’ils chargent sur leurs chameaux et reviennent par le même chemin pour vendre leur marchandise à Mekele. C’est un travail extrêmement exigeant physiquement dû aux températures extrêmes du désert; la dépression du Danakil est l’endroit le plus chaud et le plus inhospitalier de la planète.

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Arrivés à Dallol, nous avons marché une vingtaine de minutes à travers des formations volcaniques aux formes diverses. On se serait cru sur une autre planète! Puis, les mines de sel aux couleurs étonnantes nous sont apparues. Quels paysages hors du commun avec ses couleurs éclatantes : jaune, vert fluo, rouge, mauve, orange, etc. Une forte odeur de souffre se dégageait des sources bouillonnantes. Nous étions à 116 mètres sous le niveau de la mer. C’est le point le plus bas de la terre! Et le plus chaud! Ouf! Nous avons passé environ une heure à nous promener dans cet environnement surnaturel avant de retourner aux jeeps.

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Quelques kilomètres plus loin, nous avons fait un arrêt d’une dizaine de minutes dans les canyons de sel, semblables aux Grands canyons aux Etats-Unis. La chaleur était suffoquante mais les canyons impressionnants!

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Un peu plus loin, nous sommes allés voir les «hot springs», sources chaudes bouillonnant à une température de 65 degrés C. Notre guide a rempli une bouteille de cette eau huileuse de couleur jaune et nous en a versée sur les bras afin que l’on profite de ses bienfaits supposément thérapeuthiques.

 

img_2449Nous avons poursuivi notre exploration jusqu’aux mines de sel de Ragad (Asebo) où nous avons eu la chance de voir les travailleurs afars en train de couper des blocs de sel et de les attacher ensemble afin de les charger sur leurs chameaux. Cette scène unique dans le désert du Danakil était fort impressionnante.

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Nous avons dîné à Berhale et en avons profité pour faire le tour de son marché local du samedi regroupant tous les Afars du village. Leurs chameaux étaient regroupés derrière le marché, libres de leurs charges et pattes attachées. Quelles scènes pittoresques et authentiques! J’ai pris quelques photos de loin, au risque de me faire lancer des roches. J’ai bien failli en recevoir une dans le dos. Les Afars détestent se faire prendre en photo et nous traitent comme du bétail quand ils nous voient sortir nos caméras.

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Nous avons roulé pendant trois heures sur l’étroite route en montagne menant à Mekele, fatigués de nous faire brasser dans les nombreux virages mais heureux de sentir la température descendre, rafraîchissant du même coup nos corps bouillants. Un orage violent nous a même donné quelques frissons tant le contraste avec la chaleur intense du désert était grand.

 

Notre expédition de quatre jours dans le désert du Danakil s’est terminée à Mekele au bureau de Éthio Travel and Tours, notre point de départ et d’arrivée. Nous avons remercié chaleureusement notre dévoué guide Wandy et sommes passés au guichet ATM afin de payer la balance de notre expédition auprès de l’agence.

 

Nous avons opté pour nous poser au LK Pension. Notre chambre est propre mais un peu petite et bruyante. Pour 15 $ la nuit, nous ne nous plaignons pas trop et apprécions tout de même son confort qui est une bonne coche au-dessus de ce que nous avions connu durant notre expédition dans le désert!

Nous nous sommes empressés de nous doucher, nous savonnant et nous frottant vigoureusement afin de chasser le sable du désert incrusté dans les pores de notre peau. Quel bonheur de se changer et de se sentir propre!

 

Comme le service internet de notre hôtel était très lent et inefficace, nous avons pris un bajaj et sommes allés souper au Desta Hotel. Le restaurant est chic, propre et la nourriture délicieuse. Notre repas nous a coûté 10 $ au total, incluant nos breuvages. Décidément, la nourriture n’est vraiment pas chère dans ce pays. Seule ombre au tableau : leur service internet n’était pas assez puissant pour réserver nos billets d’avion en ligne.

