Récits de voyages autour du monde

ITINÉRAIRE

Amman

Hallabat (Excursion châteaux du désert à partir d’Amman)

Amra (AExcursion châteaux du désert à partir d’Amman)

Azrak (Excursion châteaux du désert à partir d’Amman)

Kharana (Excursion châteaux du désert à partir d’Amman)

Irbid

Jérash (Excursion à partir d’Irbid)

Ajloun (Excursion à partir d’Irbid)

Umm Qais (Excursion à partir d’Irbid)

Amman

LUNDI, 9 MARS

NEGOMBO (Sri Lanka) – DOHA (Qatar) – AMMAN pop : 4 millions (Jordanie, pop : 8 millions)

Le matin de notre départ pour la Jordanie, nous étions au « Airport A4 Transit Chalets » à Negombo au Sri Lanka. Nous nous sommes levés à 1h45am et avons profité du service de navette gratuit de notre hôtel pour nous rendre à l’aéroport. C’est avec nostalgie que nous avons quitté l’Asie de l’est et en particulier le Sri Lanka, pays attachant par sa diversité et ses températures chaudes et réconfortantes.

Notre premier vol nous a menés de Negombo à Doha en cinq heures. Nous avons dormi un peu, essayant de compléter notre courte nuit. On nous a servi à déjeuner. Le café m’a tenue réveillée et j’en ai profité pour compléter mon journal de voyage. Notre transit à Doha au Qatar a été de courte durée (55 minutes).

Nous avons tout juste eu le temps de « courir » prendre notre autre vol. Nous nous sommes envolés à bord d’un gros Boeing 777-300 presque vite dû à la pandémie de coronavirus. Ce vol de Doha à Amman en Jordanie nous a fort impressionnés par ses paysages désertiques et ses petites agglomérations urbaines en plein désert ou autour d’une oasis. Nous avons survolé le Golfe persique, le Koweit, l’Irak et l’Arabie Saoudite.

Nous sommes finalement arrivés à destination. Il était 10h10am, heure locale d’Amman. Avant de quitter l’aéroport Queen Alia, nous avons sorti des dinars jordaniens (JOD) et acheté deux cartes SIM pour nos cellulaires. Nous avons pris la navette de l’aéroport au centre-ville d’Amman (37km) à la gare routière nord de Tabarbour (3.50JOD ou 7$CAD chacun). Pour parcourir les 9km nous séparant de notre hôtel, nous avons négocié une course en taxi (5JOD). Nous avons tout de suite été charmés par la capitale. Ses quatre millions d’habitants habitent sur les sept collines de la ville. Comme c’est impressionnant à voir! Notre hôtel est situé en plein cœur du vieux quartier. Les rues commerçantes sont colorées et vivantes comme on les aime. La mosquée Grand Husseini est à deux coins de rue de notre hôtel ainsi que le souk (marché local de denrées alimentaires). Notre chambre est au 3^e étage avec vue sur la mosquée. Le restaurant est au 7^e étage et la vue sur la ville est exceptionnelle. On voit les remparts de la citadelle, l’ancien théâtre romain et le Nymphaeum.

Nous nous sommes installés à notre chambre et nous nous sommes allongés. J’étais crevée mais incapable de fermer l’œil. Nous sommes partis marcher dans le quartier, regardant au passage les étalages colorés et attrayants des boutiques de toutes sortes et passant à côté de la grande mosquée.

 

Nous avons soupé au restaurant Hashem. On nous a apporté plusieurs plats : hummus, falafels, pains pita, tomates garnies de feuilles de menthe fraîches, etc. Notre repas végétarien était excellent et quel bonheur de manger autre chose que du riz ! (Les six derniers mois, nous en avons mangé si souvent en Asie de l’est!)

Après souper, nous avons découvert le souk au hasard de notre balade. Quel plaisir de voir les kiosques débordant d’une grande variété d’épices, d’olives, de fromages frais, de légumes, de fruits, de poissons, de noix, etc.

