SAMEDI, 28 OCTOBRE

ASSOUAN – LOUXOR (Pop : 470 000)

Nous avons déjeuné avec le petit déjeuner que la propriétaire nous avait préparé la veille et nous nous sommes fait des œufs à la coque pour compléter le tout. Nous avons revu Barbara qui était plutôt mal en point; de deux piqûres d’insecte, elle était rendue avec une trentaine de piqûres partout sur son corps et des démangeaisons. Pauvre elle! Nous lui avons fait nos adieux tout en lui souhaitant bonne chance pour la suite de son voyage, dû les circonstances.

Un des fils des propriétaires nous a conduits en bateau jusqu’à la gare de train. Directement à la gare, bagages en mains, on m’a dirigée vers le comptoir réservé aux étrangers. J’ai demandé 2 billets pour le prochain train de la journée mais l’homme au guichet m’a dit qu’il n’y en avait pas de disponible et que ça irait au lendemain. Je lui ai alors montré ma valise et j’ai insisté pour partir la journée même. Il a alors sorti une autre feuille de prix avec tous les trains pour les « locaux ». J’ai alors pu acheter deux billets en 3e classe (avec air climatisé) pour le train de 10h. Génial! Quand je suis arrivée pour payer, ce n’était plus 31$USD qu’un autre employé me chargeait mais 54$USD! Je lui ai alors montré le prix sur la feuille et il n’a pas eu le choix de corriger le montant. Une chance que j’aie été vigilante!

Le trajet a duré trois heures durant lesquelles nous avons pu voir, du côté où nous étions assis, les terres agricoles tout le long du Nil et pour les gens assis de l’autre côté du train, les petits villages avec les dunes en arrière-plan. Nous avons croisé quelques gros bateaux de croisière ainsi que quelques felouques qui descendaient le Nil. Le train a fait quelques arrêts dont un à Kom Ombo et un à Edfu. Nous avons bien aimé notre voyage en train.

De la gare de Louxor, située en plein cœur de la ville, nous avons marché cinq minutes pour nous rendre au Sweet Hostel Luxor. Le jeune réceptionniste nous a reçus avec dynamisme et enthousiasme. Notre chambre au 3e étage est petite mais propre, bien éclairée, avec un petit balcon et air climatisé.

Après avoir pris le temps de s’installer, nous sommes partis dîner. Nous avons opté pour le restaurant Family House tout près de notre hébergement. Mon assiette de légumes sautés avec riz n’était pas extraordinaire et la pizza bolognaise de Claude non plus. Mais nous avons apprécié l’air climatisé du restaurant car dehors il faisait 38 degrés! Nous nous sommes fait un thé à l’hibiscus sur la terrasse du toit de notre hôtel mais, nous l’avons bu à notre chambre car la chaleur sur le toit était suffocante en ce milieu d’après-midi.

À 17h, nous nous sommes dirigés vers le Nil. Au bout de la rue, de l’autre côté du rond-point, nous avons découvert la grande place située devant la mosquée Abou al-Haggag. Les jeunes enfants s’y promènent en patins à roulettes et en petites voitures jouets pendant que les parents se prélassent sur le gazon.

Juste à côté de cette grande place se trouve la billetterie pour le fameux Temple d’Amon aussi appelé Temple de Louxor. Bien que le site fût très achalandé et que la nuit tombait, nous avons décidé de le visiter quand même, préférant le visiter à la lueur de la lune plutôt que sous le soleil brûlant du lendemain.

Ce complexe de temples du XIVe siècle est tout simplement extraordinaire, sans oublier son immense OPEN AIR MUSEUM de blocs de temples répertoriés et sa très longue allée de sphinx.

À notre sortie du temple, nous avons traversé l’immense souk touristique et avons souper au restaurant Jamboree. Assis à la terrasse du 2e étage, nous avons dégusté notre soupe minestrone et notre poulet cajun tout en regardant les passants magasiner dans le souk. En quittant le restaurant, nous avons emprunté de nouvelles rues toutes plus achalandées les unes que les autres. Nous avons acheté des fruits (oranges et raisins rouges) et nos billets d’autobus pour Hurghada. Nous avons eu de la difficulté à retrouver notre chemin jusqu’à l’hôtel. Épuisés par notre journée, le trafic et la pollution, nous nous sommes rapidement mis au lit pour une bonne nuit de sommeil.

DIMANCHE, 29 OCTOBRE

LOUXOR – VALLÉE DES ROIS

À la relative fraîcheur du matin, nous avons déjeuné sur la terrasse de style Bob Marley située sur le toit de notre hôtel. J’ai ensuite fait la connaissance de Sarra et Ali, un jeune couple de Tunisiens fort sympathiques qui habitent en France depuis dix ans. Nous nous sommes joints à eux pour une excursion d’une journée dans la Vallée des Rois (300EGP chacun). Nous avons traversé le Nil en ferry et sommes embarqués tous les quatre à bord du minibus réservé pour nous.

Sur la côte ouest, dans le paysage désertique montagneux, on peut voir une multitude de tombes creusées dans la roche. Le billet d’entrée à la Vallée des Rois donne accès à trois tombes et plusieurs autres sont offertes en option. Quand on ne connaît pas les lieux et qu’on ne voyage pas avec un guide, c’est plutôt déroutant. Nous nous sommes fiés sur Ali, qui parle l’arabe tunisien, pour prendre les arrangements au guichet; ce fut une chance de l’avoir avec nous! Nous avons payé un extra de 1400EGP pour visiter la tombe de Saty1, la plus importante du site.

Un taftaf, sorte de petit cart, nous a menés à l’entrée (20EGP par personne). Nous avons étudié la carte du site, fait nos choix de tombes à visiter (4 en tout) et avons commencé par la plus impressionnante : Saty1. La tombe se trouve tout au fond d’un très long couloir en escalier. Les murs sont couverts de peintures rupestres originales dont plusieurs ont conservés leurs couleurs au fil des siècles. Il ne faut pas souffrir de claustrophobie car la grotte est profonde et remplie de touristes. L’air ambiant, la chaleur et l’humidité sont   oppressants. Quel sauna! Nous sommes ressortis essoufflés, détrempés et déshydratés mais impressionnés par cette magnifique grotte.

Nous avons trouvé les autres tombes que nous voulions voir, mais elles étaient toutes fermées! Nous nous sommes donc résignés à visiter celles ouvertes et pas trop éloignées car la chaleur intense (40 degrés) nous fatiguait déjà. Claude et Sarra ont sauté la visite des deux dernières tombes, préférant se reposer à l’ombre.

Voici les tombeaux que nous avons visitées :

  1. Merenptah (KV 8)

« Situé dans la vallée des Rois, dans la nécropole thébaine sur la rive ouest du Nil face à LouxorKV 8 est le tombeau du pharaon Mérenptah de la XIXe dynastie. C’est un tombeau situé au centre de l’oued principal de la vallée. KV8 est l’une des nombreuses tombes de la vallée à avoir été endommagées par les inondations. De nombreuses scènes ont été détruites à l’exception du haut des murs et du plafond de la chambre funéraire.

KV8 est situé dans la partie centrale de la vallée, au sud de la tombe de Ramsès II (KV7) et pratiquement en face du célèbre KV55. À ses côtés se trouve la tombe KV9 de Ramsès VI et est également très proche de la tombe KV62 de Toutânkhamon. Elle est au pied de la colline adjacente. De ce fait, le ruissellement des eaux l’a régulièrement inondé.

La structure de ce tombeau est beaucoup plus simple que celui de son père même si on retrouve de multiples annexes secondaires et latérales présentes également dans KV5 et KV7. Elle suit sur près de 165 mètres un plan rectiligne sans véritable rupture d’axe. Tous les successeurs de Mérenptah vont par la suite l’imiter. Mais il y a également des innovations intéressantes. En effet, pour favoriser le passage du sarcophage, les couloirs sont plus larges qu’avant et leurs pentes sont plus faibles. On peut constater que, pour faire passer l’énorme sarcophage extérieur du pharaon, les artisans ont été contraints de démonter certains jambages de portes avant de les reconstruire à l’aide de blocs de grès décorés qui ont ensuite été fixés à leur place. Comme le pharaon était obèse, cela peut expliquer la largeur inhabituelle du sarcophage. Enfin, c’est également la dernière tombe de la vallée des Rois à disposer d’un puits funéraire.