 

À notre retour à l’hôtel, j’ai commencé à faire de la fièvre et à avoir la diarrhée. J’ai eu des frissons et des bouffées de chaleur toute la nuit.

 

DIMANCHE, 24 JUILLET (Jour 28)

MEKELE

 

À mon réveil, un orage a éclaté. La température est restée fraîche (18 degrés C) et le ciel nuageux toute la journée. Je me sentais vraiment faible, je faisais encore de la fièvre et je n’avais pas d’appétit. J’ai décidé de commencer à prendre du Cipro, antibiotique contre la diarrhée du voyageur. Je suis restée au lit toute la journée à dormir, écrire un peu et gérer mes photos de voyage. Je n’avais aucune envie de sortir de ma chambre, n’en ayant pas la force. Je me suis finalement habillée vers 16 h pour aller avec Claude dans un café internet pour réserver nos prochains billets d’avion. Au premier café internet, le système n’était pas assez fort et au deuxième, une panne électrique est survenue. Puis, au Hatsey Yohannes Hotel, nous avons encore essuyer un échec de connection. Comme dernière tentative, nous nous sommes présentés à l’Agence Éthio Travel and Tours. Nous avons fini par réussir à aller sur le site d’Éthiopian Airlines mais comme les prix des vols étaient très élevés, on nous a conseillés de nous présenter directement au bureau de la compagnie aérienne le lendemain matin afin de tenter d’avoir un rabais.

J’ai accompagné Claude au restaurant Belle Vue où il a mangé une soupe. Pour ma part,

J’ai grignoté un petit pain avec du fromage à notre chambre avant de me coucher pour la nuit.

 

LUNDI, 25 JUILLET (Jour 29)

MEKELE

 

Nous nous sommes levés avec un beau soleil et une température de 25 degrés C. Je me sentais plutôt bien, la fièvre étant tombée et l’appétit revenant peu à peu. Après avoir pris notre petit déjeuner au Hatsey Yohannes Hotel, nous avons pris un bajaj jusqu’au bureau d’Ethiopian Airlines. Nous y avons acheté nos billets d’avion aller-retour pour Harar (500 $ chacun). Nous n’avons pas eu droit au rabais escompté car nous n’avions pas pris notre vol international avec leur compagnie.

 

img_2527Nous avons profité de notre journée pour visiter : le Livestock Market (marché de vaches, bœufs, chèvres et ânes du lundi) et le Adi Hake Market (grand marché du lundi avec vêtements traditionnels, accessoires de toutes sortes, artisanat, etc.).

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Le Emperor Yohannes IV Museum étant malheureusement fermé, nous sommes allés relaxer au bar du Parc Lucy puis, nous sommes retournés voir les jeunes employés de l’agence Ethio Travel and Tours pour leur dire que nous avions enfin nos billets d’avion pour le lendemain. Ils m’ont téléchargé 145 chansons en amharic sur ma clé USB.

 

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Nous avons mangé une excellente pizza au thon dans un petit café près de notre pension et avons erré au marché local de notre quartier. Nous avons fait quelques provisions pour notre déjeuner du lendemain et avons regagné notre chambre juste avant la tombée de la nuit.

 

MARDI, 26 JUILLET (Jour 30)

MEKELE – ADDIS ABEBA – DIRE DAWA – HARAR

 

Nous nous sommes rendus au bureau d’Ethio Travel and Tours et de là, nous avons eu le service de transport gratuit pour l’aéroport. Notre vol Mekele – Addis Abeba, à bord d’un gros boeing 737-800, n’était que d’une durée de 45 minutes. Nous venions de gagner une journée et demie de route cahoteuse et dangereuse dans les montagnes!

