ITINÉRAIRE COMPLET DE L’INDONÉSIE:

Île de Sumatra: Medan, Lac Toba, Aceh Besar, Padang, Bukittingi, Kampung Lawang

Île de Java: Jakarta, Bekasi (excursion), Bogor (excursion), Bandung, Yogyakarta, Borobudur (excursion), Prambanan (excursion), Solo ou Surakarta et Surabaya

Île de Bali : Denpasar, Bali Pecatu (Bukit Peninsula), Ubud, Gunung Kawi (excursion), Padang Bay

Île de Gili Air

Île de Lombok : Kuta Lombok

Île Nusa Lembongan

Île Nusa Ceningan

Île de Sulawesi (Célèbes) : Makassar (Ujung Pandang), Kendari, Lembo

Île de Kodingareng Keke (excursion en partance de Makassar)

Île de Samalona (excursion en partance de Makassar)

Île de Lae Lae (excursion en partance de Makassar)

carte indonesie tracée

JEUDI, 24 OCTOBRE

KUALA LUMPUR (SEPANG) – MEDAN (Sur l’île Sumatra en Indonésie)

Pop de l’Indonésie : 264 millions (4e pays le plus peuplé au monde après la Chine, l’Inde et les États-Unis)

Pop de Medan : 4.3 millions (2e ville la plus peuplée d’Indonésie après Jakarta)

Aujourd’hui, c’était un grand jour; j’allais retourner en Indonésie pour y retrouver des amis que je n’avais pas revus depuis 37 ans!

Claude et moi sommes partis avec la navette de l’Hôtel 99 à Kuala Lumpur en Malaisie pour nous rendre à l’aéroport. Nous avons pris le petit déjeuner dans le terminal avant de monter à bord du Boeing A320 en direction de Medan en Indonésie. Le vol a duré moins d’une heure. À notre arrivée, nous avons rapidement passé les douanes et avons fébrilement cherché des yeux ma copine Eka, scrutant tous les visages des indonésiennes autour de nous. Eka était prise dans le trafic et est arrivée une dizaine de minutes après nous. Quelle joie de la retrouver après tant d’années! Nous nous sommes serrées très fort, prises d’émotion. Elle nous a présenté à sa fille aînée, Amalia, surnommée Antie. (Elle a 25 ans et travaille pour une ONG.) Avant de quitter l’aéroport, nous avons pris le temps de sortir des roupies indonésiennes, d’acheter deux cartes SIM pour nos cellulaires et de passer au comptoir de Lion Air pour enregistrer nos bagages pour nos prochains vols.

Nous avons rejoint Anief, le mari d’Eka, qui nous avait patiemment attendus dans la voiture. (Celui-ci est propriétaire de sa propre compagnie de livraison.) Nous sommes allés dîner tous ensemble dans un restaurant où nous avons mangé une variété d’excellents mets indonésiens. Dans une atmosphère des plus amicales, trois collègues de travail d’Éka se sont jointes à nous sur leur heure de dîner.

20191024_12002120191024_123306

En après-midi, Eka, Anief et Antie nous ont emmenés au State Museum of North Sumatra Province. Ce musée contient près de 7 000 pièces de collection comprenant entre autres des ruines culturelles reliées aux religions Batak et Nias antiques.

20191024_144051_HDR

Deux petits groupes de jeunes étudiants ont gentiment demandé à nous interviewer. Ils nous ont posé quelques questions sur le Canada et nos connaissances de l’Indonésie, gênés mais fiers de nous parler en anglais.

20191024_14311220191024_143156

Sur le terrain extérieur du musée, un festival avait lieu. Nous nous sommes attardés au kiosque de promotion du café de Sumatra où on nous a fait goûter à leur excellent café noir.

Par la suite, nous nous sommes rendus à la mosquée Mesjid Raya. Celle-ci est immense et grandiose. Foulard sur la tête et pieds nus, je suis rentrée dans leur lieu de prière afin d’admirer l’intérieur. Claude et moi sommes ensuite allés derrière la mosquée pour voir le cimetière et les tombeaux des rois pendant qu’Éka, son mari et sa fille priaient.

20191024_150405_HDR20191024_150021_HDR20191024_152901

Nous sommes ensuite allés voir le Istana Maimoon, ancien palais du sultan constitué de 30 pièces dont quelques-unes sont ouvertes au public. Les pièces colorées, vastes et agréables à visiter.

20191024_160705_HDR20191024_16100620191024_16112420191024_161715_HDR

Nous avons terminé nos visites avec le Manoir Tjong A Fie. Cette magnifique résidence appartenait à un renommé marchand chinois. Les nombreuses pièces du manoir sont richement décorées. Quel édifice historique impressionnant!

20191024_162820_HDR20191024_16353920191024_16391820191024_164821

Nous sommes allés souper tous ensemble dans un petit restaurant de la « Street Food » à une dizaine de minutes de chez Eka. Nos mets indonésiens étaient délicieux mais j’en oublie les noms en bahasa indonesia.

20191024_180602

Nous sommes enfin arrivés chez Eka. Nous avons fait la connaissance de sa fille cadette, Hanie. Celle-ci a 23 ans et travaille comme architecte. Leur résidence familiale est dans un secteur sécurisé par des gardes. C’est une belle maison avec trois chambres dont une nous était réservée. Nous nous sommes installés et une fois douchés, nous avons terminé la soirée à relaxer dans notre chambre, fatigués de notre longue journée mais, heureux de vivre une telle expérience!

VENDREDI, 25 OCTOBRE

MEDAN – LAC TOBA

Au petit matin, Eka était affairée à nous préparer un bon petit-déjeuner mi-continental (œufs, pain, confiture) mi-indonésien (riz, viande, légumes épicés). Miam! Miam!

Je voulais aider à faire la vaisselle mais Eka a insisté pour que je ne la fasse pas, m’expliquant qu’elle a une aide-ménagère qui vient tous les jours pour s’occuper de l’entretien de la maison.

Eka doit bien apprécier cette aide car normalement, elle travaille du lundi au vendredi. Elle se lève à 5 h am pour prier, part à 7h am de la maison et revient de son travail à 18 h. Elle met de 1 à 2 heures pour se rendre à son travail le matin et le même temps pour en revenir en fin de journée. (Le trafic est infernal à Medan, troisième ville en importance en Indonésie.) Les journées de semaine de mon amie sont donc bien longues. Eka est administratrice pour Tirta Lyonnaise Medan, compagnie française spécialisée dans le traitement des eaux.