Ce tombeau comporte tout d’abord une longue et belle rampe d’entrée assez monumentale, à l’instar de celle de son père. Puis trois longs couloirs se succèdent suivis d’une salle où se trouve un puits central. Cette dernière ouvre vers une première salle hypostyle qui possède une salle latérale et son annexe. L’annexe n’a pas été touchée par les inondations. On pense qu’elle devait servir à accueillir les vases canopes de Mérenptah ou être une chapelle dédiée à la mémoire de Ramsès II.

Un nouveau corridor s’ouvre au fond de la salle et amène vers une antichambre. Puis, on suit un dernier couloir qui permet d’accéder à la vaste et grande chambre funéraire et ses quatre annexes latérales. Au fond de la salle funéraire, une porte permet d’accéder à la salle et de ses trois petits entrepôts.

Les piliers dans la chambre ont aussi été enlevés pour permettre le passage du sarcophage, et deux seulement ont été remplacés. Les deux piliers manquants ont été volés par Paneb, un chef-artisan véreux du village de Deir el-Médineh, pour les réemployer dans son propre tombeau. En effet, les deux piliers présents dans sa tombe sont très similaires dans leur exécution et leur style que ceux de KV8.

Enfin, la vaste chambre funéraire est voûtée, soutenue par huit piliers regroupés par deux. Ce style de chambre funéraire se retrouve dans le plan des chambres funéraires de ses prédécesseurs Séthi Ier dans KV17 ou Ramsès II dans KV7. »

(Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/KV8)

  • Rameses IX (KV6)

« KV 6 est le tombeau du pharaon Ramsès IX de la XXe dynastie. Cependant, les récentes découvertes archéologiques et la structure de la tombe suggèrent qu’elle n’avait pas encore été terminée au moment de la mort du pharaon. Ainsi, on note que le travail a été accéléré et bâclé pour achever l’ensemble.

La tombe se trouve au cœur de la vallée des Rois. L’entrée de la tombe de Ramsès IX se situe à l’ouest de l’oued principal, au pied d’une grande colline qui domine la partie centrale de la vallée. Elle s’enfonce sous 105 mètres. Elle croise en dessous d’elle une partie de la gigantesque tombe KV5 et de KV55. Sa taille est moins importante que celles de ses prédécesseurs, signe sans doute de l’affaiblissement de la puissance royale durant son règne.

L’hypogée a une structure classique, typique de la XXe dynastie qui suit un axe linéaire.

Après une rampe d’entrée exceptionnellement large, trois corridors se succèdent. Le premier couloir dispose de quatre petites chambres latérales groupées par deux. Mais aucune n’est décorée. L’une d’entre elles n’est même pas achevée. Au bout du couloir s’ouvre une antichambre. Contrairement à l’usage, on ne trouve aucun puits qui a été creusé dans celle-ci. Puis, on accède à une salle hypostyle comprenant quatre piliers. Cette salle est visiblement inachevée. Une rampe relie la salle hypostyle à la chambre funéraire. À l’origine, cette rampe devait mener à un autre couloir mais ce dernier a hâtivement été élargi pour la transformer en salle funéraire. On y a creusé une petite fosse rectangulaire à deux paliers à même le sol destinée à recevoir le sarcophage extérieur. Mais ce dernier n’a jamais été retrouvé.

KV 6 possède l’une des plus grandes entrées de la vallée. L’intention originelle de créer des pilastres aux extrémités de la porte d’entrée ainsi que la présence des chambres annexes latérales du premier corridor rappellent la structure de la tombe KV11. »

(Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/KV6#Description)

  • Rameses IV (KV2)

« KV 2 est le tombeau du pharaon Ramsès IV de la XXe dynastie. C’est le deuxième tombeau à droite en arrivant à partir du nord de la vallée.

C’est un hypogée rectiligne avec un plan segmenté par trois corridors qui se succèdent et aboutissent à une antichambre donnant sur la chambre funéraire.

Cette dernière contient toujours le sarcophage extérieur royal. Elle était suivie par une dernière chambre destinée à abriter le mobilier qui accompagnait le roi défunt dans l’au-delà.

Connue et ouverte depuis l’Antiquité, la tombe contient une grande quantité de graffitis. »

(Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/KV2)

Nous sommes repartis en minibus jusqu’au site Deir al-Bahari (240EGP). Nous avons pris à nouveau un taftaf jusqu’au fameux temple de Hatshepsut. Ce site ressemble un peu à Petra en Jordanie.

« Creusé dans des falaises calcaires abruptes qui surplombent le désert de la vallée de Deir el-Bahari, le temple d’Hatchepsout éblouit toujours les visiteurs.

Aussi connu sous le nom de « temple Deir el-Bahari », le temple d’Hatchepsout a été conçu par l’architecte Sennenmut. Il est dédié à Hatchepsout, la seule femme qui a régné en Égypte pendant une longue période. Il a été construit entre les 7ème et 21ème années de son règne et comporte une partie excavée dans la roche et une autre zone extérieure formée par trois terrasses.

Il n’y a pratiquement plus de vestiges de Hatchepsout puisque tout ce qui le concerne a été détruit après sa mort par son frère Tutmosis III, à qui elle avait repris le trône 20 ans plus tôt. Dans le temple, vous pourrez trouver des statues de Thutmosis III.

Les premiers chrétiens ont transformé le temple en un monastère, ce qui a considérablement endommagé les installations. Malgré cela, le temple a réussi à maintenir sa splendeur encore aujourd’hui.»

(Référence :https://www.egypte.fr/temple-hatchepsout#:~:text=Prix,1%2C30%20US%24%20)

Notre chauffeur nous a conduits au restaurant Moon Vally. Nous nous sommes servis au buffet (560EGP pour deux). La nourriture était excellente et surtout, nous étions en bonne compagnie avec Ali et Sarra!

Nous avons repris la route et vu, en passant, les Colosses de Memnon, deux immenses statues en plein milieu d’un champ. Ces deux statues viennent du temple d’Amenhotep III.

Nous avons poursuivi nos visites au Temple Médinet Habu.

« Médinet Habu représente le deuxième plus vaste complexe de temples de la région, après Karnak. Ici se trouve le Temple des millions d’années de Ramsès III.

Le temple d’Amon à Médinet Habu

Le site de Médinet Habu était auparavant nommé Djanet. Dans la mythologie égyptienne, il s’agit de l’endroit où Amon a fait son apparition pour la première fois. Pour cette raison, la reine Hatchepsout et son beau-fils le pharaon Thoutmosis III y ont érigé un temple consacré à « L’Inconnaissable ».

Le lieu accueillit pendant des siècles des cultes et des festivals annuels en l’honneur du dieu de la création et de la fertilité. Les anciens Égyptiens croyaient que le temple possédait des attributs magiques, les protégeant des assauts ennemis à l’époque de l’expansion libyenne à la fin du XXe siècle.

Le Temple des millions d’années de Ramsès III

Ramsès III est le dernier souverain conquérant du Nouvel Empire égyptien. Il a fait construire son temple commémoratif à Médinet Habu, sur les plans du Ramesseum (le temple funéraire de Ramsès II), en emmurant l’ancien temple d’Amon à l’intérieur.

Les rois successifs jusqu’aux Ptolémées ont par la suite effectué leurs propres ajouts. Puis, lorsque les cultes païens ont été proscrits, les chrétiens ont commencé à s’installer sur le site. Médinet Habu a finalement été abandonné au IXe siècle après J.-C, après une épidémie de peste. Des restes de briques crues datant du temps de la cité médiévale, d’où vient le nom Médinet Habu (médina signifiant « ville »), sont encore visibles dans les parties hautes de l’enceinte. »

(Référence : https://www.voyageegypte.fr/guide-egypte/attraction/medinet-habu)

Nous avons fait un dernier arrêt à Deir El-Madina (ruines de la ville ancienne, tombes de Sennutem et Inherkha).

« Deir el-Médineh (ou Deir al-Médîna) est le nom arabe d’un village de l’Égypte antique où résidait la confrérie des artisans chargés de construire les tombeaux et les temples funéraires des pharaons et de leurs proches durant le Nouvel Empire (de la XVIIIe à la XXe dynastie). Le village se situe sur le chemin qui mène du Ramesséum à la vallée des Reines.

Son nom antique, Set Maât her imenty Ouaset, signifie « La place de Maât (ou Place de vérité) à l’occident de Thèbes ». En effet, le village se trouve à l’ouest de Thèbes, sur la rive opposée du Nil. Le nom arabe de Deir el-Médineh signifie « le couvent de la ville » car, à l’époque de la conquête de l’Égypte par les Arabes, le temple du village avait été converti en monastère chrétien au ve siècle. Les artisans vénéraient Amenhotep Ier comme fondateur et protecteur de la confrérie.

