23 au 27 juin et 11 au 14 juillet 2022

ITINÉRAIRE:

Guayaquil

Playas General Villamil

Posorja

Playa Delfin

Playa Varadero

Puerto Engabao

JEUDI, 23 JUIN

SEPT-ILES – MONTRÉAL – BOGOTA (COLOMBIE)

Le grand jour du départ est enfin arrivé. Après une courte nuit perturbée par l’excitation de notre voyage, nous sommes partis aux petites heures du matin pour aller prendre notre vol de Sept-Iles à Montréal. Nous avons eu la chance de passer la journée avec notre fils Samuel, sa conjointe Kim, leurs deux adorables enfants Thomas et Victor (2 ½ ans et 7 mois), ainsi que notre fils cadet Vincent, venu nous rejoindre avec sa caravane. Quelle joie de tous les revoir!

Vers 18 h 30, Vincent nous a conduits, Claude et moi, à la station de métro Lionel Groulx. De là, nous sommes retournés à l’aéroport avec le bus 747. Comme il y avait du monde à l’aéroport! Après deux ans de pandémie de COVID-19, les voyages ont repris de plus bel. Heureusement, nous avions déjà nos cartes d’embarquement, ce qui nous a évité une longue attente au comptoir d’Air Canada. Nous nous sommes présentés au Salon Banque Nationale pour profiter d’un repas gratuit, mais nous avons laissé tomber cette idée car la file pour y accéder était définitivement trop longue. Nous sommes retournés au Salon à 20h55. La file d’attente avait disparu et même s’il ne restait que 5 minutes avant la fermeture du Salon, nous avons pu rentrer, nous faire une belle assiette au buffet et avaler le tout en un clin d’œil.

Après une attente plus longue que prévue, nous sommes finalement embarqués à bord d’un bus nous menant à notre Boeing. J’étais si fatiguée que je suis tombée endormie en position debout lors de ce court trajet! Une fois bien installée sur mon siège d’avion, j’ai sombré dans un sommeil profond. Claude m’a réveillé pour manger l’excellent poulet en sauce. J’ai à peine ouvert les yeux le temps de me rassasier et je suis retombée endormie pour le reste du vol! Ce vol Montréal – Bogota, d’une durée de 6 heures, m’a paru bien court.

VENDREDI, 24 JUIN

BOGOTA – GUAYAQUIL (ÉQUATEUR) Pop : 2.4 millions

En arrivant à Bogota, l’attente pour notre dernier vol n’a pas été long. Le vol Bogota – Guayaquil n’a duré que deux heures. À 9h20am, nous débarquions à l’aéroport. Nous avons rapidement traversé les douanes, présentant passeport et formulaire de santé. Nous avons acheté 2 cartes SIM pour nos cellulaires et récupéré nos bagages. Nous nous sommes ensuite adressés à une employée du Ministère du Tourisme pour qu’elle nous dirige vers un taxi mais celle-ci avait une bien mauvaise nouvelle à nous annoncer à la vue de notre itinéraire de voyage; des manifestations dirigées par Leonidas Iza, chef du mouvement des autochtones, avaient lieu dans plusieurs provinces du pays pour tenter de renverser Guillermo Lasso, président de la République. Dû à ces manifestations, plusieurs routes étaient fermées pour une période indéterminée! Nous serons donc forcés de modifier nos plans de voyage. Zut!

Sous une belle température de 28 degrés Celsius de leur été tropical sec, nous avons pris un taxi jusqu’à la Villa Garza Inn dans le quartier commercial Garzota. Celui-ci est situé au nord de la ville de Guayaquil dans la province de Guayas. Notre hôtesse fort sympathique nous a indiqué notre chambre au deuxième étage. L’endroit nous a tout de suite plu avec ses grandes fenêtres donnant sur une immense maison de style espagnol avec son toit de tuiles orange ondulées. Nous avons défait nos bagages et sommes partis explorer les alentours. L’Avenue Agustin Freire, à deux coins de rue de notre villa, est l’artère principale du quartier avec son grand centre commercial, le Garzo Centro, et ses nombreux petits restaurants de l’autre côté de la rue. Affamés, nous avons pris un excellent dîner assis à une terrasse d’un de ces restaurants. Pour aussi peu que 7$US pour deux, nous avons mangé une soupe au fromage, du poisson frit servi avec riz, purée de patate, rondelles de bananes plantains (« maduro ») et un jus de mûres.

Exténués par notre long voyage, nous avons fait une sieste à notre chambre avant de partir en taxi (5$ US) pour le centre-ville. Nous nous sommes promenés sur la « malecon ». Nous avons commencé par le Palais du gouvernement et le Palais municipal, hautement gardés par une armée de policiers dû aux tensions politiques actuelles dans tout le pays. Ensuite, nous avons marché sur la promenade Simon Bolivar. Très joliment aménagée, cette magnifique promenade longe le Rio Guayas, fleuve qui se jette dans l’Océan Pacifique. Quelle joie de découvrir toutes les attractions qui la composent : jardin tropical, parc d’attractions pour petits et grands incluant une grande roue (la plus haute d’Amérique latine), statues, monument la Retonda, fontaines, restaurants, kiosques d’artisanat, Musée d’anthropologie et d’art contemporain, etc.

La vue sur le quartier coloré Santa Ana perché sur une colline est un attrait certain, ainsi que le téléphérique qui traverse le Rio Daule. Tout au bout de la promenade, au pied du Cerro Santa Ana, se trouve le centre historique Las Penas avec ses rues étroites et pavées où se dressent de jolies demeures des siècles derniers. Ce quartier touristique abrite hôtels, appartements, bars et restaurants de luxe.

Fatigués de notre longue marche, nous avons pris un taxi jusqu’au Garzocentro et avons opté pour le restaurant chinois Gran Rubi situé face au centre commercial. Au menu : mariscos a la plancha con arroz blanco (fruits de mer grillés avec riz blanc), le tout pour 8$US chacun. Miam, c’était délicieux! Après avoir fait l’achat de café et lait en poudre à l’épicerie Tia, nous sommes rentrés nous reposer à notre chambre. Les nouvelles des manifestations n’étaient pas très positives, le mouvement de protestation faisant toujours rage dans plusieurs provinces du pays et principalement à Quito. Nous nous sommes résignés à annuler notre réservation d’hôtel à Cuenca et avons étudié les possibilités de continuer notre voyage au Panama ou au Costa Rica.

