Du 16 octobre au 9 novembre 2023

ITINÉRAIRE :

Le Caire

(via Montréal, Paris et Athènes)

Saqqarah

Dachour

Giza (Gizeh)

Assouan (Aswan)

Ile Éléphantine

Philae

Village nubien Kota

Abu Simbel

Louxor (Luxor)

Vallée des Rois

Deir El-Bahari

Deir El-Madina

Karnak

Banana Island

Hurghada (via Qena et Port Safaga)

Le Caire (via Le Nouveau Caire)

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https://www.flickr.com/photos/100174043@N07/albums/72177720313513679/

LUNDI, 16 OCTOBRE : VOLS SEPT-ILES – MONTRÉAL – PARIS

MARDI ET MERCREDI, 17 ET 18 OCTOBRE: VISITE DE PARIS (Voir l’article dans l’onglet France 2023.)

JEUDI, 19 OCTOBRE

PARIS – ATHÈNES (GRÈCE) – LE CAIRE (ÉGYPTE)

(Pop : 7.7 millions; avec les alentours : 23 millions)

Nous avons déjeuné à notre chambre et avons quitté l’hôtel pour aller prendre le métro et le RER (train) jusqu’à l’aéroport Charles-de-Gaule. Nous nous sommes envolés pour Athènes dans un Airbus A320. Les trois heures de vol ont passé rapidement. Mon voisin de siège, un sympathique Grec, a jasé avec moi de voyages et de son pays pendant presque tout le trajet.

Notre deuxième vol, d’Athènes au Caire, a passé encore plus vite. En une heure et demie seulement, notre confortable Airbus A320Neo a traversé la mer Méditerranée. Nous sommes arrivés en terre égyptienne à 19h10 heure locale, sous une chaude soirée (28 degrés).

Nous avons passé les douanes, récupéré nos bagages, acheté chacun une carte SIM pour nos cellulaires (41G pour 9$US pour un mois), sorti des livres égyptiennes dans un ATM et pris un taxi (15$US) jusqu’au Cairo House Hostel, en plein cœur du centre-ville. Le trafic était intense sur les 6 voies dans chaque sens sur l’autoroute. Les conducteurs klaxonnent à qui mieux-mieux tout en zigzagant entre les voitures et en roulant à toute allure. Attachez vos ceintures! Le smog était visible et mes yeux chauffaient. Malgré tout, je les ai gardé grands ouverts afin d’apprécier l’architecture égyptienne des bâtiments et la splendeur des mosquées sur notre route.

Le quartier de notre hôtel est très animé avec ses boutiques, restaurants et souk à proximité. Nous avons une grande chambre avec air climatisé. En arrivant, j’ai longuement jasé avec le jeune réceptionniste. Il m’a été d’une grande aide pour planifier nos journées dans la capitale. J’ai également réservé les services d’un chauffeur pour la journée du lendemain. Malgré une bonne douche chaude, j’ai dormi nerveusement jusqu’au lendemain matin, trop excitée à l’idée d’aller visiter les pyramides à mon réveil.

VENDREDI, 20 OCTOBRE

LE CAIRE – SAQQARAH – DACHOUR – GIZA

Une gentille Égyptienne unilingue nous a servi notre petit-déjeuner sur la terrasse du 7e étage de notre hôtel, sous un ciel bleu et une belle température de 20 degrés C. Nous avons jasé avec un couple polonais nouvellement arrivé au Caire, partageant mutuellement notre itinéraire de voyage.

À 9h a.m., notre jeune chauffeur engagé pour la journée (60$US) nous attendait dans sa voiture. La route qu’il a empruntée longeait un des canaux du Nil. Que de déchets de chaque côté de la rive! La pollution extrême de ce long cour d’eau fait mal au cœur à voir. La zone est agricole et contient principalement des palmeraies. Les quartiers pauvres sont poussiéreux et les maisons délabrées. Les charrues tirées par des ânes ou des chevaux côtoient les voitures sur la route.

Dans un anglais approximatif, notre chauffeur Hussein nous a donné quelques informations sommaires sur les trois sites archéologiques que nous avons visités.

Premier arrêt : SAQQARAH

Référence : https://french.memphistours.com/Voyage-En-Egypte/Guide-Egypte/Culture-et-voyage/wiki/le-site-de-saqqarah

« Saqqarah fait partie de la nécropole memphite qui s’étend d’Abou Rwash (Nord de Gizeh) jusqu’à Meïdoum (sur les frontières de Fayoum) : de ce fait, tombes royales et sépultures plus modestes se côtoient et présentent de nombreux témoignages sur la vie quotidienne de l’Égypte ancienne.

Malgré la célébrité des Pyramides de Gizeh, Saqqarah est une des nécropoles d’intérêt majeur près du Caire, qui présente des sites impressionnants d’une grande valeur archéologique. En fait, Saqqarah est encore plus appréciée des archéologues que Gizeh. Ce grand site abrite des tombeaux datant d’avant le début de l’Ancien Empire jusqu’à la période Grecque.

Le plus célèbre édifice à Saqqarah est la Pyramide à degrés du roi Djoser. Datant de la 3ème dynastie (2667-2448 avant JC), il s’agit du plus ancien complexe en pierre construit au monde. Il présente également une grande évolution architecturale pour la construction de pyramides qui ont suivi à partir de la 4ème dynastie. La Pyramide de Djoser fut la première à utiliser plusieurs mastabas (tombes rectangulaires), empilées les unes sur les autres, formant ainsi une pyramide à étages. Cette construction a donné des bases pour les pyramides à faces lisses de Gizeh et pour les plus petites pyramides des 5ème et 6ème dynasties, présentes à Saqqarah et sur d’autres sites à proximité, comme Dahchour et Abousir.

Des dizaines de pyramides et un grand nombre de tombes et temples funéraires, des périodes pharaoniques et grecques, sont dispersés autour de la Pyramide à degrés de Djoser. Plusieurs pyramides, plus récentes, sont complètement en ruine du fait de techniques de construction de moindre qualité utilisées par les pharaons durant le Moyen Empire, lorsque l’économie de l’Égypte vacilla. Mais quelques-unes, à Saqqarah, sont encore suffisamment préservées pour être visitées.

Le complexe de la Nécropole de Saqqarah est un des sites funéraires les plus vastes de toute l’Égypte et mérite une visite pour quiconque s’intéresse à l’histoire des pyramides. »

Deuxième arrêt : DAHCHOUR

Référence : https://french.memphistours.com/Voyage-En-Egypte/Guide-Egypte/Culture-et-voyage/wiki/le-site-de-dahshur

« Situé à quelques quarante kilomètres au sud-ouest du Caire, le village de Dahchour marque, au sud, la fin de la vaste zone de pyramides qui débute à Gizeh. Les fouilles à Dahchour ont mis au jour les vestiges de sept pyramides, ainsi que de vastes complexes de tombes construits pour les Reines et les nobles de Memphis, datant de la 13ème Dynastie, pendant le Moyen Empire. Deux des pyramides les plus récentes ont été complètement détruites par le temps ; plusieurs autres, dont la Pyramide Noire (12ème dynastie, 1929 – 1885 avant JC), ont été sévèrement endommagées. Mais Dachour peut encore se vanter d’abriter deux des pyramides les mieux préservées d’Égypte.


Toutes deux construites durant le règne du roi Snéfrou (2613-2589 avant JC), fondateur de la 4ème dynastie, la Pyramide Rhomboïdale et la Pyramide Rouge sont les preuves du développement architectural qui mena à la construction de la grande Pyramide et de ses voisines à Gizeh. Snéfrou était le père de Khéops, aussi, les Pyramides Rouge et Rhomboïdale à Dahchour précèdent-elles de manière immédiate la construction de celles de Gizeh. Les ingénieurs de Khéops ont voulu perfectionner la conception des pyramides à faces lisses dont Snéfrou fut le pionner, en construisant la plus grande pyramide à Gizeh. 