Les habitants de Deir el-Médineh sont à l’origine d’une grande partie des tombes de la vallée des Rois et des temples funéraires qui longent la rive ouest du Nil, entre autres des tombes des Amenhotep, des Thoutmôsis, des Ramsès et de Toutânkhamon. On leur doit également le temple monumental d’Hatchepsout sur le site de Deir el-Bahari. Sur le flanc de la colline bordant le village, les tombes des ouvriers ont été construites et décorées par les ouvriers de la nécropole eux-mêmes. On y trouve entre autres les tombes d’Ipy, de Pached, et de Senedjem. Les fouilles ont permis de retrouver un grand nombre d’ostraca1 et de papyri, qui renseignent d’une façon détaillée sur la vie quotidienne des ouvriers. Ceux-ci apparaissent comme un personnel très qualifié de petits fonctionnaires, bien logés, nourris, soignés, bénéficiant d’un statut enviable. Ces grands travaux n’ont donc pas été réalisés, contrairement à une légende tenace, par une population d’esclaves. Cependant, le village compte des esclaves étrangers. De plus, l’isolement et la claustration des habitants reviennent à une situation d’esclavage. »

(Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Deir_el-M%C3%A9dineh)

Notre chauffeur nous a ramenés au ferry. Nous avons traversé du côté est et marché avec nos compagnons d’excursion jusqu’à notre hôtel. Après une douche froide, nous nous sommes reposés, heureux de profiter de l’air climatisé de notre chambre.

Nous sommes sortis souper au restaurant Al-Sahaby Lane. La terrasse du 5e étage offre une vue imprenable sur le temple de Louxor, l’allée des sphynx, le Nil et la côte ouest («West Bank»). Sur le chemin de retour, nous avons fait quelques achats au supermarché avant de rentrer à l’hôtel. J’ai écrit sur mon portable jusqu’à 23h et je n’ai pas trouvé le sommeil avant 1h du matin!

LUNDI, 30 OCTOBRE

LOUXOR

Ali et Sarra se sont joints à nous pour déjeuner. Quelle chance de pouvoir les revoir avant leur départ pour le Caire! Nous avons ensuite fait nos adieux en espérant les recevoir un jour au Québec.

Le chauffeur de taxi de l’hôtel nous a conduits aux renommés temples de Karnak. Ne connaissant pas les lieux, j’ai aussi acheté des billets pour l’accès au temple Mut. Quelle histoire pour trouver ce temple sur le site! Nous nous sommes informés à plusieurs guides qui nous ont tous envoyés dans des directions différentes. Finalement, nous sommes sortis du site et notre chauffeur nous a déposés à une porte secondaire, nous obligeant à marcher une bonne distance sous un soleil de plomb. Il ne reste que quelques ruines et statues du temple de Mut et nos efforts pour trouver ce temple n’en valaient pas la peine! Cependant, les autres temples de Karnak sont exceptionnels et fort intéressants à visiter.

INFORMATIONS SUR LES TEMPLES DE KARNAK :

« Sur la vallée du Nil s’élève le temple de Karnak, le plus vaste et le plus impressionnant des sanctuaires à colonnes du monde. Le domaine sacré comprend trois temples, dédié aux souverains de l’Égypte pharaonique. Le temple d’Amon Rê, au centre, est le plus important. La mise en chantier de ce gigantesque ensemble entreprise vers 9100 avant JC, s’est prolongée jusqu’à la période gréco-romaine au tournant de notre ère. 

Croyances pharaoniques

Tel un corps vivant, le grand château d’Amon n’a jamais cessé de croître et de se métamorphoser pendant 2000 ans, au gré des volontés successives et parfois contradictoires des pharaons. Le temple de Karnak connaît son heure de gloire entre 1979 et 1913 avant J.C., notamment sous l’impulsion du grand Ramsès II. Au temps de sa splendeur, le sanctuaire était relié au Nil par un bassin abritant les parcs sacrés des Dieux, utilisés pendant les grandes processions. 
Ce n’est que vus du ciel qu’on peut saisir l’ensemble des temples de Karnak dans leur immensité et leur complexité, car chaque pharaon ajoutant à l’oeuvre de ses prédécesseurs, le grand temple d’Amon n’a cessé de s’agrandir à partir de son sanctuaire initial, comme s’il s’agissait d’un être vivant. Le roi considérait que l’acte de construire et de dédier un édifice à son divin-père possédait une valeur essentielle. Chaque monument était offert à son prédécesseur, et d’une manière indirecte, au dieu : celui-ci, en échange, donnait à son fils stabilité et force. Pendant cette époque-là, bâtir avait plus d’importance que conserver des monuments déjà réalisés. Les blocs dont les temples étaient constitués gardaient un caractère spirituel sacré à jamais. Ainsi, au lieu de les détruire, on les employait directement dans les constructions nouvelles. À 600 km au sud du Caire, au coeur de la Haute Égypte s’est ainsi constitué le plus grand ensemble de temples jamais édifié sur les bords du Nil. 

La Description Du Temple

Il est important de noter que lorsque les anciens Égyptiens bâtissaient un temple, la construction commençait normalement par la partie la plus sacrée de l’édifice. Ensuite, ils embellissent le cœur du temple par de magnifique cours à colonnes qui encerclent cette partie sacrée, des portiques et des pylônes. Des milliers de pharaons ont participé à la maçonnerie du Karnak et à l’achèvement du temple d’Amon Rê.

Karnak est divisé en trois enceintes : l’enceinte d’Amon-Rê, celle de Moût et celle de Montou ; toutefois, seule celle du Dieu Amon-Rê peut être visitée. À lui seul, son tracé complexe éclipse les autres sites du pays. L’enceinte d’Amon-Rê s’organise selon deux axes : un orienté est-ouest et un autre orienté nord-sud qui forment un « T ». Cette enceinte comprend les sections les plus célèbres du complexe de Karnak, dont la fabuleuse salle hypostyle. Cette salle de 134 colonnes massives, dont la plupart ont gardé leur décor, est l’un des lieux les plus remarquables de toute l’Égypte. Elle évoque « une gigantesque forêt de papyrus en pierre ». À l’origine couverte par un plafond, la lumière filtrait par des fenêtres à claire-voie dont quelques-unes sont toujours en place.

Au-delà d’une première cour, la porte monumentale ouvrait sur une salle couverte d’un ciel étoilé, et hérissée de 137 colonnes en forme papyrus, fleur symbole de l’Egypte. La nef centrale, éclairée par la lumière du jour grâce à des fenêtres à claustra, montre des papyrus à la fleur déployée. Les nefs latérales jadis plongées dans l’obscurité, montrent des papyrus à la fleur fermée. Ainsi, lors des cérémonies religieuses, les fleurs donnaient l’impression de s’entrouvrir sur le passage des processions. En 663 avant J.C., les envahisseurs assyriens pillent Karnak et son temple. Il reste alors ensablé pendant plus de 1000 ans, avant d’être redécouvert au 19ème siècle et classé au patrimoine de l’UNESCO en 1979. »

(Référence :https://french.memphistours.com/Voyage-En-Egypte/Guide-Egypte/Culture-et-voyage/wiki/les-temples-de-karnak)

« L’enceinte de Mout est l’une des quatre principales enceintes du temple de Karnak. Elle est dédiée à la déesse égyptienne Mout, la déesse-mère. Mout (translittération : mwt) signifie « mère« .

L’enceinte de Mout n’était plus ouverte au public et aux touristes depuis 1976, date à laquelle le gouvernement égyptien a fourni au Brooklyn Museum une garantie leur permettant d’explorer le site, autorisant la fouille et la restauration des lieux. L’Institute of Arts de Détroit participe à cette opération archéologique. Seule la zone du temple de la déesse et des petits temples annexes qui le bordent sont dégagées pour le moment. Une vaste zone en friche reste encore à explorer, et fait l’objet à la suite de divers sondages, d’une prospection systématique afin d’en révéler les vestiges qui probablement s’alignaient le long du grand lac de la Dame de Thèbes. »

(Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_de_Mout_(Karnak))

Notre chauffeur nous a conduits au rond-point situé à côté du temple de Louxor. Nous avons découvert le restaurant Aboudi Coffee Break muni de grandes vitres offrant une vue sur la grande place et le temple. J’ai commandé un spaghetti bolognais et une bonne limonade fraîche.

Nous nous sommes rendus en calèche au musée de la Momification mais, il était fermé. (Plusieurs lieux publics ferment entre 2h et 5h p.m.) Nous avons pris une autre calèche pour nous ramener à l’hôtel et y faire la sieste. Nous sommes ensuite retournés au musée mais cette fois, nous y sommes allés à pied. Nous avons apprécié notre visite mais le musée est très petit et on en fait vite le tour.