SAMEDI, 25 JUIN

GUAYAQUIL

Les bouchons d’oreilles ont été bien pratiques pour étouffer les jappements incessants des chiens du quartier durant la nuit. À notre réveil, la pluie tropicale et nocturne avait fait place à un soleil radieux. Après un maigre déjeuner à notre villa (cafe con leche, 2 petits croissants avec une unique tranche maigrichonne de fromage), nous avons passé l’avant-midi à deux agences de voyage du Garzocentro à vérifier nos options de voyage : les Îles Galapagos (600 à 800$USD par personnes pour 4 jours et 3 nuits) ou un vol aller-retour au Costa Rica. Dans les deux cas, les prix qu’on nous a donnés étaient définitivement trop chers.

Claude a fait un arrêt chez le coiffeur. Sa courte coupe équatorienne va sûrement le garder au frais! Pour ma part, je l’ai devancé en me rendant directement à notre chambre pour réserver par moi-même, par internet, nos billets d’avion pour le Costa Rica, sauvant ainsi des centaines de dollars (589$CAD chacun pour les vols aller-retour via le Panama).

Nous avons dîné sur la rue principale de notre quartier. Le « pollo a la brasa » accompagné de chifle (chips de banane plantain) et d’un «jugo de muro » (jus de mûres) nous a coûté seulement 3.50$USD chacun.

Nous avons pris un taxi jusqu’au téléphérique (1.40$USD chacun pour la journée), excités à l’idée de profiter de ce moyen de transport hors du commun. De la station face au Musée d’anthropologie, nous avons traversé le Rio Daule jusqu’à l’autre rive. La traversée de 10 minutes nous a enchantés; nous avons pu voir la ville sous un autre angle. Nous sommes débarqués de l’« aerovia » le temps de profiter d’un coin ombragé du parc pour savourer une mangue bien mûre. Quel délice!

Nous avons repris le téléphérique pour retourner à Guayaquil. Curieux de voir le trajet complet, nous nous sommes rendus jusqu’à la dernière station : Parque Del Centenario. J’étais fort excitée de voir de près et de haut le fameux cimetière de renommée continentale, les petites maisons colorées et collées les unes sur les autres du Cerro Santa Ana et de circuler au-dessus des avenues achalandées du centre-ville. Quelle expérience!

À notre sortie de la station, nous avons marché dans le centre-ville sous un soleil de plomb et une température frôlant les 30 degrés Celcius. Nous avons fait un court arrêt au Parc du Centenaire où flânaient les gens en quête d’un peu d’ombre comme nous. Les arbres aux longues racines pendantes servent de refuge aux nombreuses iguanes inoffensives vert fluo. Assoiffés, nous sommes rentrés dans un petit resto le temps de prendre un breuvage frais avant de continuer notre marche sur l’Avenida 9 de Octubre, principale artère commerciale du centre-ville. Nous avons ensuite bifurqué pour nous rendre au Parque Bolivar et à l’imposante et superbe cathédrale de la ville.

Nous sommes tombés par hasard sur le tour de ville en autobus (8$USD chacun). Assis au 2e étage de l’autobus, les cheveux au vent et exposés au soleil brûlant de mi-journée, nous avons vraiment apprécié ce tour de ville complet d’une durée de 1 heure et 45 minutes. Ce tour guidé comprenait 60 attraits touristiques du centre-ville et des alentours (malecon, édifices historiques et églises, passage commercial Huayna Capac, cimetière, quartier ferroviaire, etc.) Nous avons particulièrement aimé notre arrêt d’une quinzaine de minutes au Mirador. La vue de la ville de Guayaquil y est très impressionnante.

Nous sommes revenus en taxi au Garzocentro et avons marché jusqu’à notre villa pour y prendre une bonne douche pour nous rafraîchir. Nous en avons profité pour réserver notre hôtel pour trois nuits à San Jose, notre prochaine destination. Nous nous sommes régalés d’un bon cheeseburger servi avec frites à un restaurant de la rue voisine et avons fini la soirée par une petite marche sur l’Avenue Agustin Freire.

DIMANCHE, 26 JUIN

GUAYAQUIL

Nous avons dû nous passer d’omelette pour le petit déjeuner. Notre hôtesse Benilde nous a expliqué que l’épicerie du coin vendait dorénavant une douzaine d’œufs à 9$US plutôt que 3,50$US dû aux blocages routiers érigés par les manifestants. La situation politique dans tout le pays était toujours problématique.

J’ai travaillé tout l’avant-midi sur notre nouvel itinéraire de voyage, utilisant les informations sur le Costa Rica trouvées sur internet. Le site du guide Lonely Planet m’a vraiment aidée.

Sur l’Avenue Agustin Freire, nous avons dîné au resto Menu de la Abuela (sopa de pollo, pescado frito, arroz, menestre ou frijoles con jugo) pour 4$USD chacun.

Nous avons pris un taxi jusqu’au début de la malecon et commencé notre promenade au marché populaire et achalandé ressemblant à un souk marocain. On y vend de tout : cellulaires, vêtements, chaussures, etc. Nous ne nous y sommes pas attardés puisque nous n’avions besoin de rien. Nous avons continué notre marche sur la promenade Simon Bolivar, très animée en ce beau dimanche après-midi.

Nous avons fait une petite croisière de 40 minutes sur le Rio Daule (4$USD chacun). Assis au 2e étage du bateau, la brise fraîche du fleuve nous a fait du bien et nous avons pu apprécier la ville sous un nouvel angle.

Croisière sur le Rio Daule

De retour en taxi au Garzocentro, nous avons soupé juste en face au Marthita 4, nous payant la traite avec 3 crabes, poisson entier frit, riz, maduro (banane plantain frite). Ce dernier souper en Équateur valait bien la peine d’être souligné!