Lors de nos trois heures de transit à l’aéroport d’Addis, nous avons croisé Daniella, l’Ontarienne qui était avec nous en expédition dans le désert du Danakil. C’était une joie de la revoir et de lui montrer nos photos du désert et du sud, tout en mangeant notre cheeseburger (Eurk! La boulette était dégueulasse!). Nous lui avons fait nos adieux avant d’embarquer à bord d’un petit avion Bombardier Q400. En une heure à peine, nous étions rendus à Dire Dawa, situé à l’est d’Addis Abeba et à une distance de 10 heures d’autobus. Récupérant nos bagages, nous avons pris un taxi jusqu’à la gare des minibus de Dire Dawa. Les 5 km m’ont paru longs dans ce vieux Chevrolet 1958 brinquebalant; je me demandais si on allait se rendre! La chaleur était plutôt insupportable. Il devait faire autour de 40 degrés. Je me demandais si j’aurais la force de revivre des chaleurs infernales, souvenir pénible de notre récent séjour dans le désert.

Nous avons pris un minibus (3 $ pour les deux) de Dire Dawa à Harar, notre destination finale de la journée. Heureusement, la température a baissé autour de 30 degrés et le minibus n’a pas été surchargé de passagers comme c’est la norme dans le sud du pays. Les paysages désertiques et arides nous rappelaient ceux du Danakil. Nous avons même croisé quelques chameaux.

Arrivés à Harar, ville de 108 000 habitants et à une altitude de 1 850 mètres, nous avons été surpris de constater que cette ville musulmane ne ressemble pas du tout à celle que l’on s’était imaginée; le charme des médinas du Maroc et de la Tunisie ne s’opère pas ici et la ville nouvelle est bruyante et dépourvue d’infrastructures touristiques. Les restaurants et les hôtels sont rares. La pauvreté est omniprésente partout.

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Nous avons pris un bajaj jusqu’à notre pension, la Rewda Cultural Guesthouse, directement dans la médina, près de la Shewa Gate. L’endroit est mignon et invitant avec sa petite cour intérieure décorée de plantes et ses quelques chaises pour relaxer. Notre chambre est typiquement décorée à la manière harari; les murs sont archi chargés de décorations artisanales de toutes sortes. Nous avons deux lits et un podium tapissé, entouré d’oreillers pour nous prélasser.

 

Après avoir déposé nos bagages, nous sommes partis explorer les environs, en dehors de la médina (Nous attendrons à demain pour visiter celle-ci car nous aurons besoin d’un guide dans ce labyrinthe!). En remontant la rue principale, nous sommes tombés sur les deux jeunes Françaises rencontrées auparavant à Bahir Dar lors de notre excursion en bateau sur le lac Tana. Nous étions contents de nous revoir et d’échanger sur nos expériences de voyage. Coïncidence : elles sont logées à la même pension que nous pour une nuit! Claude et moi avons poursuivi notre marche. Nous avons fait un arrêt dans un bar près de Harar Gate et pris une bière sur la galerie du 2e étage, nous sauvant d’une légère pluie. Nous avons ensuite continué notre promenade, carte de la ville en mains, à la recherche d’un bon restaurant pour le souper.  Notre choix s’est arrêté sur le Fresh Touch. Nous y avons partagé une excellente soupe aux légumes et une assiette de poisson grillé tout en nous mettant à l’abri d’un orage électrique. Lorsque la pluie fraîche a cessé, nous sommes rentrés à la pension en bajaj (20 Birrs ou 1 $). Après une bonne douche chaude, nous nous sommes couchés dans notre petit repère paisible.

 

 

MERCREDI, 27 JUILLET (Jour 31)

HARER

 

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Nous avons déjeuné en compagnie d’Adèle et Éloïse, les deux Françaises, et avons fait la connaissance d’un gentil couple francophone suisse. Puis, Claude et moi sommes partis visiter la médina en compagnie de notre guide Abiti (400 Birrs ou 20 $ pour la journée et la soirée). Celui-ci, s’exprimant dans un bon anglais, nous a donné des explications sur la salle commune et la chambre nuptiale de la pension où nous sommes hébergés. Puis, nous sommes sortis de la médina et sommes allés voir le marché de recyclage. L’endroit est sale, malodorant et encombré de vieilles ferrailles, de montagnes de linge usagé venant d’Europe, etc. Un peu plus loin, il y a le marché d’épices et d’encens, plus intéressant avec ses belles couleurs et bonnes odeurs.