Nous sommes partis avec leur chauffeur en direction du lac Toba, site prisé des Indonésiens et des touristes étrangers. Avant de quitter Medan, nous avons fait un arrêt chez Rheinard Tobing, ancien participant de Jeunesse Canada Monde que je n’avais pas vu depuis 37 ans. Malheureusement, sa mère est décédée il y a deux jours et il veillait le corps de celle-ci dans la demeure familiale. Il était vraiment content de me voir après une aussi longue période! Il nous a présentés à sa femme et son jeune fils Marshall âgé de cinq ans. Sa fille de sept ans dormait encore alors on n’a pas pu la voir. Rheinard nous a longuement parlé de sa vie en Europe, à Java puis, de son retour à Sumatra pour s’occuper de ses parents vieillissants. Fait intéressant, Rheinard est de la religion Batak. Eka m’expliquait que les rites funéraires de cette ethnie sont complexes et s’étalent sur plusieurs jours. J’étais bien étonnée de voir toutes les affiches géantes faites en fleurs, piquées sur les terrains sur toute la longueur de la rue où demeure la défunte.

20191025_09233920191025_09452420191025_095436

Reprenant la route, nous avons fini par sortir de Medan, ville industrielle fort achalandée. Nous sommes arrêtés à la Masjid Al Ikhlash. Pendant qu’Anief assistait à la prière du vendredi dédiée aux hommes, nous avons marché avec Eka dans le petit village situé derrière la mosquée. Elle nous a montré plusieurs arbres à fruits : manguiers, jacquiers, etc. Eka est ensuite allée prier à son tour avec les femmes à la mosquée. Nous l’avons attendue en compagnie d’Anief, dégustant tous les trois des fruits frais, assis à l’ombre d’un gros arbre.

20191025_130255_HDR20191025_124206_HDR

Un peu plus loin sur notre route, nous avons fait un arrêt au restaurant Beringin Indah 2 pour y goûter la spécialité de la place : des petits oiseaux (ruak ruak et puyuh). Accompagnée de riz, légumes, tofu frit et sauces épicées, la viande de ces petits oiseaux avait vraiment bon goût.

20191025_140621_HDR20191025_140804_HDR

Après dîner, nous sommes arrêtés à une compagnie de télécommunication pour régler mon problème de connexion à internet. Nous avons attendu une bonne demi-heure avant de nous faire servir. Finalement, le problème ne venait pas de ma carte SIM mais du réglage de mon appareil.

IMG-20191026-WA0021Empruntant une route haute en altitude, nous sommes enfin arrivés au magnifique lac Toba. Quels paysages extraordinaires nous avons découverts! J’étais vraiment émerveillée à la vue du coucher de soleil sur le lac et excitée à toutes les fois que l’on apercevait des singes sur le bord de la route. Il y en avait des bruns, les macaques à longue queue, et des gris dont j’ignore le nom. Certains étaient vraiment gros et impressionnants à voir.

20191025_173038_HDR

Le lac Toba (Danau Toba en bahasa indonesia) est un lac de 100 km de long sur 35 km de large situé sur la partie nord de l’île de Sumatra à 905 m d’altitude. C’est le plus grand lac volcanique du monde.

Eka a choisi de nous emmener à l’Hôtel Inna Parapat. Wow! Le site est joliment aménagé de fleurs et d’arbustes. Notre chambre est spacieuse avec balcon et vue sur le lac. Enchantée par ce décor féérique, je suis partie rejoindre Eka et Anief sur la plage privée de l’hôtel, en contrebas. J’ai eu le temps de prendre de belles photos avant que la pluie ne commence à tomber. J’ai alors rejoint Claude à la chambre.

20191025_18035820191026_06411620191025_17572020191025_18093520191025_181135

En début de soirée, après la prière d’Eka et Anief, nous sommes allés souper tous les quatre au restaurant de l’hôtel. Un guitariste nous a fait chanter au micro, suivant les paroles des chansons sur nos cellulaires. Nous nous sommes bien amusés tout en dégustant d’excellents mets indonésiens.

20191025_20285320191025_201855

SAMEDI, 26 OCTOBRE

LAC TOBA (PARAPAT) – PRESQU’ÎLE SAMOSIR – KARO HIGHLANDS – MEDAN

 Eka, Anief, Claude et moi avions rendez-vous au restaurant de l’hôtel à 7 h. Le buffet du petit-déjeuner était constitué d’un grand choix de nourriture indonésienne et «western» (comme disent les Indonésiens).

20191026_071916

Nous avons ensuite quitté l’hôtel pour nous rendre au ferry nous menant à la grande île Samosir, traversant le marché de rue du samedi où l’on vend principalement des fruits, des légumes et du poisson. Les scènes que je voyais me ramenaient 37 ans en arrière, lors de mon premier voyage en Indonésie.

20191026_082707

Sous un ciel nuageux, nous sommes restés sur le pont tout au long de la traversée d’une durée de 45 minutes. J’ai pris le temps de savourer chaque instant à la vue de si beaux paysages entourant le lac.

20191026_09351120191026_09413620191026_094526

Samosir est une grande presqu’île du lac Toba. On croit souvent que Samosir est une île car un canal a été creusé à travers l’isthme qui la relie à la rive du lac. Le lac et la presqu’île ont été formés après l’éruption d’un volcan il y a 75 000 ans. Les hébergements touristiques sont concentrés dans la zone Tuktuk. La presqu’île est au centre de la culture Batak et de nombreuses coutumes sont encore actives à Samosir.

À notre arrivée sur la presqu’île, des marchands en quête de clients nous invitaient à rentrer dans leur boutique débordant de beaux vêtements et accessoires traditionnels Batak. Eka a marchandé une chemise pour Claude et un pantalon pour moi.

20191026_094632

Nous sommes allés voir une exposition de maisons traditionnelles Batak grandeur nature. Les visiteurs étaient invités à danser sur de la musique ethnique. Nous avons passé un moment à les regarder avant de poursuivre notre chemin jusqu’aux tombeaux de la famille royale Batak Karo du village.

20191026_09520920191026_101456

Nous sommes retournés par ferry à Parapat où notre chauffeur nous attendait. Nous avons entrepris le chemin du retour, passant par Karo Highlands. Cette route étroite et en altitude nous rallongeait mais en valait la peine. Surplombant le lac, que de beaux paysages nous avons vus! Nous avons fait deux arrêts pour nourrir les nombreux singes qui se tiennent le long de la route et qui attendent avec impatience que les passagers des voitures leur donnent de la nourriture.