LUNDI, 27 JUIN

GUAYAQUIL – PANAMA – SAN JOSE (COSTA RICA) Pop: 1 million

Nous avons déjeuné en compagnie d’une Texane arrivant de la Colombie. Elle nous a raconté son long voyage en autobus de la frontière colombienne jusqu’à Guayaquil; le trajet a duré 24 heures et ils ont été arrêtés 7 fois par des bandes de jeunes qui réclamaient de l’argent avant de lever leur barricade -faite de grosses roches et d’immenses arbres- et de les laisser passer.

Nous avons fait nos adieux à Benilde, notre charmante hôtesse. Elle m’a donné son numéro WhatsApp et m’a serrée dans ses bras, visiblement affectée par notre départ. Un chauffeur de taxi nous a conduits à l’aéroport (3$USD). Nous avons gardé nos valises de petit format avec nous dans l’avion et avons ainsi sauvé les frais de bagages. Par contre, nous avons dû nous débarrasser de notre shampooing et de notre crème solaire car ces deux items dépassaient la limite de 100ml chacun. Notre vol de Guayaquil à Panama n’a duré que deux heures…

VOIR LA SUITE DU RÉCIT (27 JUIN AU 10 JUILLET) DANS L’ARTICLE SUR LE COSTA RICA 2022

JEUDI, 30 JUIN

Voici l’article de l’Agence France-Presse publié le 30 juin, en fin de soirée:

Les Autochtones de l’Équateur s’entendent avec le gouvernement pour cesser les blocages

Après plus de deux semaines de blocages et des violences ayant fait six morts, le gouvernement et les meneurs des manifestations autochtones en Équateur sont parvenus à un accord jeudi pour mettre fin aux contestations qui paralysent le pays.

Élaboré sous la médiation de l’Église catholique, cet accord prévoit une baisse totale de 15 cents du prix des carburants, l’une des principales revendications des manifestants, pour l’essentiel des paysans vivant dans les montagnes andines et la partie amazonienne du pays.

Nous allons suspendre le mouvement de protestation, a déclaré Leonidas Iza, le chef de la puissante Confédération des nationalités indigènes (Conaie), organisation fer-de-lance des manifestations.

Nous avons atteint la valeur suprême à laquelle nous aspirons tous : la paix dans notre pays. La grève est terminée, a commenté sur Twitter le président conserveur Guillermo Lasso. Nous entamons maintenant ensemble la tâche de transformer cette paix en progrès, en bien-être et en opportunités pour tous.»

Avec une baisse totale de 15 cents sur les carburants, les Autochtones ont finalement obtenu 5 cents supplémentaires sur les 10 cents déjà concédés dimanche par le gouvernement. Ils exigeaient depuis le début de leur grève une baisse de 40 cents. Une fois la mesure en vigueur, le gallon de diesel coûtera 1,80 dollar, par rapport à 2,40 dollars le gallon d’essence.

L’accord prévoit la mise en place d’un comité de négociations, la fin des blocages et manifestations dans tout le pays, et la levée de l’état d’urgence en vigueur dans quatre régions de province.

Il prévoit également l’abrogation et la révision de deux décrets : le premier sur l’extension de l’exploitation pétrolière en Amazonie, le deuxième sur l’extraction minière.

Le mouvement indigène considère officiellement que la première étape du ParoNacionalEcuador est terminée, a tweeté la ConaieConfédération des nationalités indigènes, soulignant que le respect des accords et des engagements signés sera évalué dans 90 jours.

La signature du document a été saluée par des cris de joie au siège de la Conférence épiscopale à Quito, où les deux délégations se sont retrouvées jeudi matin.

L’exécutif avait suspendu les pourparlers mardi après une attaque en Amazonie au cours de laquelle un militaire avait été tué. Mercredi soir, il avait finalement annoncé son retour le lendemain à la table des négociations, avec la médiation de l’Église.

Jeudi, le gouvernement était représenté notamment par le ministre des Affaires gouvernementales, Francisco Jimenez. En face, au moins quatre délégués autochtones étaient présents, dont l’incontournable Leonidas Iza, poncho rouge et chapeau de feutre noir sur sa longue tresse de cheveux lisses.

À l’extérieur, des milliers d’autochtones étaient rassemblés depuis le matin, après avoir défilé sans incident dans le centre de Quito. Après un bref moment d’ébullition, la foule a pris le chemin de la Maison de la culture, un centre culturel leur servant de QG, où ils ont célébré l’accord, à coup de Vive la lutte! et d’un concert assourdissant de vuvuzela.

La réduction de 15 cents n’est pas une chose mineure, a commenté là M. Iza devant la foule hétéroclite, concentré des 13 nationalités  reconnues en Équateur, qui brandissait une marée de drapeaux équatoriens.

Les subventions doivent toucher ceux qui en ont le plus besoin. Nous devons mettre en place un système qui profite réellement aux plus pauvres. […] Vive la lutte! Vive la rébellion!, a-t-il lancé.

Des concerts de klaxons ont été également entendus dans la ville, où beaucoup d’habitants, notamment du secteur nord, plus aisé, exprimaient dernièrement leur exaspération devant les blocages et parfois les violences des protestataires.

Ces violences ont fait 6 morts et plus de 600 blessés en 18 jours de mobilisation à Quito, mais aussi un peu partout dans le pays.

Loin des caméras, l’Amazonie, avec ses nombreuses installations pétrolières, a été l’autre épicentre du mouvement qui a fait chuter de près de moitié la production d’or noir, premier produit d’exportation du pays.

La contestation a ainsi lourdement pesé sur l’économie et sur les habitants, avec une hausse des prix et un début de pénuries alimentaires et agricoles.

Des mobilisations passées de groupes autochtones ont provoqué la chute de trois présidents entre 1997 et 2005.

En octobre 2019, plus d’une semaine de contestation avait fait 11 morts et s’était conclue par un accord signé avec le président de l’époque.