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img_2704Nous avons ensuite pénétré à l’intérieur de la médina et y avons vu : le marché musulman (principalement constitué de fruits et légumes), la maison construite à la mémoire d’Arthur Rimbaud, la grande mosquée, quelques petites mosquées colorées parmi les 87 de la ville, le palais du père d’Haile Selassie, une boutique d’écharpes, la ruelle des machines à coudre, une fabrique de café, la maison de Ras Tafari, la vieille église catholique Ste-Marie avec son orphelinat et son école, etc.

 

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Nous avons pris un bajaj jusqu’au Hirut Bar and Restaurant. Nous avons remercié Abiti pour ses services et avons commandé une soupe aux légumes et un spaghetti à la viande que nous avons partagés. (Tous les mets traditionnels éthiopiens avec de la viande ne nous inspirent pas confiance. L’hygiène fait tellement défaut partout, sans compter les nombreuses pannes de courant auxquelles sont soumis les réfrigérateurs!). Les Suisses sont arrivés avec leur guide et ont mangé au même resto que nous; quelle coïncidence!

 

En après-midi, nous avons continué notre marche dans la ville nouvelle. Nous avons fait un arrêt au 2e étage d’un petit café pour y prendre un dessert et un thé, tout en regardant les gens défiler dans la rue. Nous nous sommes sentis tout à coup saturés de la pollution, du bruit et de la pauvreté. Quelle misère urbaine! La population semble laissée à elle-même. L’absence d’infrastructures est si flagrante partout! Aucun endroit dans la ville n’est propre et invitant.

 

Marchant en direction de la médina, nous avons découvert le marché de chat dans une rue secondaire. Les Éthiopiens mâchent les feuilles et celles-ci, consommées en grande quantité, agissent comme une drogue. Le chat est beaucoup plus populaire que la cigarette dans le pays.

 

Sur la rue principale, nous avons croisé les deux Françaises et au marché musulman, le couple suisse. Décidément, on ne peut pas se manquer malgré que ce soit «noir» de monde!

 

img_2769Nous avons traversé la médina par sa ruelle principale et nous sommes arrivés directement à notre pension où nous avons relaxé le restant de l’après-midi en attendant que notre guide vienne nous chercher à 18 h 30 pour nous emmener voir les hyènes. Nous avons pris un bajaj avec nos deux amis françaises et Abite. Nous étions une trentaine de personnes rassemblées à une trentaine de pieds derrière le Hyena Man et son papier tressé rempli de chaire fraîche. Celui-ci a appelé les hyènes en criant leurs prénoms. Un autre homme est parti à la rencontre des bêtes dans les buissons, à l’aide de sa lampe de poche. Nous avons eu la chance d’en voir une dizaine en tout. Comme nous étions nombreux et bruyants, les hyènes ont gardé leurs distances et nous n’avons pas pu les voir de très près mais, nous les avons vues!!! À notre retour en ville, nous sommes allés souper au restaurant Fresh Touch, le seul qui nous inspire confiance à Harar, en compagnie de nos deux amies françaises. Après ce joyeux repas à jaser surtout de politique internationale, nous sommes rentrés tous les quatre à notre pension en bajaj.