« Dans les environs du fabuleux Nil, plus précisément dans la ville inépuisable et magique de Louxor, l’ancienne Thèbes, se trouve le musée de la momification, un spectacle unique et intéressant à étudier. Là, l’art de la momification se reflète parfaitement à l’époque de l’Égypte ancienne, qui a brillé à trois époques différentes, connues sous le nom d’Ancien Empire, d’Empire du Milieu et de Nouvel Empire. Vous pouvez voir des animaux momifiés et en apprendre davantage sur de nombreux outils et matériaux qui étaient utilisés à l’époque pour de telles tâches.

Ce petit musée sur les rives du Nil abrite une exposition fascinante décrivant le processus de momification effectué par les anciens Égyptiens.

Les instruments pour retirer les organes internes, les substances pour traiter le corps et les objets nécessaires à la momie lors de son voyage vers l’au-delà sont tous exposés ici.

La momie intacte de Maseharti, un grand prêtre et général de la 21e dynastie, a été retrouvée à Deir el-Bahri avec le cercueil peint de Maseharti.

Un chat momifié, symbole de la déesse Bastet, et un bélier momifié, symbole du dieu Khnoum, figurent parmi les autres expositions.

Parmi les éléments informatifs exposés figure une coupe transversale d’un crâne momifié, bourré de matériel dont le cerveau a été retiré. Il y a aussi un bout d’orteil momifié.

Inauguré en 1997 et situé à côté de l’imposant Musée de Louxor, qui date de 1975, le Musée de la Momification est une entité dont les buts sont strictement éducatifs. L’un de ses objectifs est de montrer comment les anciens Égyptiens faisaient leurs adieux à leurs morts et les préservaient ; en quelque sorte, les préparant au voyage vers une nouvelle vie qu’ils étaient sur le point de commencer.

il est possible d’avoir un contact visuel avec d’innombrables pièces d’une valeur historique inestimable: appuis-tête en calcaire, coupes à onguent, instruments utilisés dans différents rituels, coffres, animaux divers (béliers, chats, canards, crocodiles, parties de bœufs et bien d’autres). En plus de l’opportunité naturelle d’observer, le musée de la momification offre un enrichissement supplémentaire, car les visiteurs peuvent apprendre les techniques de momification utilisées dans l’Égypte ancienne elle-même. »

(Référence : https://fr.luxorandaswan.com/Voyage-En-Egypte/wiki/Mus%C3%A9e-de-la-momification)

Nous sommes retournés au restaurant Al-Sahaby Lane que nous avions bien apprécié la veille. Au menu : soupe aux tomates et feteera Dajaj (pâte filo fourrée de poulet, oignon, olive, tomate, sauce basilique, fromage égyptien Roumy et mozzarella). Quel délice! En soirée, nous avons déambulé dans le souk égyptien local (et non celui destiné aux touristes), heureux de découvrir cette facette de la vie des gens du quartier. Claude a fait l’achat de quelques fruits (pommes vertes, poires et grosses oranges égyptiennes). Ce souk commence au bout du souk touristique; c’est en quelque sorte sa continuité.

MARDI, 31 OCTOBRE

LOUXOR – BANANA ISLAND – WEST BANK

Après déjeuner, nous nous sommes rendus au quai et avons négocié un tour en bateau jusqu’à l’île aux Bananes (200EGP). Cette belle petite traversée nous a permis de voir de plus près les hôtels, maisons et champs cultivés qui longent la rive ouest. Rendus à destination, on nous a apporté des mini bananes pour en faire la dégustation. Ensuite, nous avons pris le petit chemin qui parcourt les plantations. Au bout du sentier, nous avons fait le tour des quelques cages pour y voir un crocodile, quelques canards, deux autruches et quatre macaques à longue queue.

Nous avons marché en direction de la rue principale en longeant un canal. Le piètre état des maisons laissait entrevoir une grande pauvreté. Nous avons pris un tuktuk jusqu’au ferry mais, nous sommes restés du côté ouest afin de découvrir ses atouts. Malheureusement, la chaleur était si intense que nous avons coupé court à notre projet d’explorer les environs à pied. D’ailleurs, l’endroit n’est pas propice à ce type d’exploration. Nous avons dîné au restaurant du Nile Valley Hotel. Ce restaurant est grand et chic. Il offre une belle vue sur le Nil et sa côte est. On nous a servi une soupe aux tomates et un tagine de poulet au curry. Délicieux!

Sous une température de 34 degrés C, nous avons pris le ferry public (7,5EGP), avons marché sur la corniche et avons pris un taxi jusqu’à notre hébergement pour y prendre une douche, faire la sieste et nous occuper avec nos appareils électroniques jusqu’à ce que le soleil baisse d’intensité.

À 17h, je suis partie seule en calèche. Je suis allée visiter le musée de Louxor pendant que Claude lisait sur la terrasse du toit de notre hôtel. J’ai apprécié ma visite.

« Ce magnifique musée possède une collection d’antiquités bien choisies et brillamment affichées et expliquées datant de la fin de l’Ancien Empire jusqu’à la période mamelouke, principalement collectées dans les temples et la nécropole thébaine. 

Les visiteurs, après avoir vu les expositions dans le jardin, entrent dans le musée par une grande porte vitrée. Le hall principal du musée se compose de deux niveaux avec des couloirs en spirale reliant les niveaux entre eux et donnant au musée une atmosphère dynamique différente des autres anciens musées traditionnels. 

La galerie du rez-de-chaussée possède plusieurs chefs-d’œuvre, dont un relief en calcaire bien conservé de Thoutmosis III, une statue magnifiquement sculptée de Thoutmosis III en grauwacke du temple de Karnak, une figure d’albâtre d’Aménhotep III protégée par le grand dieu crocodile Sobek, et l’un des rares exemples d’art de l’Ancien Empire trouvé à Thèbes, un relief d’Unas-ankh, trouvé dans sa tombe sur la rive ouest. Une fois à l’intérieur de la zone principale du musée, deux des premiers objets qui attirent l’attention sont une énorme tête de granit rouge d’Amenhotep III et la tête de vache-déesse de la tombe de Toutankhamon.

Une nouvelle aile a été ouverte en 2004, dédiée à la gloire de Thèbes pendant la période du Nouvel Empire. Le point culminant et la raison principale de la nouvelle construction sont les deux momies royales, Ahmose I (fondateur de la 18e dynastie) et la momie que certains croient être Ramsès I (fondateur de la 19e dynastie et père de Seti I), magnifiquement affiché sans leurs emballages dans des pièces sombres. D’autres expositions bien étiquetées illustrent la puissance militaire de Thèbes pendant le Nouvel Empire, à l’époque de la construction de l’empire égyptien, y compris les chars et les armes.

À l’étage supérieur, le thème militaire est dilué avec des scènes de la vie quotidienne montrant la technologie utilisée dans le Nouvel Empire. Des écrans multimédias montrent des ouvriers récoltant du papyrus et le transformant en feuilles à utiliser pour l’écriture. On montre aux jeunes garçons qui apprennent à lire et à écrire des hiéroglyphes à côté d’une exposition d’outils de scribe et d’outils d’architecte. »

(Référence : https://www.marsaalamtours.org/fr/luxor-museum)

Je suis repartie en calèche jusqu’à la grande place où j’avais rendez-vous avec Claude. Nous avons traversé le souk d’un pas rapide, évitant de regarder les marchands qui sont très insistants et qui nous apostrophent à tour de rôle. Nous sommes retournés souper au restaurant Jamboree, où le personnel nous a reconnus et accueillis chaleureusement. Notre soupe et tagine de poisson étaient vraiment à notre goût.

En soirée, nous avons marché jusqu’au mall situé face à la gare ferroviaire. Au 6e étage, nous avons vérifié la programmation de la soirée au cinéma. La comédie à l’affiche ne nous intéressait pas. Le jeune employé du cinéma nous a accompagné sur le toit de l’édifice. Du haut du 8e étage, j’ai pris quelques photos de la ville sous la lueur de la lune. Nous avons poursuivi notre marche sur El-Mansheya, artère importante et très achalandée devant la gare. Le trafic et la pollution nous ont dissuadé à pousser notre exploration plus loin.

MERCREDI, 1er NOVEMBRE

LOUXOR

Nous avons apporté avec nous nos pots de beurre d’arachide et de confiture ainsi que notre café instant pour que notre petit déjeuner inclus soit plus satisfaisant.