Le président Lasso, élu en mai 2021, a échappé à la destitution mardi, après le rejet par le Parlement d’une motion introduite par le parti de l’opposition de l’ex-président socialiste Rafael Correa.

Dans la soirée, des groupes autochtones commençaient déjà à plier bagage pour rentrer dans leurs communautés, suivant le mot d’ordre de leur leader : Nous sommes fatigués […], il est temps de rentrer à la maison.

LUNDI, 11 JUILLET

SAN JOSÉ (COSTA RICA) – PANAMA – GUAYAQUIL – PLAYAS GENERAL VILLAMIL (Pop : 24 000)

Notre alarme a sonné à 5h a.m. Au lobby, on nous a donné un sous-marin et un café avant notre départ en taxi (25$US) pour l’aéroport. Notre vol de San José à Panama City n’a duré que 1h18min. Nous sommes arrivés juste à temps pour prendre notre vol pour Guayaquil. Ce deuxième vol a duré deux heures.

À notre arrivée en Équateur, on nous a confirmé que les manifestations étaient terminées dans tout le pays. Nous avons fait remettre nos cartes SIM du pays, avons réservé un hôtel à Playas General Villamil, avons pris un petit dîner rapide à l’aéroport et sommes partis en taxi (60$US; 76 km à l’est de Guayaquil). Durant les 90 minutes du trajet, le relief plat, la végétation jaunie par le manque d’eau et les nombreux déchets en bordure de la route nous ont frappés. Quel contraste avec le Costa Rica montagneux, d’une nature luxuriante et d’une propreté exemplaire ! L’Équateur est plus pauvre. Étonnamment, l’autoroute interrégionale est belle et bien entretenue mais toutes les petites rues secondaires sont en terre battue. La ressemblance entre l’Équateur et le Sénégal est frappante. De plus, on peut voir de gros baobabs dénudés de leurs feuilles, un peu partout dans les champs. (Ils perdent leurs feuilles à l’arrivée de la saison sèche, de mai à décembre.) Une autre sorte d’arbres a aussi attiré mon attention; ce sont des arbres qui ont également perdu leurs feuilles mais qui sont remplis de jolies fleurs jaunes. La zone n’est pas agricole dû aux maigres précipitations qu’elle reçoit durant la saison des pluies. Nous avons tout de même aperçu quelques champs de cannes à sucre. Notre chauffeur de taxi nous a expliqué que l’agriculture est plus propice en montagne et dans le coin de Cuenca, où les pluies sont plus abondantes.

À notre arrivée à l’hôtel Arena Caliente, nous avons tout de suite apprécié l’emplacement. Situé en plein cœur du centre-ville de Playas, l’hôtel est à proximité d’une multitude de petits restaurants et commerces et à un coin de rue de la plage. Les rues sont grouillantes de vie, quoique parfois un peu trop bruyantes! Playas General Villamil accueille très peu de touristes étrangers (nous n’en avons croisé aucun pendant nos deux jours dans cette ville) mais c’est l’endroit de prédilection des gens de Guayaquil qui viennent profiter des plages les fins de semaine durant la saison chaude.

On nous a donné une chambre au 3e étage avec une petite vue sur la plage. L’hôtel est vétuste et le niveau de propreté laisse un peu à désirer, ce qui nous rappelait l’état de nos chambres d’hôtel en Inde. Dans la cour intérieure, il y a une belle piscine mais malheureusement, il ne faisait pas assez chaud pour que nous puissions nous baigner. Le ciel toujours couvert (comme à Lima au Pérou à ce temps-ci de l’année) et le vent de la mer nous obligeaient à nous habiller en long. La température oscillait autour de 21 degrés. En juillet, ici, c’est leur hiver!

Nous avons défait nos bagages et sommes partis voir la plage. Les vagues de l’Océan Pacifique sont moyennement grosses, ici, à Playas, mais la plage est immense. La malecon a plusieurs voies de large et toutes les infrastructures sont là pour accommoder les touristes qui font défaut à ce temps-ci de l’année : restaurants, boutiques, vestiaires pour se changer, toilettes, parasols, etc. La pandémie a sûrement dû donner un coup dur à tout le secteur touristique (comme partout ailleurs dans le monde) et on voit que la ville a de la difficulté à surmonter cette crise : maisons abandonnées ou dont la construction n’est pas terminée, commerces et restos fermés, etc. 

Playa General Villamil

Nous nous sommes ensuite promenés sur les deux rues principales. Nous avons fait une pause au restaurant Cevicheria El Capitan, situé juste en face de notre hôtel, pour y prendre une consommation et un peu plus tard, sommes allés souper au restaurant Na Praia. J’ai apprécié mon plat de fetuccini de camaron (10.50$US) et Claude son filete de corvina en salsa criolla (9.50$US). Mon cher Claude m’a fait cadeau du livre biographique d’Indira Ghandi écrit en espagnol que je vais lire avec grand plaisir.

MARDI, 12 JUILLET

PLAYAS GENERAL VILLAMIL – POSORJA – PLAYA DELFIN – PLAYA VARADERO – PLAYAS

J’ai passé une bonne nuit malgré les bruits de la rue et ma côte fêlée qui me faisait souffrir. À la salle à manger de l’hôtel, on nous a servi une bonne tortilla con todo (omelette avec légumes et fromage). Brian, le jeune réceptionniste, m’a ensuite proposé un itinéraire pour la journée afin de découvrir quelques autres plages de la région.

Claude et moi avons pris le bus public (50 cents chacun) jusqu’au Puerto de Posorja, à une 15 de kilomètres de Playas. La route principale est parallèle à l’océan et elle dévoile des quartiers d’habitation pauvres et à moitié habités.

Arrivés à Posorja, nous avons été tentés d’explorer la petite ville mais nous avons poursuivi notre idée de nous rendre au port pour y faire un tour de bateau. On nous a rapidement trouvé un capitaine qui nous a proposé une heure sur l’eau à bord de sa longue barque en fibre de verre pour 25$US. Trouvant son offre raisonnable, nous sommes donc partis en mer avec lui et son assistant, un jeune marin d’une quinzaine d’années. Malgré le temps gris et frais, nous avons beaucoup apprécié notre balade en mer. Les dauphins plongeaient gracieusement tour à tour tout près de notre bateau, à notre plus grande joie. Quel spectacle enchanteur!