 

 

JEUDI, 28 JUILLET (Jour 32)

HARAR – BABILLE – ARBOSAFE – KOREMI – HARAR

 

img_2878Tout en prenant notre petit déjeuner de crêpes, nous avons fait la connaissance d’un charmant couple suisse et de leurs deux grands enfants. À 8 h, notre guide Abite est passé nous chercher. Nous avons pris un minibus (2,50 $ pour les trois) jusqu’à Babille, ville située à 45 minutes de route de Harar. Les paysages de la ERER VALLEY sont magnifiques!  Nous avons marché une quinzaine de minutes dans Babille pour atteindre le LIVESTOCK MARKET, marché de chameaux, vaches, ânes et chèvres. Un des plus gros d’Éthiopie, ce marché regroupe des acheteurs venant d’aussi loin que Djibouti et Somaliland. La section des chameaux m’a particulièrement impressionnée; il y en avait tant et cet animal me fascine.

Après une petite partie de ping-pong, nous avons pris un bajaj jusqu’à la Vallée des merveilles ou Dakhata Valley. Cette vallée est située à 4 km de Babille. On y trouve d’étonnantes formations volcaniques sculptées par l’eau et le vent. Nous avons dû nous contenter de regarder de la route ces énormes roches aux formes bizarres car trois policiers bloquaient l’accès à la montagne dû à leur chasse aux contrebandiers.

img_2932De retour à Babille, nous sommes repartis en minibus pour Harar. Nous avons partagé notre dîner de pizza avec notre guide Abite avant d’aller changer quelques dollars américains en birrs à la banque et de poursuivre notre excursion vers le village Arbosafe, à bord d’un vieux taxi (800 Birrs ou 40 $ pour l’après-midi). Situé en montagne, sur un chemin difficilement carrossable, ce petit village abrite 70 familles. Les enfants y sont très nombreux. Les maisons sont faites en roches et ne sont pas peinturées. Les toits sont plats et faits de matières naturelles et non de feuilles d’aluminium. Il n’y a ni électricité, ni eau courante. Certaines familles sont munies de minuscules panneaux solaires. Un puits, construit par les Italiens il y a quelques années, alimente le village en eau. Abite nous a montré une plantation de café, de maïs et de chat.

 

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Comme le chemin en montagne était trop difficile en cette saison des pluies, nous avons dû redescendre la montagne et faire un détour par la route principale pour nous rendre au village de Koremi situé tout en haut de la vallée Erer. À Koremi, la vue panoramique des alentours est extraordinaire! Nous avons été accueillis par une douzaine de jeunes enfants plus ou moins dociles. Ils deviennent très énervés à la vue d’un appareil photos. Certains insistent vraiment pour se faire poser et d’autres nous fouettent avec des branches d’arbres afin de nous empêcher de prendre des photos. Nous avons donc fait le tour du village, escortés par cette bande de jeunes, au grand damne de notre guide.

img_3017Koremi, ce village des plus authentiques, date du 12e siècle et les gens d’Harar en sont originaires.

img_3002Nous avons visité l’intérieur d’une maison traditionnelle harari. Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’odeur de fumier qui s’en dégage. Un espace est réservé aux animaux dans une des pièces; c’est dégoûtant! L’extérieur des maisons est en pierres ou en terre battue. Les villageois cultivent le thé, les cacahouètes, le sorgho, etc.

À notre retour à Harar, nous avons relaxé avant partir souper en bajaj à notre resto favori, le Fresh Touch.

 

VENDREDI, 29 JUILLET (Jour 33)

HARAR – DIRE DAWA

 

Après notre petit déjeuner pris à notre chambre, nous avons fait nos adieux à notre charmante jeune hôte et sommes partis, sacs sur le dos, jusqu’à la station des minibus, à la sortie de la médina. Pour 1 $ chacun, nous avons pris un minibus jusqu’à Dire Dawa puis, pour 2,50 $, un bajaj jusqu’au African Village. Ce lieu d’hébergement est formidable; il est constitué de huttes spacieuses faisant face à une jolie cour intérieure fleurie et agréablement aménagée et entretenue.