20191026_10483920191026_125730

IMG-20191026-WA003320191026_133632

Nous avons aussi fait deux arrêts pour observer le volcan Sibayak en activité et le volcan Sinabung en éruption mais ne présentant présentement aucun danger pour la population Batak vivant dans la petite ville en contrebas.

20191026_162510_HDR

IMG-20191027-WA0029

Nous avons soupé au restaurant Jabu dans les highlands. Nous avons commandé un assortiment de brochettes de poulet, bœuf et fruits de mer sur le grill avec riz, légumes et sauces épicées en accompagnement. C’était succulent!

20191026_165041_HDR20191026_16571220191026_170227

Nous sommes arrivés aux alentours de 20 h à Medan dans un trafic qui n’arrête jamais. Nous nous sommes rapidement mis au lit, fatigués de notre longue journée mais vraiment reconnaissants envers Eka et Anief (et leur chauffeur Rahman) de nous avoir emmenés au lac Toba et à Karo Highlands, deux endroits vraiment exceptionnels.

DIMANCHE, 27 OCTOBRE

MEDAN

Nous avons commencé notre journée avec un bon petit-déjeuner composé d’un bon jus de fruits frais et de pâtisseries indonésiennes. Nous sommes ensuite allés marcher dans le quartier avec Antie et Hanie, sous un soleil de plomb. Les filles nous ont montré mosquée, rizières, champs de maïs, cannes à sucre, papayers, etc. Lorsque nous sommes revenus à la maison, une bonne douche fraîche s’imposait.

Nous avons dîné en famille comme le veut leur tradition du dimanche. Eka avait préparé plusieurs mets (ayam goreng, nasi putih, poisson, légumes, tofu, etc.), le tout accompagné de sauces piquantes. Nous nous sommes régalés!

20191027_124852_Burst01

Eka m’a fait cadeau d’un centre de table, d’un étui et de pantoufles qu’elle a faits au crochet. Elle m’a vraiment gâtée! Voici quelques unes de ses réalisations. (Voir ci-dessous)

20191027_133902

En début d’après-midi, nous avons relaxé dans nos chambres respectives et à 16 h, nous sommes partis tous les six pour aller prendre une collation au restaurant Pulawi Durian. Eka a acheté un durian que nous avons partagé. Ce fruit est très apprécié des Indonésiens mais son odeur forte peut se sentir jusqu’à une distance de 2 km! Il est défendu dans les bagages à main des avions et dans les autobus de certains pays. J’en avais déjà mangé il y a 37 ans mais j’en avais oublié le goût. Je ne peux pas dire que je raffole de ce fruit mais j’en ai tout de même mangé trois portions. J’ai préféré les petites « crêpes » au durian, sucrées et servies fraîches.

20191027_16584420191027_170759_HDR20191027_170851

Anief, notre conducteur, a ensuite entrepris de nous faire faire un tour de ville. Nous avons vu le bureau d’architecte où Hanie travaille, le bureau du gouverneur, le bureau de poste aussi appelé « Point 0 de Medan », le bureau du maire, la maison du gouverneur, la maison du maire, les murales peintes sur les murs des maisons, l’hôpital de Medan, le quartier chinois avec son immense temple bouddhiste Vihara Setia Budi (le plus gros temple bouddhiste d’Asie du sud-est) et Little India avec son beau temple Sri Mariamman.

Nous sommes finalement allés souper au restaurant Koki Sunda. J’ai été vraiment impressionnée par le magnifique décor de verdure à l’intérieur du restaurant. J’ai tout à coup été prise d’émotion et les larmes me sont montées aux yeux; je réalisais la chance que j’avais de réaliser mon rêve de revenir un jour en Indonésie avec mon conjoint pour y retrouver mes amis indonésiens.

20191027_19084620191027_193147

Nous nous sommes assis sur des coussins à même le sol. Sous la table, le plancher est plus bas afin que l’on puisse s’asseoir normalement. Sur la petite table basse devant nous, une belle variété de mets indonésiens nous a été servie. Nous avons mangé comme des rois!

20191027_133902À notre retour à la maison, assis autour de la table de la cuisine, sous une chaleur ambiante à peine supportable, Eka m’a gentiment offert une belle paire de bas chauds qu’elle a tricotée elle-même. Ce cadeau venait s’ajouter aux deux autres qu’elle m’avait fait en après-midi : un centre de table et un petit étui, tous deux joliment tricotés par elle. Comme elle me gâte! Elle a vraiment bon cœur. Je lui suis très reconnaissante pour tout ce qu’elle a fait pour moi et Claude  durant notre séjour. J’espère que je pourrai lui rendre la pareille un jour.

LUNDI, 28 OCTOBRE

MEDAN – BANDA ACEH (pop : 400 000)

 Au petit matin, nous avons fait nos adieux à Amalia et Hanie, à la femme de ménage ainsi qu’au chat errant qu’Amalia nourrit tous les jours et qu’ils ont rebaptisé « minou ».

IMG-20191028-WA0007

Eka et Anief nous ont emmenés au restaurant pour y prendre un petit-déjeuner typiquement indonésien avec riz, viande et légumes. Le tout était bien épicé mais délicieux! Anief a profité de l’occasion pour donner deux magnifiques bagues à Claude. Quelle générosité!

20191028_082847~2

Eka nous avait proposé un massage mais j’ai plutôt suggéré d’aller visiter les trois temples bouddhistes aperçus la veille. Comme elle et son mari sont musulmans, ils nous ont attendus à l’extérieur des temples. Nous avons commencé par le plus grand temple, le Vihara Setia Budi, pour ensuite visiter les deux autres. Le plus ancien est celui que nous avons trouvé le plus intéressant car il est divisé en plusieurs sections dont les décors sont fort colorés et attrayants. De plus, ce temple était bondé de fidèles en action.

20191028_094531_HDR20191028_094210~220191028_100337

Nous nous sommes ensuite rendu tous les quatre à la gare de train. Nous avons pris un café et un beignet, profitant de ce dernier moment que nous avions ensemble. La séparation a suivi, déchirante et touchante. Allons-nous nous revoir un jour? Nous les avons invités à venir nous voir au Canada mais je leur ai dit de ne pas attendre 37 ans car nous serons rendus trop vieux! J’avais l’impression de perdre à nouveau mon amie comme lorsque nous nous étions laissées il y a 37 ans.