La Pyramide Rhomboïdale est également appelée « pyramide de transition » car les angles de ses faces changent de manière abrupte à environ un tiers de leur hauteur. Les archéologues attribuent cela à une difficulté importante en matière d’ingénierie au cours de sa construction. L’architecte réalisa que les faces très inclinées de l’édifice, à 54 degrés, le rendrait structurellement défectueux. Ainsi, le reste de la pyramide fut achevé avec une inclinaison de seulement 43 degrés.

La seconde pyramide de Snéfrou sur ce site est la première pyramide à faces lisses jamais construite. Elle précède immédiatement les Pyramides de Gizeh. Elle est également la troisième plus grande pyramide jamais construite, Seules les Pyramides de Khéops et de Képhren la dépassent en hauteur. »

C’est avec excitation et émerveillement que nous avons découvert ces deux premiers sites archéologiques : Saqqarah et Dahchour. Comme nous avons beaucoup marché sous un soleil de plomb et une température de 30 degrés, un arrêt pour nous restaurer s’imposait. À notre demande, notre chauffeur nous a conduits au centre-ville de Gizeh pour y déguster de la nourriture traditionnelle dans un petit comptoir-lunch local. Nous avons dû attendre la fin de la prière de 13h du vendredi avant de voir arriver les employés. Du coup, le petit restaurant s’est rempli de clients se bousculant pour passer leur commande à la caisse. Quel capharnaüm! Ne sachant pas quoi commander car le menu affiché au mur n’était qu’en arabe et sans images, je suis allée chercher notre chauffeur à la rescousse. Il a commandé trois sortes de pitas pour nous : à la purée de légumineuse, aux légumes et aux falafels. Il a tenu à payer notre lunch; c’était bien gentil de sa part.

Troisième arrêt : GIZEH ou GIZA

Référence : https://www.voyageegypte.fr/guide-egypte/attraction/pyramides-de-gizeh

« La pyramide de Khéops est la seule des Sept Merveilles du monde antique à demeurer encore debout. Symbole de l’Égypte, elle attire plusieurs centaines de milliers de touristes chaque année.

Architecture révolutionnaire en son temps, les détails de sa construction demeurent à ce jour un mystère. D’ailleurs, les plus grands spécialistes dans le domaine peinent à déceler les secrets de ses bâtisseurs.

Grand témoin des différentes dynasties des pharaons, c’est la destination par excellence pour les touristes en voyage en Égypte, notamment dans la ville du Caire.

La grande pyramide de Gizeh a été construite il y a près de 3 000 ans avant notre ère par le pharaon Khéops. Ce dernier était le fils du roi Snéfrou, grand bâtisseur de pyramides et conquérant de la Nubie. 

Il avait notamment un caractère très dominant, un véritable conquérant. Pour construire ses pyramides, il déporta de nombreux peuples aux alentours pour travailler dans ses chantiers et ses mines. Plus tard, il inculqua au jeune Khéops les valeurs de la vie dans l’au-delà et l’importance des sépulcres ici-bas. 

Grâce aux précieuses connaissances en architecture, aux importantes carrières de pierre et aux innombrables esclaves accumulés par son père, le jeune roi s’attela à bâtir la plus grande pyramide jamais construite.

Les travaux durèrent près de 23 ans, nécessitant près de 100 000 blocs de pierre par année. Il y ajouta également un temple dédié à sa personne, une barque funéraire pour ses voyages dans le monde des morts et un autre lieu de culte près du Nil. 

À la mort du roi, les Égyptiens venus des quatre coins du pays apportèrent continuellement des offrandes au sanctuaire pour que l’âme du défunt monarque puisse continuer à se nourrir.

Mais au fil des siècles, le culte de Khéops décru. Certains pharaons s’emparèrent alors des pierres de sa pyramide pour construire leurs propres édifices. Ils laissèrent également le monument à la merci des pillards qui en dépouillèrent les trésors. 

Bien plus tard, au cours de la conquête arabe, le revêtement de calcaire du sépulcre fut détruit. Le calife Al-Mamoun perça même une entrée sur l’une de ses faces pour explorer l’intérieur dans l’espoir de découvrir quelques trésors cachés.

Découverte de la Grande pyramide de Gizeh

On peut observer la grande pyramide depuis la rive ouest du Nil, forte et belle malgré toutes les épreuves qu’elle a endurées. On prend alors soudainement conscience de ses dimensions titanesques une fois arrivé sur le plateau de Gizeh. Le soleil dans les yeux, on se prendrait presque pour un explorateur venu percer le secret de la mystérieuse pyramide de Khéops.

La construction de cette sépulture a pris plus d’une vingtaine d’années, mobilisant plusieurs milliers d’esclaves, de paysans et de soldats. La taille d’un bloc de pierre est presque comparable à celle d’un homme adulte. Et il a fallu extraire, tailler puis transporter 100 000 rochers par année pour terminer ce glorieux édifice. 

L’entrée actuellement empruntée par les visiteurs de la pyramide est la percée d’Al-Mamoun, une ouverture datant de l’Égypte médiévale. En s’y engouffrant un par un, on se retrouve dans un étroit couloir long d’une trentaine de mètres. Au fur et à mesure qu’on pénètre à l’intérieur, ses murs deviennent tièdes, l’humidité de l’air augmente et la luminosité baisse considérablement.

Aucun hiéroglyphe ni symbole ne décore ses parois. Un virage à gauche aboutit ensuite à une petite salle. Cette dernière donne sur un autre petit couloir. Comme les anciens explorateurs, on doit se baisser pour l’emprunter. La chaleur se fait de nouveau ressentir et l’air semble s’être appauvri. Après une brève ascension, on débouche sur une allée plus droite puis sur une grande galerie. 

À ce niveau, la tension dans l’air baisse d’un cran et on peut à nouveau se redresser normalement. Le plafond se trouve à près de huit mètres de hauteur et sa largeur peut accueillir deux personnes côte à côte. Ses murs sont plutôt lisses et on est surpris par l’absence d’ornements ou de hiéroglyphes.

Après avoir traversé le couloir, on tombe sur une petite chambre qui s’avère être la salle des herses. Elle servait autrefois de local pour le mécanisme de fermeture du tombeau du roi.

En se baissant encore une fois, on réussit à pénétrer dans la chambre funéraire du grand pharaon Khéops. Vaste salle de 10 mètres sur 5, elle abrite le sarcophage du défunt monarque. Fortement endommagé par les pillards, il est réduit à une grande boîte de pierre sans couvercle.

Après être ressorti en empruntant le même chemin, l’air frais rempli à nouveau nos poumons et la lumière du jour devient soudainement aveuglante. On se rend alors compte de la valeur de cette expérience : admirer de l’intérieur la première merveille du monde antique.

Par ailleurs, le plateau de Gizeh recèle d’autres joyaux, notamment la sublime pyramide de Mykérinos et son bel intérieur, la pyramide de Khéphren, le Musée de la Barque Solaire ou encore le fameux Sphinx de Gizeh. »

Notre visite du fameux site archéologique de Gizeh nous a enchantés. Quelle joie de découvrir ce lieu historique exceptionnel! Nous sommes montés tout en haut de la colline de sable pour avoir une vue d’ensemble des trois pyramides et de la ville du Caire en arrière-plan. Les conducteurs de calèches et de chameaux auraient bien aimé que l’on profite de leurs services mais nous avons préféré marcher malgré l’intensité du soleil et la chaleur écrasante de l’après-midi. Nous avions ainsi le loisir de nous arrêter quand bon nous semble et d’aller à notre rythme.