Nous avons pu voir les mangroves qui forment une barrière naturelle le long des berges, la zone de pêche où des centaines de bout de bois sont piqués dans le fond de l’eau pour retenir les filets de pêche et finalement, les Islas de los Pajaros (Îles aux oiseaux) où des centaines de gros oiseaux noirs appelés gaviotas (goélands?) et des pélicans ont élu domicile et y pondent leurs œufs. Au fil des ans, les excréments de ces nombreux oiseaux ont peint une grande partie des îles en blanc, d’où le nom Islas Blancas, aussi utilisé pour désigner ces îles.

De retour au Port de Pasorja, nous avons croisé des pêcheurs vendant leurs poissons sur la malecon. Nous avons dîné dans un petit restaurant ouvert sur la rue, face au port. Au menu : sopa de mariscos (soupe aux fruits de mer) et tortillas de camarones (omelette aux crevettes) servie avec riz, salade, bananes frites et jus de mûres. Le tout pour seulement 3$US chacun. Quelle différence de prix avec le Costa Rica!

Nous avons pris le bus jusqu’à Playa Delfin (50 cents chacun).  Pour nous rendre au bord de l’eau, nous avons dû traverser le petit village. Les maisons, pour la plupart fabriquée en bambou, reflètent le niveau de vie très bas de ses habitants. Tout au bout de la rue principale, une affiche géante annonce la Playa Delfin et un immense dauphin mesurant environ 30 mètres repose sur la petite falaise qui délimite la plage. À marée haute, la plage est très étroite, ne laissant que peu de place pour s’étendre sur le sable. Sur la falaise, les terrasses des petits restaurants offrent une vue magnifique sur l’océan. Nous n’avons croisé que deux jeunes hommes. Ceux-ci portaient des retailles de ferraille dans un gros sac blanc. Ils nous ont demandé de l’argent en nous faisant signe que c’était pour manger. Nous leur avons donné chacun un dollar, sensibles à leur condition de vie difficile.

Playa Delfín

Ils nous ont indiqué le chemin pour rejoindre la plage Varadero. Le chemin était désert et loin des maisons du village. Nous nous demandions ce que nous faisions là, dans ce coin perdu de l’Équateur. Avec soulagement, nous avons fini par rejoindre la rue principale et avons vu, quelques mètres plus loin, la pancarte annonçant la Playa Varadero. Étant presque rendus, nous nous sommes encouragés à prendre le chemin indiqué. Nous n’avons pas été déçus; cette plage est réputée pour être la plus belle du coin. L’aménagement fait le long de la plage est moderne, coloré et attrayant. Les restaurants spécialisés en poissons et fruits de mer se partagent la grande terrasse pour accueillir leurs clients. Nous avons pris un café au lait, entourés d’une quarantaine de clients. Nous avons observé les deux braves baigneurs qui semblaient ne pas sentir le vent froid et la bruine.

Playa Varadero

De retour sur la rue principale, nous avons pris le bus qui nous a ramenés au centre-ville de Playas, tout près de notre hôtel. Nous sommes allés marcher sur la malecon, découvrant de petits kiosques d’artisanat et d’articles de plage, ainsi que des restaurants. Tout à coup, des sons de carillons ont attiré mon attention. Dans une étroite ruelle, de jeunes étudiants en costume scolaire rentraient dans un grand hangar avec des tambours de fanfare accrochés à leurs épaules. Je les ai suivis et j’ai demandé au gardien des lieux la permission de les regarder pratiquer pendant quelques minutes. Une classe complète jouait sur leurs métallophones en plus d’une soixantaine de joueurs de tambours qui tapaient allègrement avec leurs baguettes sur leur instrument. Quelle cacophonie assourdissante ! Je ne serais jamais capable d’enseigner la musique dans pareille condition!

J’ai rejoint Claude dans un petit resto où il m’attendait, bière IMPERIAL negra à la main. Après une pause à notre chambre, nous sommes partis à la recherche d’un restaurant économique. La circulation était dense et l’air pollué en cette fin d’après-midi. Nous avons croisé plusieurs étudiants à la sortie de leur collège vers 17h. Nous avons découvert un hangar avec pleins de petits kiosques vendant des mets traditionnels à petits prix. Pour 2.50$US, nous avons partagé une grande assiette de riz, frijoles et steak de bœuf. Un peu plus loin, nous nous sommes laissé tenter par un yogourt frappé aux mûres dans une crèmerie. Nous avons fini la soirée à notre chambre, Claude écoutant le dernier film de La Planète des singes et moi, faisant une séance d’écriture.

MERCREDI, 13 JUILLET

PLAYAS GENERAL VILLAMIL – PUERTO ENGABAO – GUAYAQUIL

Ma côte fêlée me faisant toujours souffrir, je suis restée couchée sur le dos toute la nuit, seule position confortable dans mon état. Malgré tout, j’ai passé une excellente nuit. Il faut dire que les pilules anti-inflammatoire et anti-douleur que la pharmacienne m’avait vendues m’ont sûrement aidée à tomber dans un profond sommeil. Je n’ai même pas eu connaissance de la musique forte qui a joué jusqu’à 4h du matin!

Nous avons déjeuné à l’hôtel et sommes partis en bus (90 cents chacun) jusqu’au Puerto Engabao. Ce petit village pêcheur est situé à 30 minutes de Playas. Nous n’avons vu que des champs durant le trajet. (Il n’y a aucun quartier d’habitations entre Engabao et Playas.)