20191028_103350_HDR

À bord du train, le trajet de 30 minutes jusqu’à l’aéroport de Medan a passé vite. Nous avions le nez rivé à la fenêtre, curieux de voir les paysages. Nous avons vu beaucoup de rizières mais aussi de la pauvreté et des terrains souillés de déchets près de la voix ferrée. Après la Chine, Hong Kong et Singapour qui sont très structurés, riches et propres, le contraste était frappant.

Notre vol Medan – Banda Aceh (au nord de Sumatra) avec Lion Air a duré une heure seulement. À notre arrivée, c’est avec émotion que nous avons retrouvé Akhyar qui nous attendait à la sortie des vols domestiques. Mon « group leader » d’il y a 37 ans est maintenant rendu à 63 ans mais il n’a presque pas changé! À bord de sa fourgonnette, nous avons longuement parlé de nos vies respectives et des autres participants de Jeunesse Canada Monde (JCM), se mettant à jour dans les nouvelles.

Nous avons fait un arrêt pour prendre un café dans un restaurant dont c’est la spécialité. Taufan, un participant de JCM qui était dans un groupe de l’Alberta et que j’avais connu en 1982, est venu nous rencontrer au restaurant. Comme c’était agréable de se retrouver après tant d’années!

20191028_171637

Akhyar nous a ensuite conduits chez lui. Passant par le centre-ville, il nous a montré plusieurs édifices importants que nous visiterons pendant notre séjour ici. Sa maison est située à mi-chemin entre le centre-ville et la plage. Haman, la femme d’Akhyar, est arrivée quelques minutes après nous. Elle nous a servi un thé noir et des bananes frites en guise de bienvenue.

20191028_180430_HDR

La maison est grande et l’intérieur ressemble à un musée avec ses décors traditionnels et pittoresques. Notre chambre du 2e étage avec salle de bain et balcon est immense et charmante. Nous sommes reçus comme des rois!

20191028_192454

Nous avons pris une bonne douche froide et avons passé le reste de la soirée à notre chambre, vaquant à nos loisirs (écriture, lecture et reportages sur Youtube) tout en grignotant mangues et bananes gentiment offertes par nos hôtes.

MARDI, 29 OCTOBRE

BANDA ACEH

Nous avons pris un bon petit-déjeuner traditionnel indonésien avec Akhyar : riz servi dans une feuille de bananier, citrouille cuite et café noir. Nous sommes ensuite partis pour la journée avec Akhyar. Il a entrepris de nous montrer les sites touristiques de Banda Aceh.

Nous avons commencé par le marché de poisson au quai des pêcheurs. Les scènes pittoresques du marché nous rappelaient le marché de poissons de M’Bour au Sénégal. Le quai était bondé de pêcheurs affairés à débarquer leurs prises du jour. Le marchandage allait bon train. Certains poissons m’ont vraiment impressionnée par leur grosseur et d’autres par leurs belles couleurs.

20191029_094408_Burst0120191029_095458

Akhyar nous a ensuite conduits au bateau qui a atterri sur le toit d’une maison lors du tsunami de 2004. Le bateau a été laissé en place afin de témoigner de la force de la vague destructrice d’une hauteur de 32 mètres. Le bateau a sauvé 59 personnes lors de la tragédie. De la maison, il ne reste que les murs. Une femme nous a remis un certificat attestant de notre venue sur les lieux. Une autre nous a présenté le livre qu’elle a écrit décrivant les événements. Toutes deux survivantes du tsunami meurtrier (300 000 morts reposent dans une immense fosse commune à Banda Aceh), elles nous ont raconté leur histoire déchirante où des membres de leur famille ont péri.

Mon ami Akhyar a perdu un de ses fils (18 ans), ses deux parents et six membres de sa parenté (9 au total). Il était à Medan lors de la tragédie. Sa femme, qui était à la maison, a couru se réfugier avec deux de ses fils sur le toit d’un édifice voisin tout de suite après le tremblement de terre. Ils ont vu la vague arriver dans la rue, arrachant tout sur son passage. L’eau, les débris et un bananier déraciné se sont engouffrés dans leur maison, laissant environ un mètre de débris et de boue au premier étage. Ils ont dû attendre les secours avant de pouvoir quitter le toit où ils avaient grimpé. Leur maison a tenu le coup grâce aux portes et fenêtres qui étaient ouvertes car Hanum venait de faire le ménage et elle les avait laissées ouvertes pour aérer la maison.

À son retour de Medan, trois jours après le tsunami et toujours sans nouvelle de ses proches, Akhyar a enfin pu se rendre à sa maison. De l’aéroport, il a pris une mototaxi (sept fois le prix habituel dû à la pénurie d’essence) et il a dû enjamber des corps et des tonnes de débris sur les derniers 350 mètres qui le séparait de sa maison encore debout. Quelqu’un est venu à sa rencontre pour lui dire que sa femme était en vie mais qu’un de ses cinq fils était porté disparu. Deux jours plus tard, toujours dans un état d’angoisse indescriptible, il a appris que ses parents et six membres de sa parenté étaient morts. Lui, sa femme et leurs quatre fils survivants ont passé quelques jours dans un refuge. Akhyar les a ensuite envoyés à Medan où ils ont été accueillis dans un restaurant aménagé pour recevoir des réfugiés. Mon ami est resté à Banda Aceh afin de veiller sur sa maison.

Au retour de sa famille à Banda Aceh, ils ont habité le 2e étage de leur maison pendant six mois, dévastés par la catastrophe et encore sous le choc, avant de commencer à nettoyer le 1er étage. Par la suite, ils ont mis deux ans à tout nettoyer ce qui était récupérable. Aujourd’hui, la maison est belle et remplie d’objets décoratifs. Seules les portes salies ont gardé les traces de la tragédie et une marque sur le mur de la cuisine indiquant le niveau jusqu’où l’eau a monté : 160 cm du sol. La date fatidique du 26 décembre 2006 est inscrite juste à côté.

Akhyar a reçu 500 $ CAD en compensation financière venant d’une ONG pour la perte de ses biens. La ville, détruite à 40 %, a reçu l’aide de plusieurs pays pour venir en aide aux sinistrés : campements de fortune, médicaments, vêtements, nourriture, etc. Les maisons construites après le tsunami par l’aide internationale sont toutes identiques. Plusieurs citadins ont refusé de changer de quartier et ont tenu à reconstruire leur maison au même endroit qu’avant. Le grand nettoyage de la ville et des terres cultivables ainsi que la construction des maisons se sont faits sur une période de sept ans. Quinze ans après la tragédie, la vie continue à Banda Aceh. Les habitants se remettent encore de leurs blessures intérieures, mais on les sent résilients et animés par une force de vivre.