À notre sortie du souk, nous sommes arrivés face au Nymphaeum. Ce site archéologique abrite une fontaine publique romaine datant du IIe siècle après JC. Ce nymphaeum aurait contenu une piscine de 600 mètres carrés qui était de trois mètres de profondeur et qui était continuellement remplie d’eau.

De retour à notre hôtel, nous avons montré notre itinéraire au sympathique réceptionniste et il nous a donné de bons conseils pour la suite de notre voyage en Jordanie.

MARDI, 10 MARS

AMMAN

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons retravaillé sur notre itinéraire avant de monter prendre notre petit-déjeuner au 7^e étage. Au menu : omelette, crêpe, fromage de chèvres, olives noires et vertes, tomates, et café. Quel délice! Ce changement de régime était le bienvenu !

Nous avons marché jusqu’au théâtre antique romain (138-161 après JC). Celui-ci aurait été construit par l’empereur Antonin le Pieux et est le plus grand de Jordanie, avec 6000 places. Il s’adosse au flanc d’une colline et est toujours utilisé pour des spectacles. La vue en haut des estrades est formidable!

À l’intérieur du théâtre, dans le Jordan Museum of Popular Tradition sont exposées d’intéressantes collections de costumes traditionnels, vaisselle, théières, bijoux (faits d’ambre, de coraux, de pierres bédouines et de perles bleues), mosaïques, etc.

Le théâtre abrite un deuxième musée : le Folklore Museum. On y retrouve des instruments de musique traditionnels (Al-‘Ud, flûtes, tambourines, etc.), des personnages grandeur nature illustrant la vie quotidienne des gens de l’époque, de la poterie, des shishas, etc.

À notre sortie du grand amphithéâtre, nous sommes allés voir le petit théâtre Odéon situé juste à côté.

Nous avons ensuite fait une pause à la Place Hashemite pour prendre un thé à la menthe avant de nous diriger vers les escaliers menant à la fameuse citadelle ou Jabal al-Qal’a située à 850 mètres d’altitude.

 

La citadelle est l’une des sept « jabal » qui formaient la ville antique. Elle date du néolithique, ce qui en fait l’un des sites habités des plus anciens du monde. Les premiers artéfacts ont plus de 7000 ans. La grande muraille fait 1700 mètres de long. L’intérieur des remparts a révélé des tombes et des substructions (construction servant de base à une autre construction) du temple d’Hercule datant de la période romaine.

Le site comprend aussi:

– les ruines d’une basilique byzantine aux somptueuses mosaïques

– le Palais des Omeyyades (720)

– une ancienne mosquée dont il ne reste qu’une partie de la façade (ces ruines sont face au Palais des Omeyyades)

– Le Jordan Archaeological Museum : Cet intéressant musée renferme : fossiles de poissons, artéfacts, sculptures sur pierre, crânes humains, tombeaux et squelette d’enfant, sarcophages, statues, etc.

Nous avons quitté le site et sommes retournés dans la basse ville. Nous avons dîné face au théâtre antique, dans un petit comptoir-lunch servant des shawarmas. De retour à l’hôtel, nous avons fait une pause. J’ai écrit sur mon blog, j’ai acheté nos billets d’avion pour le Maroc, j’ai réservé notre hôtel au Caire et j’ai travaillé fort sur notre demande de e-visa pour l’Égypte. Comme j’ai eu de la difficulté avec leur site ! J’ai fini par abandonner car c’était trop compliqué. On le prendra à l’arrivée!

Nous sommes sortis à l’heure du souper. Nous avons découvert une petite gargote de sandwichs faits de pain pita garni de falafels, frites, tomate et laitue. Notre repas nous a coûté 2$CAD en tout pour deux sandwichs et un Sprite! Nous avons fait du lèche-vitrine avant de rentrer nous coucher.

MERCREDI, 11 MARS

AMMAN et excursion à HALLABAT, AMRA, AZRAK et KHARANA.

Après notre petit-déjeuner avec vue sur la ville, nous sommes partis en excursion avec Omar, notre jeune chauffeur, pour aller voir quatre châteaux du désert à l’est d’Amman.