En fin d’après-midi, notre chauffeur nous a reconduit au centre-ville. Comme certaines artères étaient bloquées par les policiers et leurs véhicules dû au risque de débordement des manifestations contre la guerre avec l’Israël, nous avons dû marcher le dernier kilomètre pour nous rendre à notre hôtel. La synagogue juive située juste en face de notre hébergement était gardée par des dizaines de policiers, ce qui était plutôt impressionnant!

Arrivés à notre chambre, une bonne douche froide s’imposait pour nous rafraîchir et enlever le sable du désert qui nous avait collé à la peau. Après avoir fait un gros roupillon, nous avons soupé au restaurant Eish and Malh situé à la sortie de notre hôtel. Mon poulet à la parmigiana avec frites était succulent et le poulet au citron de Claude l’était tout autant! Nous nous sommes promenés dans les rues animées du quartier et sommes rentrés à l’hôtel après avoir fait l’achat de délicieux desserts égyptiens (baklavas et autres).

SAMEDI, 21 OCTOBRE

LE CAIRE

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons pris notre petit-déjeuner à la fraîcheur du matin, au 7e étage. Surprise! On nous a servi un petit-déjeuner typiquement égyptien : pitas, purée de légumineuses, assiette de concombre, tomates et poivrons, banane, falafel, chips maison et café.

Nous sommes partis à pied avec tout notre bagage vers le Traveler House Hostel, accompagnés du jeune réceptionniste du Cairo House Hostel. (Nous avons dû faire ce changement d’hôtel car il manquait deux nuitées à notre réservation initiale et le Cairo House Hostel affichait complet pour les deux nuitées manquantes.) L’étroit hall d’entrée menant à notre nouvel hébergement en aurait rebuté plus d’un : planchers et murs sales et défraîchis, fils électriques pendants, ascenseur archaïque et douteux. Heureusement, notre hôtel est au 4e étage et les lieux sont propres. Le réceptionniste nous a réservé un bel accueil et nous avons revu le propriétaire. (C’est le même pour les deux hôtels.)

Nous avons laissé nos bagages à la réception et sommes partis en métro de la station Nissan. La ligne 1 nous a menés à la station Mar Girgis, en plein cœur du vieux Caire. Nous avons visité :

La Forteresse de Babylone

La Tour romaine

Le musée copte et l’église suspendue

L’Église St-Georges

L’Église St-Serge et St-Bacchus (*sous le niveau de la rue, accessible par d’étroites ruelles)

Église Santa-Barbara*

Cimetière grec-orthodoxe Ste-Marie

Nous avons dîné face à l’église St-Georges, au Old Cairo Restaurant & Café. Pour 15$US, nous avons partagé une chorba (soupe de lentilles servie avec pitas) et une assiette de poulet, riz et salade et nous avons pris une liqueur, une bouteille d’eau et un thé à la menthe. Cet arrêt nous a fait du bien et nous a donné l’énergie nécessaire pour poursuivre nos visites.

Sous un soleil brûlant, nous avons marché jusqu’à la grande mosquée Amr ebn al-As. Pieds nus et tunique verte pleine longueur par-dessus mes vêtements, je suis rentrée à l’intérieur pour y jeter un rapide coup d’œil car je ne voulais pas trop faire attendre Claude qui m’attendait à l’extérieur. À ma sortie de la mosquée, un groupe d’hommes transportait un cercueil d’un pas rapide vers leur lieu de culte, suivi de femmes en pleurs. Nous avons discrètement quitté les lieux, respectant leur deuil.

Nous avons pris un tuk-tuk jusqu’au Musée national de la civilisation égyptienne (240LE ou 10,60$CAD par personne). Nous avons visité le musée avec grand intérêt.

Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_de_la_civilisation_%C3%A9gyptienne

« Le musée national de la civilisation égyptienne (NMEC) est un grand musée (espace d’exposition de 23 235 m2) dans l’ancienne ville de Fostat, qui fait maintenant partie du Caire, en Égypte. Le musée a partiellement ouvert ses portes en février 2017 et présente une collection de 50 000 objets, présentant la civilisation égyptienne de la préhistoire à nos jours.

La collection permanente est divisée en deux régions distinctes, l’une chronologique l’autre thématique :

  • Les zones chronologiques sont les suivantes : archaïquepharaonique, gréco-romainecoptemédiévaleislamique, moderne et contemporaine.
  • Les domaines thématiques sont les suivants : l’aube de la civilisation, le Nil, l’écriture, l’État et la société, la culture matérielle, les croyances et la pensée et la galerie des momies royales1.

Les collections proviennent d’autres musées égyptiens tels que le musée égyptien, le musée copte, le musée d’art islamique, le palais et musée Manial au Caire et le musée royal de la joaillerie d’Alexandrie.

Lors de la Parade dorée des Pharaons qui eut lieu le 3 avril 2021 à l’occasion de l’inauguration du musée, vingt-deux momies ont été transportées de la place Tahrir au musée qui ouvre presque entièrement le 4 avril puis le 18 avril avec la partie des momies.»

La première salle, celle renfermant de nombreuses momies, est celle qui nous a le plus impressionnés. Quel privilège de pouvoir voir ces grands pharaons des temps anciens! Avant de quitter le musée, nous sommes sortis admirer la vue sur le lac et la rive. Puis, nous avons réservé une course avec Uber Taxi. Quelle histoire pour trouver notre chauffeur! Comme les licences sont en alphabet et chiffres arabes, c’était plutôt désorientant! Et les gens autour ne comprenant pas l’anglais, nous n’avons obtenu aucune aide. C’est grâce à la marque de voiture que nous nous sommes enfin trouvés.

En débarquant du taxi, nous étions désorientés. Nous avons fini par trouver l’étroite porte d’entrée de l’immeuble où nous logeons. Nous nous sommes installés dans notre nouvelle chambre. Claude est sorti faire quelques achats pendant que je prenais des conseils auprès du réceptionniste pour la suite de nos visites au Caire. De retour à ma chambre, j’ai essayé de faire la sieste mais, avec le bruit infernal et incessant de la rue, je n’ai pu trouver le sommeil. Je me suis plutôt avancé dans l’écriture de mon journal.

Claude et moi avons marché sur la rue principale à la recherche d’un restaurant. Nous avons finalement opté pour un wrap avec frites, faute de mieux. En retournant à l’hôtel, nous avons découvert deux rues piétonnes parallèles à la rue principale. Ces deux rues regroupent une panoplie de restaurants pour tous les goûts. Voilà ce que nous cherchions!

DIMANCHE, 22 OCTOBRE

LE CAIRE

Je me suis endormie vers 1h du matin, probablement stimulée par mon café de fin d’après-midi et par mon écran d’ordinateur en soirée. De plus, le trafic est resté intense et bruyant jusque tard dans la nuit, ce qui m’empêchait de dormir malgré mes bouchons dans les oreilles. (Les commerces ouvrent, pour la plupart, à midi et ferment à 1 ou 2h du matin et à 5h a.m., l’appel à la prière retentie dans toute la ville. Le silence n’existe donc pratiquement pas dans ce quartier du Caire!)

À notre réveil, nous avons déjeuné dans le salon commun de notre hôtel. Sur une petite table basse, on nous a servi un petit-déjeuner continental correct. J’ai eu beaucoup de plaisir à jaser en espagnol avec un globe-trotteur colombien à l’allure hippie. Il arrivait d’Israël où le conflit palestino-israélien actuel l’a obligé à quitter le pays. Il a rejoint l’Égypte par bateau, l’aéroport étant fermé depuis le début du récent conflit.