Rendus à Engabao, nous avons traversé le petit centre-ville et aperçu son église et sa Place centrale. Le chauffeur d’autobus nous a fait descendre au port, situé un peu plus loin. Sur la petite rue qui mène à l’océan, nous avons découvert de petites auberges et quelques restaurants. Lorsque, du haut de la falaise, nous avons aperçu la plage et la centaine de barques colorées qui s’y trouvent, l’endroit nous a tout de suite charmés. Un phare se dresse sur le bord de la falaise et domine de gros rochers où les vagues viennent se fracasser. Une dizaine de surfeurs, tous des touristes étrangers, étaient à l’eau, dans l’attente de la vague parfaite pour surfer. Nous avons pris un café tinto dans un tout petit restaurant aux murs en bambou avant de descendre à la plage. Nous avons emprunté un chemin étroit entre deux maisons pour arriver sur la petite rue de terre qui longe la plage. Dans une cour, il y avait six cochons en liberté, dont le plus gros courait après un plus petit en émettant des grognements pas très rassurants!

Ce quartier des pêcheurs est extrêmement pauvre et délabré. Les maisons sont dans un piteux état. Le charme de la plage s’est un peu envolé quand nous avons constaté à quel point la vie des pêcheurs ne doit pas être facile ici.

Nous avons repris le bus pour retourner au centre-ville de Playas. Nous avons dîné (1/8 de poulet servi avec riz, frijoles, salade et patates grelots, le tout pour 3$USD) et ensuite, nous sommes embarqués à bord d’une mototaxi. (J’adore ce moyen de transport efficace et bon marché qui me rappelle notre inoubliable voyage en Inde. Ici, il en coûte généralement 50 cents pour un court trajet en ville.) Le chauffeur nous a déposés au port de Playas (situé au bout de notre plage General Villamil) où nous avons observé quelques pêcheurs déchargeant leurs précieuses prises du jour. Les énormes goélands noirs et blancs volaient autour des bacs remplis de poissons dans l’espoir de pouvoir en voler quelques-uns. Un vrai spectacle!

Nous sommes allés jeter un coup d’œil de l’autre côté de la pointe enrochée. La petite plage y est propre et propice à la baignade. C’est le coin de plage des grands hôtels.

En faisant demi-tour, nous avons découvert la principale zone hôtelière de Playas avec son bel aménagement en bord de mer : restaurants avec terrasses, kiosques d’artisanat, vestiaires et toilettes pour les baigneurs, parasols, etc.

Nous sommes revenus au centre-ville par la plage, surpris de voir autant de baigneurs par ce temps frais. Après avoir fait l’achat de quelques fruits en prévision de notre voyage de retour, nous sommes retournés à notre hôtel pour plier bagage et faire une courte sieste. À 15h, nous avons descendu nos valises à la réception et sommes allés en mototaxi au moderne centre commercial El Paseo Shopping Playas pour y acheter du café équatorien à rapporter au Canada.

De retour à l’hôtel, nous avons fait nos adieux à Brian, le jeune réceptionniste, et sommes repartis en mototaxi avec tout notre bagage jusqu’au terminal d’autobus. Notre passage de Playas General Villamil à Guayaquil n’a coûté que 3,25$USD chacun et le trajet a duré 1h30minutes.  

Le bus est passé par le quartier des affaires de Guayaquil, ce qui nous a fait découvrir un tout autre aspect de la ville avec ses hauts édifices et commerces modernes. Le terminal d’autobus de Guayaquil est immense, fort achalandé et aussi très moderne. Quel contraste avec le Puerto Engabao, très pauvre, visité le matin!

Nous avons pris un taxi jusqu’à l’Aeropuerto International José Joaquin de Olmedo. Nous avons eu un gros quatre heures d’attente avant que le comptoir d’Avianca ouvre afin que nous puissions enregistrer nos bagages. Pris à l’aéroport, nous avons mangé des tacos servis au Poulet Frit Kentucky puis, siroté un capuccino au Juan Valdez Café. Je me suis assise à une table pour écrire pendant que Claude se prélassait sur le divan en cuir et partait se promener.

Au moment de faire l’enregistrement, une hôtesse nous a demandé si nous avions complété le formulaire sur l’application ArriveCan de notre cellulaire. Oups! Nous avions négligé de le faire. Quelle misère nous avons eu avec cette application! Nerveux, nous avons fait plusieurs essais durant plus d’une heure et sans succès pour le téléchargement toujours refusé de la double preuve de vaccination de COVID-19 de Claude. Voyant que nous n’y arrivions pas, l’hôtesse au comptoir nous a finalement remis nos billets d’avion. Il ne restait que nous à enregistrer; tous les autres passagers étaient déjà rendus à la porte d’embarquement!

Nous nous sommes envolés pour Bogota à 2h45 du matin. Nous avons dormi un peu durant ce vol d’une durée de 1h 50minutes, soulagés d’avoir tous nos billets d’avion en mains.

JEUDI, 14 JUILLET

BOGOTA – MONTRÉAL – SEPT-ILES

Nos 4 heures d’attente en transit à Bogota ont passé rapidement car nous avons dormi sur des chaises inclinées, sacs à dos antivol attachés après nos chaises et alarme de mon cellulaire en fonction. Tout à coup, Claude a entendu nos noms à l’intercom. Ah non, quel autre problème allions-nous avoir? L’hôtesse a remis un formulaire papier d’ArriveCan à compléter dans l’avion. Ouf! Ce n’était que ça!

Notre vol de Bogota à Montréal était le plus long : 6h20min. Nous sommes arrivés à 16h20 à Montréal, fanés après toutes ces heures de transport. Une mauvaise surprise nous attendait à notre sortie de l’avion. Environ 2000 passagers attendaient dans les corridors de l’aéroport pour passer aux douanes! Une seule hôtesse, débordée et au bord de la crise de nerf, tentait de contenir les voyageurs fatigués et impatients face à une telle situation. Après une heure d’attente à avancer à pas de tortue, nous avons fini par descendre l’escalier menant aux douanes et, à la queue leu leu, comme du bétail avançant dans un labyrinthe, le rythme s’est soudain accéléré et nous avons finalement atteint les fameuses machines pour faire nos déclarations informatisées à présenter au douanier.

Durant nos 4h30minutes de transit à Montréal, nous avons remis nos cartes SIM du Québec dans nos cellulaires, avons changé notre argent américain pour des dollars canadiens et avons grignoté une pizza.