Nous avons rapidement quitté Amman pour prendre la route du désert en direction d’Hallabat (50km). Cette route est impressionnante avec ses paysages désertiques de sable et de roches. La végétation est rare. Le relief est très plat pendant des kilomètres. Ici et là, on pouvait apercevoir des moutons et leurs bergers.

Voici donc les 4 châteaux que nous avons visités pendant la journée :

1. Qasr Al-Hallabat : Ce fort a été construit par les Romains pour protéger les habitants des tribus du désert. Il a été transformé en monastère par les Bizantins et au VIIIe siècle, les Omeyyades l’ont transformé en un édifice de trois étages et quatre tours. On peut voir de belles mosaïques partiellement préservées sur le sol.

La mosquée attenante comprend un arc polylobé entièrement restauré.

Le site est entouré de plaines désertiques avec un petit village en contre-bas. Des avions de guerre sont passées au-dessus de nos têtes pour aller larguer leurs bombes en Syrie, à 50 km d’Hallabat. Les détonations étaient stressantes et notre chauffeur a tenté de nous rassurer en nous disant que c’était des tirs pour éloigner les oiseaux, ce que nous n’avons pas cru un instant. À l’horizon, nous pouvions voir la fumée blanche des bombes monter dans le ciel. (Le lendemain, les journaux ont confirmé les bombardements qu’il y avait eu la veille en Syrie.)

Nous avons poursuivi notre route jusqu’à Azrak. À la limite de la ville, Omar nous a montré le camp de réfugiés qui accueille 500 000 Syriens. Nous ne pouvions pas nous en approcher mais nous avons été frappés de voir l’étendue du camp avec ses milliers de tentes blanches en plein désert.

2. Château d’Azrak : Grande forteresse où résida Lawrence d’Arabie, d’où son nom « l’oasis de Lawrence ». L’importance stratégique du château vient de ce qu’il se trouve au milieu de l’oasis d’Azrak, la seule source permanente d’eau douce du désert environnant, sur près de 12 000 km2. Plusieurs civilisations ont occupé le site. La région a été habitée par les Nabatéens, l’Empire romain, les Byzantins et l’Empire des Omeyyades, la dynastie des Ayyoubides, l’Empire ottoman et Lawrence d’Arabie (Celui-ci établit son quartier général au château pendant la grande révolte arabe de l’hiver 1917.)

Tout en visitant le site, les avions de guerre continuaient à larguer leurs bombes de l’autre côté de la frontière. C’était plutôt stressant!

Nous sommes arrivés au bout de la route face à une pancarte indiquant l’Irak à gauche et l’Arabie Saoudite à droite. Nous avons emprunté la route en direction de l’Irak pour nous rendre à Amra.

3. Quseir Amra : Ce site fait partie du patrimoine culturel mondial de l’Unesco. Il date du début du VIIIe siècle. Ce pavillon de chasse était à certaines périodes utilisé comme résidence temporaire par les membres de la dynastie régnante ommeyade. Les vestiges les plus remarquables sont la salle de réception et les bains, tous richement décorés de peintures murales figuratives qui reflète l’art séculaire de l’époque.

 

Le Centre des visiteurs contient des affiches explicatives et une maquette du site.

4. Château de Kharana : C’est l’un des châteaux du désert les plus connus. Il est situé à 60km d’Amman et est relativement proche de l’Arabie Saoudite. Il a probablement été construit au début du VIIIe siècle et a certainement remplacé une maison grecque ou byzantine antérieure. C’est un des premiers exemples d’architecture islamique dans la région.

À la sortie du site, nous sommes rentrés dans la grande tente bédouine où l’on vend du thé et des souvenirs aux visiteurs intéressés.