Dans le hall d’entrée, j’ai jasé avec la jeune copropriétaire de l’hôtel. (Je l’ai surnommée la vierge Marie car avec son foulard sur la tête et sa tunique, elle lui ressemble vraiment. Elle est douce, calme et elle prend le temps de bien expliquer les choses. Elle s’exprime dans un anglais parfait. Elle est Suisse d’origine pakistanaise.) Elle nous a conseillé d’aller nous promener sur El-Madina El-Monawwara, longue rue commerciale dans un quartier non touristique. Plusieurs commerces étaient encore fermés à cette heure matinale. (Les marchands de fruits, légumes, viandes et poissons ouvrent les premiers. Vers 11h, les autres commerces suivent. Puis, entre 14h et 17h, plusieurs commerçants ferment leurs portes pour la sieste. Et finalement, à partir de 17h jusqu’à 22h, tout est ouvert.) Nous avons bifurqué vers Television Street, artère commerciale la plus importante de Louxor, pour ensuite revenir sur El-Madina pour faire l’achat de deux poissons, pommes de terre, tomates, oignon et concombre. Nous avons aussi acheté café et olives au Alrayah Market.

De retour à l’hôtel, nous avons relaxé sur la terrasse du toit, assis sur un divan bas et directement en face d’un énorme ventilateur pour nous aider à supporter la chaleur ambiante. J’ai eu un échange intéressant avec un jeune Français avant de rejoindre Claude à notre chambre.

Nous avons soupé au restaurant Chicken Broast, à un coin de rue de notre hôtel, sur Al-Mahata. Nous sommes ensuite retournés dans le quartier visité le matin afin de profiter de l’effervescence de fin de journée. Comme il y avait du monde et quel trafic!

JEUDI, 2 NOVEMBRE

LOUXOR – HURGHADA (via Qena et Port Safaga; Pop d’Hurghada : 95 600)

Nous avons pris un dernier déjeuner à Louxor et avons fait nos adieux aux deux jeunes très sympathiques propriétaires dont la belle Marie. Nous avons marché jusqu’à GoBus pour y prendre l’autocar de 9h30 a.m. pour Hurghada. Assis aux premiers sièges en avant, nous avons profité de la vue sur les paysages désertiques plats et montagneux et sur les villes de Qena et Port Safaga. Ce qui m’a le plus surpris, ce sont les montagnes rocheuses semblables à celles du Canada mais, avec la neige et les glaciers en moins! À mi-chemin, nous avons fait un arrêt d’une vingtaine de minutes. Dans la boutique d’artisanat, j’ai trouvé une tunique avec motifs égyptiens mais, je ne l’ai pas achetée; le marchand voulait me la vendre 950EGP alors que j’aurais pu l’avoir au souk de Louxor pour 100EGP! En dernier, il me l’aurait laissée à 200EGP mais, trop tard, je n’en voulais plus. Son attitude m’avait enlevé le goût de faire affaire avec lui!

À 14h, nous arrivions à la gare d’autobus GoBus de Hurghada. Nous avons pris un taxi Uber (4km; 28EGP) jusqu’au Villamar Sea View. Le quartier touristique de notre hôtel est beau, tranquille, récent et à seulement 5 minutes à pied de la plage et à 15 minutes du centre-ville. Nous nous sommes tout de suite sentis bien, heureux d’être enfin dans un environnement propre, loin des rues poussiéreuses, de la pollution et du trafic. 

Notre hôte nous a accueillis chaleureusement avec un café autour de la table de cuisine et il a répondu patiemment à mes questions concernant les alentours. Claude et moi avons fait la connaissance de Nuno, un sympathique Portugais vivant dans la province de Coimbra au Portugal. Il aimerait bien nous montrer sa ville lorsque nous séjournerons dans la ville de Coimbra vers la fin novembre.

Nous avons déposé nos bagages dans notre spacieuse et lumineuse chambre avec balcon. Notre hôte nous a ensuite guidés jusqu’au ATM de l’hôtel Magic Beach et au supermarché et restaurant Pick n’Pack. Affamés, nous avons dévoré notre soupe et notre pasta à la sauce béchamel au poulet. C’était délicieux, nourrissant et étonnamment économique dans ce quartier dédié aux touristes.

Nous avons acheté quelques provisions et sommes revenus à l’hôtel pour passer une petite soirée tranquille dans notre nouvelle chambre. Je suis montée quelques minutes sur la terrasse du toit pour voir la mer Rouge et la ville sous la lueur du coucher du soleil.

VENDREDI, 3 NOVEMBRE

HURGHADA

Après déjeuner, je me suis attardée à la table pour jaser avec trois voyageurs : deux Autrichiens et un Suisse. Joseph, un deux des Autrichiens, a montré un intérêt marqué pour la chasse et la pêche au Québec. Je lui ai donné mes coordonnées, heureuse à l’idée de l’accueillir chez nous avec ses amis, sur la Côte-Nord au Québec.

Après une petite séance de lavage de vêtements à la main, Claude et moi sommes partis découvrir la plage publique située à 600m de notre hôtel (Entrée : 2.5EGP pour la journée). Appelée Family Resort, cette plage est aménagée de façon très attrayante avec toutes ses chaises et parasols au bord de l’eau et sur ses deux longues jetées qui avancent vers le large. La mer Rouge est turquoise, tiède et invitante et je m’y suis baignée, heureuse de profiter de cette magnifique étendue d’eau. La plage était pratiquement déserte en ce vendredi matin réservé à la prière pour les musulmans.

Sous le soleil brûlant du midi, nous avons marché jusqu’au Dahar Square. Nous nous sommes désaltérés avec un excellent jus de mangue frais avant de nous diriger vers le marché local que nous avons découvert par hasard. On y vend de tout pour cuisiner : fruits, légumes, fines herbes, viande, animaux vivants (poules, canards, lapins, oies et pigeons), poissons et crustacés.

Nous avons dîné à l’air climatisé au Gad Restaurant. Au menu pour moi : shawarma au poulet. Nous avons ensuite pris un taxi Uber (28EGP) pour retourner à l’hôtel chercher de la lecture pour notre après-midi à la plage. Nous sommes retournés à pied au Family Resort. Cette fois, la plage était achalandée. Les jeunes familles étaient réunies sous les parasols ou dans l’eau. Nous étions les seuls touristes à cette magnifique plage publique. Je me suis baignée deux fois, nageant gaiement dans les vagues ondulantes.

Vers 16h, nous avons regagné notre hôtel, gorgés de soleil. Nous avons soupé au restaurant New Da Vinci, assis à la terrasse sous une température plutôt « fraîche » de 28 degrés. Eh oui, j’avais la chair de poule! Mon corps semble s’être habitué aux chaleurs extrêmes. Claude et moi avons partagé une succulente soupe de poisson et crevettes, ainsi qu’un spaghetti bolognais (10$CAD au total).

Mamut, notre hôte, nous a accueillis à notre retour à l’hôtel. Nous avons piqué une jasette avec lui tout en sirotant une tisane à la menthe. Puis, nous sommes montés à notre chambre pour y terminer la soirée.

SAMEDI, 4 NOVEMBRE

HURGHADA

Nous avons pris notre petit-déjeuner en compagnie d’une famille indo-américaine en Tour du monde pour un an. Le père des trois jeunes enfants est pédiatre. Drôle de coïncidence, ils arrivaient du Portugal et c’est justement ce pays que nous visiterons après l’Égypte!

Nous avons pris un taxi Uber jusqu’aux bureaux de GoBus sur Nasr Street pour y acheter nos billets d’autobus pour le Caire pour le 7 novembre. Un autre chauffeur de taxi nous a conduits jusqu’au Marché aux poissons sur Al-Shohada Street, au centre-ville d’Hurghada. Nous avons jeté un coup d’œil aux étales fort odorants avant de nous diriger vers l’immense et magnifique mosquée El Mina.

Nous avons continué notre exploration vers la Hurghada Marina. Ce lieu a été conçu de toute pièce pour les touristes : Hôtel Marina, souk avec boutiques de luxe, promenade le long du quai avec restaurants, bars, cafés et kiosques de vente d’excursions. C’est beau, propre et tape à l’œil; un vrai décor de rêve avec les palmiers, les fleurs, les gros yachts et les eaux turquoise de la mer Rouge.

Nous avons pris un jus de lime avant d’embarquer à bord du demi sous-marin Paradise (300EGP chacun) pour une croisière de deux heures sur la mer Rouge. Le capitaine a amarré le bateau face à l’île Giftoun et tous les passagers sont descendus dans la cale vitrée pour observer les poissons tropicaux et les riches fonds marins. Quelques touristes ont ensuite sauté à l’eau pour faire de la plongée en apnée. Claude et moi sommes restés au sec sur le pont, observant avec contentement les plongeurs, la mer, les bateaux, les dauphins et le magnifique paysage.