Nous avons continué nos visites avec le Museum Negeri Banda Aceh. Animaux empaillés de Sumatra, vêtements et objets anciens traditionnels, etc. sont exposés dans un premier bâtiment.

À côté du musée, une réplique d’une maison traditionnelle d’Aceh est ouverte aux visiteurs : Rumah Aceh. La maison sur pilotis est divisée en trois sections : une pour les filles (incluant un coin cuisine), une pour les garçons et une, au centre, pour le chef de famille et sa femme.

20191029_120324_HDR20191029_11473720191029_115219

Akhyar nous a emmenés dans un restaurant. Notre dîner, composé principalement de riz, poisson et légumes, le tout épicé et cuisiné à la manière indonésienne, était succulent. Nous avons terminé avec un bon « Arabic expresso », spécialité de la place.

20191029_12572320191029_130613_HDR

Nous avons commencé l’après-midi avec le Tsunami Museum. L’immense édifice en forme de bateau a un fort potentiel mais les expositions actuelles sont très incomplètes et peu attrayantes. Le documentaire, d’une durée de 20 minutes, est à peu près tout ce qu’il y a d’intéressant. On peut aussi voir les drapeaux des nombreux pays qui sont venus en aide aux sinistrés et qui ont contribué à la reconstruction de la ville d’Aceh.

20191029_141740_HDR20191029_143710

Sous une température écrasante, nous avons attendu la fin de la prière afin de pouvoir entrer sur le prochain site. (Ici, les restaurateurs et marchands ferment les lumières de leur restaurant ou commerce le temps qu’ils s’absentent pour aller prier. Les lieux restent alors sans surveillance. Les clients doivent attendre le retour des employés pour être servis.) Assis à l’ombre d’un arbre, Akhyar a partagé un mélange de lait de coco et de jus de canne à sucre frais avec moi. Délicieux! Je me suis acheté un petit bracelet brodé dans une des petites boutiques d’artisanat de la place. J’ai dépensé un gros 50 cents!

20191029_154312_HDR

Nous sommes montés sur un immense chaland de plusieurs tonnes qui a tout écrasé sur son passage lors du tsunami et qui a échoué à 5 km de la berge. Les matelots, à leur réveil, étaient abasourdis de constater le désastre autour d’eux, n’ayant eu connaissance de rien à l’intérieur de l’immense bateau. Probablement que des morts reposent sous le mastodonte. Autour du bateau, quelques maisons dont il ne reste que les murs n’ont pas été détruites lors du grand nettoyage afin que les gens se souviennent et que les visiteurs puissent constater l’ampleur du désastre.

20191029_16145420191029_16204420191029_162140_HDR20191029_162349_HDR

Nous nous sommes rendus au Youth Education Centre fondé par Akhyar en 1983. Cette école de langue dispense des cours d’anglais de différents niveaux auprès de groupes de 6 à 12 étudiants à raison de trois fois par semaine pour chacun des groupes. Akhyar a laissé son poste de direction à son fils cadet Afri Rizki, spécialisé en littérature anglaise.

20191029_164535

Akhyar nous a présentés aux enseignantes. Celles-ci, fort enthousiastes de notre venue, ont demandé que tous les jeunes soient regroupés dans un même local afin que nous puissions les rencontrer tous en même temps. Claude et moi avons été le centre d’intérêt pendant toute la leçon de 75 minutes. Surmontant leur gêne, les jeunes nous ont posé toutes sortes de questions sur nous, notre Tour du monde et le Canada. Ils nous ont même demandé de chanter. Nous leur avons entonné notre hymne national « Oh, Canada ». J’ai ensuite enchaîné avec leur hymne national indonésien que je n’ai jamais oublié. Ils se sont alors tous mis à chanter en chœur avec moi. Prise d’émotion, la gorge nouée, les larmes roulant sur mes joues, je leur ai fait signe de continuer à chanter. Quel beau cadeau ils m’ont fait! La séance de photos a suivi à l’intérieur puis, à l’extérieur de l’école avec les élèves et les enseignantes. On se serait crus de vraies vedettes d’Hollywood; ils étaient si fiers et excités de se faire photographier avec nous!

20191029_180133_HDR20191029_18062220191029_180935

Nous sommes retournés chez Akhyar. En attendant le souper, nous avons relaxé à notre chambre. Vers 20h, nous nous sommes regroupés autour de la table dans le jardin intérieur de leur propriété : Akhyar, Hanum et Fitrayansyah, leur deuxième fils. (Il est âgé de 28 ans. Il travaille et voyage pour la compagnie Youth Holiday fondée par son père).  Le repas préparé par Hanum était exquis. Akhyar et moi avons terminé la soirée à regarder des photos de notre programme-échange Jeunesse Canada Monde de 1982, nous remémorant de bons moments passés ensemble. (Akhyar a perdu toutes ses photos dans le tsunami).

20191029_20071120191029_202315

MERCREDI, 30 OCTOBRE

BANDA ACEH

Hanum m’a gentiment préparé une tisane médicinale à base de gingembre pour soulager mon mal de gorge. Après avoir pris un bon petit-déjeuner préparé aussi par Hanum, nous sommes partis, Akhyar, Claude et moi pour nos visites de la journée.

Nous avons commencé par monter au dernier étage d’un des nombreux édifices d’évacuation qui ont été construits après le tsunami de 2006. Akhyar nous a donné plus de détails sur la tragédie qui a touché sa famille. Tout en haut de l’édifice, nous avons pu voir le chemin qu’a emprunté la vague destructrice, partant de l’océan et s’engouffrant dans la vallée. Une grosse maison à deux étages dont il ne reste que les murs et une partie du toit témoigne de la hauteur de la vague.

20191030_095954_HDR20191030_100514_HDR

Akhyar tenait à nous montrer où était située la maison de ses parents et où il a passé 12 ans de sa vie d’étudiant. Il ne reste qu’une petite fraction des fondations; le tsunami a tout rasé.

20191030_105519

Nous nous sommes ensuite rendus au parc historique Taman Sari Gunongan. Le petit musée est sans grand intérêt pour nous car toutes les informations sont écrites en bahasa indonesia. Cependant, le jardin est joliment aménagé et la structure blanche en forme de montagne est plutôt intrigante. Ce monument aurait été construit pour plaire à la femme du sultan qui aimait bien la montagne. La structure comprend un tunnel et des marches extérieures qui permettent de grimper au sommet.