Claude et moi sommes partis en Uber Taxi pour nous rendre à la Citadelle de Saladin, illustre forteresse islamique médiévale datant du XIIe siècle. La silhouette de la citadelle est dominée par les coupoles et les minarets de la mosquée d’albâtre de Mohammed Ali, de style turc, achevée en 1857.

Nous avons commencé par visiter le musée national militaire d’Égypte. Ce musée nous a fort impressionné avec ses petites et grandes salles hautement décorées et renfermant des bustes de pharaons, des charrues d’époque, des fresques de la vie au temps de l’Égypte ancienne, etc. De plus, des chars d’assaut, des obus, des avions de chasse et des statues sont exposés dans la grande cour extérieure du musée.

Nous sommes ensuite allés sur la grande terrasse. Celle-ci offre une vue panoramique sur le Caire et la cité des morts, cimetière des sultans mamelouks aujourd’hui habitée par des sans-logis. Au pied de la citadelle, on a aussi pu voir la mosquée du sultan Hassan, un des plus beaux édifices d’époque mamelouk du XIVe siècle.

Pour terminer, nous sommes rentrés voir le superbe intérieur de la mosquée Mohammed Ali. Quelle superbe mosquée avec ses lustres, ses dômes richement décorés de dorures et ses imposantes colonnades!

À notre sortie de la citadelle, nous avons pris un Uber Taxi jusqu’à la rue Al Moez Ldin Allah Al Fatmi, principale rue du fameux souk Khân al-Khalili. Ce souk est le plus important du Caire. On y vend de tout et les touristes doivent marchander fort en coupant le prix de moitié en partant. Nous avons emprunté quelques ruelles de l’immense souk à la recherche d’un restaurant. Nous avons finalement opté pour une soupe, une assiette de riz, poulet et salade et un thé dans une petite rue derrière la magnifique mosquée El-Hussan.

Fuyant la chaleur intense du milieu d’après-midi (32 degrés C), nous avons pris un taxi Uber jusqu’à notre hôtel pour prendre une bonne douche fraîche et relaxer avant de repartir vagabonder.

Nous avons piqué une bonne jasette avec le réceptionniste et une jeune japonaise télétravaillant au Caire et fière de connaître quelques mots de français. Ensuite, un chauffeur de taxi nous a conduits au bout du pont Qasr al-Nil. Deux gros lions en gardent chacune des extrémités. Un homme nous a abordés et nous a offert une croisière d’une demi-heure sur le Nil pour 1000LE pour les deux. Nous avons décliné son offre et sommes descendus sous le pont où un capitaine nous a tout de suite offert le même tour pour 200LE. Assis parmi les autres passagers de diverses origines, nous avons navigué le long du Nil, à la brunante, nous laissant bercer par les vagues et appréciant la vue de la ville sous ce nouvel angle. Les haut-parleurs crachaient une musique arabe entraînante. La bonne humeur était au rendez-vous après une chicane de places parmi quelques passagers avant notre départ. Nous avons pu voir les gros hôtels luxueux et leurs restaurants en terrasse qui longent la rive et quelques bateaux touristiques joliment décorés de jeux de lumières.

De retour au quai, nous avons traversé le pont à pied en direction de la place Tahrir. Ce terme arabe signifie « Place de la Libération ou encore Place de l’Indépendance. » C’est une des principales places publiques du Caire avec son magnifique Musée égyptien. Nous avons soupé à un petit restaurant situé autour du rond-point. Mon macaroni au poulet et olives était succulent. Nous sommes rentrés à l’hôtel à pied, nous fiant sur Google Maps. Les rues étaient très animées, comme à l’accoutumé. Je me suis couchée à 21h, fourbue et fatiguée de tant d’agitation autour de moi. Quel contraste avec le calme de Gallix!

LUNDI, 23 OCTOBRE

LE CAIRE – ASSOUAN (Aswan)

Pop : 250 000

Nous avons déjeuné sur la mini terrasse du salon et avons relaxé à notre chambre en attendant notre départ de l’hôtel. À midi, nous avons pris un taxi pour l’aéroport. Toute la journée, j’avais des frissons, les yeux fiévreux et des crampes dans le bas ventre. J’ai dormi pendant presque tout notre vol jusqu’à Assouan (Durée du vol : 1h20min). Quel choc thermique à notre sortie de l’avion; un vent brûlant nous a fouetté le visage. Il faisait 39 degrés C. Ouf!

Nous avons négocié un taxi jusqu’au ferry de l’île Éléphantine (20$US; 25 km). À bord d’un bateau à moteur, nous avons traversé le Nil jusqu’à l’île (10EGP chacun). Puis, bagages et Google Maps en mains, nous avons cherché le chemin pour nous rendre à notre hébergement, le Otasho Nile View House. Les petites ruelles sablonneuses et étroites sont un vrai labyrinthe. Nous nous sommes perdus et finalement, deux jeunes garçons nous ont escortés jusqu’à notre hôtel situé sur la rive nord de l’île.

Quelle déception nous avons eu à l’arrivée! L’endroit n’est pas ce qu’il y a de plus propre. Les murs sont délabrés. Notre chambre décorée à l’africaine est très colorée mais très fermée, sans fenêtre donnant sur le Nil. La propriétaire a une dentition qui fait peur et elle parle très peu l’anglais. Nous nous sentions loin de tout et presque dans un trou perdu. Quel choc culturel et quel contraste avec la vie agitée du Caire!

Nous avons soupé sur la terrasse du restaurant Ibiza appartenant à l’hôtel voisin. Le service, au rythme africain, a été extrêmement lent mais la pizza margarita s’est avérée délicieuse, ce qui a commencé à nous réconcilier avec l’endroit. La vue de la terrasse est exceptionnelle. Le jardin botanique est directement en face sur l’île de Kitchener et en arrière-plan, on peut voir, au sommet du plateau des dunes, les tombes des monarques au nord et un magnifique musée au sud. Sur le Nil, on peut observer le va-et-vient des felouques, les îles de roches et de nombreux oiseaux. Le tout est très apaisant.

Claude et moi, nous nous sommes endormis collés l’un sur l’autre dans un petit lit simple. C’était réconfortant pour moi qui me sentais oppressée par le silence et la noirceur totale de notre chambre.

MARDI, 24 OCTOBRE

ASSOUAN

Après une bonne nuit de sommeil, notre déception de la veille a passé et nous avons commencé à apprécier davantage notre lieu d’hébergement. Nous avons déjeuné sur la petite terrasse de notre hôtel, sous la bise fraîche du matin.

Nous avons négocié notre transport en bateau pour nos deux visites du matin (300EGP). Premier arrêt : les tombes des nobles. Un long escalier mène au sommet de la dune où nous avons suivi un sentier étroit jusqu’aux nombreuses tombes creusées dans la roche. Il y a aussi un couloir fort intéressant qui renferme des peintures égyptiennes, des hiéroglyphes et des statues grandeur nature représentant les six femmes du roi.

Deuxième arrêt : Le monastère Al-Ambi. Le monastère de Saint-Siméon est l’un des plus importants monuments de l’époque chrétienne construit en Égypte. De la rive, nous sommes montés à dos de chameau pour nous y rendre. (150 EGP chacun). Les ruines du monastère sont intéressantes à visiter et de l’autre côté du mur côté ouest, nous pouvons voir la route du désert.

Le jeune capitaine de bateau nous a reconduit à notre hôtel sous le chaud soleil de mi-journée (38 degrés). Après une bonne douche fraîche, nous avons commandé une pizza margarita, comme la veille, au restaurant Ibiza. Un groupe de sept Français est arrivé au restaurant et nous avons éprouvé du plaisir à jaser de nos expériences de voyage avec eux. 