À notre retour au quai, nous avons dîné au restaurant Olie’s, face aux gros yachts de luxe. Nous avons partagé une chorba (soupe aux lentilles) et une excellente pizza végétarienne. En quittant la marina, nous avons cherché la plage publique des alentours mais sans succès; cette plage n’existe plus. (Notre guide Le Routard n’était pas à jour!) Nous avons marché sur la rue El-Shohada, artère commerciale importante du centre-ville. Nous y avons vu plusieurs affiches de boutiques écrites en russe. (Hurghada est LE lieu prisé des 20 000 ressortissants russes qui habitent l’Égypte.)

En traversant la rue pour aller rejoindre Claude, un homme en état d’ébriété est arrivé derrière moi et m’a donné une bonne claque dans le cou. Claude, ayant vu la scène, a lâché un cri à l’homme et j’ai aussi vu deux Égyptiens prêts à me venir en aide. Un peu sonnée mais sans perdre mon sang froid, j’ai rejoint Claude et je l’ai prié de ne pas intervenir. Un chauffeur de minibus est passé à côté de nous et nous a fait comprendre qu’il était désolé de cet incident. Je lui ai fait signe que j’étais correcte. C’était tout de même gentil de sa part de nous montrer son appui.

Nous avons acheté quelques fruits et moi, une tunique rouge aux motifs égyptiens (130EGP après négociation). Fatigués de la chaleur et du soleil, nous avons pris un taxi Uber jusqu’à notre hôtel. Café, douche, écriture et ménage de mes photos, voilà ce à quoi je me suis occupée jusqu’à l’heure du souper.

Nous sommes retournés souper au restaurant New Da Vinci. Notre soupe et assiette de poisson grillé étaient exquis. Pendant que Claude regardait le soccer à la télévision du bar et jasait avec un des serveurs, je suis allée magasiner dans les petites boutiques des alentours. J’ai négocié quelques trucs mais finalement, je n’ai rien acheté.

DIMANCHE, 5 NOVEMBRE

HURGHADA

J’ai dû réveiller notre hôte Mahmut qui dormait profondément sur le plancher, à côté de la table de la cuisine. Il est parti acheter du pain pour nous faire à déjeuner. Quel manque d’organisation et de prévoyance! Nous avons finalement été servis et nous avons déjeuné en compagnie de la jeune famille indo-américaine.

Nous avons pris un taxi Uber jusqu’à l’hôtel Sindbad Club situé au début de la promenade piétonne El-Mamsha. Cette promenade s’étend sur 4 km et donne accès à de grands hôtels 5 étoiles et à une multitude de petites boutiques dont plusieurs appartiennent à des Russes. En fait, les hôtels de luxe occupent 40km du littoral sud d’Hurghada et toutes les plages leur appartiennent. Nous avons marché jusqu’au Grand Palace. Comme l’architecture de cet hôtel est magnifique! C’est une copie du Château des milles et une nuits du conte Aladin.

Nous avons croisé un Égyptien au français impeccable. Nous étions à la recherche d’une belle plage et il nous a gentiment conseillé d’aller à l’hôtel Élysées Dream Beach. Nous y sommes allés en taxi. Pour 10$USD chacun, nous avons eu accès à la plage avec serviettes, chaises longues et parasol pour la journée. Nous avons alterné baignade dans les eaux tièdes de la mer Rouge et lecture à l’ombre des arbustes. Nous avons dîné au restaurant de la plage (soupe et pizza).

En fin d’après-midi, nous sommes rentrés au chic hôtel Marriott. On a pris quelques informations à la réception. Il en coûte 30$USD par personne pour la journée pour profiter de leur plage privée et de leur piscine. On nous a permis d’aller jeter un coup d’œil aux installations. Wow! Tout est vraiment bien aménagé et invitant!

Nous sommes rentrés à notre hôtel en taxi. Comme à l’habitude, la fraîcheur de la chambre était bienvenue. Nous sommes sortis souper au petit restaurant climatisé Pick’n Pack de notre quartier. Notre casserole gratinée au poulet était succulente. Seule ombre au tableau : nous étions entourés de fumeurs.

LUNDI, 6 NOVEMBRE (60e anniversaire de Claude)

HURGHADA

J’ai encore dû réveiller Mahmut qui dormait sur le plancher à côté de la table de cuisine. La veille, je lui avais pourtant demandé notre petit déjeuner pour 7h30a.m. Il est vraiment au rythme africain!

Après déjeuner, nous avons fait nos adieux à la famille indo-américaine puis, nous sommes partis en taxi au Grand aquarium d’Hurghada aussi appelé Red Sea Glass Magawish (Prix d’entrée : 49$CAD chacun). Ce grand site est divisé en trois parties fort bien aménagées: la forêt, les aquariums et les animaux dans les cages et enclos extérieurs. Il contient 1200 animaux et 100 espèces. C’est avec intérêt que nous avons fait le tour des installations et observé poissons, autruche, canards, pans, tortues, serpent, crocodiles, singes, chauve-souris, etc. Deux des aquariums sont en forme de long tunnel ; quel plaisir de voir passer les petits requins, les grosses raies et une multitude de poissons tropicaux au-dessus de notre tête! On peut aussi voir deux immenses squelettes de l’ancêtre de la baleine.

Nous avons pris un deuxième taxi jusqu’à Sand City. Ce musée en plein-air contient 59 grandes sculptures de sable et est unique en son genre. (Entrée : 350EGP). Il y a une section pour enfants avec Popeye, Bob l’éponge, Nemo, Les Simpsons, Transformeur, l’Homme araignée, etc. Les autres sculptures sont dans la section principale. On y trouve le Sphynx et les 3 pyramides de Gizeh, les 2 temples d’Abu Simbel, le Temple de Hatshepsut de la Vallée des Rois, etc. En faisant le tour des sculptures, je me suis sentie émue en revoyant tous ces trésors archéologiques. Que de bons souvenirs!

Nous avons pris un troisième taxi. Cette fois, nous nous sommes rendus au restaurant Star Fish situé sur la rue Sheraton, près de la fameuse mosquée Al Mina et directement en face du marché de poissons. Au menu : soupe aux fruits de mer et assiette de grosses crevettes, poisson grillé, calmars et salade de chou. C’était exquis! Nous avons jasé de voyages avec un sympathique couple composé d’un Français et d’une Bolivienne, assis à la table voisine de la nôtre.

Le chauffeur de notre quatrième et dernier taxi de la journée nous a conduits à la Plage Da Vinci, tout près de notre maison d’hôte. Pour 75EGP chacun, nous avons eu accès à cette plage qui nous a tout de suite plu. Allongés sur nos chaises longues, à l’ombre d’un grand parasol, nous avons passé le restant de l’après-midi à observer la mer, les vagues et les gros yachts. Je me suis longuement baignée dans les eaux cristallines et légèrement agitées, profitant de cette dernière chance que j’avais de me baigner dans la mer Rouge.

Je suis retournée seule à l’hôtel et Claude, pour sa part, est allé prendre un verre au bar   Place2B. Quand je suis arrivée à l’hôtel, la porte était barrée! J’ai téléphoné à Karim, le propriétaire. Celui-ci a tenté de rejoindre Mahmut, notre hôte, sans succès. J’ai attendu presque une demi-heure avant qu’un ami de Karim vienne crier à tue-tête, à plusieurs reprises, le nom de Mahmut à la porte de notre hôtel. Mahmut a fini par venir ouvrir. Eh oui, il était dans l’hôtel! Il devait dormir profondément, comme d’habitude.

Claude est venu me trouver à la tombée du jour (vers 18h). Nous avons opté pour le restaurant New DaVinci pour son souper de fête car l’ambiance y est agréable et le personnel commence à bien nous connaître. Nous avons eu le temps de jouer au billard avant d’être servis. Nous avons très bien mangé : soupe aux fruits de mer et brochettes de poulet sur nid de riz. À notre arrivée à l’hôtel, Claude avait plein de beaux messages sur Messenger pour sa fête.

MARDI, 7 NOVEMBRE

HURGHADA – LE CAIRE

Nous avons déjeuné en compagnie d’un couple de Madrid. Grands voyageurs, ils ont visité plusieurs pays d’Afrique. Leurs destinations préférées sur ce continent : Tanzanie- Kénya (pour les safaris mais cher) et Namibie (pour la beauté de ses paysages diversifiés et pour sa simplicité à visiter en voyageur indépendant).

