J’ai toujours été attirée par la vie des gens vivant dans les pays différents du mien. Je me revois encore, toute petite, regarder de façon impressionnée la revue Missionnaire apportée par mon grand-père maternel et laissée à la traîne sur la petite table du salon. Les photos des petits Africains vivant dans des conditions difficiles m’atteignaient droit au cœur et j’ai grandi avec l’idée d’aller enseigner en Afrique aussitôt que j’aurais fini mes études. Pendant toute mon adolescence, j’ai jeté régulièrement un coup d’œil à la petite carte du monde que j’avais accrochée dans le walk-in de la chambre que je partageais avec une de mes soeurs. Je rêvais de visiter tous ces pays et d’y rencontrer ces peuples aux coutumes et traditions riches et si différentes de ma réalité nord-américaine. Ma passion des voyages était née et a été nourrie par les récits impressionnants de mon père qui, à l’époque,  travaillait à l’international, quelques semaines par année, au Cameroun et en République Centrafricaine, entre autres. Sans compter tous les voyages que mon père et ma mère ont faits ensemble tout au long de leur vie; c’est certain que je dois à ceux-ci une grande part de ma passion des voyages.

À l’âge de 19 ans, entre le CEGEP et l’université, j’ai pris une année sabbatique durant laquelle j’ai participé au programme JEUNESSE CANADA MONDE en Saskatchewan et en Indonésie pendant six mois et ensuite, j’ai fait un stage international avec le PLAN NAGUA en République Dominicaine et en Haïti.

Depuis plus de vingt-cinq ans, je travaille comme enseignante en musique et anglais et je me sens privilégiée de faire un travail que j’aime et qui rejoint mes deux autres passions : la musique et les langues. Quand j’ai terminé mes études universitaires, j’ai fait un magnifique voyage organisé en Europe de l’ouest. J’y ai visité onze pays en compagnie d’une quarantaine de sympathiques Néo-zélandais et Australiens. À mon retour d’Europe, j’ai opté de travailler au Québec car j’avais rencontré l’homme de ma vie et je ne voulais pas risquer de le perdre en m’exilant pour une année ou plus en Afrique. Claude, mon conjoint et fidèle compagnon, était déjà sur le marché du travail dans le domaine du commerce au détail et nous vivions déjà ensemble depuis plus d’un an.

Durant nos quatre premières années de vie commune, nous avons fait un voyage en Amérique centrale ou du sud annuellement. Puis, nous avons eu trois beaux enfants et quelques déménagements, ce qui a mis un frein aux voyages en dehors du pays pendant une dizaine d’année. Pendant cette période, nous nous sommes concentrés sur notre petite famille et avons toujours opté pour des vacances familiales au pays. Alors que nos enfants avaient 10, 8 et 7 ans, nous avons recommencé à voyager dans le sud, en couple, une semaine par année, optant pour la facilité et le repos avec des forfaits tout inclus.

Nous avons fait plus d’une vingtaine de voyages de ce genre mais nous nous sommes lassés peu à peu de cette formule répétitive, dans un luxe parfois indécent, isolés des gens du pays et ne reflétant pas leur réalité quotidienne.

img_9658Quand nos grands enfants ont quitté la maison et sont partis de la Côte-Nord pour étudier et travailler à l’extérieur, notre vie de couple a pris un nouveau tournant; Claude a laissé derrière lui ses trente années de commerce et s’est initié au travail communautaire avec l’organisme Hommes 7-Ils en tant que coordonnateur puis, agent de développement de projets. Il travaille depuis quelques années maintenant pour la commission scolaire de notre région comme suppléant dans deux écoles secondaires. Comme il a le même employeur que moi, nous partageons les mêmes congés et cela nous permet de voyager ensemble pendant de plus longues périodes. Étant animés tous deux par la passion des voyages, nous réalisons nos rêves d’aventures et de découvertes.

Claude et moi avançons dans la vie de projet en projet. Nous repoussons nos limites toujours plus loin. Notre ouverture sur le monde est toujours plus grande. Notre vie quotidienne est peuplée de souvenirs de voyage et nous voyons cela comme une richesse intérieure que personne ne pourra jamais nous enlever. Nous sommes contents de tous les chemins parcourus, de toutes les expériences vécues et de toutes les belles rencontres que nous avons pu faire tout au long de nos voyages, malgré parfois les difficultés rencontrées.

Nous sommes heureux de partager avec vous nos récits de voyages. La puissance des mots vous fera peut-être voyager avec nous ne serait-ce qu’un instant.

Bonne lecture et … bon voyage!

Marie-Claude Rail

16 octobre 2016