Nous étions de retour à Amman vers 14h. Nous avons déposé notre petit sac à dos à notre chambre et sommes allés acheter notre dîner : des sandwichs aux falafels et frites sur la rue ainsi que du fromage frais et des olives noires au souk. Nous sommes revenus à notre hôtel pour y prendre notre dîner au restaurant désert du 7^e étage. J’ai passé le restant de l’après-midi installée devant mon portable à une table du resto. Nous y avons également pris notre souper : pains pita garni achetés sur la rue avec restants de fromage frais et olives noires. En soirée, nous sommes sortis nous promener. Nous sommes passés par le guichet automatique avant de monter à la citadelle afin de profiter de la magnifique vue sur la ville à la lueur de la lune. (Le site ferme à 5hpm mais il était accessible par le petit chemin que nous avons emprunté.)

JEUDI, 12 MARS

AMMAN – IRBID

Nous avons déjeuné au 7^e étage de notre hôtel, profitant de la vue extraordinaire sur la ville. En consultant les nouvelles sur internet, nous apprenons que le COVID19 est maintenant considéré comme une pandémie mondiale. Nous devrons suivre la situation de près! Nous avons fait nos bagages et sommes partis pour Irbid, tel que prévu. Nous sommes allés prendre un « taxi partagé » blanc à l’intersection située en haut des marches à la sortie de notre hôtel. Pour 2JOD, nous nous sommes rendus à la gare routière nord appelée Tabarbour. De là, nous avons pris un minibus (1.50JOD chacun) pour Irbid. (Cette ville est la deuxième en importance en Jordanie. Sa communauté est très active et la ville possède une grande université.) Le trajet de 90km a duré 1h50minutes et nous a fort impressionnés avec ses paysages montagneux semi-désertiques et ses magnifiques champs d’oliviers.

Nous avons traversé quelques villes et sommes arrivés à la gare routière nord d’Irbid à midi. Pour nous rendre à notre hébergement, le Sara Crown Hotel, nous sommes montés à bord d’un taxi jaune après avoir négocier la course pour 2JOD. Notre hôtel est situé à 2.7km du centre-ville d’Irbid, à l’importante intersection Al-Naseem. Notre chambre du 3^e étage est très grande et de notre grande fenêtre, nous pouvons voir la dense circulation autour du rond-point.

Après avoir déposé nos bagages, nous sommes partis marcher sur la Rue de l’Université. Cette artère importante est bordée de commerces, restaurants et cafés. Nous avons opté pour dîner au restaurant Golden Spoon : 1JOD pour un végéburger pour moi et une salade du bar à salade, gracieuseté du gérant. Ce charmant gros monsieur était fort content de recevoir des Canadiens dans son restaurant. Il s’est assis avec nous et nous avons longuement jasé ensemble du Canada. Il nous a aussi parlé des trois années qu’il a passées à Toronto. Quel bel accueil nous avons reçu! À notre sortie du resto, une tempête de sable s’était levée. Tout était beige autour de nous et les palmiers pliaient sous les bourrasques de vent. On aurait dit la fin du monde. Les gens marchaient sur la rue tout en se protégeant le visage avec un foulard ou un masque de protection. Les voitures et la marchandise exposée sur le trottoir étaient couvertes d’une fine couche de sable beige. Un homme nous a abordés pour nous montrer une vidéo de l’endroit où la tempête de sable s’est levée. C’était vraiment impressionnant!

Nous avons continué notre marche, GPS en main, à la recherche du Musée archéologique d’Irbid. Google Map n’était pas à jour; le musée a déménagé à une autre adresse. Il était rendu trop tard pour nous rendre au musée en taxi, l’heure de fermeture étant 16h. Nous avons donc changé nos plans et avons fait demi-tour dans la tempête. Nous avons acheté quelques légumes et fruits dans un petit commerce (2JOD pour une belle variété de légumes pour nous faire une salade). Nous avons fait une pause-café dans un petit restaurant. Nous avons placoté avec le gérant et un de ses clients, tous deux s’exprimant dans un très bon anglais et visiblement intrigués par notre présence dans cette ville peu touristique. Au moment de payer nos cafés turcs, le gérant n’a pas voulu nous les charger. Quel bel accueil, encore une fois! Et quel contraste avec certains pays visités antérieurement et où les locaux essayaient constamment de nous soutirer le maximum d’argent tout en étant de mauvaise foi! Je crois que moins les gens sont en contact avec les touristes, plus ils sont honnêtes. Le tourisme de masse finit par les corrompre.