Nous avons fait nos adieux aux madrilènes, à Paula (propriétaire espagnole de l’hôtel) et à Mahmut (notre hôte), avant de partir en taxi avec nos valises pour la gare de GoBus au centre-ville. Nous avons quitté Hurghada à 9h30am. Le bus a longé le canal de Suez en passant par El Gouna, Zafarana (arrêt de 20 minutes) et le Nouveau Caire. Nous avons parcouru 472 km à travers le désert pendant sept heures. Le paysage n’était pas banal : étendues de sable à perte de vue avec parc de panneaux solaires, parc d’éoliennes, quelques usines pétrolières, hautes et imposantes montagnes rocheuses et quelques villes le long du canal de Suez. Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est de voir le Nouveau Caire avec ses magnifiques portes d’entrée, ses nombreux édifices à logement tous identiques et son autoroute à 12 voies sur une distance de plusieurs km.

La « nouvelle capitale » égyptienne (en arabe : العاصمة الإدارية الجديدة, al-ʿāṣima al-ʾidārīya al-gadīda), parfois appelée Wedian ou Al-Masa, est une ville nouvelle en construction depuis 2016, destinée à devenir à terme la capitale de l’Égypte en remplacement du Caire. Le chantier est situé à environ quarante-cinq kilomètres à l’est du Caire, en plein désert.

Ce projet de déplacement est une tentative de désengorger la métropole nilote, en proie à une expansion démographique et économique que les infrastructures peinent à suivre. Mais les observateurs font remarquer que ce mouvement vers l’est a probablement aussi des visées politiques, visant notamment une plus grande proximité du pouvoir avec la zone stratégique du canal de Suez.

Le projet, prévu depuis les années 1970 et sans cesse repoussé, a connu son véritable lancement à l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi. Suscitant un certain enthousiasme en Égypte, il est également l’objet de critiques, portant en particulier sur son financement.

La ville nouvelle est située environ quarante-cinq kilomètres à l’est du Caire, en plein désert et à mi-chemin entre l’actuelle capitale et la ville de Suez, qui se trouve à l’entrée sud du canal. Toutefois, elle reste intégralement incluse à l’intérieur du gouvernorat du Caire ; en effet, la constitution égyptienne dit explicitement que Le Caire est la capitale de l’Égypte. Sa construction devrait en faire une nouvelle cité-satellite de la capitale actuelle, s’ajoutant aux quatre qui ceinturent déjà cette dernière1.

Travaux réalisés

Les travaux commencent par un grand chantier d’infrastructures. En 2016 démarre la première tranche des travaux urbains à proprement parler, couvrant une surface de 17 000 hectares (25 000 logements, répartis en sept cents immeubles et neuf cent cinquante villas). Sur ce chantier travaillent environ deux cent mille personnes (ouvriers, mais aussi fonctionnaires, militaires, etc.). Cette première phase correspond à un budget d’environ soixante-dix milliards de livres égyptiennes (soit environ 3,3 milliards d’euros au taux de change de 2018)11. En mars 2018, 390 kilomètres d’autoroutes ont été construits.

La Chine, très présente dans le financement du projet, est également investie dans la construction, avec la réalisation d’au moins une vingtaine de tours11. La construction implique en particulier la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) et China Fortune Land Development. La CSCEC est la première entreprise de construction du monde quant au chiffre d’affaires, et a un statut d’entreprise du gouvernement central chinois. La seconde est une entreprise privée de taille très inférieure, mais comptant cependant un membre du parti communiste chinois dans son comité3.

Les travaux sont régulièrement visités par des journalistes étrangers, à travers des visites guidées promotionnelles13. Au printemps 2021, alors que la pandémie de Covid-19 a fait prendre du retard au chantier, environ 60 % du chantier est terminé selon les sources gouvernementales, et la date annoncée de l’inauguration officielle est en décembre 202114.

Le 10 mars 2021, le président égyptien déclare que l’issue du transfert des agents publics au nouveau siège du gouvernement fin 2021 ou début 2022 sera l’occasion du « début de la seconde république ». L’inauguration prévue de la nouvelle capitale administrative doit être accompagnée d’une manifestation spectaculaire qui sera diffusée par le biais des médias internationaux. La première phase de transfert d’agents publics devrait compter près de 51 000 fonctionnaires de niveaux différents. Ces derniers ont selon lui tous été formés depuis 2018 aux différents outils numériques (notamment la nouvelle plateforme G2G) mis à disposition au nouveau siège du gouvernement à la nouvelle capitale administrative15.

Les premiers fonctionnaires devaient y travailler à partir de décembre 2021 et être 100 000 d’ici 202416.

L’inauguration de la première phase couvrant 126 km2 est finalement repoussée à 202212.

Caractéristiques urbaines

Le choix urbanistique, construit avec l’agence d’architectes américaine Skidmore, Owings and Merrill, s’est porté sur une réalisation proche de ce qui est fait à Dubaï, avec une ville relativement compacte dans son centre, un quartier des affaires représentant un signal visuel fort, mais faisant la place à des espaces d’habitation vastes et verts. L’emprise de la nouvelle capitale est de sept cents kilomètres carrés. L’ensemble est prévu pour accueillir environ six millions et demi d’habitants, répartis dans vingt-et-un districts résidentiels, à une échéance de vingt ans environ11. La ville est prévue pour compter environ dix mille kilomètres de voies nouvelles, dont une part importante réservée à l’espace piétonnier17. À l’achèvement, 1 750 000 emplois permanents sont prévus, ainsi que 663 infrastructures de santé, sept cents écoles maternelles et garderies, ainsi qu’un parc d’attraction de grandes dimensions10,3.

Outre de très nombreux logements, non seulement de haut de gamme mais aussi plus modestes afin d’accueillir tous les fonctionnaires du nouvel ensemble, le projet compte des hôtels de luxe, un nouvel aéroport, une tour de 345 mètres (en)18. En janvier 2019, le premier bâtiment public inauguré est la cathédrale de la Nativité du Christ, décidée notamment en réaction à l’attentat du 11 décembre 2016, et plus grande église du Moyen-Orient11,19. Au même moment, la mosquée Al-Fattah al-Alim, plus grande mosquée d’Égypte, est également inaugurée20.

Critiques

Financement

La plus virulente critique adressée par les observateurs au projet est l’absence de transparence concernant le financement de l’opération. Le coût annoncé du projet est d’environ quarante-trois milliards d’euros en 2015, alors que l’Égypte traverse une crise économique et budgétaire importante18. Si la plupart des noms des équipements construits ou à construire sont inconnus, la grande artère centrale du projet portera le nom de Mohammed ben Zayed Al Nahyane, prince héritier de l’émirat d’Abou Dabi, ce qui laisse supposer aux observateurs un financement au moins en partie émirati : « L’Égypte se livre au Golfe, à l’Arabie saoudite et aux Émirats »11. Les investisseurs dubaïotes, intéressés lors du lancement du projet, refusent rapidement de s’engager et de fournir les garanties financières nécessaires12.

La China State Construction finance un tiers du prix prévisionnel du projet (environ quinze milliards d’euros sur les quarante-cinq anticipés) par un mécanisme de prêts21.

Contre ces critiques, des responsables du gouvernement égyptien se sont prononcés à plusieurs reprises pour clarifier que la méthode de financement de la nouvelle capitale administrative s’appuie sur une stratégie simple. Elle s’agit de rendre de la valeur aux territoires à travers la mise en place d’infrastructures comme l’eau, l’électricité et le gaz, d’où la volonté actuelle des sociétés du secteur privé comme du secteur public d’investir dans des projets commerciaux et résidentiels. Donc, pour le gouvernement égyptien, le financement de la nouvelle capitale administrative ne mobilise pas des dépenses affectées au budget national et se déroule d’une manière complètement indépendante et séparée22.

De surcroît, au cours de la pandémie de Covid-19, de nombreux Égyptiens critiquent la priorité donnée à ce projet face à des enjeux médicaux paraissant largement plus prioritaires23.

Fort risque de non-achèvement

Les prévisions officielles de durée du chantier varient en fonction des personnes effectuant les annonces : al-Sissi parle d’un chantier ne dépassant pas cinq ans ; le ministre du Logement estime entre cinq et sept ans la durée des travaux ; mais le ministre de l’Investissement parle de douze années de chantier avant mise en service24. L’exemple des villes nouvelles égyptiennes déjà construites montre leur échec relatif à se développer (à l’exception de Dix-de-Ramadan, qui a partiellement rempli ses objectifs initiaux), et a fortiori à désengorger la capitale8.