20191030_112231_HDR20191030_112925

Derrière ce monument étrange, un mur blanc entoure le lieu où repose le sultan.

20191030_113338

En route vers la plage, nous avons dîné dans un restaurant où une excellente nourriture locale nous a été servie pour un prix dérisoire.

Notre après-midi à la plage Pantai Lhok Nga nous a fait du bien. Pendant qu’Akhyar faisait la sieste chez sa « fille adoptive » qui tient un petit restaurant au bord de la plage, Claude et moi nous sommes baignés à la mer. Après toutes les histoires entendues concernant le tsunami, je ressentais une certaine crainte à me baigner dans cet océan aux courants puissants. Je pouvais comprendre pourquoi Hanum a mis 10 ans avant de pouvoir retourner à la plage après la tragédie; le pouvoir destructeur de la mer devait certainement la hanter.

Claude et moi avons pris une marche sur la plage, appréciant la beauté du paysage. L’endroit a un fort potentiel mais les touristes se font rares dû probablement à la peur des islamistes extrémistes qui ont longtemps souhaité la séparation de la province du reste du pays. (La réconciliation avec le gouvernement central a eu lieu après le tsunami.) L’endroit est parfait pour les surfeurs et « backpackers ». Quelques « roomstays » et petits restaurants attendent patiemment des clients.

Nous avons partagé un lait de coco puis sommes allés prendre un café expresso au Saho Coffee Rooms. L’endroit est charmant avec une galerie au-dessus d’une grande mare remplie de petits poissons et de gros lézards. Hanum nous a rejoints en scooter. J’étais contente qu’elle se joigne à nous. C’est une petite femme fort occupée avec l’entretien de sa grande maison, la cuisine, son commerce de fleurs et tous ses projets de création.

20191030_161617_Burst0120191030_162952

20191030_170438

Nous nous sommes ensuite rendus à une deuxième plage : Pantai Lampuuk. À quelques mètres de la plage, Akhyar a entrepris de construire une maison d’hôte pour sa femme («rumah ibu», comme il dit) afin qu’elle puisse y recevoir des touristes par le biais de son  agence de voyage YOUTH HOLIDAY et donner des ateliers de cuisine. Derrière la maison, il a planté des arbres et des légumes (citrouilles, concombres, etc.). Au fond de la cour, un abri sur pilotis accueille des groupes de jeunes de son école de langue venus se divertir à la plage durant la fin de semaine.

20191030_17154920191030_172331

De retour à leur maison en ville, Akhyar m’a montré le joli jardin de sa cour intérieure, ses gros poissons noirs et moustachus et l’annexe qui abritait leur restaurant. (Ils ont pris la décision de fermer leur restaurant par manque de temps; leur fleuristerie leur demandant déjà beaucoup.)

Après avoir relaxé à notre chambre du 2e étage, nous sommes descendus souper au jardin avec Akhyar, Hanum et Rizki, leur fils cadet. Le repas préparé par Hanum était tout simplement délicieux! Comme elle est bonne cuisinière, comme dit Akhyar!

JEUDI, 31 OCTOBRE

BANDA ACEH – GEURUTE

 Hanum nous a préparé un bon petit-déjeuner composé de bananes frites et de gaufres. Nous sommes ensuite partis avec Akhyar et Rizki pour la journée. Nous avons fait un premier arrêt au Pasar Atjeh, marché public où l’on vend toutes sortes de biens et des vêtements. Nous ne nous sommes pas attardés. La mode locale ne m’attirait pas : hijabs et tuniques pleine longueur.

20191031_103627

Rizki, notre chauffeur pour la journée, nous a ensuite conduits à la magnifique mosquée Raya Baiturrahman. Pieds nus, tunique longue par-dessus mes vêtements et foulard sur la tête, par une température effleurant les 40 degrés C, nous avons pris de superbes photos, émerveillés par la beauté de l’architecture du bâtiment religieux.

20191031_10531220191031_105559

De l’autre côté de la rue, nous avons fait une pause, le temps de se désaltérer avec du «dawet ayu», breuvage local à base de lait de coco, de nouilles vertes et de je ne sais quoi.

20191031_111203

Nous avons effectué un troisième arrêt à la « Rumah Cut Nyak Dhien », réplique de la résidence ayant appartenue à un descendant de la famille royale. Rizki en a profité pour sortir son drone et prendre quelques clichés de Claude et moi tenant la banderole «YOUTH HOLIDAY TOUR & TRAVEL» devant la belle maison traditionnelle. Il utilisera les photos dans un futur dépliant promotionnel de l’agence dont il est maintenant le directeur.

20191031_130519Nous sommes ensuite partis vers Geurute. Nous avons dîné au Resto Kuah Cue  et avons goûté à leur spécialité: des petits escargots. Nous avons continué notre route en montagne, sinueuse, étroite et envahie par les macaques à longue queue à certains endroits. La forêt est verdoyante et la vue panoramique à Geurute même est exceptionnelle. Nous sommes arrivés juste un peu trop tard pour voir les deux gorilles qui descendent de la montagne chaque matin et viennent chercher de la nourriture dans un des restaurants du bord de la route. Apparemment, ils ne sont pas agressifs. Tout en mangeant nos ramboutans, nous avons tout de même eu un visiteur peu gêné, un macaque à longue queue, qui est venu à notre table quêter sa part de collation. Il est resté avec nous jusqu’à ce que notre sac de fruits soit vide!

20191031_131456~2

Ce diaporama nécessite JavaScript.

De retour à la maison d’Akhyar, nous nous sommes reposés dans notre « suite royale ». Nous avons terminé la soirée avec un souper d’adieux en famille. Le fils aîné de la famille, Yordan (31 ans et spécialisé en informatique), sa femme, leur fils de 7 ans et leur très mignonne petite fille de deux ans se sont joints à nous ainsi que Rizki et un peu plus tard, Fitrayansyah accompagné de sa copine. Nous avons donc eu la chance de rencontrer trois des fils d’Akhyar sur quatre et deux de ses trois petits-enfants durant notre séjour. Le souper a été très animé avec le jeune de 7 ans qui était très volubile, curieux et intéressé par le Canada. Manique d’aviation, il sait déjà qu’il veut être pilote d’armée quand il sera grand et il a décidé qu’il viendrait étudier au Canada!