À bord d’un petit avion à hélices Q100, où nous n’étions pas plus d’une vingtaine de passagers, nous nous sommes envolés pour Sept-Iles. Notre grand voyage a pris fin à 23h15. Fourbus mais enchantés de notre expérience, nous nous sommes empressés de nous coucher dans notre bon lit douillet pour sombrer dans un profond sommeil récupérateur.

MARDI,18 JUILLET (GALLIX)

Deux jours après notre arrivée à Gallix, j’ai commencé à me sentir faible et fiévreuse, avec mal de gorge, éternuements, nez qui coule et mal de tête. J’ai passé un test rapide de COVID-19 et il s’est avéré positif. Merde! J’ai sûrement dû attraper le virus à l’aéroport où nous étions environ 2000 personnes entassées se frayant un chemin vers les douanes. Beau cadeau de retour en plus de ma côte fêlée ! Mais rien ne va me faire regretter notre merveilleux voyage en Équateur et au Costa Rica cet été!

LECTURE COMPLÉMENTAIRE

Informations sur la ville de Guayaquil tirées du site « voyageequateur.com » :

Un patrimoine riche, mais aussi les nombreux musées, restaurants, parcs, discothèques et centres commerciaux, ajoutée à la convivialité de ses habitants, font de Guayaquil une destination incontournable en Equateur. La ville, s’étirant au bord du fleuve Guayas, est une métropole moderne et bourdonnante, vivant dans la chaleur tropicale d’une immense plaine fertile. La plus grande ville équatorienne est un endroit culte, qui séduit ses visiteurs par son charme envoûtant. La « Perle du Pacifique » vous attend, alors venez la découvrir !

Plongeon dans l’histoire de Guayaquil

Les versions sur l’origine du nom « Guayaquil » sont multiples. D’après la légende, la ville serait nommée Guayaquil à cause de l’union du chef indien Guayas et de son épouse Quil. Pour d’autres historiens, cette appellation serait issue du patronyme du chef Guayaquile. Ce dernier vivait dans la région avant que les colons espagnols ne s’emparent de la ville.

En effet, sous les ordres du conquistador espagnol Francisco Pizarro, l’explorateur espagnol Sebastián de Benalcázar envahit Guayaquil en 1535. La ville prit alors le nom de « Santiago de Amay ». Suite aux attaques et incendies, imputés aux Indiens Chonos, elle fut quasiment détruite. Reconstruite en 1536, elle changea à nouveau de nom pour devenir « Santiago de la Culata ».

En 1538, Francisco de Orellana devint le gouverneur de la ville de Guayaquil. Il décida alors de la rebaptiser « Santiago de la Nueva Castilla ». Mais une fois de plus, les colons espagnols, venus s’installer sur les terres des indiens Guayaquiles en 1543, changea le nom de la ville en « Santiago de Guayaquil ».

Dues aux nombreuses attaques subies par la ville de 1586 à 1687, des forteresses furent construites au sommet des collines, surplombant le rio Guayas. Le but était de la protéger de ces attaques.

La paix revenue, Guayaquil commença à se développer progressivement et rapidement. La ville a l’opportunité de posséder de vastes champs agricoles (fruits tropicaux, cacao et café), mais aussi un grand port de pêche.

Guayaquil aujourd’hui

Guayaquil, une ville portuaire située en Équateur, est connue comme étant un point d’accès aux plages du Pacifique et des Galápagos. Aujourd’hui, la plus grande ville de l’Equateur, elle est le principal pôle économique du pays par son aéroport international, ses édifices modernes et son grand port.

Au cœur et dans les environs de cette immense localité sont aménagés des parcs et diverses attractions, permettant à ses habitants de bénéficier d’un agréable cadre de vie. Mais surtout, ces parcs permettent à la ville d’être attrayante pour ses visiteurs. Guayaquil constitue le meilleur point de départ ou d’arrivée pour ceux désirant découvrir l’Equateur.

Si l’on désire explorer la ville d’une manière originale, on opte pour une excursion en bateau le long de la rivière Guayas. C’est le meilleur endroit pour observer de près le quotidien des riverains.

Ensuite, on débarque sur la terre ferme, en direction de Las Peñas, cette petite colline où est née Guayaquil. Son charme unique se révèle dans son ambiance bohème et son architecture coloniale. Ici, on découvre quelques demeures en bois d’architecture espagnole, datant du XXe siècle.

On ne manque pas enfin de goûter aux plats traditionnels, comme l’Encebollado, lors d’une escale gastronomique à Guayaquil. C’est une soupe chaude faite à base de yucca, germon, oignon et coriandre, servie avec des chifles ou, dans certains endroits, avec du riz blanc et du pain.  

A la découverte du riche patrimoine de Guayaquil

Guayaquil est la capitale économique de l’Équateur, la ville la plus peuplée du pays et son principal port de pêche. Elle est précisément située sur la côte sud du Pacifique, tout en étant traversée par plusieurs estuaires, tels que Salado.

Le Parc du Centenaire, la tour Morisca, la jetée simón bolívar, la colline Santa Ana et le quartier Las Peñas constituent un incroyable parcours culturel et historique. Auquel s’ajoutent des théâtres, des églises (San Francisco ou La Merced), des musées, des bars et des restaurants en tout genre.

Amateurs de culture et d’œuvres d’art, vous penserez à visiter les nombreux musées de la ville. Vous avez par exemple le musée d’anthropologie et d’art contemporain (riche de 50 000 objets archéologiques et 3000 œuvres d’art contemporaines). Arrêtez-vous aussi au musée de Guayaquil en miniature, au Musée Municipal (retraçant l’histoire de la ville depuis l’époque précolombienne), à la Casa de la Cultura Ecuatoriana, au Musée d’argile ou au musée Presley Norton. Les gourmands en profiteront pour visiter le musée du cacao.

Les rendez-vous culturels ne sont pas en reste à Guayaquil ! Le carnaval par exemple est une fête incroyable qui se tient, chaque année, les jours précédant le mercredi des Cendres et le carême. Au programme, vous assisterez à des défilés, des expositions d’art, des concours de beauté, des feux d’artifice et autres animations.