L’analyse des travaux réalisés en fin d’année 2017 et au début de 2018 montre un resserrement du projet par rapport aux ambitions initiales, resserrement sur lequel aucune communication officielle n’est effectuée ; mais de nombreux panneaux publicitaires présentant l’état initialement prévu de la nouvelle capitale sont abattus ou arrachés, ce qui laisse présager une modification assez importante du projet. Cette modification est observable sur les bâtiments déjà réalisés, qui ne correspondent pas à l’architecture de style dubaïote envisagée, mais plutôt à ce qui se fait depuis des années en matière de construction en Égypte25.

Risque d’une bulle immobilière

Conséquemment au risque de non-achèvement, les observateurs les plus pessimistes craignent que ce projet ne débouche sur une bulle immobilière13.

Approvisionnement en eau

Un autre point fréquemment souligné est la difficulté d’approvisionner le nouvel ensemble urbain en eau douce ; la seule source disponible est en effet le Nil lui-même, dont il faut pomper l’eau pour l’apporter en plein désert26.

Aux sujets de l’approvisionnement en eau, mais aussi en électricité, aucune étude publique sur les consommations quotidiennes de la ville n’a été publiée. Les plans visibles début 2022 montrent en revanche une diminution des espaces verts prévus par rapport aux premiers plans-masses12.

Une ville pour les riches

Une autre des critiques adressées au projet est de se former une ville pour les plus aisés, excluant soit de fait — par le prix des logements proposés11 — soit de droit — par la constitution d’une ville fermée et très sécurisée — les plus modestes. Ismaïl Alexandrani, journaliste d’investigation égyptien, estime ainsi en 2015 que la nouvelle capitale sera une « bulle golfienne isolée et climatisée »9.

D’autre part, le coût de ce chantier mobilise nécessairement des fonds qui auraient pu être utilisés ailleurs. Selon Khaled Fahmy (en), le projet est « la meilleure illustration de l’insistance [du] gouvernement à ignorer [la population] » et un exemple de « l’absence totale d’institutions démocratiques efficaces ». Le journaliste Ismaël Alexandrani estime quant à lui que ce projet est l’aboutissement du modèle néolibéral de développement urbain prôné et mené à bien par Hosni Moubarak durant sa présidence, modèle financé en partie par les pays du Golfe et cherchant plus l’inscription du Caire dans le réseau des villes mondiales que le bien-être des habitants24.

Une ville sous contrôle militaire

La planification de la ville est encadrée par une institution créée de toutes pièces et nommée « Administrative Capital Urban Development » (ACUD). Cette commission compte treize membres, dont cinq des Forces armées égyptiennes et trois seulement du ministère du Logement, des Services publics et des Communautés urbaines (en). Depuis août 2017, le président de l’ACUD est le général en retraite Ahmed Abdin (en) et le porte-parole est un autre général, Khaled Al-Husseini12.

La ville a expressément été conçue en réaction à un Caire émeutier et contestataire. Pour Khaled Al-Husseini, « l’armée aura la charge de commander et contrôler le centre et contrôlera la ville entière depuis ce centre », s’apparentant pour plusieurs observateurs à l’ancienne « Zone verte » américaine de Bagdad12.

D’après certaines sources, l’armée pourrait posséder 51 % du projet27.

Efficacité du désengorgement

La crainte exprimée que les logements soient inabordables pour la classe moyenne et a fortiori les classes modestes égyptiennes en génère une autre : que la nouvelle capitale soit un « éléphant blanc », une cité très peu peuplée au regard de ses ambitions, et donc que l’engorgement du Caire se poursuive et s’aggrave. Ainsi, certaines délégations diplomatiques actuellement implantées au Caire n’envisagent absolument pas de déménagement dans la nouvelle capitale, mais seulement la création d’une antenne locale11.

Les sceptiques prennent pour exemple la trentaine de villes nouvelles déjà construites en Égypte, qui en trente ans n’ont accueilli que 2 % de la population égyptienne ; certains des immeubles de ces villes nouvelles sont vides aux trois quarts, et n’offrent pas de desserte en transports en commun28,29. Certains observateurs font remarquer la similitude architecturale et urbanistique de Wedian avec tous les projets précédents menés depuis la présidence de Nasser, ainsi qu’avec le mode de vie américain et l’architecture des pays du Golfe persique. En réponse, le directeur de l’Administrative Capital for Urban Development, Ahmed Zaki Abdin, affirme que la nouvelle ville sera « intelligente » et utilisera des « technologies modernes »30.

Même en cas de succès, certains craignent que la réussite du projet urbain de la nouvelle cité crée une forte migration pendulaire entre les deux pôles du Caire ancien et de la ville nouvelle, contribuant à l’engorgement plutôt qu’au soulagement des infrastructures11. Par ailleurs, les mobilités internes aux villes nouvelles accordent une place quasi-exclusive à la voiture individuelle, sans aucun projet de transports en commun à l’exception de la ligne prévue de monorail reliant l’actuelle capitale à la nouvelle12.

Pour une urbaniste de l’Institut de recherche pour le développement, la nouvelle capitale est trop proche du Caire, et « dans quelques années, elle va s’agrandir et sera complètement absorbée et cela ne fera qu’ajouter aux problèmes de gestion d’une forte concentration de population dans un espace encore plus grand »16.

(Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_capitale_%C3%A9gyptienne)

Nous sommes arrivés au Caire à 16h30, dans le gros trafic de fin de journée. Nous avons pris un taxi jusqu’au Cairo House Hostel, premier hôtel où nous avions séjourné à notre arrivée au Caire trois semaines plus tôt. Notre chambre est petite mais propre et avec salle de bain privative. Heureusement, car j’ai une diarrhée sévère depuis 24 heures.

Nous avons soupé au restaurant Eish and Malh, au premier étage de notre immeuble. Comme je n’étais pas très en forme (manque d’énergie, frissons, diarrhée), je n’ai pris qu’une soupe aux fruits de mer. Je suis ensuite montée à notre chambre pour me coucher pour la nuit. Claude est allé faire quelques achats (pommes et pâtisseries) avant de venir me trouver.

MERCREDI, 8 NOVEMBRE

LE CAIRE

Installés sur la terrasse du toit, nous avons déjeuné en compagnie de Matteo et Élise, jeune couple français fort sympathique. Quelle coïncidence de les revoir au Caire, au même hôtel que le nôtre, après les avoir rencontrés la première fois à Hurghada, à la station GoBus! Nous avons échangé nos coordonnées dans l’espoir de nous revoir un jour au Québec ou en France.

À notre chambre, nous nous sommes assurés de mettre nos cartes de crédit, argent et passeports dans ma valise cadenassée car notre hôte a avisé tous ses clients qu’un voleur s’était introduit dans l’hôtel. Nous sommes ensuite sortis faire un saut à la pharmacie pour acheter un produit équivalant au Gastrolite avant de prendre un taxi jusqu’au fameux souk Khân Al-Khalili pour y faire nos achats de dernières minutes.

Sous la chaleur et à travers la foule, nous avons traversé le souk en ligne droite tout en marchandant quelques trucs (3 petits étuis en tissu pour moi et une bague pour Claude). Nous nous sommes retrouvés dans le souk local qui n’en finissait plus. Rendus au bout de cette très longue ruelle principale du souk, nous nous sommes retrouvés dans le trafic d’une grande artère puis, dans les étroites ruelles du quartier. Désorientés, nous avons beaucoup marché avant d’arriver à l’aire des restaurants située à côté de la mosquée Abu Dahab, principal point de départ du souk touristique. Nous avons pris le temps de dîner (shawarma et jus de lime) puis, nous avons pris un taxi pour rentrer à l’hôtel, fatigués de toute l’agitation du souk et des alentours. Se faire solliciter sans arrêt est plutôt épuisant et même exaspérant à la longue!

Quelle surprise de revoir à nouveau Matteo Colome et Élise Colombe sur la terrasse du toit de notre hôtel! (Matteo étudie en médecine. Il entamera sa 6e année d’études universitaires sur un total de dix. Élise est kinésiologue et vient de commencer à travailler dans son domaine.) Nous avons jasé avec intérêt de l’Égypte et de nos pays respectifs pendant deux bonnes heures. Nous avons ensuite fait nos adieux mutuels avant leur départ pour l’aéroport. Ce fut une belle rencontre!

Claude et moi avons soupé au restaurant Akher Saa sur la rue piétonne Mohammed Bek al-Alfi. Nous avons magasiné un gilet chaud pour moi sur les trottoirs de notre quartier et sommes rentrés tôt à l’hôtel. Notre nuit s’annonçait courte; nous devions nous lever à 1h du matin pour aller prendre nos vols pour Athènes et Lisbonne.

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