 

J’ai pris une bonne douche avec eau chaude et partagé un cheeseburger avec Claude. Puis, nous sommes partis en bajaj, carte en mains, découvrir les quatre marchés de la ville. Le premier marché, le Kafira Market, nous a plutôt dégoûtés. Situé juste à côté de la décharge publique, les odeurs nauséabondes sont intolérables ainsi que la malpropreté des lieux. Pieds dans la boue, nous ne nous sommes pas du tout attardés devant les étals de fruits et légumes, ressentant plutôt le besoin de fuir cette misère urbaine dont nous étions témoins.

img_3109Un deuxième bajaj nous a déposés au Ashawa Market. Nous avons vu quelques chameaux et une quantité incroyable de piles de linge usagé sur la grande place. Nous avons plutôt opté pour déambuler dans les rues bordées de petites boutiques et de marchands ambulants. Claude a acheté du café non rôti, une montre et un sarong et moi, deux foulards avec motifs.

Un troisième bajaj nous a emmenés au Taïwan Market, grand marché couvert où l’on vend surtout du linge, du tissu et des appareils électroniques. J’y ai trouvé deux robes aux couleurs et motifs africains et deux foulards unis. À la sortie de ce marché, nous sommes allés prendre un jus de fruits frais sur la galerie du 5e étage d’un édifice commercial. Nous avons dégusté notre breuvage tout en contemplant la montagne habitée qui se trouvait juste devant nous.

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Un quatrième bajaj nous a conduits au Chattara Market, marché où l’on vend presque exclusivement du chat. J’aurais aimé prendre quelques photos sur cette rue mais je n’ai pas osé; on se faisait dévisager au passage et les gens semblaient vouloir nous dire : «Mais qu’est-ce que vous faites ici?»

 

Nous sommes rentrés à pied à notre hutte, faisant un premier arrêt dans un bar face à la station de train et faisant un deuxième arrêt dans un petit stand de rue pour y acheter une robe légère aux couleurs vives (7,50 $). J’ai profité du restant de l’après-midi pour écrire confortablement installée devant notre hutte pendant que Claude est allé se promener dans les alentours. À son retour, nous avons assisté, pendant une quinzaine de minutes, à une messe gospel animée par un preacher habillé en jeans et gilet en coton ouaté. Les gens chantaient avec entrain, en frappant dans leurs mains ou bras en l’air. Certains semblaient en transe. Ce fut toute une expérience!

Nous avons soupé à l’excellent resto de notre hôtel. Au menu, deux délicieux poissons grillés avec riz et légumes.

 

SAMEDI, 30 JUILLET (Jour 34)

DIRE DAWA – ADDIS ABEBA

 

img_3137Je me suis réveillée avec une migraine. J’ai pris mon médicament et suis restée au lit jusqu’à 9 h. Je me sentais particulièrement fatiguée. À 10 h, nous devions quitter notre chambre. Nous avons laissé nos bagages à la réception et sommes partis en bajaj pour aller visiter l’ancienne gare de train Djibouti – Éthiopien. Cette gare, construite à l’époque par les Français, est fermée depuis 2005. Les Chinois sont en train de construire une nouvelle ligne qui sera prête en 2017. La fille de l’ancien chemineau, secrétaire à l’époque, nous a fait faire un tour guidé des lieux aujourd’hui désaffectés: wagons de passagers, de chameaux, de bétail, hangars et bureaux de la gare. La guide était très nostalgique de l’époque où des milliers de travailleurs y gagnaient leur pain.

 

Nous sommes revenus en bajaj à l’hôtel pour y prendre un dîner léger avant de partir pour l’aéroport. Notre vol Dire Dawa – Addis Abeba a passé rapidement; j’ai dormi presque une demi-heure sur ce vol de 45 minutes! Et j’avais dormi en plus dans la salle d’attente de l’aéroport! Décidément, j’avais du sommeil à reprendre!