Après avoir fait une sieste pour calmer mon mal de tête, j’ai bu un réconfortant café turc. Claude et moi avons ensuite traversé l’île Éléphantine et pris le ferry jusqu’au centre-ville d’Assouan. Nous avons marché sur le large trottoir joliment aménagé qui longe le Nil et l’importante artère Kornish al Nile. Nous nous sommes rendus au fameux Sharia as-Souq où nous avons acheté de bonnes grosses olives vertes. Le souk est rempli d’étals colorés et attirants. On y trouve de tout : épices, noix, dattes, fruits frais, vêtements, souvenirs, etc. Après avoir savouré un jus de mangue et un de canne à sucre, nous sommes rentrés dans la gare de train pour demander quelques informations. Nous avons ensuite fait une pause sur la grande place située face à la gare avant de rebrousser chemin en direction du ferry.

Nous avons soupé au restaurant flottant Cafe Aswan Moon, bercés par les vagues du Nil et charmés par les lumières étincelantes de l’île Éléphantine. À notre sortie du restaurant, nous avons fait quelques achats (sachets de café instant, biscuits, croustilles et bouteilles d’eau). Lorsque nous avons traversé la rue, une Égyptienne tout de noir vêtu s’est fait frapper par une voiture juste derrière nous, ce qui nous a ébranlés et nous a rappelé d’être très prudents lorsque nous traversons les rues. Les Égyptiens conduisent si vite et de façon tellement désordonnée!

En embarquant dans le ferry, le capitaine a fait signe à Claude de se déplacer dans l’autre section du bateau. Je me suis levée pour accompagner Claude mais l’homme m’a fait signe de rester où j’étais. J’ai alors compris que je devais rester assise avec les femmes et Claude avec les hommes, ce qui, sur le coup, m’a fait rigoler.

Arrivés sur l’île Éléphantine, nous avons tenté de suivre les quelques pancartes nous indiquant le chemin. Au bout d’une dizaine de minutes de marche, j’ai bien ri quand j’ai constaté que nous avions tourné en rond dans ce dédale de ruelles! Nous avons fini par trouver notre chemin avec l’aide de mon cellulaire et d’une jeune fille qui nous a escortés. Nous avons fini la soirée, assis sur notre terrasse, sous une brise fraîche. À 22h30, il faisait encore chaud : 32 degrés!

MERCREDI, 25 OCTOBRE

ASSOUAN – PHILAE – VILLAGE NUBIEN KOTA

Pendant l’attente de notre petit déjeuner, j’ai jasé avec un couple habitant le Kerala en Inde. J’étais fière de leur dire quelques mots en hindi et de leur parler de mon voyage dans leur magnifique pays en 2013.

Claude et moi avons déjeuné sur notre terrasse avant d’aller prendre le ferry et un taxi jusqu’à Philae. Arrivés à la billetterie, nous avons acheté nos billets d’accès au site archéologique (300EGP chacun) et nous nous sommes dirigés vers les bateaux à moteur qui nous conduisent aux temples sur l’île Agilkia. On voulait nous charger 450EGP chacun. Sentant une arnaque, nous sommes retournés à la billetterie où on nous a montré la petite affiche indiquant le prix par personne, soit 200EGP. Un policier est descendu avec nous sur le quai et nous a organisé la traversée pour 250EGP. Il nous a obligés à lui payer un 50EGP de pourboire et ce, sans aucun scrupule! Quel monde!

J’ai adoré notre visite des temples de Philae. J’en avais les larmes aux yeux, émue de réaliser mon rêve égyptien! Voici quelques informations très intéressantes sur ce site exceptionnel (Référence : https://french.memphistours.com/Voyage-En-Egypte/Guide-Egypte/Culture-et-voyage/wiki/le-temple-de-philae)

« Ce splendide complexe de temple est l’un des plus pittoresque d’Égypte. Il se situe sur l’île d’Aguilka au sud de l’ancien barrage d’Assouan. Il est accessible par une agréable promenade en bateau-taxi qui vous conduira jusqu’à l’île. Le temple fut déplacé sur l’île suite à la construction du Haut Barrage, qui menaçait de submerger le temple de manière permanente. En 1894, le temple fut partiellement immergé et la seule façon de le visiter était de s’y rendre en barque. En 1979, lors de la construction du second barrage, le temple aurait été complètement immergé, il fallait le démonter et le transporter sur un îlot voisin, l’îlot Aguilkya, situé à 300m en aval, au nord. Les travaux minutieux permettant de préserver l’apparence d’origine du temple furent effectués dès 1974, avec la participation de l’UNESCO, du ministère égyptien de la culture, des services d’archéologie du Caire, et ce durant deux années.

Le temple d’Isis à Philæ est l’un des sanctuaires majeurs de la déesse en Égypte. Il a commencé à être édifié au 4ème siècle avant notre ère par Nectanébo Ier et terminé par les Romains. C’est l’ultime lieu de culte de la déesse ; en 550 la fermeture du temple est ordonnée par l’empereur Justinien.
Le temple de Philaé compte parmi les temples sauvés des eaux lors de la construction du barrage d’Assouan, avec le temple d’Abou Simbel.

Philae accéda à la notoriété au cours de la dynastie ptolémaïque comme centre de culte de la déesse Isis. Les édifices et les colonnes du temple sont récouverts de magnifiques peintures colorées, racontant l’histoire d’amour d’Isis et Osiris. Ce complexe fut un des derniers endroits où l’ancienne religion survécut après l’arrivée de la chrétienté en Égypte, officiellement interdite en 550 avant JC lorsque l’empereur Justinien acheva l’évangélisation de la Nubie et interdit le culte d’Isis dans le temple. Les premiers chrétiens ont ensuite utilisé le temple principal comme église. Cela explique la dégradation de certaines figures des dieux antiques ; les chrétiens ont souvent tenté de supprimer les images païennes des sanctuaires nouvellement occupés. Le temple d’Isis est le caractère principal du site, mais il est également entouré de plusieurs autres petits temples sur la même île, qui méritent de longs moments d’observation et d’admiration. » 

Comme ce site m’a impressionnée! Nous avons fait une petite pause pour nous hydrater avant de retourner à notre bateau. Durant la traversée, notre capitaine, un Arabe en longue tunique grise, nous a harcelés fermement pour nous soutirer davantage d’argent. Nous avons fait la sourde oreille et quand j’ai débarqué du bateau, je lui ai glissé le montant convenu dans la main et je me suis sauvée vers la sortie, me faufilant à travers la foule pour ne pas lui donner la chance de nous harceler à nouveau.

Nous avons rejoint notre chauffeur de taxi qui nous attendait et celui-ci nous a conduits au village nubien Kota. Nous avons traversé le village sous un soleil de plomb tout en jetant un rapide coup d’œil aux nombreux étals d’artisanat. Le village est très coloré et charmant. La rue principale destinée principalement aux touristes est propre mais les petites rues parallèles sont pleines de déchets. La gestion des vidanges est un problème généralisé dans tout le pays. Il faut faire abstraction de la malpropreté endémique si l’on veut apprécier tout le reste.

(Référence : https://www.egipto.com/fr/points-dinteret/le-peuple-nubien/)

« Située tout près d’Assouan, la visite du village nubien est un voyage dans le passé et dans le mode de vie traditionnel d’une ancienne culture qui s’est développée entre le sud de l’Égypte et le nord du Soudan. Aujourd’hui, il y a plusieurs villages nubiens, parmi lesquels Gharb Soheil est la localité la plus importante.Les autres sont répartis le long de la vallée du Nil et conservent tous une physionomie qui les différencie du reste des habitants de l’Égypte et du Soudan : une belle peau foncée et des traits très marqués avec des yeux très clairs, voire bleus dans de nombreux cas.