20191031_194331

1er NOVEMBRE

BANDA ACEH – PADANG (VIA MEDAN) – BUKITTINGGI

Pop de Padang: 1.1 million  ; Pop de Bukittinggi : 112 000

Notre nuit a été très courte. Cette fois, la prière de fin de soirée m’a réveillée net et j’ai mis bien du temps à me rendormir. À 4 h am, nous nous sommes levés pour aller prendre l’avion. Akhyar et Hanum sont venus nous conduire. Les adieux ont été déchirants.

Nous avons pris un premier vol jusqu’à Medan (durée : 45 minutes). Nos six heures de transit ont passé vite avec écriture et sieste pour moi. Notre deuxième vol, Medan à Banda Aceh, n’a duré que 70 minutes. Shofwan nous attendait à la sortie des vols domestiques. Nous étions bien excités de nous revoir après toutes ces années. Son chauffeur Jasrizal nous a conduit chez Shofwan. Nous y avons fait la connaissance de sa gentille femme Imnati.

20191101_151548(1)

Après avoir fait la visite de la maison, nous sommes partis tous les cinq (incluant le chauffeur) en fourgonnette. Nous nous sommes rendus chez une femme qui loue des vêtements de cérémonie dans sa petite maison. Shofwan tenait à nous louer des vêtements traditionnels pour le mariage du lendemain. Nous nous sentions comme roi et reine, ainsi vêtus.

IMG20191101160354

Nous avons ensuite fait un mini tour de ville : plage urbaine de 7 km, maison du gouverneur, magnifique mosquée, etc. Plusieurs bâtiments sont impressionnants à voir avec leurs toits en forme de cornes de buffles.

20191101_163153(1)20191101_164717(1)20191101_170942(1)

Pris dans un dense trafic, nous avons fini par sortir de la ville. Nous avons soupé à mi-chemin entre Padang et Bukittinggi au restaurant Mahakam. J’ai commandé du «batagor» composé d’un excellent mélange épicé de tempeh, tofu, œuf et légumes.

IMG-20191101-WA0017IMG-20191101-WA0023

Nous avons continué notre route jusqu’à l’Hôtel Mercure, le plus bel hôtel de Padang. Nous avons eu seulement une vingtaine de minutes pour déposer nos bagages à notre chambre et nous doucher avant de rejoindre nos hôtes dans le lobby. Shofwan nous a emmenés à un Festival de danse et musique où il devait remettre un certificat. La petite salle de spectacle surchauffée était bondée. Comme nous avons eu chaud! Nous étions peut-être trop fatigués pour apprécier pleinement les numéros de danse trop lents ou trop contemporains. Cependant, les costumes de danse étaient magnifiques et les instruments de musique traditionnels intéressants à entendre.

20191101_205610_HDR(1)

SAMEDI, 2 NOVEMBRE

PADANG – BUKITTINGGI – PAYAKUMBUH

 Notre nuit dans notre belle chambre de luxe s’est terminée tôt. Jasrizal, le chauffeur de Shofwan, est passé nous chercher avec tous nos bagages à 5 h 30 am. Nous avons pris Shofwan et Imnati en passant. En route pour le mariage! Nous devions devancer le trafic à venir dû à l’important « Tour de bicyclettes » prévu sur notre route. Nous avons fait un arrêt au restaurant Pergaulan à la ville de Payakumbuh avant de nous rendre à Koto Nan IV, un des sous-districts de Payakumbuh où avait lieu le mariage.

À notre arrivée sur les lieux, les calèches hautement décorées étaient déjà prêtes à partir pour le cortège suivant la calèche des mariés. Avec l’aide de Shofwan et Imnati, Claude et moi avons rapidement enfilé nos costumes pour ensuite prendre place avec Shofwan dans la calèche derrière celle des mariés. Le cortège s’est alors mis en route. Sous l’œil attentif des badauds et escortés par une voiture de police, nous avons traversé la ville, empruntant la rue principale. Le mariage a été toute une expérience pour Claude et moi. Nous avons fait fureur avec nos costumes loués pour l’occasion mais, comme nous avons eu chaud! Tout le monde voulait se faire prendre en photos avec les mariés et avec nous. La séance de photos s’est étirée pendant plus de deux heures. Nous étions traités comme des VIPs. En fait, nous nous sentions comme sultan et sultane! On a mentionné nos noms au micro au moins trois fois pour nous souhaiter la bienvenue! Nous nous sommes servis à l’excellent buffet chaud. Nous nous sentions très privilégiés de pouvoir assister à un mariage indonésien. Quelle expérience hors du commun!

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Après le mariage, nous avons continué notre route vers la vallée Harau. Comme les paysages y sont enchanteurs! La vallée abrite plusieurs villages, de nombreuses rizières et quatre hautes chutes dévalant les montagnes.

20191102_124118_HDR(1)20191102_124759_HDR(1)20191102_134128_HDR(1)20191102_140913_HDR(1)

Nous sommes ensuite arrivés à l’Hôtel MERSI à Bukittinggi où une grande surprise m’attendait. Ma grande amie Ilza que je n’avais pas vue depuis 34 ans, était là, à l’entrée, pour nous accueillir! L’hôtel lui appartient et c’est une de ses deux filles, la cadette Ruby, qui en est la gérante. Elle a une formation en marketing. Elle a un enfant de 3 ans.

20191103_071908_HDR(1)IMG-20191102-WA0016

Ilza est native de ouest Sumatra. Elle demeure depuis plusieurs années à Jakarta et travaille à la Universitas Negeri Jakarta comme directrice de la « post graduate school » et donne régulièrement des séminaires un peu partout en Indonésie. « Prof Ilza » est linguiste de formation. Elle est mariée à Erman, ex-directeur des études littéraires au Ministère de l’éducation. Leur fille aînée s’appelle Gita. Elle a 31 ans et est diplômée en psychologie. Gita a deux enfants : Athaya, 8 ans et Adzra 2 ans.

Ilza nous a fait servir un thé de bienvenue. Petite, dynamique, sociable, enjouée, je retrouvais ma chère amie Ilza, scrutant son visage à la recherche des traits de ses vingt ans. Malgré ses 60 ans, elle n’a pas beaucoup changé. Les années n’ont pas altéré nos liens d’amitié et c’était comme si on ne s’était jamais laissées.

Claude et moi avons fait la sieste à notre chambre. Celle-ci est spacieuse et confortable. La vue de notre fenêtre donne sur une montagne et une partie de la ville en contrebas. Attentionnée, Ilza nous a fait livrer une assiette de fruits frais à notre chambre.