Nous sommes revenus à notre hôtel sous le froid et la pluie. Nous avons passé la fin de l’après-midi à notre chambre. À l’heure du souper, j’ai préparé une bonne salade grecque que nous avons mangée à notre chambre. Après avoir passé quelques appels au Québec, nous sommes ressortis marcher aux alentours. Nous avons fait de menus achats (ustensiles et stylo), servis avec une politesse et une gentillesse remarquables.

VENDREDI, 13 MARS (15 degrés C; nuageux)

IRBID – JERASH – AJLOUN – IRBID

Notre petit-déjeuner nous a été servi à notre chambre : pains pita, fromage à la crème, confiture, nougat et thé sucré.

Tôt en avant-midi, nous avons pris un taxi jusqu’à la gare routière sud. Comme c’était vendredi, jour de prière pour les musulmans, il n’y avait aucun bus pour Jerash ou Ajloun! Un chauffeur de taxi est venu à notre rencontre et nous a offert de nous conduire à Jerash pour 4JOD (Le prix réel aurait dû être 25JOD mais nous n’en avions aucune espèce d’idée). Nous lui avons parlé de nos plans d’aller ensuite à Ajloun et de revenir à Irbid en après-midi. Il a offert de nous emmener à ces trois endroits incluant deux heures d’attente à chacun des sites touristiques (Jerash et Ajloun) pour 14.50JOD, ce que nous avons accepté. Sur la route, les paysages de montagnes et les champs d’oliviers nous ont une fois de plus épatés.

SITE ARCHÉOLOGIQUE DE JERASH : Gérasa a été fondée à la fin du IVe siècle avant JC.

Le site est immense, chargé d’histoire et fort impressionnant. Il contient plusieurs ruines dont :

• Arc de Triomphe d’Hadrien

• Hippodrome

• Place ovale

• Rues à colonnades et intersection

• Nymphée

• Mosquée Omeyyades

• Sanctuaire d’Artémis

• Théâtre Nord

• Théâtre Sud

• Musée archéologique (Nous avons manqué de temps pour le visiter mais le site lui-même est un musée à ciel ouvert et sa visite nous a plus que comblés.)
• Porte nord

• Église de l’évêque Isaïe (559 après JC)

• Temple d’Artémis

• Etc.

FORTERESSE D’AJLOUN : Cette forteresse musulmane du XIIe siècle est située au nord-ouest de la Jordanie au sommet du mont Auf (1250m) et a été construite entre 1184 et 1188 par l’un des généraux de Saladin. Le château offre une vue sur la vallée du Jourdain et trois oueds qui y mènent, ce qui en fait un maillon stratégique important dans la chaîne défensive contre les croisés et un contre-point au fort croisé de Belvoir sur la mer de Galilée dans l’actuel Israël et les territoires palestiniens.