Les Nubiens ont été occupés par l’Empire égyptien et utilisés comme main-d’œuvre pour la construction des pyramides. Mais ils n’étaient pas caractérisés comme un peuple soumis ; au contraire, ils étaient bons à la guerre, surtout avec l’arc et la flèche, avec lesquels beaucoup d’entre eux étaient enterrés quand ils mouraient.

À partir de 712 avant J.-C., les Nubiens profitent d’une série d’affrontements internes à l’Empire pour conquérir la Haute-Égypte, passant du statut de dominés à celui de maîtres du pays sous le règne du pharaon Shabako. Mais son règne n’a pas duré longtemps : en 653 av. L’empereur Tanutamani a été vaincu par les Assyriens. Les pharaons d’origine nubienne étaient appelés pharaons noirs ou koushites.

Plus tard, les Perses, les Macédoniens et les Romains sont venus dominer la région, tandis que les peuples nubiens se sont installés dans la ville de Méroé, d’où ils ont organisé le pillage de leurs voisins du nord. En 20 avant J.-C., ils signent un traité de paix avec les Romains et consolident leurs relations commerciales.

Puis vint la domination de Byzance et de nombreux Nubiens se tournèrent vers le christianisme, mais avec l’arrivée de l’Empire ottoman, beaucoup se convertirent à l’islam. Avec la séparation de l’Égypte et du Soudan en 1956, le peuple nubien a été divisé en deux pays. Une grande partie de son histoire est submergée sous les eaux du lac Nasser avec la construction du haut barrage d’Assouan. »

Nous avons relaxé sur la jolie terrasse du restaurant de la Doroka Nubian House. Confortablement assis à l’ombre, sur de longs coussins devant une petite table basse, Claude a bu un margarita et moi un café au lait. Nous nous sommes reposés du soleil et de la chaleur intense (39 degrés), tout en appréciant la magnifique vue sur le Nil et les charmants bâtiments nubiens bleus et blancs perchés sur les dunes.

Nous avons pris une bouchée à l’intérieur du restaurant avec air climatisé et vue sur le fleuve avant de partir vers le centre-ville en bateau. Nous avons négocié notre retour faisant passer le prix de 500 à 250EGP. La négociation fait partie de l’expérience égyptienne même si on vient tannés de toujours avoir à négocier. Comment faire confiance aux gens quand on ne connaît pas la valeur des choses et que souvent ils cherchent à nous arnaquer?

Arrivés à quai, nous avons pris un taxi jusqu’au Musée nubien. Notre visite nous a beaucoup plu. Voici quelques informations tirées de Wikipédia. (Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_de_la_Nubie)

« Mis en chantier à la suite d’un appel lancé par l’UNESCO à la communauté internationale le 3 mars 1982, et inauguré en 1997, le musée ne se limite pas à l’exposition de vestiges antiques, mais veut également témoigner de la Nubie moderne. Le musée est destiné à devenir le plus important centre d’études scientifiques de la civilisation nubienne, de l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne.

Une grande partie de l’exposition se trouve à l’extérieur, dans le grand jardin de 43 000 m2 qui entoure le musée proprement dit de 7 000 m2 (occupation au sol).

Le musée a été conçu par l’architecte égyptien Mahmoud El Hakim.

L’établissement, consacré à l’histoire de la région depuis les temps préhistoriques jusqu’à la construction du haut barrage d’Assouan, présente des collections archéologiques – objets et documents – allant jusqu’à la période islamique, ainsi que des matériels d’intérêt ethnographique. Des gravures préhistoriques et des éléments d’architecture détachés de leur support originel sont également exposés. »

En sortant du musée, je suis allée jeter un coup d’œil sur le cimetière Fatimid et le site de l’obélisque inachevé, situés tous deux en bas de la colline. Sous un soleil brûlant, nous sommes retournés au centre-ville à pied. Nous avons soupé au restaurant flottant de la veille avant de prendre le ferry pour l’île Éléphantine. Nous nous sommes encore perdus dans les petites ruelles de notre village nubien. Juste avant notre arrivée à notre maison d’hôte, nous avons croisé le couple d’Allemand que nous avions rencontré au restaurant Ibiza deux jours plus tôt. Ils arrivaient d’Abu Simbel et ils nous ont donné de bons conseils pour s’y rendre par nous-mêmes à moindre frais.

Nous avons passé la fin de la soirée à notre chambre, appréciant la fraîcheur de l’air climatisé et la tranquillité des lieux. (Nous sommes les seuls à habiter la maison!)

JEUDI, 26 OCTOBRE

ASSOUAN

Nous avons été réveillés en sursaut à 2h30 du matin; quelqu’un a tenté de rentrer dans notre chambre! Heureusement, nous avions barré notre porte. Apeurée, j’ai téléphoné au propriétaire afin de l’aviser de la situation. Il a vérifié et m’a rappelée pour me rassurer; son fils, gardien de la maison, aurait ouvert le réfrigérateur pour sortir une bouteille d’eau pour se faire un thé. Son explication ne tenait pas la route mais au moins, il nous a rassurés. Bien réveillés, nous avons passé environ une heure à nous divertir avec nos tablettes avant de nous recoucher, blottis l’un contre l’autre et remis de nos émotions.

Nous avons commencé notre journée par un petit déjeuner sur la terrasse de notre auberge en compagnie d’une Allemande septuagénaire et avons élucidé le mystère de la porte qui a claqué aux petites heures du matin; C’est cette dame qui aurait eu de la misère à ouvrir la porte de la salle de bain. Peut-être n’a-t-elle pas osé nous dire qu’elle s’est trompée de porte?

Nous avons marché jusqu’à l’extrémité sud de l’île, nous perdant encore une fois dans le labyrinthe de ruelles. Nous sommes finalement arrivés au Musée d’Assouan (160EGP par personne.) Nous avons été épatés par notre visite. L’intérieur du musée est petit mais le site archéologique situé à l’arrière du bâtiment est vaste et vraiment impressionnant. Nous avons pu voir les archéologues et les restaurateurs de peintures rupestres à l’œuvre. Du point le plus haut des ruines, la vue panoramique sur la ville d’Assouan et des îles du Nil est formidable.

Pour en savoir davantage sur l’île Éléphantine, ses temples et son musée :

(Référence : https://fr.luxorandaswan.com/Egypt/wiki/Elephantine-Island)

« L’île Eléphantine à l’Antiquité 

Dans les temps anciens, avant l’arrivée de la ville d’Assouan, l’île Éléphantine était le site d’une ville commerçante de l’ère pharaonique appelée Swenet, qui utilisait l’île et les eaux turbulentes de la première cataracte comme protection contre les attaques. Son emplacement stratégique juste en dessous de la cataracte en faisait une importante plaque tournante du commerce, où les caravanes du sud déchargeaient leurs marchandises pour être transportées vers le nord sur le fleuve. L’île Éléphantine était également autrefois un important centre commercial pour le commerce de l’ivoire, fournissant du granit pour la construction de nombreux bâtiments dans l’Égypte ancienne.

Laissé derrière cette colonie pharaonique se trouve le temple de Khnoum de la fin de l’ère pharaonique et d’autres ruines, partiellement excavées, dispersées sur le reste de l’île. L’île abrite également le musée d’Assouan et un ancien nilomètre sous la forme d’anciens escaliers menant à l’eau taillée dans la roche qui affichait des marques en chiffres arabes, romains et pharaoniques. Au milieu de l’île, des palmeraies cachent deux villages nubiens qui accueillent régulièrement des touristes et de beaux paysages le long du fleuve. Il y a aussi un hôtel de luxe, le Movenpick Aswan, situé à son extrémité nord.
 