On profite également d’une escapade à Guayaquil pour visiter ses magnifiques églises. La plus remarquable est la Cathédrale Métropolitaine, située au cœur de la ville. L’édifice se trouve en fait dans le Parc Seminario, derrière une statue de Simon de Bolivar. Cette église de style néogothique, érigée en 1547, se dresse majestueusement sur le Cerro Santa Ana. Elle a fière allure avec sa belle façade mettant en relief une sculpture de Saint-James, ses tours latérales majestueuses, sa belle coupole, ses vitraux et ses autels conçus en marbre.

Une autre attraction phare de Guayaquil est son cimetière. Officiellement créé le 27 avril 1823, ce n’est qu’à partir de 1888 que l’ensemble des classes sociales de la ville pouvaient y être enterrées. Cependant, les plus riches restent en haut dans des mausolées. Dans les années 1920 et après l’arrivée des sculpteurs et architectes italiens, ce cimetière est considéré comme une véritable œuvre d’art, dont la renommée aujourd’hui est à l’échelle continentale.

Au bout de la promenade, un quartier emblématique et atypique vous attend : Las Peñas. Perché au sommet du Cerro Santa Ana, ce quartier est pratiquement un musée en plein air. Premier quartier de Guayaquil, fondé il y a 400 ans, il fut à l’origine habité par des pêcheurs et des artisans. Au XXe siècle, il se transforma en un riche quartier jalonné de demeures luxueuses occupées par des hommes d’affaires, des intellectuels et des hommes politiques. Joliment restauré et désigné Patrimoine culturel d’Équateur, on y va aujourd’hui pour découvrir son atmosphère bohême ou flâner le long de ses rues colorées et sinueuses. En montant les 444 marches du Cerro Santa Ana, on découvre la chapelle de la Virgen de las Mercedes et un magnifique phare, qui offre une vue panoramique sur la ville.  En plus de la vue, Las Peñas dispose de toutes les infrastructures nécessaires pour un séjour inoubliable, à savoir des bars, des cafés et des boutiques souvenirs.

Guayaquil, une ville où il fait bon de se ressourcer

La « Perle du Pacifique », comme on surnomme aujourd’hui Guayaquil, possède un grand nombre de sites naturels pour se ressourcer et faire de votre voyage une expérience inoubliable.

Le Malecon 2000, donnant sur la rivière Guayas, reste indéniablement une étape magique de Guayaquil ! Entre jardins, fontaines, musées, restaurants, salle de cinéma IMAX, boutiques et cafés, cette promenade rafraîchissante de 2.5 km est l’un des plus sympathiques endroits de la ville.  En face de cette longue voie piétonne, très appréciée des habitants, se dresse la Torre Morisca (Tour Mauresque), qui est un symbole de la ville. Vous pourrez aussi y admirer « La Rotonda », un  hémicycle tout en marbre, réalisé en l’honneur de José de San Martin et Simon Bolivar, les deux grands Libérateurs de l’Amérique Latine.

Si vous avez plutôt envie de vous échapper du brouhaha de la ville, c’est tout à fait possible ! Direction l’île Santay, située sur le fleuve Guayas, qui est une aire protégée de 2179 hectares. Dans les maisons en bois construites sur pilotis habitent un peu plus de 200 habitants. On peut accéder à l’île via un pont de 840 m de long, conçu exclusivement pour les piétons et les bicyclettes. L’île Santay est par ailleurs une belle escapade verte, alors qu’on y découvre 12 espèces de reptiles (le boa et l’iguane), 85 espèces d’oiseaux et des mammifères (raton laveur, fourmilier ou le chat sauvage appelé l’ocelot).

À une demi-heure de la ville se déploie un magnifique jardin botanique qui vaut la peine d’être exploré. On y trouve 80 espèces d’orchidées endémiques, 700 espèces de plantes, 73 espèces d’oiseaux, des papillons, des poissons, des tortues, et même des singes.

Pour voir des iguanes de différentes tailles, (pouvant aller jusqu’à 1 m de long), le Parque Seminario, aussi appelé le Parque Bolivar ou le Parque de las Iguanas, est à découvrir. Ce lieu insolite se trouve juste en face de la cathédrale de Guayaquil.

Les parcs de Guayaquil sont tout aussi nombreux que variés. Le Parc Centenaire est le plus grand de tous. Sur une superficie de 20 hectares, il abrite différents monuments et statues, mais aussi quelques vestiges historiques. Le « Columna de Los Proceres » est assurément son monument le plus connu. Se dressant au milieu du parc, il est bâtit en hommage aux martyrs de l’indépendance.

Le Parque Histórico, longeant les rives du río Daule, est un autre site naturel qui vaut le détour. Accessible gratuitement, c’est une visite complète et enrichissante sur l’histoire de Guayaquil, voire de l’Équateur. Le site possède une réplique de l’ancienne Guayaquil, à l’exemple des demeures datant de l’époque républicaine. Ce parc séduit également par sa forêt de mangrove, où vivent 28 espèces d’animaux différentes, comme les cerfs de Virginie, les pécaris, les ratons laveurs, les singes, les paresseux, les crocodiles et les perroquets.

Le climat

Guayaquil bénéficie d’un climat tropical relativement doux, résultant notamment de sa proximité avec l’océan Pacifique. Par conséquent, la ville subit une double influence de courants, dont celui de Humboldt (froid) et celui d’El Niño (chaud). Cela permet à la ville de bénéficier de deux saisons bien distinctes.

Une saison de pluie, caractérisée par l’humidité et la chaleur, correspond à l’été austral. Elle s’étend de décembre à avril. Quant à la saison sèche, avec un temps un peu plus frais, elle correspond à l’hiver austral. Celle-ci dure de mai à décembre.

Au niveau des températures, elles restent élevées pratiquement toute l’année. Les températures moyennes affichent entre 20 et 27 °C. De ce fait, la meilleure saison pour visiter la ville se situe entre juin et décembre.