 

À notre arrivée dans la capitale, nous avons pris un taxi bleu jusqu’à Mr. Martin’s Cozy Place dans le quartier Bole. Nous n’avons pas regretté notre choix car le quartier est beaucoup plus propre et intéressant que les deux autres où nous avions logé précédemment. L’édifice est assez récent. La cour est boisée, les pièces communes accueillantes, notre chambre grande, éclairée et avec un grand balcon. Le seul hic : il y a une décharge publique juste derrière notre hôtel. Tout était trop beau!…

Nous avons soupé au restaurant situé juste au coin de notre rue : le Bi-Zone. Nous avons marché un peu dans le quartier jusqu’à ce que la noirceur tombe. Profitant de la connection internet à notre hôtel, nous avons tenté d’envoyer de nos nouvelles à la famille mais, en vain. Décidément, leur système internet n’est vraiment pas efficace et ce, à la grandeur du pays; quelle perte de temps pour les utilisateurs! Ma migraine ayant reprise, je me suis couchée à 20 h, me sentant encore fatiguée et dépourvue d’énergie.

 

DIMANCHE, 31 JUILLET (Jour 35)

ADDIS ABEBA

 

Quelle bonne nuit j’ai passée! Le lit était des plus confortables avec son matelas et sa couette moelleux. Nous avons déjeuné dans la dînette commune en compagnie d’un Américain de Dallas et de Nicolas, le Français rencontré la veille. L’Américain nous a conté sa mésaventure de la veille à Addis: il s’est fait voler son argent de poche (30 $) et ses deux cartes par deux jeunes. Quelle malchance!

Nous avons marché sur Cape Verde Street et Cameroon Street en quête d’un guichet ATM en service. Finalement, c’est face au Edna Mall que nous en avons trouvé un. Le soleil était bon et nous sommes arrêtés prendre un café sur une terrasse dans le même coin. En revenant à notre hôtel, nous avons fait l‘achat de quelques provisions au Supermarket en vue de notre long voyage de retour au Canada. Nous sommes retournés au restaurant le Bi-Zone, sur le coin de rue de notre hôtel, pour y manger un bon spaghetti bolognaise. (Les mets éthiopiens ne nous attirent pas; la viande est souvent coriace et servie avec l’éternelle injera.)

img_3151De retour à l’hôtel, je me suis installée sur notre galerie pour écrire pendant que Claude écoutait ses leçons d’histoire sur sa radio en ligne. Pendant que le soleil était encore chaud, nous sommes repartis marcher mais cette fois, sur Mike Leyland Street. Nous avons partagé un excellent cornet de crème glacée; le premier de l’été! Nous nous sommes réfugiés dans un hôtel le temps que l’orage passe. Nous y avons rencontré un Américain, travailleur humanitaire en Éthiopie depuis quatre ans. Il était fort sympathique. Une fois l’orage passé, nous avons pris un taxi jusqu’au Edna Mall pour aller voir le film LA LÉGENDE DE TARZAN en 3D, présenté en anglais avec sous-titres français et amharics (5 $ chacun, section VIP au balcon). Billets de cinéma en mains, nous avons eu le temps de faire le tour des arcades et de manger notre pop corn avant le début de la présentation. La salle était pleine et le film excellent!

Nous avons soupé sur Namibia Street, au même petit resto où nous étions allés avec Juan et Laura, nos amis argentins, avant de revenir à notre hôtel à la noirceur. Nous avons passé une petite soirée tranquille à notre chambre.

 

 

LUNDI, 1er AOÛT (Jour 36)

ADDIS ABEBA – DJEDDAH

 

Nous avons déjeuné à l’hôtel et avons pris une entente avec notre hôte pour garder notre chambre jusqu’à notre départ à 19 h 30. Profitant de notre dernière journée en Éthiopie, nous en avons profité pour faire des achats de dernières minutes au Shiromeda Market. Nous nous y sommes rendus en minibus (de l’Atlas Hotel jusqu’à Kazanchis, puis de Kansanchis à Arat Kilo) et en bus local (d’Arat Kilo à Shiromeada Market). Il nous en a coûté 16 Birrs aller-retour (80 cents) au lieu de 400 Birrs (20 $) en taxi.