Les temples de l’île Eléphantine 

Le temple de Thoutmosis III et d’Amenhotep III se trouvait autrefois sur les sites de l’île Éléphantine, mais ceux-ci ont été détruits une fois que Muhammad Ali a pris le contrôle de l’Égypte et imposé la religion musulmane sur ses terres.

Le premier temple construit sur l’île fut le temple de Satet vers 3000 av. le temple a subi des rénovations et des modifications au cours des 3000 prochaines années. Les archives montrent l’existence d’un temple égyptien de Khunum sous la troisième dynastie, lequel temple a été entièrement reconstruit pendant la trentième dynastie d’Égypte juste avant la période gréco-romaine.

Le musée d’Assouan 

Situé au sud-est d’Assouan sur l’île Éléphantine, le musée d’Assouan est un site populaire parmi les touristes visitant cette région. Ouvert au public depuis 1912, le musée d’Assouan contient de nombreux artefacts qui racontent l’histoire de la région de Nubie. Une autre section du musée a été ouverte en 1990 et présente des objets découverts sur le terrain même de l’île Éléphantine, des objets tels que des poteries, des momies, des armes et des ustensiles. Beaucoup de ces objets et artefacts ont été découverts par l’Institut archéologique allemand, y compris un bélier momifié de Khnoum et un calendrier rare, connu sous le nom de calendrier éléphantin des choses du règne de Thoutmosis III. »

À notre sortie du musée, nous sommes allés dîner sur la terrasse avec vue sur le Nil du restaurant Nubian Dreams. Assis à l’ombre, ventilateur dans le dos, nous avons savouré une soupe aux tomates et un tagine de poulet tout en regardant le va-et-vient des felouques et du ferry.

En après-midi, nous avons relaxé à notre hébergement et j’en ai profité pour prendre les arrangements pour notre excursion du lendemain à Abu Simbel. Nous avons admiré le magnifique coucher du soleil derrière la dune, confortablement assis à l’ombre sur la jolie terrasse du restaurant Ibiza. À 18h, il faisait encore 38 degrés!

À la brunante, nous avons traversé le village pour aller souper au restaurant King Jamaica situé au débarcadère du ferry. J’ai opté pour du poulet negresco (penne au poulet avec sauce béchamel gratinée). Quel délice! Définitivement, ce restaurant hautement coloré, avec terrasses en escalier et vue imprenable sur le Nil est mon préféré à Assouan.

À notre retour à notre maison d’hôte, j’ai rappelé Nassir pour modifier notre entente pour notre excursion du lendemain à Abu Simbel afin que Barbara puisse venir avec nous (3500EGP pour les trois).

VENDREDI, 27 OCTOBRE

ASSOUAN – ABU SIMBEL

Après une nuit agitée car j’étais probablement trop excitée par nos plans du lendemain, je me suis levée un peu fanée mais prête à entreprendre notre excursion. J’allais réaliser un de mes rêves : voir les fabuleux temples d’Abu Simbel!

Nous avons rapidement déjeuné et sommes partis avec Barbara en direction du ferry. Nous sommes arrivés à notre rendez-vous avec Nassir, face au PFK, à 7h30am. Il nous a présentés à notre jeune et beau chauffeur Karim.

Nous avons roulé dans le désert saharien sur 275 km sur l’unique route partant d’Assouan et menant à Abu Simbel. Nous avons dû présenter nos passeports aux barrages policiers sur notre route et le chauffeur, le permis que Nassir lui avait remis pour pouvoir nous conduire sur ce territoire en tant qu’étrangers. Un des policiers s’est pris une quote; il a discrètement glissé l’argent sous son cellulaire. Ouf, nous avons pu passer…

Le relief plat sur des kilomètres à la ronde était plutôt impressionnant; que du sable, du sable et encore du sable et une belle route asphaltée empruntée principalement par de gros camions ultra chargés transportant toutes sortes de biens vers ou depuis le Soudan. Nous avons aussi croisé quelques gros autocars touristiques.

À mi-chemin, nous avons fait un arrêt à l’unique restaurant sur la route. Durant la deuxième partie du trajet, le décor a changé. Le relief plat a fait place à une multitude de petites dunes recouvertes de roches noires, puis de champs cultivés. Ceux-ci sont d’un vert étonnant en plein désert. Ils sont irrigués par l’eau du Nil venant d’un immense canal qui a été construit dans les dernières années. (Depuis que l’Éthiopie a érigé son gros barrage sur le Nil, le niveau du fleuve a baissé en Égypte et les terres cultivables souffrent depuis d’un manque d’eau et de nutriments. Les agriculteurs égyptiens utilisent maintenant une quantité phénoménale d’engrais chimiques pour pallier au problème.)

J’ai longuement jasé avec Barbara de ses voyages et de son travail en Palestine et en Israël. Les hommes, assis en avant comme le veut la coutume ici, ont conversé en anglais. Claude, fidèle à son habitude, a fait rire le chauffeur avec ses mimiques et ses histoires.

Arrivés à Abu Simbel, nous avons visité l’incroyable site sous un soleil radieux et une température étouffante de 40 degrés. Nos deux heures de visite nous ont enchantés. Quel site extraordinaire!

« Abou Simbel est un ancien complexe de temples, à l’origine taillé dans une robuste falaise rocheuse, dans le sud de l’Égypte et situé à la deuxième cataracte du Nil. Les deux temples qui composent le site furent créés sous le règne de Ramsès II (c. 1279 – c. 1213 av. JC), soit entre 1264 et 1244 av. JC, ou entre 1244 et 1224 av. JC. La divergence des dates est due à des interprétations différentes de la vie de Ramsès II par les historiens modernes. Il est certain, d’après les nombreuses œuvres d’art qui ornent l’intérieur du Grand Temple, que les structures furent créées, du moins en partie, pour célébrer la victoire de Ramsès sur les Hittites à la bataille de Cadès en 1274 av. JC. Pour certains spécialistes, cela indique une date probable de 1264 av. JC pour la construction initiale, car la victoire aurait été fraîche dans la mémoire du peuple. Cependant, la décision de construire le grand monument à cet endroit précis, à la frontière des terres conquises en Nubie, a poussé d’autres historiens à suggérer la date plus tardive de 1244 av. JC en ce sens que le complexe aurait dû être commencé après les campagnes de Nubie que Ramsès II entreprit avec ses fils et qu’il fut construit comme symbole de la puissance de l’Égypte.

Quelle que soit la date du début de la construction, on s’accorde à dire qu’il fallut vingt ans pour créer le complexe et que les temples étaient dédiés aux dieux -Horakhty, Ptah et à Ramsès II déifié (le Grand Temple) ainsi qu’à la déesse Hathor et à la reine Néfertari, l’épouse préférée de Ramsès (le Petit Temple). On suppose que le nom « Abou Simbel » était la désignation du complexe dans l’Antiquité, mais ce n’est pas le cas. On prétend que l’explorateur suisse Burckhardt fut conduit sur le site par un garçon nommé Abou Simbel en 1813 et que le site prit son nom par la suite. Burckhardt ne réussit toutefois pas à découvrir le site, qui était enfoui dans le sable jusqu’au cou des grands colosses, et il fit part de cette expérience à son ami et collègue explorateur Giovanni Belzoni. C’est Belzoni qui découvrit et fouilla (ou pilla) Abou Simbel pour la première fois en 1817 et il est probable que ce soit lui, et non Burckhardt, qui ait été conduit sur le site par le jeune garçon et qui ait donné son nom au complexe. Comme pour d’autres aspects concernant Abou Simbel (tels que la date de sa création), la véracité de l’une ou de l’autre version de l’histoire est ouverte à l’interprétation et tout ce que l’on sait, c’est que le nom original du complexe, s’il avait une désignation spécifique, a été perdu.