Nous nous sommes rejoints au 4e étage de l’hôtel à 19h pour souper tous ensemble : Ilza, Herman, Shofwan, Imnati, Claude et moi. Le restaurant est sur le toit et offre une vue magnifique sur les deux montagnes : MERAPI et SINGGALANG (d’où le nom de l’Hôtel MERSI).

IMG-20191102-WA0035.jpg

Après notre excellent souper, Claude, Ilza et moi sommes partis marcher au « Big Bang », petite tour de l’horloge de Bukittinggi. La place était bondée de monde dû au Tour de bicyclettes. Une scène avait été installée pour l’événement et nous nous sommes attardés un court moment pour écouter les trois chanteuses accompagnées de leurs musiciens. Nous sommes ensuite allés sur la promenade surplombant la ville illuminée. Sur le chemin du retour, Claude a aperçu une belle chemise blanche. Ilza a insisté pour lui en faire cadeau. Comme c’est généreux de sa part!

20191102_20511120191102_212145(1)

À notre retour à l’hôtel, Shofwan nous a gentiment offert un gilet de Bukittinggi en cadeau en nous demandant de le porter le lendemain. Il a le cœur sur la main, ce Shofwan! J’ai terminé la soirée avec Ilza sur la terrasse du toit à regarder les photos de notre programme Jeunesse Canada Monde de 1982. Comme il était agréable de partager nos souvenirs communs!

DIMANCHE, 3 NOVEMBRE

BUKITTINGGI

 Ilza m’avait donné rendez-vous à 6h30am pour aller voir le Sianok Canyon à 5 minutes de marche de l’hôtel. Malheureusement, le site n’était pas encore ouvert à cette heure hâtive de la journée. J’ai tout de même pu prendre quelques photos à travers la clôture.

Nous sommes ensuite retournés à l’hôtel Mersi où nous avons déjeuné en compagnie de nos quatre amis au restaurant de la terrasse.

20191103_081414_HDR(1)20191103_072634_HDR20191103_075116_HDR

Ilza est montée dans notre fourgonnette pour nous emmener à Lawang, petit village où elle a grandi et où elle est maintenant propriétaire de la maison de ses parents défunts. La route pour s’y rendre est superbe! Les villages campagnards regorgent d’une flore luxuriante, de nombreuses rizières et de champs de cannes à sucre. Nous avons fait un court arrêt devant sa maison. Celle-ci, de style traditionnel de son coin de pays, est superbe!

20191103_101922

Nous avons continué notre route jusqu’au Peak Puncak Lawang. Du sommet de la montagne, la vue sur l’immense lac Maninjau est tout simplement sublime!

20191103_103741

IMG_6410IMG_6510 2

De retour dans le village d’Ilza, nous avons fait un arrêt dans un petit endroit touristique où on peut voir l’ancien procédé pour extraire le jus de canne à sucre à l’aide d’un bœuf. Ilza a acheté quelques produits dont du jus frais de canne à sucre : délicieux!

20191103_112539

20191103_113236_HDR(1).jpg

À la maison d’Ilza, un excellent buffet nous attendait sur la table de la grande pièce principale. Un groupe d’amies d’Ilza s’est joint à nous. La maison ressemble à un musée. De nombreux cadres recouvrent les murs. De chaque côté de la pièce principale se trouvent trois chambres pour un total de six chambres. Les pièces du fond, un peu négligées, sont pour les domestiques. De grandes fenêtres sans moustiquaire offrent une belle vue sur les champs de cannes à sucre situés de l’autre côté de la rue. L’endroit est paisible et inspirant.

20191103_114904~2(1)20191103_122824(1)20191103_123134

IMG_3185

Nous avons fait nos adieux à Ilza et avons poursuivi notre chemin, Jasrizal, Shofwan, Imnati, Claude et moi. Au Padang Panjang Minankabo Information and Cultural Centre, Shofwan a tenu à nous faire habiller en costumes de mariés pour une séance de photos devant la magnifique maison traditionnelle.

IMG_3206IMG_3221IMG_3259IMG_3298IMG_3310

Nous sommes arrêtés souper en route dans un restaurant où plusieurs plats ont été disposés sur la table, à la manière indonésienne.

20191103_163125(1)

Comme dernière visite de la journée, nous avons visité Fort de Kock, ancien champ de bataille du temps des Hollandais. Le parc comprend une tour, des canons et de petits abris de détente aux toits traditionnels en forme de pics. Le sentier mène à un pont suspendu. De l’autre côté du pont, il y a un zoo. Comme il était tard et que nous étions fatigués, nous avons sauté cette partie.

IMG_3466

De retour à l’hôtel, nous nous sommes reposés une couple d’heures dans nos chambres respectives. J’ai ensuite rejoint Shofwan sur la petite galerie de notre étage pour faire l’échange de photos de notre séjour ensemble.

LUNDI, 4 NOVEMBRE

BUKITTINGGI – PADANG – JAKARTA (pop de la capitale : 9 millions ; pop de la région métropolitaine : 30 millions)

 Avant de quitter l’hôtel Mersi, nous avons pris le petit-déjeuner dans le lobby. Quel bonheur de manger des rôties avec confiture au lieu du riz! Nous avons mis nos bagages dans la fourgonnette et avons emprunté la magnifique route panoramique Malala. Au bout d’une heure de route, Shofwan s’est rendu compte qu’il avait oublié son sac avec portable et tablette sur le sofa du lobby de l’hôtel. Nous avons dû rebrousser chemin et revenir ensuite sur nos pas, ce qui a rallongé notre route de deux heures!

20191104_080702.jpg

Nous avons dîné à Kampung Bungus au Malim Restaurant situé au cœur d’une rizière. Quel décor enchanteur! Et la nourriture était délicieuse!

20191104_110948

20191104_111019.jpg

Continuant notre chemin, nous avons découvert l’attirante plage Pantai Air Manis, le pont Sitinurbaya, les quais à bateaux et un cimetière.

20191104_11260820191104_120721_HDR

Nous sommes passés devant la plage Pantai Padang visitée deux jours auparavant, pour nous rendre à l’aéroport. Une fois rendus, nous avons fait nos adieux à Shofwan, Imnati et Jasrizal. Les deux femmes, Imnati et moi, avions les larmes aux yeux. C’était très touchant de voir à quel point Imnati avait eu le temps de s’attacher à nous en si peu de temps! Shofwan et elle ont été des hôtes formidables pendant notre séjour à Padang et les environs.

VOIR LA SUITE DANS L’ARTICLE « INDONÉSIE (2e partie) – ILE DE JAVA  »