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De retour à Irbid, nous nous sommes fait déposer au centre-ville afin d’en avoir un aperçu et d’y prendre notre dîner. C’est avec déception que nous avons réalisé que la plupart des commerces étaient fermés en ce vendredi de prière, rendant ainsi la ville moins attrayante et même plutôt moche. Au moment de donner le montant entendu à notre chauffeur (14.50JOD), il nous en a réclamé 45. Ah non, avons-nous pensé! Ça recommence! Nous avons refusé de payer le montant qu’il réclamait, jugeant qu’il avait été malhonnête avec nous. Nous avons exigé qu’il fasse venir la police. Trois policiers sont arrivés et ont communiqué avec la police touristique. Après presqu’une heure d’attente en tout à geler sur le bord du trottoir, nous avons pu donner notre version à l’un des trois policiers touristiques. Ils nous ont emmené au poste de police pour y faire une déposition. Finalement, dans le stationnement du poste de police, ils nous ont offert de nous entendre à l’amiable avec le chauffeur ou de porter plainte en faisant une déposition en bonne et due forme. Nous avons opté pour l’entente à l’amiable, pressés d’en finir avec cette histoire. Nous avons remis un total de 33JOD au chauffeur qui est parti satisfait et avec un grand sourire qui en disait long… Les policiers nous ont conduits à notre hôtel. Affamés, nous avons mangé à notre chambre les shawarmas que Claude avait pris le temps d’acheter pendant l’attente de l’arrivée des policiers. Nous avons fait quelques appels au Canada et je me suis installée dans notre lit pour une séance d’écriture. Nous avons soupé à la chaleur de notre chambre. J’ai refait une salade grecque que nous avons dégustée avec un réel plaisir. Pendant que Claude est allé prendre une marche en soirée, j’ai continué mon travail d’écriture. À son retour, Claude m’a conté qu’il avait été témoin de trois accrochages et d’une bagarre entre jeunes garçons de la rue. C’était plutôt étonnant que ces quatre événements se soient passés en l’espace de 45 minutes même si nous avons observé qu’en général, les Jordaniens conduisent mal et vite. Ils se dépassent à coups de klaxon et sont peu courtois envers les piétons.

SAMEDI, 14 MARS

IRBID – UMM QAIS (excursion)

Nous avons déjeuné à notre chambre avant de partir en taxi (2JOD) vers la gare routière nord. Nous y avons pris un minibus (0.50JOD ou 1$CAD chacun) jusqu’à l’entrée du site archéologique d’Umm Qais (45 minutes; 26 km d’Irbid). Voici la ville d’Umm Qais en contre-bas:

Le site archéologique est à 378m d’altitude. On y retrouve les ruines romaines de Gadara, cité de la Décapole. C’est aussi le lieu où Jésus aurait accompli un de ses miracles. La cité offre une vue spectaculaire sur la Jordanie, la Syrie, l’Israël et les territoires palestiniens, le plateau du Golan, le mont Hermon bordant le Liban, le lac de Tibériade (mer de Galilée), la vallée du Jourdain et les gorges de la rivière Yarmouk. Quels paysages exceptionnels! Nous étions très impressionnés de nous retrouver en ces lieux chargés d’histoire.

Sous un ciel chargé de lourds nuages et un temps frais et cru, nous nous sommes promenés à travers les ruines, prenant notre temps et écoutant la bande audio d’un documentaire sur le site d’Umm Qais. Les lieux étaient désertés des touristes (à cause du coronavirus) et les seuls que nous avons croisés sont deux Québécois (une mère et son fils) et un Britannique. Voici quelques éléments du site :

• Rue à colonnades

• Ruines du théâtre ouest

 

• Bains publics

• Aqueduc romain

• Temple romain datant de l’époque hellénistique au 3^e siècle avant JC
• Basilique romaine et autres bâtiments romains

• Ancien village ottoman

• Musée Beit Rousan (anciennement la maison du gouverneur ottoman) : Des statues grecques et des mosaïques chrétiennes sont exposées.

Nous avons mangé une soupe de lentilles servie avec du pain pita au restaurant situé directement sur le site. Quatre jeunes hommes nous ont tenu compagnie, intéressés d’en savoir plus long sur notre pays d’origine. Sous une pluie fine, nous avons quitté le site archéologique, descendant la colline jusqu’à la rue principale en contre-bas pour y prendre le prochain minibus. Nous avons attendu une quinzaine de minutes, ce qui n’était pas si mal pour un samedi. Arrivés à la gare routière d’Irbid, nous avons pris le temps de manger un bon sandwich de falafels dans un petit comptoir-lunch en face de la gare avant de repartir avec Uber taxi vers notre hôtel. Nous sommes montés à notre chambre, appréciant sa chaleur réconfortante. Sentant un début de migraine, j’ai pris mon médicament et fait une sieste. À mon réveil, ma migraine avait disparu. Tout en prenant un thé léger pour me réveiller, j’ai travaillé sur la gestion de mes nombreuses photos. À l’heure du souper, nous avons marché jusqu’au restaurant indien Malabarai sur University Street. Au menu : poulet tandoori, riz, salade de concombre et yogourt, le tout accompagné de pain naan. C’était délicieux!