LE GRAND TEMPLE S’ÉLÈVE À 30 MÈTRES DE HAUT ET QUATRE COLOSSES ASSIS REPRÉSENTANT RAMSÈS II FLANQUENT L’ENTRÉE.

Les deux temples

Le Grand Temple mesure 30 mètres de haut et 35 mètres de long. Quatre colosses assis, deux de chaque côté de l’entrée, représentant Ramsès II sur son trône, mesurent chacun 20 mètres de haut. Sous ces figures géantes se trouvent des statues plus petites (quand même plus grandes que la taille réelle) représentant les ennemis conquis par Ramsès, les Nubiens, les Libyens et les Hittites. D’autres statues représentent les membres de sa famille et divers dieux protecteurs et symboles de pouvoir. En passant entre les colosses, par l’entrée centrale, l’intérieur du temple est décoré de gravures montrant Ramsès et Néfertari rendant hommage aux dieux. La grande victoire de Ramsès à Qadesh (considérée par les spécialistes modernes comme un match nul plutôt qu’un triomphe égyptien) est également représentée en détail sur le mur nord de la salle hypostyle. Selon les chercheurs Oakes et Gahlin, ces gravures des événements entourant la bataille,

Présentent un récit vivant à la fois en reliefs et en texte. Les préparatifs de la bataille se font dans le camp égyptien. Les chevaux sont attelés ou reçoivent leur fourrage tandis qu’un soldat soigne ses blessures. La tente du roi est également représentée, tandis qu’une autre scène montre un conseil de guerre entre Ramsès et ses officiers. Deux espions hittites sont capturés et battus jusqu’à ce qu’ils révèlent le véritable emplacement de Muwatalli, le roi hittite. Enfin, les deux camps s’engagent dans la bataille, les Égyptiens chargeant en formation ordonnée tandis que les Hittites sont dans la confusion, les chars s’écrasant, les chevaux s’emballant et les soldats tombant dans le fleuve Oronte. Dans le texte, Ramsès affronte seul l’ensemble de l’armée hittite, à l’exception du soutien apporté par [le dieu] Amon qui le défend dans la bataille et lui donne finalement la victoire.

Le Petit Temple se dresse à proximité, haut de 12 mètres et long de 28 mètres. Ce temple est également orné de colosses sur la façade avant, trois de chaque côté de la porte, représentant Ramsès et sa reine Néfertari (quatre statues du roi et deux de la reine) qui font tous une hauteur de 10 mètres. Le prestige de la reine est évident dans la mesure où, habituellement, une femme est représentée à une échelle beaucoup plus petite que le pharaon, alors qu’à Abou Simbel, Néfertari est de la même taille que Ramsès. Le Petit Temple est également remarquable dans la mesure où c’est la deuxième fois dans l’histoire de l’Égypte ancienne qu’un souverain dédiait un temple à sa femme (la première fois étant le pharaon Akhenaton, 1353-1336 av. JC, qui dédia un temple à sa reine Néfertiti). Les murs de ce temple sont consacrés à des images de Ramsès et de Néfertiti faisant des offrandes aux dieux et à des représentations de la déesse Hathor.

Un site sacré

L’emplacement du site était sacré pour Hathor bien avant que les temples n’y soient construits et on pense qu’il fut soigneusement choisi par Ramsès pour cette raison même. Dans les deux temples, Ramsès est reconnu comme un dieu parmi d’autres dieux et son choix d’un lieu déjà sacré aurait renforcé cette impression auprès du peuple. Les temples sont également alignés sur l’est de sorte que, deux fois par an, le 21 février et le 21 octobre, le soleil pénètre directement dans le sanctuaire du Grand Temple pour éclairer les statues de Ramsès et d’Amon. On pense que ces dates correspondent à l’anniversaire et au couronnement de Ramsès. L’alignement des structures sacrées sur le soleil levant ou couchant, ou sur la position du soleil aux solstices, était courant dans le monde antique (on le retrouve notamment à New Grange en Irlande et à Maeshowe en Écosse), mais le sanctuaire du Grand Temple diffère de ces autres sites en ce que la statue du dieu Ptah, qui se trouve au milieu des autres, est soigneusement placée de manière à ne jamais être éclairée. Comme Ptah était associé au monde souterrain égyptien, son image était maintenue dans une obscurité perpétuelle.

Le haut barrage d’Assouan

Dans les années 60, le gouvernement égyptien planifia la construction du haut barrage d’Assouan sur le Nil, qui aurait submergé les deux temples (ainsi que les structures environnantes comme le temple de Philae). Entre 1964 et 1968, les deux temples furent démantelés et déplacés de 65 mètres sur le plateau des falaises où ils se trouvaient et reconstruits à 210 mètres au nord-ouest de leur emplacement d’origine. Cette initiative fut menée par l’UNESCO, avec une équipe internationale d’archéologues, pour un coût de plus de 40 millions de dollars américains. On prit grand soin d’orienter les deux temples exactement dans la même direction qu’auparavant et une montagne artificielle fut érigée pour donner l’impression que les temples étaient taillés dans la falaise rocheuse. Selon Oakes et Gahlin :

Avant le début des travaux, un batardeau dut être construit pour protéger les temples de la montée rapide des eaux. Puis les temples furent sciés en blocs, en veillant à ce que les coupes soient faites là où elles seraient le moins visibles lors du réassemblage. Les murs et les plafonds intérieurs furent suspendus à une structure porteuse en béton armé. Lorsque les temples furent réassemblés, les joints furent réparés avec un mortier de ciment et de sable du désert. Cette opération fut si discrète qu’il est aujourd’hui impossible de voir où les joints ont été faits. Les deux temples se dressent désormais au sein d’une montagne artificielle faite de gravats et de rochers, soutenue par deux vastes dômes en béton armé.

Toutes les petites statues et les stèles qui entouraient le site original du complexe furent également déplacées et placées aux endroits correspondant par rapport aux temples. Parmi celles-ci, on trouve des stèles représentant Ramsès en train de vaincre ses ennemis, divers dieux, et une stèle décrivant le mariage entre Ramsès et la princesse hittite Naptera, qui ratifia le traité de Qadesh. Inclue parmi ces monuments, on trouve aussi la stèle d’Asha-hebsed, le contremaître qui organisa la main-d’œuvre qui a construit le complexe. Cette stèle raconte également comment Ramsès décida de construire le complexe en tant que témoignage durable de sa gloire éternelle et comment il confia les travaux à Asha-hebsed. Aujourd’hui, Abou Simbel est le site antique le plus visité d’Égypte après les pyramides de Gizeh et il possède même son propre aéroport pour accueillir les milliers de touristes qui arrivent sur le site chaque année. »

(Référence : https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-287/abou-simbel/)

J’ai dormi pendant une bonne partie du voyage de retour. Barbara et moi avons échangé nos numéros sur WhatsApp afin de rester en contact. À notre arrivée à Assouan, Barbara est partie de son côté et elle nous a rejoints un peu plus tard au restaurant Bob Marley sur l’île Éléphantine. Claude et moi avons partagé un tagine de poulet au curry servie avec riz, salade, pain pita et trempette. Un tagine aux légumes, gracieuseté du restaurant, a compléter notre excellent repas.

À notre retour à notre hébergement, une bonne douche s’imposait. J’ai ensuite tenté de réserver nos billets de train pour Louxor par internet mais, sans succès. Les sites de réservations indiquaient aucune place disponible pour le lendemain. À 21h, j’étais déjà couchée, exténuée après cette longue journée de voyage et de chaleur intense.