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Nous avons apprécié ce marché rempli de petits stands de rue où l’on vend des vêtements et foulards traditionnels ainsi que des souvenirs pour les touristes. De plus, nous n’avions pas les pieds dans la boue comme dans bien d’autres marchés du pays. J’ai acheté 4 CDs de musique en amharic, 1 bracelet aux couleurs du drapeau éthiopien (jaune, vert et rouge), 2 colliers à donner en cadeau et une décoration murale. Claude a trouvé : 4 petites tasses à café avec soucoupes, un sucrier, un plat pour 4 sauces et 3 plats en bois de grosseurs différentes.

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Nous sommes revenus déposer nos achats à notre hôtel avant d’aller dîner au Washington Hotel. Nous avons très bien mangé (riz aux légumes à l’orientale et shish taouk au poulet).

Nous avons marché tout l’après-midi à la recherche de la librairie BOOK WORLD, empruntant Namibia Ave, Djibouti Street et Africa Ave. La chaleur, le trafic, la pollution et la fatigue ont eu raison de nous; après avoir pris un thé et bouquiné un peu, nous sommes rentrés à l’hôtel en taxi. Nous avons fait une bonne sieste afin de reprendre des forces avant d’entreprendre notre long voyage de retour au Canada. Nous avons soupé au bel hôtel Hometown Addis situé juste en face de notre hôtel avant de partir en taxi en direction de l’aéroport. En roulant une dernière fois dans les rues d’Addis Abeba, nous avions le sentiment de bien connaître cette grande ville pour l’avoir visitée de long en large dans les dernières semaines.

 

Notre avion a décollé à 22 h 45 en direction de Djeddah en Arabie Saoudite. C’est avec une certaine nostalgie que nous avons quitté l’Éthiopie, lieu de notre formidable séjour rempli de riches découvertes et rencontres. Par contre, certains aspects ne nous manqueront pas : saleté, pollution, mendicité, malhonnêteté de certaines gens, toilettes turques, douches froides ainsi que chemins cahoteux et boueux.

 

Après deux heures de vol à bord d’un Airbus A330-300 de la compagnie Lufthansa, nous avons fait un arrêt d’une à Djeddah. La chaleur suffocante de cette ville s’est engouffrée dans l’avion; l’air climatisé ne fournissait pas. Comme nous avons eu chaud pendant cette heure où nous devions rester assis à notre place!

 

MARDI, 2 AOÛT (Jour 37)

DJEDDAH – FRANKFORT – LONDRES – MONTRÉAL

 

Notre deuxième vol, Djeddah – Frankfort, a duré cinq heures. J’ai écouté le film PELÉ (grand joueur de soccer brésilien) et commencé le film RAY (Ray Charles, pianiste virtuose et aveugle).

 

Après deux heures en transit à Frankfort, nous avons fait un vol d’une heure et dix minutes jusqu’à Londres. Cette fois-ci, nous étions à bord d’un plus petit Airbus (A320-300), toujours avec la compagnie Lufthansa.

 

Durant les trois heures d’attente en correspondance à Londres, nous avons lunché et nous nous sommes occupés de lecture et écriture.

 

Notre quatrième vol, Londres – Montréal, a duré 6 h 30 minutes. Nous étions à bord d’un gros Boeing 770-300 d’Air Canada. Nous sommes arrivés à Montréal à 16 h 30. Avec les 9 heures de décalage horaire avec l’Éthiopie, pour nous, il était 1 h 30 du matin. Fourbus mais heureux de rentrer au Québec après cinq semaines d’absence, nous avons rejoint Samuel à son appartement.

 

Ainsi s’achève notre mémorable périple au cœur de l’Éthiopie, pays de merveilles naturelles, de contrastes, de foi, de traditions et d’ethnies étonnantes. Ce coin d’Afrique est unique et quiconque s’y aventure en revient marqué à jamais.

 

FIN.

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Album photos de l’Éthiopie sur FLICKR (Cliquez sur la photo ci-dessus).