À notre sortie du restaurant, nous avons poursuivi notre marche jusqu’au Al Yarmouk Mall, à l’intersection University Circle. Nous nous sommes acheté des vêtements chauds (camisole pour Claude et pantalon long pour moi). Sur le chemin du retour, je me suis enfargée dans les morceaux de trottoir brisé et je suis tombée sur le côté gauche. Merde! Pas encore! Je me suis blessée au genou et à la main. De retour à notre chambre, j’ai pansé mes plaies. En prenant les nouvelles sur internet, nous avons pris connaissance de la panique mondiale due au COVID19. Devait-on penser à rentrer au pays?

DIMANCHE, 15 MARS

IRBID – AMMAN

Tout en prenant le petit-déjeuner à notre chambre, nous avons lu la nouvelle venant du gouvernement du Canada à l’effet que nous devions rentrer au pays et éviter tout voyage non essentiel à l’extérieur du Canada. Nous sommes aussi tombés sur la nouvelle suivante dans la Presse + sur internet : Plusieurs pays ferment leurs aéroports et les touristes risquent de rester captifs dans le pays où ils sont en visite. Paniqués, nous avons aussitôt contacté l’Ambassade du Canada en Jordanie. L’employée nous a annoncé que tous les aéroports de Jordanie ainsi que tous les sites touristiques allaient fermer dans deux jours, soit le 17 mars et que nous devions quitter le pays pendant qu’il en était encore temps. Nous nous sommes alors mis nerveusement à la recherche de billets d’avion pour Montréal sur nos cellulaires. Les prix étant très élevés, nous avons décidé de nous rendre à l’agence de voyage la plus proche afin de vérifier s’ils n’auraient pas de meilleurs prix à nous offrir. La jeune musulmane qui nous a servis était fort sympathique, souriante et calme. Elle nous a trouvé un beau vol direct Amman – Montréal pour le 16 mars à 9h10am. Nous nous sommes empressés de réserver ce vol malgré le prix élevé dû aux circonstances entourant le COVID19. (Les prix augmentaient d’heure en heure. Nous devions faire vite. Nos deux billets nous ont coûté 4227$CAD.) Nous sommes retournés à notre chambre, avons réservé une chambre à Amman pour le soir même et avons annulé notre réservation d’hôtel à Madaba. Nous avons mangé chacun un shawarma à notre chambre et fait nos bagages, absorbés par nos pensées. Quel revirement de situation! Nous devions nous faire à l’idée que notre tour du monde était fini et que le lendemain, nous serions de retour au Canada!

Les yeux dans l’eau, j’ai annoncé la nouvelle de notre départ du pays au réceptionniste de notre hôtel. Ça me faisait mal au cœur de devoir renoncer à la poursuite de notre grand projet pour des raisons hors de notre contrôle. En même temps, je me consolais en pensant à mes enfants, mes petits-enfants, ma mère, nos deux familles et nos amis que nous allions revoir sous peu.

Bagages en mains, nous avons pris un taxi jusqu’à la gare routière sud. De là, nous sommes embarqués à bord de l’autocar assurant la liaison Irbid – Amman (1.50JOD chacun). Le trajet d’une heure et trente minutes a passé vite.

Arrivés à la gare de Tabarbour, nous avons pris un taxi (4JOD) jusqu’à Arab Tower Hotel, l’hôtel où nous avions passé trois nuits à notre arrivée en Jordanie. C’est avec plaisir que nous avons revu le réceptionniste que nous connaissions déjà. Nous lui avons conté ce qui nous arrivait. Nous avons ensuite déposé nos bagages à notre chambre et sommes partis magasiner des vêtements chauds en vue de notre arrivée au Québec (coupe-vent doublé, vestes doublées sans manche, tuque, foulard, gants, bas thermaux) ainsi que quelques souvenirs pour nos proches. Nous avons longuement marché dans notre quartier, faisant nos achats dans des boutiques, au souk et dans une friperie.

Nous avons pris notre dernier souper dans un restaurant tout près du théâtre antique romain. Notre couscous Maftoul, plat typiquement jordanien, s’est avéré être un riz servi avec des morceaux d’agneaux baignant dans une sauce claire au yogourt, le tout accompagné de quelques tranches de tomates et concombres. C’était bon mais plutôt ordinaire.

Nous avons terminé l’achat de nos cadeaux dans une boutique regorgeant de souvenirs avant de rentrer nous coucher, fatigués de notre journée chargée d’émotions.

LUNDI, 16 MARS

AMMAN – MONTRÉAL

Comme nous devions nous lever à 5h30am pour aller prendre notre avion, j’ai mis l’alarme sur mon cellulaire et sur mon IPad. J’étais un peu insécure à la pensée que si nous rations notre vol, nous serions pris en Jordanie pour une période indéterminée et que nous perdrions le gros montant dépensé pour nos billets d’avion. À 2ham, l’alarme de ma tablette a sonné, nous sortant d’un sommeil profond. Merde! Je n’avais pas remarqué que ma tablette n’était pas à l’heure locale de la Jordanie. Heureusement, nous avons réussi à nous rendormir afin de finir notre nuit. Nous avons quitté notre hôtel en taxi à 6h15am pour nous rendre à l’aéroport Queen Alia. L’aéroport était bondé de voyageurs fébriles forcés de quitter la Jordanie en catastrophe tout comme nous. Les files d’attente étaient longues partout : à la sécurité, aux douanes, au comptoir de Royal Jordanian, encore à la sécurité et pour embarquer dans l’avion.

Notre vol Amman – Montréal, d’une durée de douze heures, s’est bien passé malgré les quelques bébés à bord qui se sont relayés tout au long du vol pour brailler de tout leur être. Certains passagers, stressés par les circonstances entourant la pandémie du COVID-19, ont donné du fil à retordre aux hôtesses de l’air. De plus, au moindre éternuement ou toussotement, on pouvait percevoir un mouvement de recul des passagers se trouvant aux alentours du « fautif ».  Quelle ambiance particulière ! Du jamais vu!

Il y avait des gens venant de partout dans l’avion. Plusieurs avaient eu une correspondance à Amman et en étaient à leur deuxième vol et allaient même continuer jusqu’aux États-Unis avec un troisième vol. J’étais assise avec un Yéménite et un Palestinien. Ce dernier a changé de place avec Claude afin que Claude et moi soyons assis ensemble. Nous sommes arrivés à Montréal à 15h15, heureux d’avoir pu rentrer au pays sans problème. On nous a remis une feuille de directives pour le COVID-19 à notre sortie de l’avion, nous incitant fortement à nous tenir en quarantaine à la maison pour les 14 prochains jours même si nous ne présentions aucun symptôme. Vincent, notre fils cadet, est venu nous chercher à l’aéroport. Nous étions très contents de le revoir après notre longue absence mais nous avons dû tenir nos distances. Il nous a conduits à l’hôtel Quartier des spectacles. Nous y avons passé deux nuits, histoire de se remettre de notre long voyage et de nous replacer un peu du décalage horaire. Le 18 mars, nous sommes partis pour Sept-Iles, complétant ainsi notre tour de la planète avec un total de 59 790km parcourus en six mois et demi et de 108 villes visitées dans 9 pays (dont 1 état indépendant).

Ainsi s’achève notre fantastique Tour du monde 2019-20. Nous sommes fiers d’avoir atteint la plus grande partie de nos objectifs de voyage. Nous avons dû rentrer prématurément au pays à cause de la pandémie mondiale du COVID-19 mais nous n’avons pas dit notre dernier mot! Notre passion des voyages nous habite et n’a fait que grandir au fil de nos aventures, découvertes et rencontres. Nos expériences de voyage autour du monde est une richesse que nous portons en nous et que jamais personne ne pourra nous enlever. C’est donc comblés et heureux que nous rentrons au bercail… jusqu’à notre prochaine escapade!